Titre : Séverus Snape, idole de Poudlard
Disclaimer : tout ce qui suit est la propriété exclusive de Mme Rowling, parce que si c'était à moi, je me serais déjà tirée aux îles Caïman !
Rating : T
Genre : Aventure et humour (enfin, j'essaie…)
Base : Harry Potter, du moins l'ensemble des tomes parus à ce jour(1à6) (pourquoi écrire des fanfics quand la sortie du suivant jette toutes vos brillantes théories par terre ?)
Chapitre 1 : De ce que l'humanité en général et Séverus Snape en particulier est prêt à faire au nom de la recherche
Séverus Snape était mort.
Pour utiliser un langage imagé, disons qu'il avait été refroidi.
Quoique l'image est plutôt malheureuse, vu que sa dépouille mortelle avait été incinérée et ses cendres dispersées dans un putride marais sud-américain.
Il y en a quand même qui n'ont pas de chance jusqu'au bout.
Donc Snape était mort. Voilà ce que c'est de fréquenter des mages noirs. En règle générale, ce sont des gens dont la patience et la gentillesse sont des plus limitées. Quand vous avez des mots avec eux, ça dégénère très rapidement : des gros mots, des remarques blessantes et paf ! Des maléfices mortels.
Soyons honnêtes, ça n'était pas totalement la faute des mages noirs. Si Potter n'avait pas fait son intéressant, Snape aurait pu continuer à torturer des élèves avec délectation pendant des années, que dis-je, pendant des décades !
Seulement quelqu'un, quelque part semblait avoir décrété que Séverus Snape, Maître des Potions de Poudlard et de ce fait, terreur des sorciers britanniques entre 11 et 18 ans était de toute éternité destiné à être la victime propitiatoire des Potter. La première génération avait échoué à avoir sa peau, la deuxième avait été plus inventive.
Tout avait pourtant bien commencé, pour une fois…
Quelque temps auparavant, dans un château perdu au fin fond de l'Ecosse…
La rentré s'annonçait plus calme que ces dernières années : le Seigneur des Ténèbres envoyé deux mois plus tôt en Enfer voir si Potter y était par un sort bien vicieux, totalement anti-gryffondoresque d'ailleurs ; pas de Potter ou de Longdubat pour gâcher lamentablement ses ingrédients ; pas de Weasley non plus d'ailleurs, la plus jeune de la bande ayant succombé lors de la dernière bataille malgré le glorieux sacrifice de Rémus Lupin, décidemment lamentablement loyal jusqu'à la fin.
C'est bien là que le bât blessait d'ailleurs. Non, pas Lupin, on s'en fichait de Lupin, franchement.
Potter ne semblait pas se remettre de la mort de sa dulcinée.
Potter déprimait, Potter avait le bourdon, Potter traînait son spleen, Potter se prenait pour Roméo et ne rêvait que d'avaler un grand verre de laudanum pour rejoindre feu Poil de Carotte.
S'il n'avait craint de perdre sa réputation d'impassibilité, Severus aurait applaudi des deux mains à un tel projet.
Seulement voilà les, quelques, membres survivants de l'Ordre du Phénix ne semblaient pas d'accord.
C'est pour cette raison que la Directrice de Poudlard l'avait un jour convoqué dans son bureau. Elle y avait mis beaucoup plus les formes que d'habitude, la note de service proclamant seulement : « Pourriez-vous me retrouver après vos cours pour le thé dans le bureau directorial ?» (elle n'avait jamais pu se résoudre à dire mon bureau, dans son esprit c'était et cela resterait éternellement celui d'Albus). Par rapport à l'habituel « Vous êtes convoqué à 17 h et je ne veux pas d'hécatombes de points en chemin sous prétexte que je vais sûrement vous coller une corvée. », cela lui avait mis la puce à l'oreille.
Quand il avait trouvé en plus de Minerva, la jeune Loovegood, cette catastrophe de Londgdubat, les parents Weasley et une dose beaucoup trop importante de leurs enfants et belles-filles, dont, juste ciel, plusieurs étaient enceintes jusqu'aux yeux, il se dit que la journée serait encore plus atroce que prévue et que s'il avait quelques crimes à son actif, Merlin est-ce que cela méritait vraiment autant de cruauté ?.
Coincé entre Madame Ron Weasley, anciennement Granger et Madame Fred Weasley, anciennement Abott, dont les tailles épaissies laissaient présager qu'elles rejoindraient bientôt leurs belles sœurs dans le concours de la plus belle barrique, Snape réfléchissait au suicide le moins douloureux. Par tous les cercles des enfers, le monde n'avait survécu au Seigneur des Ténèbres que pour succomber sous l'assaut de multitude de Weasley, il préférait ne pas voir ça.
Minerva croqua dans un biscuit au gingembre et finit par attaquer le sujet :
-« J'ai entendu dire que le ministère vous avait refusé une fois de plus les crédits pour vos recherches. »
- « Il sembleraient bien que je sois donc obligé de continuer à enseigner à des mollusques décérébrés jusqu'à ce que une énième explosion de chaudrons ne m'achève. » rétorqua son collègue qui, après réflexion, ajouta un rictus méprisant à l'assemblée des rouquins pour bien leur faire sentir qu'il les comptait dans le troupeau de crétins qui avait défilé dans sa classe année après année.
-« Nous avons trouvé une solution qui contenterait tout le monde » plastronna Longdubat.
-« Dois-je comprendre que vous sollicitez mon aide pour résoudre un problème ? J'ai bien peur que votre cas soit au-delà de mes possibilités. Cependant le maître des Potions de l'Institut Magico-légal serait sans doute ravi de savoir si votre état est naturel ou induit par un violent neuro-inhibiteur. En tant qu'ancien professeur, je suis même prêt à vous faire une lettre de recommandation… »
L'ambiance de la pièce, déjà pas franchement folichonne, chuta quelque part entre Azkaban en plein hiver et le rictus du Seigneur des Ténèbres le jour où il trouva Nagini tronçonné par Bill Weasley à la manière d'une mortadelle d'Italie.
Deux charmants petits Poufsouffles devisaient gaiement, tendrement enlacés dans l'encadrement d'une fenêtre. Les couleurs du vitrail, portées par la douce lumière de septembre, sublimaient les vieilles tentures et le jeune garçon se voyait déjà dans soixante et quelques années se remémorer cette heure enchanteresse auprès de sa douce en regardant leurs arrières petits enfants batifoler gaiement dans le salon.
C'est à cet instant qu'un cri terrible se fit entendre. Le Professeur Snape passa, tel une Banshee sur le chemin du meurtre, pâle, l'œil injecté de sang, l'écume et le châtiment à la bouche…
-« Pas de tentatives de copulation dans les couloirs : 50 points ! et 3 rouleaux chacun sur l'impact de l'usage de potion de croissance dans les élevages de Véracrasse sur l'emploi de leur bave dans les potions. ».
Effrayés, les petits Poufsouffles partirent se terrer dans leur salle commune en piaillant comme de jeunes pintades séparées pour la première fois de leur mère, ou de leur couvoir électrique à infrarouges.
L'ancien Mangemort passa ensuite devant la classe de Runes où des sixième années attendaient le professeur : il vociféra contre les attroupements intempestifs, dangereux en cas d'alerte nécessitant une évacuation diligente et ôta 30 points par tête de pipe avant de leur prescrire 5 rouleaux pour le lendemain sur « les solutions palliatives développées pour remplacer les feuilles de chêne-liège dans les Elixirs de putréfaction. ».
Tournant quelque peu brusquement à l'angle d'un couloir, il manqua d'écraser Miss Teigne à qui il aboya d'une voix tonnante qu'elle avait mérité trois heures de colle et 6 rouleaux sur « les différences de traitement thermique entre les différentes Astéracées pour les potions de Vigueur ».
Il avait encore infligé un total de 78 heures de colle et 357,5 mètres de parchemin, essentiellement sur « le problème de la prolifération bactérienne dans les alcoolatures de mandragore et les multiples et complexes conséquences sur les mixtures confectionnées à partir des dites alcoolatures », avant que son retour dans ses appartements privés mette la population estudiantine à l'abri de son courroux et de sa légitime vindicte…
Il avait accepté. Des générations de Prince, mages noirs jusqu'à la moelle depuis si longtemps que Merlin lui-même les considérait comme définitivement incurables devaient en danser la rumba dans leur tombe d'indignation.
Encore, en tant qu'espion pour l'Ordre, il devait accomplir un quota d'atrocités pour maintenir sa couverture, ce qui le préservait à son avis de la vengeance par delà la tombe de ses sombres aïeuls. Sauf peut-être de celle de l'Oncle Sagamore mais même de son vivant, c'était un vieil aigri insupportable au possible et de toute façon, il avait fait clouer le cercueil, histoire d'être sûr.
Même sa révélation à Potter de la localisation exacte des derniers Horcruxes, ses ancêtres avaient dû la lui pardonner car il n'avait récolté ses renseignements que comme récompense à sa loyauté après le meurtre de Dumbledore et l'assassinat d'un vieil homme malade et sans défense, même sur son ordre, vous pouvez toujours nommer cela de l'euthanasie, ça reste un homicide abject.
Il avait accepté d'emmener Potter avec lui dans ses recherches pour lui changer les idées en échange du financement de Poudlard.
Il aurait dû rester fidèle au Seigneur des Ténèbres.
A suivre….
