Tout ça pour un vif d'or !

Personnages : Tous les joueurs de Quidditch du tome 3 y passent. Avec en guest-star, les capitaines : Olivier Dubois, Roger Davies, Cédric Diggory et Marcus Flint

Genre : Humour, romance

Défi : Hooligan de la communauté Dieux du Stade sur LJ.

Résumé : Le Quidditch, un simple sport ! Non, mais vous plaisantez. Venez donc voir ce qu'il se passe à Poudlard à l'approche d'une finale. Complots étranges, luttes amoureuses, stratégies tordues...

Disclaimer : Tout est parti d'une demande d'Owlie Wood qui voulait une fic sur les quatre capitaines. Puis, merci à JKR de nous avoir créé toute cette panoplie de beaux sportifs.


Ici, je rends honneur à tous les passionnés de ce sport et je m'amuse avec les conséquences que le vif d'or peut avoir sur les comportements. Je préfère prévenir, il y a des idées débiles et il y en a beaucoup. Alors prudence !

Bonne lecture !


Partie 1 : On aime tous le Quidditch !

Ici, nous allons étudier les mœurs d'un groupe particulier de la société sorcière, qui sous des apparences anodines, comporte une importance capitale : le monde du Quidditch, que ce soient les joueurs, les entraîneurs, tous les commerçants divers et variés qui vivent du noble sport et pour finir, la masse grandissante de fans en tous genres, du supporter fanatique au simple spectateur occasionnel.

Ne vous méprenez pas, le Quidditch est un sport si populaire qu'il répand son influence dans nombre de sphères de la vie quotidienne du sorcier moyen. Qui a pu déjà lire son journal sans tomber sur une page réservée à un exploit sportif ? Quel candidat aux élections ministérielles n'a pas posé tout sourire, serrant la main d'un joueur célèbre ? Quel élève de Poudlard n'a pas soutenu un jour ou l'autre son équipe ?

Poudlard, c'est justement de ce microcosme dont nous allons vous entretenir. Cette école brillamment dirigée par Albus Dumbledore, là où tous les groupes sont représentés, où toutes les passions sont regroupées et soutenues avec exaltation, emportement et quelques fois – et nous le déplorons – un brin de violence.

Pour cela, nous allons étudier durant quelques jours la vie de ses élèves à l'approche d'une finale de Quidditch. Nous pourrons constater comme le Quidditch exerce une influence sur leurs comportements, comment des personnes totalement normales peuvent réagir plus ou moins excessivement lorsqu'il s'agit de balais, de souaffles, de cognards et de vifs d'or.

J-7 : Gryffondor

« Olivier, je t'en prie, redescends sur terre. On en peut plus, c'est aussi simple que ça. Est-ce que tu peux le comprendre ? » implora Alicia.

L'adolescent auquel elle s'était adressé, fit une moue étrange, baissa les yeux vers son balai avant de se décider à répondre.

« Alicia, je ne crois que c'est toi qui n'as pas compris la situation. »

La jeune fille secoua lentement ses cheveux noirs, tandis qu'Angelina se prenait la tête entre les mains d'exaspération.

« Vous n'allez tout de même pas abandonner pour si peu ! On va y arriver, et la première ou le premier… »

Dubois lança un regard noir aux jumeaux Weasley et à Potter qui venait d'atterrir en se rendant compte que l'entraînement tournait en une réunion quelque peu agitée. Les jumeaux se dévisagèrent cherchant à comprendre ce que ce regard meurtrier pouvait signifier.

« … qui ose affirmer qu'on ne gagnera pas, peut quitter l'équipe sur le champ.

- Olivier, tu crois pas que tu vas trop loin ? protesta Fred.

- Dans mon équipe, il n'y a que des gagnants. Si vous venez la semaine prochaine pour perdre, ce n'est pas la peine. Il est hors de question, vous entendez hors de question, que les Serpentards gagnent ! J'espère que c'est clair.

- Bien sûr que tout le monde veut gagner, Olivier, assura Angelina. Mais si nous nous entraînons comme des forcenés, nous serons morts de fatigue pour la finale.

- En plus, on est déjà bien au point, avisa Katie.

- Tu crois ? ironisa le capitaine inflexible. Aujourd'hui, il fait beau, il n'y a pas un brin de vent, la luminosité est parfaite. Et je vous rappelle, que vous ne vous entraînez qu'entre vous. Les Serpentards, eux, ne vous feront pas de cadeaux.

- Ce n'est pas la première fois qu'on joue contre les Serpentards… argumenta la poursuiveuse.

- Et j'aimerais bien que ce soit la première fois que la coupe ne leur revienne pas », l'interrompit Dubois.

Le visage contracté, il se dirigea vers les vestiaires d'un pas hâtif avant de lancer :

« C'est bon, l'entraînement est fini. »

Les joueurs se regardèrent, avant que Katie n'exprime l'opinion générale :

« Il faudrait qu'il se détende, sinon cette semaine va être affreuse. »

J-7 : Serdaigle

Quelques heures plus tard, les vestiaires étaient envahis par des robes d'un bleu criard.

Assis sur des bancs, il se tenait une réunion hautement importante pour débattre de la stratégie à adopter, en ces temps de crise du Quidditch. Les joueurs profitaient donc de cette discussion stérile pour se délasser de l'entraînement plutôt rude qu'ils avaient subi, alors qu'eux ne participaient pas au match de samedi. Roger Davies, le capitaine, n'avait pourtant pas voulu comprendre que ses joueurs puissent être en quelque sorte 'en vacances'. Les nuances de vocabulaire semblaient être une source fréquente de malentendus entre joueurs et capitaine.

Après avoir soigneusement calculé les points et les possibilités qui en découleraient selon les résultats du match de samedi, les Serdaigles pourtant si habitués aux réflexions douloureusement compliquées, devaient bien avouer ne pas avoir tout suivi. L'attrapeuse lissait ses longs cheveux noirs d'un air absent. Et les batteurs semblaient parier sur le nombre de fois où leur capitaine prononçait le mot « possibilité ». Apparemment, le jeu semblait beaucoup les amuser et les obligeait à dissimuler nombre de leurs rires. Pour information, en seulement une demi-heure, ils en étaient à trente-sept.

Davies continuait malgré tout à gesticuler devant le grand tableau noirci de graphiques et de statistiques plus ou moins compréhensibles.

« Evidemment, briguer la coupe est une possibilité inenvisageable à ce stade de la compétition et au vu de nos résultats. Mais il ne faut pas oublier que les deuxième et troisième places sont toujours à notre portée. La question essentielle est de savoir ce que nous devons faire pour obtenir le meilleur classement en fonction de nos possibilités. »

Un poursuiveur Serdaigle leva timidement la main pour poser une question.

« Oui Doyle, nous t'écoutons, l'encouragea Davies.

- Euh, désolé de t'interrompre. Mais je ne comprends pas le but de cette réunion. Nous savons déjà que nous ne serons pas premiers, et quant à savoir quel sera notre classement, nous ne pouvons plus rien y faire de toute façon. Le seul match qui reste, c'est Gryffondor contre Serpentard. Nous n'avons plus qu'à… attendre, non ? »

Le dénommé Doyle se renfonça contre le mur, de crainte que son entraîneur n'ait mal pris cette remise en cause de cette ô combien importante réunion.

« Très bonne question, Doyle. »

Le poursuiveur sembla se détendre, tandis que Davies reprenait :

« Je sais bien que nous avons joué toutes nos cartes, et qu'il ne nous reste guère de possibilités pour émerger plus ou moins en tête du classement. Pourtant il reste un atout dans notre manche… »

Les joueurs tendirent l'oreille, intrigués par cette révélation surprenante. Que pouvait-il faire pour améliorer leurs piteuses performances sportives de cette année ? Pour tout dire, ça leur était égal. A part Davies qui s'impliquait corps et âme dans cette compétition sanglante, les autres joueurs s'en fichaient plus ou moins. Le Quidditch pour la plupart n'était qu'un loisir, qui en aucun cas n'aurait pu les empêcher de s'adonner à d'autres passe-temps passionnants comme la recherche excitante de livres scientifiques plus épais les uns que les autres, ou la résolution d'énigmes et de calculs dont les seuls résultats s'avéraient parfois être un profond mal de tête, mais ce qui, fait étrange, semblait les mettre en joie.

Ils se seraient bien gardés de partager leur opinion du noble sport avec leur capitaine. Il était entendu que les capitaines étaient une race à part… Même si Davies semblait réunir toutes les caractéristiques d'un vrai Serdaigle, aimant les joies de l'étude et du raisonnement, ils en venaient à se demander comment il pouvait concilier deux choses si contradictoires au premier abord, et s'il lui arrivait de dormir ne serait-ce que quelques heures par nuit. Car si Davies aimait travailler, rien ne le passionnait, rien ne l'excitait davantage que de peaufiner des tactiques toutes plus sophistiquées les unes que les autres, jusqu'à une heure très tardive de la nuit. Etrange passe-temps, vous l'avouerez.

« Quel atout ? » demanda Daisy dubitative.

Roger Davies sourit, amusé du suspens qu'il installait.

« Il nous reste la possibilité… »

Il s'arrêta et les joueurs semblèrent se pencher encore davantage vers leur capitaine bien-aimé, qui jouait un peu trop avec leur curiosité. Il leur fallut bien quelques secondes avant de se rendre compte que Davies semblait énervé et que son regard se portait sur les deux batteurs, qui tentaient tant bien que mal de cacher leur hilarité sans pour autant y parvenir.

« Harvey et Melvin, je peux savoir ce qui vous fait rire ? gronda Davies croisant ses bras en une posture qui ne semblait pas de bon augure. Ce serait dommage de ne pas en faire profiter toute l'équipe. »

Les deux batteurs s'aperçurent soudain qu'ils étaient le point de mire de tous et surtout celui de leur capitaine, ce qui approchait le seuil de dangerosité qu'ils ne comptaient pas franchir.

« Rien du tout, capitaine. Nous étions seulement très impatients de savoir quelle magnifique tactique vous aviez sous le coude, n'est-ce pas Harvey ? » fit Melvin, tandis que son camarade acquiesçait d'un mouvement de la tête bien trop enthousiaste.

La suspicion persista dans les yeux assombris de l'entraîneur. Il se contenta d'une grimace de désapprobation et nota de s'occuper de ces deux guignols plus tard.

« Je disais donc avant d'être interrompu, qu'il nous reste une possibilité, la dernière : choisir notre camp. »

Des murmures d'incompréhension s'élevèrent parmi les joueurs.

« Gryffondor ou Serpentard ? » conclut Roger d'une voix théâtrale.

Doyle leva à nouveau la main.

« Oui Doyle.

- Je vois pas ce que ça peut changer, rétorqua le poursuiveur l'air un peu perdu.

- Selon que l'une ou l'autre équipe gagne, notre possibilité de classement change. C'est mathématique, regarde. »

A partir du moment, où Davies se tourna vers le tableau pour replonger dans d'impossibles statistiques, les joueurs se retournèrent tous en un mouvement furieux vers Doyle qui les avait condamnés à de nouvelles heures d'inutile souffrance mentale. Le dit Doyle haussa les épaules en signe d'excuse, puis tenta de s'intéresser aux griffonnages de leur capitaine préféré.

J-6 : Serpentard

Depuis le matin, les Serpentards étaient en effervescence. Le capitaine, Marcus Flint, les avait tous éveillés de façon plus ou moins brutale selon les capacités des joueurs à émerger à l'heure incroyablement cruelle de cinq heures du matin. Flint frais comme une rose, souriait déjà en pensant au merveilleux entraînement qu'il avait prévu. Si ses joueurs ne pouvaient pas battre ces mauviettes de Gryffondor après ça, il ne s'appelait plus Flint. Il pourrait rabattre le caquet de cet avorton de Dubois, et ça, ça le mettait d'une fabuleuse bonne humeur.

Les joueurs ne furent pas dupes de cette prédisposition à la joie et aux sourires de bon matin chez leur entraîneur. Bonne humeur ne rimait pas chez Flint, avec clémence, bonté ou quelque autre adjectif tiré d'un conte de fées.

Tandis que Marcus rêvassait au sourire fugace de Rogue quand celui-ci recevrait la coupe, ou mieux à l'expression dépitée voire même furieuse de cette vieille chouette de McGonagall, les joueurs en profitaient pour se réveiller et se préparer dans une quasi-tranquillité.

Quand ils eurent tous réussi à enfiler leurs vêtements dans le bon sens, et que leurs yeux finirent par rester ouverts sans le moindre effort, ils allèrent s'aligner devant Flint dans la salle commune déserte.

Il était dimanche, il était cinq heures et demi du matin, et aucun ne se demandait ce qu'ils faisaient debout à une heure pareille. Ils se le demanderaient mais plus tard, leurs réflexions n'arrivaient pour le moment pas à dépasser le stade de « Où on est ? », « Est-ce qu'on peut manger ? » ou bien « Pourquoi est-ce que j'ai une chaussette rouge, moi ? ».

Au pas de course et l'estomac vide, Flint les amena courir, usant avec persuasion de menaces plus ou moins voilés et de regards qui en disaient plus long que tous les discours du monde. Ils firent le tour du lac. Bletchley fit remarquer avec justesse que courir si tôt, était vraiment très agréable, surtout dans un aussi joli paysage, avant que les autres joueurs ne le fassent taire par des paroles que nous éviterons de citer ici, pour ne pas choquer la sensibilité du lecteur.

Puis se réunissant, dans le stade de Quidditch, tandis que le soleil se levait, certains purent à loisir s'effondrer, d'autres tentèrent de garder une attitude plus digne et plus noble que contredisait la rougeur de leur visage.

Le discours de Marcus ne ramena pas la paix dans leurs cœurs :

« … Ne faîtes pas de quartier ! Ce ne sont pas ces idiots de Gryffondor qui vont nous faire perdre. Ca fait sept ans que nous les battons année après année ! »

Il ponctua sa phrase en frappant violemment du poing contre le bord de la tribune. Quelques joueurs grimacèrent, ressentant une douleur imaginaire dans leur propre main, mais Flint resta impassible, semblant bien au-dessus des ses considérations matérielles.

« Il n'y a absolument aucune raison que cela ne se reproduise pas cette année. Vous m'entendez : aucune raison ! »

Ceux que la brutalité du réveil, la demi-heure de jogging ou la faim douloureuse n'avaient pas encore réellement tirés des limbes du sommeil, furent définitivement sortis de leur hébétude par le volume impressionnant de la voix de leur capitaine.

« Il suffit d'appliquer la même tactique que d'habitude. Ne finassez pas, tranchez-leur dans le lard ! Vous vous battez pour la balle, vous faîtes tout pour l'avoir, pour la posséder et vous ne la leur cédez à aucun moment ! Tous les moyens sont bons pour ça. Face à notre technique Bulldozer n°4, de toute façon ils n'oseront rien. C'est gagné d'avance, les gars ! Allez tout le monde, au vestiaire. Et plus vite que ça ! »

Les joueurs déroutés par l'ordre brusque, se précipitèrent vers les vestiaires.

« Malefoy, reste là ! »

Le garçon blond jeta un regard apeuré aux autres joueurs, espérant un peu d'aide, mais les autres l'ignorèrent totalement. Drago dut se résigner à affronter seul à seul le capitaine.

« Malefoy, je sais que nous te devons une fière chandelle… par rapport à ton père… et… enfin, bref, tu vois de quoi je parle. »

Le blondinet acquiesça silencieusement, préférant éviter de s'épandre sur les largesses de Malefoy père et de ce qui en découlait.

Flint fit quelques pas, démontrant une attitude anxieuse.

« Tu sais, Malefoy, quel est le problème pour ce match ? »

La bouche de Drago s'arrondit de surprise et ses sourcils se froncèrent en signe de perplexité.

« Mais capitaine, vous avez dit que c'était dans la poche, s'étonna l'attrapeur.

- Oui, je sais que j'ai dit ça et ne t'inquiète pas, je le pensais. Mais il reste un problème mineur, et pour le régler, je compte sur toi.

- Sur moi ?!

- Oui, Malefoy, il faut que tu fasses tout pour que Potter n'attrape pas ce fichu vif d'or, si son équipe a cinquante points d'avance. Tu comprends ?

- Oui, capitaine. Ca devrait être facile, affirma fièrement Malefoy.

- T'es un brave petit. Va te changer. »

Et tandis que le blondinet filait vers les vestiaires, Flint pensa que ça n'était finalement pas si dans la poche que ça, surtout avec un attrapeur pareil. Mais peut-être que les Nimbus 2001 leur procureraient un avantage suffisant…

J-6 : Poufsouffle

Diggory eut du mal à atteindre ne serait-ce que les vestiaires. Ses joueurs allaient encore se moquer de lui. Il ne montrait pas l'exemple, en étant en retard aux entraînements. Mais ce n'était pas sa faute ! S'il n'y avait cette Olivia Hardwick, il aurait été à l'heure ! Cela faisait quinze jours maintenant qu'il la supportait, et ces stocks de patience et de bonté qu'il pensait inépuisables, commençait à montrer des signes de faiblesse. Une vraie pipelette, cette fille ! Il en faisait des cauchemars, et les nuits, il lui arrivait de s'éveiller en sursaut avec l'image de cette bouche s'ouvrant et se fermant sans que rien au monde ne puisse faire cesser ce mouvement perpétuel. Depuis il tentait tant bien que mal de l'éviter, mais c'était à croire qu'elle lui ait jeté un sort de pistage. Combien de fois l'avait-il découvert au détour d'un couloir, en sortant d'un cours, ou même, comble de l'horreur, au sortir de son bain ?

Il se changea énergiquement, enfilant la tenue jaune canari qui le rendait si fier et se précipita sur le terrain. Les joueurs s'amusaient joyeusement, s'envoyant le souaffle dans les airs.

Cédric enfourcha son balai et s'éleva pour les rejoindre.

« On va faire quelques petits exercices simples pour s'échauffer avant d'attaquer quelques éléments plus compliqués. »

Il y eut un oh de déception parmi les joueurs dont la robe rayonnait au soleil.

« Ne vous inquiétez pas, c'est juste histoire de ne pas perdre la main, rassura le capitaine. Nous avons fini tous nos matchs. Par contre, je tiens à ce que chacun d'entre vous soit présent à la finale samedi. Nous pourrons ainsi analyser les actions de nos adversaires. Ok ? »

Les joueurs acquiescèrent. C'est dans une ambiance décontractée et bon enfant que l'entraînement se déroula.