Voilà, je vais faire quelques modifications et vous aider à rentrer dans mon imagination, la nostalgie que me donne FFVII, si merveilleux soit-il.
(Vous ne savez pas où télécharger ce genre de music, eh bien, je vais vous donnez un site génial, ils vont pas m'en vouloir j'espère…c'est ffdream . com avec www devant, voilà. Après…ben débrouillez-vous ! lol ! Je suis méchante !)
Merci à Moonlight, ma bêta attitrée, d'avoir aidé à la correction de ce chapitre ^^.
Chapitre-1
Passage vers l'autre monde
(Music : Off the Edge of Despair de Final Fantasy VII Remastered Version)
À toux ceux qui ont aimé ce monde…
« Mademoiselle Angelina Roland Andrew Anderson Alex ! » Sa cravache claque avec fureur sur mon bureau, faisant sursauter toute la salle.
« -M-Monsieur… » Fais-je en me levant brusquement de mon siège.
-Etiez-vous par hasard en train de sommeiller dans mon cours, Mademoiselle Anderson ? Mon cours vous ennuie peut-être ? »
Ses yeux sévères dardent sur moi un regard intransigeant. Il est vexé et semble attendre impatiemment de plates excuses.
« -Anderson, bien que votre père fournit la totalité du matériel informatique se trouvant dans cette école, cela ne vous donne pas le droit de manquer de zèle durant vos cours, suis-je bien clair ?
-Ou-oui Monsieur. Mes excuses les plus sincères Monsieur. » Je réponds en baissant les yeux.
Le temps se suspend, pendant qu'il me toise encore du haut de ses un mètre quatre-vingt. Mais je sais qu'il n'en a pas finit avec moi.
« Puisque vous êtes debout, Mademoiselle Anderson, profitez-en pour descendre ces marches et résoudre l'équation présentement au tableau. » ordonne-t-il suivi d'un rictus.
Je jette un coup d'œil au dit tableau. Equation à double inconnu, deux lettres inutiles, et en plus il fallait développer la formule pour chaque étape. Etait-ce seulement normal d'étudier ce genre de choses quand on a seize ans ?
« -Oui, Monsieur. Tout de suite, Monsieur…» Je soupire en descendant les marches.
Une fois de plus, je m'étais endormie, bercée par mes rêves d'aventure, les yeux ouverts, puis jusqu'à ce qu'ils se ferment seuls. Tout n'est qu'ennuie dans ce grand lycée privé pour riche.
Et je me demande encore, qui a osé me donner un nom pareil, père, mère, je vous maudis ! Ajouter vos deux noms en plus de vos deuxièmes prénoms, sérieusement…
Le dernier cours de la journée se poursuit, sans trop d'encombre pour moi. J'ai beau être riche, ça ne me permet même pas d'avoir de bonnes notes.
Je ne ressens même plus l'envie de vivre. À quoi bon ? Je ne suis même pas assez bonne pour être affichée en page des tabloïds. Je ne suis ni particulièrement jolie, extravertie, douée ou intelligente. Ma vie sociale est, pour ainsi dire, inexistante. Autrement dit, rien de bien croquant à se mettre sous la dent pour le petit peuple et les journalistes.
Dans ce lycée, pour les fils et filles à papa, étant PDG ou autres, je me situe dans la caste la plus élevée, pourtant…
« Hé, Angie ! » m'appelle-t-on alors que je viens de sortir de la classe.
Je tique en entendant ce diminutif de mon prénom que ma mère m'attribue d'habitude, j'ai toujours voulu le réserver à mes proches et amis intimes, mais on ne peut pas dire que j'ai de « véritables amis », et des personnes à qui le dire.
Je me retourne, m'attendant au pire.
Le groupe de garçons sortant de la classe me sortent des grimaces toutes plus grotesques les unes que les autres, tout en imitant assez vulgairement un ronflement gras.
« Très classe, vraiment. Ca me touche. » Je lance, pas le moins du monde déphasée par la scène.
La richesse ne suffit pas à s'acheter le respect des autres ici. Il faut en plus de la notoriété.
Je tourne sur mes talons, essayant de paraître le plus digne possible. Faisant mine d'être indifférente.
Je n'aurai jamais d'amis, parce que dans cette école aux murs glacés et aux échos se répercutant à l'infini, tout se fait et se dit par intérêt. Si on ne peut pas te plumer, tu n'es personne.
Je m'arrête devant l'angle avant les escaliers, m'immobilisant devant une fenêtre. Cette fenêtre, donnant une magnifique vue sur l'école et la forêt qui la bordent par derrière. Cette fenêtre…m'attire tellement. Je m'avance encore vers elle, pour contempler à la fois le paysage et mon reflet.
Je suis de petite taille pour une jeune fille de seize ans, seulement un mètre soixante-cinq, par rapport aux autres élèves qui mesurent en moyenne dix centimètres de plus, même les filles.
Les cheveux blonds, lisses, jusqu'au milieu du dos, attachés en une simple queue de cheval par un ruban. Les yeux bleus noyés dans le vert nature.
Le nez droit de ma mère.
Les lèvres, pff…Mon père disait « Rajoute un peu de framboise sur ta bouche et n'importe quel homme les croquerait. Mais pas tout de suite, hein ? ». Ce souvenir me fait sourire bêtement. C'était il y a longtemps.
J'observe ensuite mes mains. J'ai aussi des mains agiles et fines, mais fragiles des pianistes, car j'en suis une depuis mon plus jeune âge. Le piano, une liberté éphémère durant laquelle il n'y a que mon âme qui s'évade à la beauté des mélodies.
Pâle, maigre. On ne peut pas dire que l'uniforme bleu foncé de l'école me mette grandement en valeur. Pas qu'il y ait grand-chose à valoriser.
Je continue à regarder le paysage, puis je me laisse emporter par mon jeu :
Celui de m'imaginer en train de voler au-dessus de tout, marcher sur les nuages comme le feraient si bien les anges. Sentir le vent tiède sur mon visage et s'étaler sur mon corps à l'horizontal, fendant le ciel. Ou encore me sentir tomber dans le vide une ultime fois.
Pour me sentir encore plus en phase avec ce rêve de pouvoir voler, je pose mes mains sur la vitre froide pour me plonger dans mes propres yeux, en rêvant d'une mer de la même couleur. Pour sentir le haut de mon uniforme noir se coller et se détacher au rythme de ma nage. Ma jupe flotter sur mes jambes, se décollant au même rythme que ceux-ci.
Je me retire soudain de ma rêverie pour accourir au portail avant que celui ne se ferme. Arrivée au portail, alors que tout le monde sort dans le calme et la distinction que nous impose notre rang, je me rends compte que j'ai oublié mon sac près de la fenêtre du couloir !
Après une petite course, j'arrive finalement à la fenêtre que je venais de quitter. Le couloir est déjà désert. Je soupire, le ramasse sur le sol de marbre et tombe à nouveau sur mon image reflétée par la vitre.
Si seulement je pouvais m'évader dans un autre monde par cette fenêtre. Si je pouvais réaliser tous mes rêves. Être quelqu'un d'autre. Rencontrer des gens. Me faire des amis. Tomber amoureuse. Vivre.
(Music : The Countdown begins de Final Fantasy VII Remastered Version)
Je secoue lentement la tête pour m'empêcher de penser à nouveau à des choses négatives et m'apprête à repartir vers la sortie de l'établissement. Soudain, un détail dans le reflet attire mon attention. Mon…mon image disparaît.
Je fronce les sourcils, m'approche du verre, en espérant comprendre ce que je vois. C'est une sorte de marais, un grand marais, dont la surface de l'eau est recouverte par une brume grise épaisse. Mas il est très loin. C'est comme si ma vue perce à peine les nuages.
Je plaque alors ma main refroidie par la température de l'heure tardive sur la vitre, mais ma main ne ressent pas le contact auquel je m'attendais : Elle se met à traverser la vitre comme si elle était plongée dans une eau…gluante, comme de la colle.
Je crie et ramène ma main prestement en m'éloignant de la vitre de plusieurs pas. Mais bon sang, qu'est-ce que c'est que ça ?
Et l'eau prend vie, je me retourne, dos à elle, prête à courir mais elle m'attire, un filament attrape ma jambe, un détachement se plaque sur ma bouche et mon nez, m'empêchant de parler et par la même occasion de respirer. Elle m'immobilise, j'essaie vainement de courir avec mes jambes et de retirer cette chose gluante sur mon visage, j'ai les larmes aux yeux et je me rends compte à quel point finalement ma vie n'est pas si mal. Je revois passer dans ma tête mes meilleures et pires moments de me vie alors que la moitié de mon corps est déjà absorbée, je sens les larmes couler sur mes joues avant de peut-être mourir. Je ferme mes yeux rougis, le plus possible, me préparant à me noyer dans l'irréel. Je ne sens finalement presque plus rien et m'évanouie.
…
« …Ouch … »
J'essaie de me relever, mais mon corps est englué dans…l'eau du marais ! Le marais que j'avais vu ! Je me mets en position assise, retire brutalement le limon de mes cheveux et tente de voir quelque chose dans cette brume épaisse. Rien à y faire, je ne vois que du blanc et du blanc.
Comme aveugle, je marche, les bras tendus devant moi au cas où je heurterais quelque chose. Bon sang, mais où suis-je ? Et que s'est-il passé ? Je nage en plein délire.
Je m'arrête brusquement. Tout ça me semble familier. Le marais, le paysage. Le filament d'eau. Tout ça ressemblait à une mauvaise blague de simulation physique, ou peut-être d'un délire hypnotique totalement imaginé par mon esprit. M'aurais-t-on empoisonné ?
Je suis dans Final Fantasy VII. Mais malgré ça, il doit y avoir une explication rationnelle à ce qui m'arrive. Je suis peut-être tombée dans les escaliers de l'école. Je suis peut-être en train de rêver, évanouie, ou la tête fracturée ? Peut-être suis-je coincée dans mon imagination, et que je dois trouver un chemin vers la conscience.
Je connais le jeu par cœur, si je suis bien là où je pense, je devrais être dans le marais près de la ferme aux chocobos avec…le Zoloom Midgar qui le garde. Je regarde une énième fois autour de moi, soudain paniquée. Je devais trouver le chemin vers ladite conscience, et vite !
Plus le choix, je dois courir. Je rassemble toutes mes forces et m'élance à toute vitesse. Et j'avais raison, le bruit du monstre sortant de l'eau se fait entendre, assourdissant, derrière moi. Je tremble et me sens perdre mes forces. L'eau est lourde, et ses mouvements font des vagues qui remuent grandement le marais et je me retrouve bientôt à moitié engluée dans l'eau pouilleuse. Je ne m'arrête pas pour autant et continue de courir aussi vite que ma situation le permet dans un accès de désespoir. Le niveau d'eau baisse, le serpent continue de me poursuivre quand je me heurte tout à coup…à la terre ferme…oh ! De l'herbe !
La brume est à présent moins épaisse et je parviens à voir une grotte et une chaîne de montagne qui la borde. C'est ma chance ! Sans réfléchir, je cours vers cet abri en glissant plusieurs fois sur l'herbe humide. Le serpent siffle un cri de mécontentement et de rage : désolée, je n'avais aucunement l'intention d'être ta proie l'ami.
(Music : Opening : Bombing Mission de Final Fantasy VII Orchestral Version ou Remastered Version)
Je repends mon souffle en entrant dans la grotte, puis assise de façon peu élégante par terre. Le froid, mordant, envahit peu à peu tout mon être, mes vêtements sont sales et mes cheveux souillés par le limon me collant à la peau. Et voilà, mes bottes s'y mettent aussi, remplies d'eau !
Pendant que je reprends encore mon souffle, j'observe les alentours, dubitative. C'est indéniablement la grotte de mithril, mais pas exactement comme dans le jeu, ça a vraiment l'air beaucoup plus…réel…Je suis bel et bien dans le jeu, mais version haute définition ! D'accord, peut-être pas au bon endroit, mais là quand même. Les parois, les couleurs. Tout est magnifique.
Je me relève et admire l'endroit, tout en faisant quelques pas et en me mettant à caresser les parois de la grotte bleutée et turquoise, sentant ce contact lisse et rugueux à la fois, c'est indescriptible…
J'entends soudainement un bruit, et m'immobilise, en espérant retarder une fois de plus ma sentence. J'entends…quelque chose glisser sur le mur, je n'ose me retourner pour identifier la chose et je reste là, la main sur le mur de la grotte, les yeux fixes, écarquillés, le regard dans le vide et mon corps figé par la peur.
Une main métallique de couleur dorée attrape brusquement mon visage par derrière, ce à quoi je réagis faiblement : j'essaye de me dégager prudemment et de parler à l'inconnu qui se permettait de faire ça. Mais la greffe m'empêche de parler et m'attire vers…une chaleur. Je sens bientôt une chaleur dans mon dos.
Ledit joyeux inconnu nous fait faire délicatement quelque pas jusqu'au mur où il s'adosse - je pense, après avoir senti un très léger choc. Je le sens bouger et un son de revolver qui se charge se fait entendre juste à côté de ma tête du côté droit. Mais du coin de l'œil, je vois qu'il n'est pas pointé sur moi. Grosse montée de stress quand même.
Il avance sa tête du côté gauche et fait tomber…une longue mèche de cheveux noirs. Wow, je n'ai jamais vu des cheveux aussi noirs ! On les aurait dit teint à la suie.
Sa greffe descend, s'arrête finalement sur mon épaule gauche et la tient fermement. Je sens son souffle chaud dans mon cou puis de nouveaux cheveux viennent se poser sur mon cou et certains, se coller à mon visage.
« J'en ai compté trois… » désigne-t-il quelque chose de son arme, en murmurant d'une voix grave, douce et calme.
Je ne regarde pas dans sa direction.
Mon dieu, mais, est-ce que c'est…est-ce que ça peut être…Vincent Valentine ! Le VINCENT VALENTINE ! Seigneur, combien de fans girls, qui écrivent des fics ou autres m'arracheraient les tripes à cet instant précis !
Je regarde finalement dans sa direction…et ce que je vois me pétrifie sur place, (encore plus que je ne l'étais déjà)…un monstre, proche du serpent avec une langue démesurée, digne du serpent qui garde le marais mais en miniature, si l'expression est exact. Il ressemble davantage à un anaconda. Les serpents sont sourds, heureusement pour nous, mais…à le regarder, accroché au plafond comme ça…
Je pousse inconsciemment un cri d'horreur. « Oh mon Dieu, c'est pas vrai ! » je m'exclame bruyamment. Vincent remet brusquement sa greffe sur mon visage pour m'empêcher de renouveler toute chose de ce genre en disant : « Taisez-vous bon sang… »
Le serpent tourne brusquement sa tête vers nous, et laisse sa langue vagabonder dans notre direction, nous aurait-il repéré ?
Vincent lève délicatement son revolver et vise…Non ? Ne tire pas…pitié, on va mourir si tu fais ça ! On va se faire repérer ! Square Enix ne pas greffé de cerveau avec le revolver ? Malgré son étreinte à mon visage, je secoue négativement la tête, en espérant qu'il va comprendre. Le serpent doit sentir une menace car il baisse sa tête dans notre direction et ouvre grand la gueule en sifflant. Le combat est imminent mais malheureusement pour moi, je ne sais pas me battre.
Vincent attrape brusquement ma taille en l'entourant, saute et tire. Cerbère atteint indubitablement sa cible et la balle vient donc se loger tout droit dans la tête du serpent qui meure sur le coup.
« -Charmant…je…je crois que je vais vomir.
-Si possible, attendez encore quelques minutes. On a pas le temps pour ça. » On atterrit et Vincent ne me laisse pas un temps de répit et me fait soudain courir je ne sais où en me tirant brutalement par le bras.
« Comme si ça se maîtrisait ! Vous avez-vu ça où ? » Je réplique.
Un deuxième serpent ne met pas longtemps avant d'apparaître sur le côté, en glissant sur les parois à notre hauteur. Mais heureusement la paroi est à une bonne distance de nous. Vincent, qui me tient la main du côté gauche tire sur le monstre en courant en même temps et en me protégeant derrière son dos. Le serpent crache un venin que j'esquive in extremis tandis qu'il continue de tirer.
« Hé ! Ca vous dirait de faire un peu attention à ceux qui sont derrière vous ! En l'occurrence, ici, moi ! » Je m'écris à nouveau. Il ne prend même pas le temps de répondre. Il est aussi loquace que le descriptif du fascicule de jeu à ce que je vois…
Un serpent apparaît soudain derrière, juste à deux mètres de distance, (là, je crie, évidemment) mais Vincent ne se retourne même pas et tire en arrière en passant son bras du côté gauche, et en m'évitant de seulement quelques centimètres. La balle arrive juste entre les deux yeux de la bête.
Je m'arrête net, croisant mes bras et l'oblige à faire de même. Il se retourne et me permet donc de lui envoyer le regard le plus venimeux de mon meilleur crû. Je m'exclame alors :
« -Etes-vous idiot ? Ou dément ! VOUS AVEZ FAILLI ME TUER ! Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, JE SUIS DEJA EN DANGER DE MORT alors d'en rajouter !
-Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, j'essaie plutôt de sauver votre vie ! » Réponds-t-il du tac-o-tac, visiblement ennuyé par mon excès de colère.
« -Et bien ce n'ai pas ce que j'ai constaté, figurez-vous !
-Ecoutez, cette discussion est sans doute des plus intéressantes, dit-il entre ses dents, mais présentement j'ai mieux à faire que débattre sur un point qui de toute façon n'est ni intéressant, ni à votre avantage. »
Vincent se remet à courir, m'entraînant avec lui, s'arrête en esquivant droite, gauche et j'essaye tant bien que mal de le suivre, même si je me heurte souvent à son dos. Le dernier serpent arrive au sol en avançant dangereusement dans notre direction, rapidement.
« Comment ça, pas à mon avantage ? Il est évident que vous allez nous faire tuer ! En plus, vous vous permettez d'être sarcastique ! Cette situation n'a rien de drôle pour moi ! Et moi qui vous croyais compétent !
-Il est plutôt évident qu'il s'agit du contraire ! Quel âge avez-vous, bon sang ? Cinq ans ! N'est-ce pas également évident que nous pourrions reprendre cette conversation plus tard ? » Réplique-t-il, réellement irrité cette fois.
Vincent saute…vers le plafond ! « Uhoooo ! » Mais qu'est-ce qu'il fait ? « Vous croyez que c'est le moment de se la jouer Spiderman ? Brillante idée, vraiment ! » Il s'accroche à la verticale au mur à l'aide de sa greffe qu'il plante profondément dans la roche pendant qu'il tire de l'autre main et par un réflexe, j'ai eu l'intelligence de m'accrocher à l'aide de mes bras au niveau de sa taille (« Aaaaaaah, je vais tomber ! »), alors qu'il tire.
« Le chargeur ! Argue-t-il.
-Le chargeur ? Je répète, paniquée.
-Vous êtes sourde ? Donnez-moi un chargeur !
-Je… ! Et vous stupide ? Ai-je l'air en position de vous donner quoi que ce soit ? » Il lève les yeux au ciel face à mon air indigné mais que je gardais tout de même aristocratique. Même en danger de mort, je me devais d'être fière, que diable ! Ce sous-produit de Square Enix me tournait en ridicule ! N'étais-je pas dans une situation déjà assez critique ?
Il plie les jambes et ma jambe gauche vient se poser en travers de ses cuisses, alors que mon pied droit se pose sur son pied gauche à lui, j'ai enfin un appui. Je me mets donc à chercher le chargeur du regard frénétiquement, pendant qu'il continue de vider ses réserves. J'étais si embarrassée de devoir fouiller ainsi le corps d'un homme…hum, plutôt mûr et…bien bâti et... Ciel ! Que dirait ma gouvernante ?
J'ai comme une envie de m'évanouir, tant je rougis…
« Allez-y mollo ! Comment voulez-vous que je me concentre avec ce vacarme ?
-Contentez-vous de me donner un chargeur ! Répéte-t-il, excédé.
-Ah, un voilà un ! »
Ma main fuse littéralement sur un chargeur pendu à sa ceinture et le pointe sous son nez.
« Et c'est moi qui suis stupide ? Ai-je l'air en position de recharger mon arme ? Rendez-vous un peu utile !
-C'est ce que je disais ! Vous êtes stupide, incompétent, et en plus vous vos permettez d'être sarcastique en reprenant mes dires ! » Je réponds vertement tout en tentant de comprendre du regard le mécanisme de son arme.
Au moment où je m'apprête à déclencher un mécanisme qui me semble avoir un rapport avec le chargeur, ledit objet m'échappe des mains et le « doux » bruit sec de son enveloppe atteint invariablement les oreilles de notre cher Valentine accroché comme un singe au plafond.
« Vous l'avez fait exprès ? » S'exclame-t-il en me fusillant du regard.
Vincent ne se laisse pas perturber et finit par tirer sa dernière balle dans la gueule béante du troisième serpent qui s'apprêtait à nous mordre dans la seconde, où la balle a dû atterrir au fond de sa gorge.
(Music : It's difficult to stand on both de Final Fantasy VII Remastered Version)
Il retire sa greffe du plafond et nous laisse tomber. Il touche en premier le sol et me rattrape comme une jeune fille. Une main au niveau des genoux pour soutenir les jambes et la main droite agrippée à mon épaule, dont le bras soutient la majorité du poids dans mon dos. Cependant il me rejette bien vite sur mes pieds en me fixant d'un regard orageux.
Je me contente de l'ignorer en ramassant son chargeur et en lui tendant, irritée. Il me l'arrache prestement des mains, en continuant de me tuer du regard.
« Puis-je savoir par quel malheur vous êtes arrivée ici, ce qui m'a contraint à vous rencontrer et vous sauver la vie, envers contre tout ? Tonne-t-il en faisant les gros yeux.
-Et bien figurez-vous que si je le savais, j'aurais moi-même fais en sorte d'esquiver cette rencontre avec vous, et avec ces monstres, par la même occasion ! Je croyais Vincent Valentine intelligent, mais il est évident que nous avons tous été bernés par son soi-disant charisme !
-Vous continuez à insulter mes capacités intellectuelles, mais il semblerait que vous battiez tous les records en matière de stupidité pour avoir laissé tomber ce chargeur ! Il a bien failli représenter notre seule chance de survie !
-La maladresse n'est pas synonyme d'imbécilité que je sache ! Ce qui n'est pas votre cas, puisque votre stupidité est sans nul doute la cause de votre grande incompétence ! »
Il serre les dents et lève le poing. Mais il dû se contenter de le serrer et de le brandir devant moi, comme s'il se retenait de s'en servir, mais que son regard en disait long, tremblant de rage. Finalement, il tourne sur ses talons, faisant virevolter sa cape contre mon visage (« Hé ! »), avant de s'en aller d'un pas rapide, me laissant là.
« Et maintenant vous comptez me laisser là ! Belle preuve de maturité !
-Puisque d'après vous j'essaie de vous tuer plutôt que de vous sauver, peu me chaut !
-Evidemment ! En partant, vous ne faîtes que confirmer ce que je dis ! »
Il se fige. Prend une grande inspiration. Et se retourne brusquement.
« Si jamais j'entends encore, ne serait-ce qu'une seule, de vos remarques désobligeantes, je vous laisse croupir ici, jeune fille ou pas ! »
Je fais la moue mais le suis sans faire d'histoire, dardant sur son dos mon regard furibond. Je n'ai pas le choix, après tout. Quelle déception ! Moi qui avais toujours admiré Vincent Valentine et son histoire tragique. De plus, on ne peut pas dire que la version HD l'ai grandement amoché. Il est à tomber par terre. Quel gâchis ! Pas étonnant qu'il soit encore célibataire !
Je le suis sans broncher dans les dédales de la grotte, puisqu'il semblerait que nous nous ignorons mutuellement, l'entente semble cordiale. Jusqu'au moment de grimper sur l'espèce de végétal pour arriver à la sortie. Ce qui va une fois de plus me ridiculiser.
Il monte et arrive à un étage plus haut en un instant, simplement en tirant sur sa main gauche, bien accrochée à une partie qui a l'air fiable. Je m'approche, en chancelant légèrement comme je le fais depuis un moment et je m'appuie à cette chose. Je suis épuisée. Je n'avais pas marché aussi longtemps depuis…je ne me souviens même pas avoir marché plus de quelques minutes.
Vincent continue de m'observer.
-« Qu'attendez-vous ? me demande-t-il sèchement.
-Je…cherche un appui, oui c'est ça, un appui, parce que j'ai le vertige…
-… »
Bravo, Gigie, t'as pas trouvé mieux ? Parce que là c'est de pire en pire. Le vertige…je vous jure des fois…Je perds en confiance moi, réveille-toi avant que tu n'arrives à l'étage moins que rien sur son échelle de jugement personnel.
Je m'accroche à une espèce de liane, en espérant tirer pour grimper avec mes bras, tout mon poids…Ok. Bon. Ça le fait pas. J'ai plus de force. Il continue de m'observer, les bras croisés comme si je n'étais…qu'une moins que rien…
Sale… ! Sale… ! Sale beau gosse ! Tu mérites qu'on te défigure parce que… pa-pa-p-parce que…parce que je peux pas t'en vouloir tellement t'es beau vu de prés version Advent Children ! Le monde est cruel, il est truffé d'injustice... Vincent, je retiens cette expression sur ton beau visage, un jour, je me ferais belle juste pour te rire à la face. Un jour…ce n'est pas le moment vu l'état dans lequel je suis ! Ne le regarde pas et démerde-toi comme tu peux ma fille !
Je…je prends donc le peu de dignité qui me reste et…
-«Vous pourriez m'aider s'il vous plaît ?
-Tu n'es pas d'ici, n'est-ce pas ? me dit-il en me scrutant d'un regard de plus en plus pesant.
-… »
Tu espères que je te dise que je viens d'un autre monde barjo où la société et tout le reste est le résultat de la Shinra multiplié par dix, que je suis venue en imaginant ce foutu marais en regardant la vitre d'un lycée de riches ?
Je me contente de lui envoyer mon regard blasé typiquement hautain.
-« Hum ?
-Tu veux que je t'aide oui ou non ? » me demande-t-il après avoir jeté sa main droite sous mon nez.
Je prends donc sa main après une courte hésitation. J'espère qu'il ne va pas me lâcher exprès, parce que là, je grimpe en trois quarts de tour et je l'assomme... Il serre un peu ma main que je sens craquer sous la pression et me soulève d'un seul mouvement de son bras vers le haut. Pour moi, c'est comme si le temps ralentissait…oui…que tout se passe au ralenti à ce moment même. Je sentis très vite le sol sous mes pieds…et son corps contre le mien, aplati contre lui durant l'action.
Nous avons à peine bougé que… « Groooooow… »
« Tu as faim, lança-t-il avec l'air d'un reproche.
- Je ne vous permets pas de me tutoyer. Avons-nous élevé les cochons ensemble ? »
Un grognement des plus irrité monte des tréfonds de son torse pour devenir menaçant si l'on ajoutait à cela son regard rouge sanguinaire. Il me surplombait d'un bon vingt centimètres. Je me raplatie sur moi-même à cette découverte.
« Pas de nourriture avant Fort Condor, se contente-t-il de marmonner entre ses dents. »
Argh!
J'y pense, mes médicaments. Ca va faire, deux jours…trois jours que je ne les aie pas pris ? La cause de ma faiblesse ? Non, ça ne se peut pas. Pas autant.
Juste après avoir passé la sortie, je suis éblouie par la lumière du soleil car j'étais habituée à l'obscurité de la grotte. Mes jambes se mettent à trembler, je perds mes forces, prise d'une migraine foudroyante, appuyée contre la falaise, la tête entre mes mains. Je perds conscience, à la vue de paysages troubles et je ne vois qu'une ombre rouge me soutenir quelques instants puis…Oh non, pas encore…
Fin du Chapitre-1
