Bonjour !
Comme je l'avais dit il y a quelques mois, je vais reposter mes fictions aussi, à commencer par celle-ci. Pour celles qui l'ont lue, rien n'a changé et si vous allez la relire, j'espère que vous y prendrez du plaisir. Pour celles qui ne l'ont pas lue encore, j'espère que ça vous plaira.
Pour des raisons personnelles, je ne pourrais pas répondre aux reviews, je m'en excuse par avance, j'ai à peine le temps de dormir en ce moment. Sachez tout de même que je les lirais toutes avec le même plaisir et que, dans la mesure du possible je répondrais aux questions au début du chapitre suivant.
De mémoire, cette histoire fait 11 chapitres je crois. Aujourd'hui je vous laisse avec le court prologue et le 1er chapitre.
J'essaierais de vous mettre un chapitre de plus demain!
Bonne lecture !
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PROLOGUE
Lorsque je repris conscience, j'étais totalement déboussolée. Je ne savais plus qui j'étais ni où j'étais.
J'ouvris les yeux pour constater que sept paires d'yeux dorés m'observaient dans l'expectative d'une quelconque réaction de ma part mais un seul de ces regards m'importait.
Alors tous ces événements n'étaient qu'un rêve finalement ?
Au début, j'avais prié pour que ce ne soit pas la réalité mais maintenant que j'émergeais de mon sommeil, tout ce que je voulais c'était d'y retourner.
Le revoir humain, l'embrasser, le toucher, le caresser…
Vibrer sous l'intensité de son regard et faire de mon rêve une réalité.
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CHAPITRE 1
Cet après-midi là en rentrant du lycée, je ne me doutais pas de ce qui allait se passer. Certes, c'était un jour particulier, nous étions le 13 septembre et aujourd'hui j'avais 18 ans. Un an de plus que mon vampire de petit-ami. Ca me faisait réellement bizarre d'être en quelque sorte plus âgée que lui… Enfin, en apparence du moins et j'espérai sincèrement que cet anniversaire serait bien le dernier de ma pathétique vie humaine.
Lorsque j'entendis sa voiture se garer dans l'allée de ma maison, mon cœur s'accéléra et bondit dans ma poitrine. C'était assez gênant d'avoir toujours ce genre de réaction dès qu'il s'approchait mais je me doutais qu'il en serait toujours ainsi tant que je serais humaine.
Je finissais de me préparer méticuleusement, mettant en pratique les conseils bienveillants d'Alice concernant ma tenue, mon maquillage et ma coiffure. J'avais refusé qu'elle vienne jouer à la poupée Barbie avec moi alors si je ne voulais pas qu'elle me le reproche, il fallait que je m'applique sérieusement.
Ce soir elle avait organisé une soirée en mon honneur. Ca par contre, je n'avais pas été en mesure de refuser… Il faut dire que Jasper m'avait quelque peu manipulée sur le coup. Je n'allais pas le lui reprocher, après tout, que ne ferait-il pas pour la femme qu'il aime ? Et qui aurait pu être en mesure de refuser quoi que ce soit à Alice ?
Bref, je m'inspectais une dernière fois dans le miroir à la recherche d'un détail qui aurait bien pu m'échapper et finis par rejoindre Edward qui m'attendait en bas.
- Tu es magnifique, me sourit-il avant d'accourir à toute vitesse pour m'éviter une énième chute dans l'escalier.
- Et toi toujours aussi prévenant ! Me moquais-je.
- Te maintenir en vie est une de mes activités préférées.
- Tu n'aurais pas besoin de le faire si tu me transformais, le contrais-je.
Il se renfrogna et me déposa sur mes pieds au bas de l'escalier. C'était LE sujet à débat du moment. Je ne savais pas pourquoi il me refusait l'éternité à ses côtés mais j'en avais plus qu'assez ! Ces derniers temps, nous ne faisions que nous disputer à ce sujet. Je savais que la discussion qui s'en suivrait allait être houleuse et je n'avais pas forcement envie de gâcher la fête qu'Alice s'était faite une joie d'organiser en mon honneur alors je repris non sans montrer mon agacement:
- Mais j'imagine que tu devrais alors maintenir en vie toute la population de Forks, ce serait plus qu'une activité à plein temps…
Il me sourit mais ne fut pas dupe, il avait compris que les hostilités sur mon immortalité reprendraient bientôt.
Comme à son habitude, il m'ouvrit la portière de sa voiture et m'aida à monter. Le trajet se fit dans un silence oppressant. Depuis l'épisode de James à Phoenix, il me semblait que nous nous éloignions de plus en plus. Je ne comprenais pas pourquoi et j'aurais tant aimé être dans sa tête, tout comme je supposais qu'il aurait aimé être dans la mienne.
Tous les couples vivaient de mauvaises passes non ?
Alors pourquoi avais-je l'impression que ce n'était pas seulement une passe ?
Il gara la voiture devant la villa. Mon esprit s'éveilla soudain en constatant les milliers de lampions colorés accrochés sur toute la façade. Le spectacle était magnifique bien qu'ostentatoire.
- Alice n'a jamais su faire dans la demi-mesure, murmura mon petit-ami.
Je me tournais vers lui, et, désireuse de rompre cette ambiance tendue, je lui souris le plus sincèrement possible. Sa main vint immédiatement caresser ma joue. Je fermais les yeux sous la sensation et penchais la tête pour approfondir le contact.
- Nous discuterons ce soir si tu veux.
J'inspirais un bon coup et ouvris les yeux pour accrocher les siens. Résignation, désolation et regrets, voilà ce que j'y voyais. J'acquiesçais, peu désireuse de parler et par la même occasion de trahir l'émotion qui obstruait ma gorge. Si j'avais été seule, j'aurais pleuré. Mais ce soir, il s'agissait d'une fête alors…
- Prête ? me demanda-t-il.
- Prête, dis-je tout en attrapant la poignée de la porte.
Il fut, comme à son habitude, plus rapide que moi et m'ouvrit la portière avant même que mes doigts n'amorcent le mouvement d'ouverture. J'attrapai la main qu'il me tendait.
Nous étions à peine rentrés qu'Alice bouscula Edward pour me prendre dans ses bras.
- Joyeux anniversaire ! hurla-t-elle à mon oreille.
Je fermai les yeux un instant, me sentant incroyablement vulnérable tout en étant en sécurité dans ses bras. Je n'avais qu'une envie, c'était de pouvoir arrêter le temps et verser toutes les larmes de mon corps.
J'ouvris les yeux et vis le regard empli de pitié qu'Edward me lançait. Il se tourna ensuite vers Jasper et lui fit non de la tête. Je fusillais ce dernier du regard, déversant toute ma haine et ma rancune à son égard de converser avec Edward sur mon état d'esprit actuel. Ne pouvait-il pas nous laisser régler nos problèmes comme nous l'entendions ? Etait-il obligé de faire part à Edward de ma vulnérabilité ?
Il m'envoya des ondes d'excuses, ce qui eu le don de me calmer. Je hochais la tête, lui faisant silencieusement comprendre que j'acceptais ses excuses.
- Allons ouvrir les cadeaux ! s'exclama Alice ne manquant pas de me faire sursauter.
Elle me tira derrière elle pour me conduire au salon où les autres membres de la famille m'attendaient. Après quelques accolades plus ou moins longues et plus ou moins viriles, Alice me tendit un premier paquet.
- Celui-là c'est de la part d'Emmett, chantonna-t-elle.
Je le trouvais bien léger alors je le secouais, fronçant les sourcils en m'apercevant qu'il était bel et bien vide.
- Je l'ai déjà installée dans ta camionnette, il était temps de mettre une bonne sono dans cette poub…
- N'insulte pas ma camionnette ! Le grondais-je en le menaçant du doigt, ce qui n'eut pas l'effet escompté vu qu'il s'esclaffa. Et merci.
Je m'approchais de lui pour lui donner une petite tape amicale sur l'épaule – de toute façon je me ferais plus mal qu'autre chose si je tapais plus fort – et il me prit dans ses bras.
- Joyeux anniversaire, me murmura-t-il dans l'oreille.
Alice trouva le temps long et me tira à nouveau au centre de la pièce.
- Ca c'est un cadeau de Jasper et moi.
Son ton grave et sérieux m'inquiéta et elle me fit un petit clin d'œil de connivence. Je ne comprenais vraiment pas ce qui lui prenait. Avait-elle vu quelque chose ? Tandis que je la contemplais à la recherche d'un indice ou de quelque chose qui pourrait m'aider à comprendre pourquoi son humeur avait changé tout à coup, elle me servit un sourire triste et mélancolique. Elle avait définitivement vu quelque chose, je n'en avais plus aucun doute à présent.
Un peu hésitante, j'ouvris le petit paquet rectangulaire qu'elle me tendait. Je le déballais avec précaution, ce n'était pas vraiment le moment de me couper.
En découvrant l'écrin de velours rouge, mon cœur eut un raté. Je ne savais pas exactement comment mais j'avais la sensation d'avoir déjà effectué le geste d'ouverture de la boite alors que c'était bien la première fois que je la voyais. Une impression d'avoir déjà vécu ce moment.
A l'intérieur se trouvait un collier simple en or blanc avec un pendentif représentant la lettre « I » enlacée avec un « M » en pierres précieuses bleues nuits. Cette impression de déjà vu s'accentua d'autant plus lorsqu'Alice l'attrapa pour me le passer autour du cou. Je caressais tendrement les lettres qui pendaient juste à la naissance de mes seins, profitant de ce moment d'émotions pures qui me submergeaient littéralement. Je me sentis partir bien loin d'ici, dans un autre temps, loin dans le passé mais je ne comprenais toujours pas comment un simple collier pouvait me faire ressentir autant de choses.
Lorsque je rouvris les yeux, je croisais le regard de Jasper et je ne saurais décrire avec exactitude ce que je ressentais à cet instant. Je me perdais dans ses yeux, me noyant plus que de raison. Le grondement d'Edward rompit ce moment.
Je me tournais vers ce dernier, le questionnant silencieusement des yeux. Pourquoi me sentais-je autant perdue ? Comme si mon corps avait sa propre raison, comme si mon cœur me criait d'ouvrir les yeux.
- Celui-ci est de moi, me dit-il en me tendant son présent. Je n'ai rien dépensé comme tu me l'avais demandé, se justifia-t-il devant mon air furieux.
- Tu l'ouvriras après Bella ! Maintenant, c'est l'heure du gâteau.
Alice avait visiblement retrouvé sa joie de vivre. Elle me prit le cadeau d'Edward des mains et Esmée arriva avec un immense gâteau au chocolat.
- Je ne mangerai pas tout ça ! M'exclamais-je devant la pièce montée.
L'atmosphère se détendit et chacun y alla de son commentaire sur la folie des grandeurs de notre voyante. Carlisle s'occupa d'allumer les dix-huit bougies qui ornaient la pâtisserie. Lorsqu'il eut fini, je m'approchais lentement de peur de prendre feu ou quelque chose dans le genre, je n'étais jamais à l'abri du danger et toutes les situations étaient probables me concernant.
Alors que je pris une grande inspiration, Alice me coupa :
- Tu dois faire un vœu Bella !
- Un vœu ?
- Oui, c'est la tradition, tu fais un vœu, tu fermes les yeux et tu souffles ! dit-elle tout en frappant dans ses mains.
Un vœu…
Que souhaitais-je par-dessus tout ?
Que voulais-je ?
Mis à part l'éternité avec Edward, il y avait bien quelque chose que j'aurais voulu expérimenter mais qu'il ne m'offrirait jamais dans les conditions actuelles. Je le voulais lui, je voulais qu'il me fasse sienne, qu'il soit mon premier amant comme il avait été mon premier baiser. Je rougis furieusement devant mes pensées peu catholiques ce qui ne manqua pas de faire rire Emmett.
Je ne pouvais pas faire le vœu d'éternité, ne sachant pas à l'heure actuelle des choses s'il m'aimait assez pour ça mais je pouvais faire un autre vœu.
J'encrai mon regard dans celui d'Edward et formulais mon vœu mentalement tout en caressant le pendentif qui ornait mon cou.
J'aurais souhaité rencontrer mon âme sœur alors qu'il était encore humain.
Je fermai les yeux et soufflai toutes les bougies du gâteau en une seule expiration.
Des sifflements et des applaudissements me sortirent de mes pensées et je rouvris les yeux déçue.
J'espérais quoi au juste ? Me retrouver à Chicago en 1918, peu avant la transformation d'Edward ? Je m'en voulais d'avoir cru qu'un vœu aurait pu répondre à mes attentes, je me sentais plus idiote que jamais ! J'avais soufflé des bougies, pas frotté une lampe magique bon sang !
Je secouais la tête devant ma stupidité et attrapais le cadeau d'Edward, m'empressant de l'ouvrir. J'entendis Alice me hurler d'attendre au moment même où je me coupais avec le papier. Autour de moi le temps semblait s'être arrêté. J'observais la goutte de sang perler au bout de mon doigt et grossir jusqu'à couler le long de mon index pour finalement atterrir sur le tapis en fibres blanches. Etrangement, la vue du sang ne me fit pas défaillir, c'était bien la première fois que je ne tombais pas dans les pommes. C'était comme si je savais que ce moment était inévitable, comme si je savais qu'il me fallait saigner là maintenant tout de suite, comme si ma vie et mon futur en dépendaient.
Lorsque je sortis de la contemplation de mon sang et que je relevais mon regard, j'avais devant moi sept vampires aux iris plus noirs encore que la nuit. Aucun doute qu'ils étaient assoiffés de mon sang.
Etrangement, la mort ne me faisait plus peur maintenant que je l'avais en face. Qui allait être le premier à me mordre ? J'étais résolue. Une humaine parmi des vampires, comment aurait-ce pu se terminer autrement que par mon corps vidé de sa substance vitale au milieu de leur salon ?
Avant même que je ne puisse esquisser le moindre mouvement, Jasper se précipita sur moi. Il avait l'air enragé et déterminé. Il fonça sur Edward pour l'éloigner de moi mais ce dernier m'envoya valser à l'autre bout de la pièce d'un geste de sa main afin, je supposais, de me protéger de son frère.
J'atterris sur la console contre le mur. Mes os craquèrent lorsque je percutais le mur et un bruit de verre brisé se fit entendre.
Mes paupières se firent lourdes.
Tout ce que je parvenais à distinguer étaient le rouge carmin de mon sang qui s'écoulait librement de mon bras.
Tout ce que je parvenais à entendre étaient les grondements sourds d'Edward et Jasper.
Je perdis connaissance tout en ayant conscience que je ne vivrai pas d'autres anniversaires, celui-ci serait le dernier, celui-ci sonnerait ma mort.
