Auteur: felli46
Bêta: miiete
Pairing: Harry Potter / Draco Malfoy
Raiting: M
Disclaimer: Tout à J.K Rowling à part l'histoire remanié à ma sauce !
Résumé: Et si la vie d'Harry n'était qu'une immense machination ? Si tout ce qu'il avait construit n'était qu'une illusion ? A l'aube de ses quinze ans, Harry doit faire face à ses peurs, à ses doutes, mais aussi à un étrange phénomène qui le plonge dans une confusion et une peur sourde pour l'avenir...
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Chapitre 1
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Le Poudlard express siffla une dernière fois avant de s'ébranler en quittant les verdoyantes collines d'Écosse. Comme chaque été depuis la création de l'école de sorcellerie, le célèbre train ramenait les élèves de cet illustre établissement à leurs familles respectives. C'est dans un de ses compartiments que se trouvait l'étudiant le plus célèbre de toute l'histoire de Poudlard : Harry Potter.
Le jeune homme était assis contre la fenêtre, la tête appuyée contre sa paume et son joli regard émeraude tourné vers le paysage défilant à toute vitesse. Il ne prêtait aucune attention aux joyeuses conversations autour de lui, n'ayant aucune envie de se mêler à la bonne humeur ambiante. Contrairement à ses camarades, il n'était pas vraiment heureux de retourner chez ses proches. Pour lui, les vacances d'été étaient synonymes de corvées et d'insultes et il était bien plus heureux à Poudlard qu'il considérait comme sa véritable maison.
Cependant, ce n'était pas la seule raison à sa morosité : sa quatrième année à Poudlard avait été un vrai fiasco, puisque le retour officiel de Voldemort et le danger auquel Harry avait été confronté pendant le tournoi des trois sorciers avaient donné un sacré coup à son moral.
De plus, supporter ses deux meilleurs amis, Ron et Hermione, lui était devenu difficile, et il s'en voulait atrocement. Il n'en pouvait littéralement plus.
Il soupira et tourna un regard las vers ses camarades.
Hermione était confortablement blottie sur les genoux d'un Ron extatique et tous deux étaient plongés dans une conversation enjouée avec Dean et Seamus. Il ne savait pas s'ils le faisaient exprès, mais Harry avait le sentiment d'être mit à l'écart et leur comportement le faisait se sentir comme un fardeau. Il se sentait de trop, et notamment depuis sa récente dispute avec le rouquin, pendant la compétition. Depuis, il avait l'horrible impression de les gêner.
Plusieurs fois, ils avaient totalement oublié sa présence, comme s'il faisait partie du décor, comme s'il n'était qu'une âme errante invisible aux yeux des mortels et cette indifférence l'avait profondément affecté. Ils avaient aussi pris l'habitude de lui faire la morale, de reprendre, critiquer, décortiquer ses moindres faits et gestes. C'était exaspérant. Il n'en pouvait plus, mais, par respect pour ce qu'il restait de leur amitié, il se retenait d'exploser. Il enterrait tout, sa haine, sa rancœur, et une minuscule voix dans son cœur ne pouvait s'empêcher de lui susurrer que ses compagnons avaient peut-être raison, que leurs comportements étaient fondés et qu'il méritait sans doute chaque épreuve qu'il subissait.
Il s'était alors éloigné d'eux, ne voulant pas que sa simple présence devienne un poids et il en souffrait beaucoup. Tout était de sa faute, il en était certain.
Après tout, même Sirius et Remus semblaient prendre leur distance.
Leur courrier se faisait de plus en plus rare et ils n'avaient même pas protesté lorsque
Dumbledore avait décidé que Harry devrait rester tout l'été chez son oncle et sa tante moldus alors qu'ils savaient pertinemment ce qu'il allait y subir.
Il se sentait trahit, délaissé, bannit, et, une blessure béante s'était ouverte au creux de son âme.
Etait-il repoussant à ce point ? Si désagréable ? Pourquoi tout le monde lui tournait-il le dos au moment où il avait justement le plus besoin de soutien ? Il l'ignorait. N'était-ce pas suffisant d'avoir vu de ses propres yeux le maître des ténèbres renaître de ses cendres ? Par Merlin, n'était-ce pas assez d'avoir recueilli le dernier souffle de Cédric Diggory ?
Un bâillement lui échappa alors qu'il luttait contre le sommeil qui menaçait de l'envahir. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait en ce moment : il se sentait fatigué et léthargique en permanence, ses nerfs étaient à fleur de peau et des envies de pleurer qu'il avait beaucoup de mal à refréner le submergeait parfois.
Il avait le sentiment d'être plus fragile que la poussière des ailes d'un papillon. Bercé par les mouvements du train il ne put empêcher ses yeux de se fermer et son esprit de sombrer peu à peu dans les bras de Morphée.
De légères secousses le réveillèrent un moment plus tard, le faisant grogner et ouvrir les yeux avec difficulté. Il se frotta les paupières pour retrouver une vision correcte et nota avec surprise que le compartiment était vide à l'exception de Neville qui l'avait réveillé.
-Nev' ?
- Le train est arrivé Harry, lui sourit le garçon autrefois si maladroit.
-oh...
Harry se redressa, la tristesse marquant ses traits, prenant douloureusement conscience du nouvel abandon de ses "amis" qui l'avaient laissé seul une fois de plus. Heureusement que Neville était là, il était le seul à ne pas avoir changé avec lui.
-Merci Nev', souffla-t-il. Il sourit faiblement, incapable de laisser transparaitre l'immense reconnaissance qui gonflait pourtant son cœur.
-Ne t'en fais pas pour ça Harry. Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe avec Ron et Hermione en ce moment, mais tu pourras toujours compter sur moi, tu le sais n'est-ce pas ?
Les mots qui sortirent de la bouche de son ami étaient exactement ceux qu'il attendait et dont il avait tant besoin. Sans qu'Harry ne puisse se contrôler, des larmes lui brouillèrent la vue. Il se jeta dans les bras de son ami, les sanglots hachant son souffle. La respiration erratique, il se libéra de toute la peine, de l'angoisse et de l'incertitude qui s'étaient accumulées durant cette année qui selon lui était définitivement maudite.
Neville le serra contre lui, attristé par la douleur de celui qu'il considérait comme son meilleur ami. A cet instant, en tenant le petit corps fragile du Survivant contre sa poitrine, il se promit de tout faire pour le protéger et de le soulager de l'énorme poids qu'il portait sur les épaules.
Témoin du courage, mais aussi de la souffrance d'Harry, Neville avait pris au cours de l'année une décision importante. Il avait choisi de mûrir et de s'affirmer. Il s'était résolu à abandonner sa timidité et sa maladresse légendaire, même si bien sûr il avait encore beaucoup de progrès à faire. Il voulait devenir assez fort pour qu'Harry puisse se reposer sur lui. Et puis, il n'était pas le garçon que beaucoup considéraient comme naïf : il avait confiance en Harry, et par conséquent il le croyait lorsqu'il jurait que Voldemort était de retour. Il savait aussi ce que cela signifiait : la guerre ne tarderait pas à éclater entrainant mort et désolation et plaçant une fois de plus Harry en première ligne, et ça, Neville ne pouvait le supporter. Il ne le laisserait pas une fois de plus affronter le mal à lui seul, et, lorsque le moment de se battre arriverait, le jeune homme se promit qu'il serait à ses côtés, même s'il devait y laisser sa vie.
Après quelques minutes, les sanglots à moitié étouffés par la chemise de Neville commencèrent à s'amenuiser pour s'arrêter complètement un instant plus tard. La tête basse et les joues colorées de honte, le petit brun se détacha lentement de l'autre garçon. Harry était confus, gêné au plus haut point par son comportement de faible. Il se sentait misérable a toujours pleurer pour un rien, mais il ne pouvait s'en empêcher, c'était plus fort que lui et surtout, il en avait besoin. Plutôt pathétique pour le héros du monde sorcier, non ?
-Ca va mieux ?
La voix de Neville n'était ni agacée, ni dégoûtée ou même déçue et Harry ne put que percevoir une sincère inquiétude dans sa voix. Bien plus que tous les mots du monde, cela le soulagea, sans qu'il n'ose toutefois relever la tête pour le regarder.
- Je…je suis désolé...Balbutia-t-il.
- Ne t'excuse pas, tu as le droit de pleurer toi aussi. Ce n'est pas parce que tu es Harry Potter que tu dois t'empêcher d'aller mal. Tu es un être humain toi aussi, même si beaucoup ont tendance à l'oublier. Et encore une fois, je serais toujours là pour toi, que tu aies juste envie de parler, de rire ou même de pleurer. Je sais que tu n'as pas le droit de quitter tes moldus cet été, et d'ailleurs qu'est-ce que Dumbledore a dans la tête au juste ?! Mais enfin bon, tu peux quand même envoyer des lettres, non ?
-Oui...Murmura Harry en relevant enfin la tête pour voir Neville lui sourire avec douceur.
-Alors on pourra s'écrire. Si tu le veux bien sûr...
-Oui ! Euh...enfin oui bien sûr, reprit-il plus doucement devant le regard amusé et attendrit de Neville. Merci Neville, je me sens beaucoup mieux maintenant et merci de ne pas avoir changé, toi au moins...
La fin de sa phrase était légèrement amère, mais il se ressaisit brusquement en pensant avec fermeté que si Ron et Hermione ne voulaient plus être ses amis, c'était eux qui perdaient quelque chose et non lui.
- Bien, alors je vais te dire au revoir et te souhaiter bon courage pour supporter ton oncle et ta tante, parce que ma grand-mère va finir par s'impatienter et je préfère ne pas la mettre en colère, rit Neville en enlaçant une dernière fois son ami. Et n'oublie pas de m'écrire surtout, lança-t-il en s'éloignant, un grand sourire aux lèvres.
Lorsqu'il se retourna, le visage hors de la vue d'Harry, son regard noisette se durcit et un air déterminé se peignit sur ses traits. Quelque chose de douteux se tramait autour du Survivant, et quelque chose qui ne lui apporterait rien de bon, ça il en était absolument persuadé. Il se promit qu'Il découvrirait le fin mot de l'histoire et qu'il veillerait sur Harry en conséquence.
Le concerné, bien loin des sombres pensées de son ami qui était d'ailleurs le seul qui lui restait, sortit à son tour du train en portant, non sans difficulté, sa lourde malle. Il se demanda un instant si Sirius et Remus seraient ceux qui l'emmèneraient chez son oncle, mais la déception l'étreignit lorsqu'un homme du nom de Shacklebolt s'approcha de lui. L'Homme le déposa par portoloin juste devant la porte du 4, privet drive en lui souhaitant un bon été, son visage avenant et sincère lui donnant instantanément confiance. Lorsqu'il transplana, le laissant seul, Harry eut la soudaine envie de prendre ses jambes à son cou. Il poussa un énorme soupir, puis, décidant d'être courageux, il poussa la porte et entra dans ce qui serait sa prison pour l'été.
Les deux semaines qui suivirent son arrivée furent, comme à son habitude, rythmée par les insultes et les coups-bas que lui infligeaient son oncle et son cousin, ainsi que les cris et les regards méprisants de sa tante. Chaque jour, sa liste de corvées semblait interminable et il finissait irrémédiablement épuisé en fin de journée. Ça ne le changeait pas vraiment, chaque été était le même, cependant, ces deux semaines furent particulièrement éprouvantes pour Harry. Pour une raison inconnue, la léthargie prenait peu à peu possession de son corps, si bien qu'il lui était dorénavant difficile de ne pas s'endormir en plein après-midi. De même, sa force et sa réactivité avaient sensiblement diminué et il commençait sérieusement à paniquer. Il avait maintenant beaucoup de mal à soulever un simple seau d'eau ou un panier de linge et ce n'était pas avec ce que sa tante lui donnait à manger que ça irait en s'améliorant.
Qu'est-ce qui lui arrivait par Merlin ?! Etait-il malade ?!
Sans parler de sa forme physique, son moral qui était remonté grâce à sa discussion avec Neville avait rechuté drastiquement : Neville n'avait pas tenu sa promesse. Deux semaines. Deux semaines qu'il fixait le ciel dans l'espoir de voir apparaître un hibou. En vain. Harry lui avait envoyé une lettre une semaine auparavant, mais elle était restée sans réponse, et il commençait à croire que le jeune Londubat aussi s'était moqué de lui. Peut-être avait-il changé d'avis ? Peut-être s'était-il rendu compte que le Survivant n'était pas digne de son amitié ?
Il gémit en fixant le plafond craquelé, étouffé par la tristesse, la gorge tellement serrée que son souffle s'y faufilait à peine. Une larme roula sur sa joue, creusant un sillon humide sur sa peau pâle, à peine piquetée de duvet. Il n'en pouvait plus d'être détesté, fragile, désespéré. Comme si le moindre coup de vent pouvait le briser. Il referma son poing sur sa couverture délavée, allongé sur son lit miteux et regarda passivement la lune baigner la pièce pitoyable d'une douce clarté.
Un bruit soudain le fit sursauter et il se redressa lentement, une peur sourde dévorant le fond de son estomac. Il tendit l'oreille : seul le ronflement de Vernon, semblable aux flatulences d'un porc malade troublait le silence cotonneux de la nuit. Il s'assit sur son lit, tremblant, et observa attentivement sa minuscule chambre calamiteuse ,et attendit, le souffle court, que le bruit se fasse de nouveau entendre. Etait-ce Voldemort qui venait le chercher ? Un second tintement aigu brisa la plénitude nocturne et le jeune homme soupira de soulagement en reconnaissant la silhouette d'un hibou dans la pénombre.
Il tapait doucement au carreau, surement dans l'espoir qu'Harry lui ouvre. Sautant sur ses pieds, le jeune homme le fit entrer, espérant une lettre de son ami. Le hibou brun tacheté d'or, les yeux d'un jaune perçant se posa sur son lit et lui tendit la patte. Harry le libéra et lui donna un peu de nourriture qu'il puisa dans la cage d'Edwige. Il libéra d'ailleurs sa chouette pour qu'elle puisse rejoindre son mystérieux compagnon. Elle se posa d'abord sur son épaule, frottant un instant sa petite tête contre sa joue en une caresse affectueuse, puis déploya ses ailes un cours instant pour atterrir sur le lit, aux côtés du nouveau venu.
Harry s'assit à côté d'eux, et n'y tenant plus, ouvrit la lettre. Comme il l'avait espéré, elle était de Neville et une douce chaleur se propagea dans son cœur : Il ne l'avait pas oublié. La missive était longue, recouverte d'une écriture serrée et maladroite, fidèle à son propriétaire :
Harry,
Par où commencer...
Tout d'abord, je voudrais que tu saches que si je ne t'ai pas écrit pendant ces deux longues semaines ce n'est pas parce que je n'ai pas voulu, mais plutôt parce que je n'ai pas pu. Je t'ai envoyé une lettre à peine trois jours après que l'on se soit séparés, mais mon hibou m'est revenu, penaud, l'enveloppe encore cachetée pendant à sa patte. Pour que cela soit possible, il n'y a que deux solutions : soit tu n'as pas voulu lire ma lettre, ce dont je doute fortement, soit mon hibou n'est jamais arrivé à destination. Je me suis donc inquiétée et j'ai décidé de me confier à ma grand-mère, et, vu la tête qu'elle a faite lorsque je lui en ai parlé, j'ai compris que j'avais eu raison de m'affoler.
Nous avons essayé plusieurs choses avant de comprendre qu'un sort de repousse-hiboux était installé autour de ta maison et comme tu m'avais affirmé pouvoir recevoir et envoyer du courrier, j'ai supposé que tu n'étais pas au courant et il fallait à tout prix que je te prévienne ! Mais comment ? Encore une fois ma grand-mère m'a été d'une aide précieuse puisqu'elle m'a aidé à enchanter mon hiboux, pas très légalement certes, pour qu'il puisse franchir les barrières du repousse-hiboux sans être détecté par la personne qui l'a posé.
Je me suis ensuite décidée à lui demander si elle était au courant de quelques manigances, puisqu'il y a manifestement des choses douteuses qui planent autour de toi Harry. Pardonne moi, mais ce qu'elle m'a annoncé va te faire beaucoup de peine, j'en suis désolé, mais il faut que tu restes fort.
Elle soupçonne Dumbledore de ne pas avoir des intentions très… pures te concernant, disons. Je m'en doutais déjà, mais elle a éclairci certaine zones d'ombres qui m'empêchaient de voir les choses sous leur vrai jour. La vérité n'en est que plus cruelle, éclairée par cette lumière dure et sale. Je me répète Harry, et pardonne ma nervosité mais, je serai toujours de ton côté, quoi qu'il se passe. Elle m'a donc confié qu'elle faisait partie d'une sorte d'organisation secrète créée par Dumbledore lors de la guerre qui avait opposé l'armée de Voldemort au reste du monde. Ce groupe s'appelle, si ma mémoire ne me fait pas défaut, l'ordre du Phoenix. Il réunit un bon nombre de gens très différents, des particuliers comme des gens du ministère et même des célébrités. Sirius et Remus en sont membres, et nos parents l'étaient aussi, lors de la première bataille. Cette révélation m'a d'abord surpris, mais, en y réfléchissant bien, tout est logique.
Ma grand-mère m'a fait part de ses soupçons, qui sont nés à la mort de mes parents, et après tout ce qu'elle m'a dit je n'ai pu qu'être d'accord avec elle : Il y a d'abord l'absence de procès concernant l'affaire de Sirius, et le fait aussi que Dumbledore ne l'ai pas défendu alors que tout le monde savait qu'il était très proche des maraudeurs…et puis il y a toi, tu es un mystère à part entière.
Harry, elle m'a dit qu'il n'y avait aucune protection du sang qui t'obligerait à rester chez ta tante. Elle le sait, car elle s'est rendue chez toi une fois. Naturellement, elle n'a pas pu entrer, mais elle a détecté beaucoup de sorts autour de chez toi et ils sont loin d'être réjouissants : d'abord, il y a plusieurs sorts d'inimitiés qui favorisent l'hostilité, et l'animosité entre certaines personnes… Tu comprends ? La haine que te portent ton oncle et ta tante est manipulée, créée par la magie, et puisque ça fait quatorze ans… Elle est puissante. Il y a bien sur quelques sorts de protections qui empêchent tout sorcier de pénétrer dans la maison sans l'autorisation de celui qui l'a jeté, sûrement notre "illustre" directeur.
Il y a enfin un dernier sort, plus révoltant et inquiétant que tous les autres : un puissant sortilège plane sur ta demeure, et absorbe la magie de quelque chose, ou plutôt quelqu'un puisqu'il s'agit de toi, Harry. Il semble avoir été placé lorsque tu es arrivé ici, et il te dépossède donc peu à peu de tes pouvoirs et de ta force vitale.
Je suis tellement désolé Harry, je sais que c'est dur pour toi qui considérais Dumbledore comme une sorte de grand-père, mais ma grand-mère et moi feront tout pour t'aider, sois en certain. Il a certainement du te dire que c'était l'amour de ta mère qui t'avait sauvé, mais, je dois te le dire, ça aussi, c'était un tissu de mensonges, un véritable ramassis de conneries. Lily Potter n'était sûrement pas la seule mère à vouloir protéger son bébé, même si elle était talentueuse. C'est grâce à ton seul pouvoir que tu as pu survivre cette nuit-là.
Je sais que cela doit de faire un choc d'apprendre tout ça, mais ne les laisses plus faire ce qu'ils veulent de toi, venge-toi. Nous ne savons pas exactement jusqu'où s'étend la manipulation, mais elle m'a parlé d'une conversation qu'elle a surprise il y a déjà un certain temps entre Dumbledore, Fudge et madame Weasley. C'était juste après une réunion de l'ordre et elle n'a pas pu tout entendre, mais ils parlaient de tes coffres à Gringotts. D'après les bribes de mots qu'elle a pu saisir elle a conclu que Dumbledore se servait dans tes voûtes, par contre elle ne sait pas pourquoi ni à combien s'élève la somme qu'il t'a volé...
Ma grand-mère essaiera de grappiller des informations ici et là et je t'en ferais part, tu peux nous faire confiance, nous sommes de ton côté.
P.S: Si tu veux me répondre utilise mon hibou, il s'appelle Marius, comme ta chouette se fera sûrement intercepter par Dumbledore puisque apparemment il surveille ton courrier. Prend soin de toi et ne te laisses pas déprimer.
Affectueusement, Neville.
Ce n'était pas de la tristesse que ressentit Harry lorsqu'il eut fini de lire la lettre, mais plutôt un ouragan de colère. De quel droit Dumbledore décidait-il pour lui ?! De quel droit le manipulait-il ?! Et surtout, ce sort qui absorbait sa magie était monstrueux et il avait visiblement pour but de l'affaiblir. Pourquoi ? Et, ce serait donc de sa faute si toute sa vie n'avait été que misère et désarroi ? Qu'il n'avait jamais connu une enfance digne de ce nom ? Comment osait-il ?! Son estime du vieux sorcier était maintenant proche de zéro.
S'il avait bien compris, Dumbledore se servait dans ses coffres. Mais quels coffres ? Il n'en avait qu'un seul et il l'utilisait pour payer sa scolarité à Poudlard. On lui avait caché tant de choses, il allait falloir qu'il arrange ça. Il faudra qu'il aille rendre une petite visite aux gobelins pour voir tout ça. Il essaya de se calmer, sa magie commençant à crépiter dans l'air comme des étincelles de fureur. Ce n'était pas bon signe.
Cette nuit-là, ce n'est pas le corps froid et inanimé de Cédric Diggory qui le hanta, mais le spectre de toutes les révélations auxquelles il devait désormais faire face. Malgré le tourbillon d'émotions contradictoires que la lettre de Neville avait fait naître en lui, il savait qu'il ne pourrait jamais remercier assez son ami pour tout ce qu'il avait fait pour lui, accompagné de sa grand-mère.
Le lendemain matin, lorsqu'Harry se réveilla aux sons des martellement de sa tante tapant contre la porte en bois, il sut tout de suite que quelque chose n'allait pas. C'était autre chose que le mal être qu'il ressentait au fond de lui à cause des derniers événements. Une désagréable démangeaison dans la bouche le fit se lever en bougonnant sur le fait que personne ne le laissait jamais tranquille, même pas son propre corps.
La vue rendue floue par le sommeil encore tout récent, il s'avança vers le miroir fissuré de son armoire bancale et avec un soupir de lassitude, il porta sa main à ses lèvres, passant le bout de ses doigts sur ses dents et les faisant glisser jusqu'à ses canines qui le picotaient. Cependant, ce qu'il y sentit le fit écarquiller les yeux de stupeur. Il se précipita contre le miroir et souleva légèrement sa lèvre supérieure pour voir que ses deux canines d'une taille relativement normale avaient fait place à deux petites pointes qui semblaient aiguisées comme des rasoirs.
-Qu'est-ce qui se passe ? Souffla-t-il avec incrédulité.
La panique commença à se propager dans ses veines en reconnaissant la marque distinctive des vampires. Se transformait-il en cette créature ? Mais c'était impossible, contrairement à ce que les moldus croyaient, les humains ne pouvaient pas devenir vampire. La seule possibilité était d'avoir un peu de sang de la créature magique dans les veines, donc un ancêtre, même très éloigné dans sa lignée. Est-ce que les Potter avaient un vampire dans leur arbre généalogique ? Harry ferma les yeux dans un vain espoir de les faire disparaître, mais lorsqu'il les rouvrit ses deux proéminentes canines étaient toujours là et on ne pouvait pas dire qu'elles se faisaient discrètes. Elles étaient situées légèrement en avant des autres dents et leurs pointes frôlaient sa lèvre inférieure sans pour autant la couper ce qui était étonnant puisqu'elles étaient aussi acérées qu'une lame au tranchant redoutable.
Sourire n'était même plus envisageable, puisque tout le monde les remarqueraient et ce n'était évidemment pas une bonne chose, que ce soit ses relatifs ou la société sorcière. Personne n'ignorait l'hostilité des sorciers envers les créatures magiques. Qu'allait-il faire ? Il pouvait le cacher à sa famille moldu, ce ne serait pas bien difficile puisqu'il ne leur avait jamais offert un seul sourire, mais il ne savait pas ce qu'il ferait quand il retournerait à Poudlard. Harry soupira de lassitude, il n'aurait même pas dû en être étonné, sa vie ne serait sans doute jamais un long fleuve tranquille.
La voix stridente de sa tante résonna à travers la maison tout juste réveillée, le faisant grinçait désagréablement des dents. La vie ne lui épargnerait-elle donc rien ? Retenant sa colère avec peine, il descendit les escaliers pour se diriger dans la cuisine impeccablement propre qu'il avait nettoyée la veille, afin de préparer le petit déjeuner aux deux gros porcs qui lui servaient d'oncle et de cousin. Comme d'habitude, ce fut une véritable torture de les voir engloutir les œufs et le bacon qu'il avait préparé sans pouvoir ne serait-ce qu'y goûter. Il dû se contenter d'une banane qu'il engouffra rapidement avant de prendre sa liste de corvées pour la journée et de remonter dans sa chambre le temps que ses tuteurs finissent de manger ou plutôt de dévorer leur repas.
Durant toute la journée, il fit bien attention à garder la bouche close, même lorsqu'il était seul : on n'était jamais trop prudent. Comme il faisait beau, sa tante en avait profité pour le garder toute la journée dans le jardin, ce dont Harry ne se plaignit pas, car de ce fait il était sûr de rester seul. Il faisait tellement chaud que son oncle et son cousin n'oseraient même pas mettre un pied dehors.
Il se sentait toujours aussi faible et ce sentiment était décuplé par ses canines qui ne cessaient de le tirailler, mais il faisait de son mieux pour ne pas se relâcher, si jamais il le faisait il pouvait être certain de ne pas manger ce soir.
Pendant que son corps s'activait auprès des mauvaises herbes qui entouraient les nombreuses fleurs de sa tante, son esprit, lui, était concentré sur tout ce qui lui arrivait en ce moment. En plus de tout ce que Neville lui avait appris, il fallait en plus qu'il gère sa transformation en vampire. Car ce ne pouvait être que ça n'est-ce pas ? Il n'y avait que cette créature magique qui possédait des crocs semblables, ou en tout cas à la connaissance d'Harry. Il fallait absolument qu'il se rende au chemin de traverse, d'abord pour Gringotts, qu'il sache exactement de quoi il retournait au sujet de ses comptes, puis dans une librairie pour en savoir plus sur la créature magique dont il était visiblement en train de se transformer. Bien sûr, il était nerveux à propos de tout ça et il savait par avance que ce ne serait pas simple, il ne savait même pas si il devait en parler à ses proches.
Mais de toute façon, avait-il des proches ? Ron et Hermione s'étaient éloignés de lui et quelque chose disait à Harry qu'ils n'avaient jamais vraiment été proches de lui. C'était comme si tous les moments passés avec eux prenaient une autre tournure, comme si les sourires, les rires, les instants de complicités qu'ils avaient passés ensembles n'avaient jamais été réels. C'était affreux de penser que des personnes que l'on considérait comme sa famille vous avez trompé. Car Harry était certain que c'était le cas, la lettre de Neville avait comme enlevé le voile qu'il avait devant les yeux, lui permettant de voir clairement. De même, le comportement ambigu de son directeur semblait prendre tout son sens, après tout, pourquoi un directeur d'école serait-il si impliqué dans la vie d'un élève, certes un élève célèbre, mais un élève tout de même ?
Pourquoi, de quel droit son directeur avait pris de si importantes décisions pour lui ? Pourquoi était-ce lui qui avait décidé de donner sa garde au Dursley ? Pourquoi était-ce lui qui était en possession de sa clé de voûte avant qu'il ne la lui rende ? Et puis, lorsqu'il y repensait, comment se faisait-il qu'il avait été si près du danger à chacune de ses années à Poudlard, le lieu censé être le plus sécurisé de Grande-Bretagne ?
Il y avait tellement de zone d'ombre autour de lui, tellement de cachoterie, de tromperie, de manipulation. Qu'était-il censé faire face à cela ? Il n'avait que quatorze ans, presque quinze, il n'était qu'un adolescent dans la fleur de l'âge, il ne connaissait encore rien à la vie. Neville lui avait dit que sa grand-mère avait surpris une conversation entre Dumbledore, Fudge et Mme Weasley, cela voulait sûrement dire qu'elle aussi était dans le coup.
Mme Weasley, la femme qu'il considérait un peu comme une deuxième mère, la femme qui l'avait fait se sentir appartenir à une véritable famille. Alors tout cela n'était qu'un vicieux subterfuge ? Il n'y avait donc aucune affection dans ses étreintes ? Une soudaine envie de pleurer le prit à la gorge, ses yeux le picotèrent désagréablement, mais il refoula les larmes qui ne demandaient qu'à couler. Il laisserait aller sa peine le soir, quand il serait dans son lit et qu'il serait certain de ne pas être interrompu.
Il ne savait pas non plus ce que pensaient Sirius et Remus. Etaient-ils là-dedans eux aussi ? Faisaient-ils partis de ce "groupe" qui, visiblement ne lui voulait pas que du bien ? La pensées que ses deux parrains, car il considérait Remus au même titre que Sirius, le trompent aussi lui déchirait le cœur. Il savait que si jamais cela s'avérait vrai, il ne s'en remettrait sans doute jamais. Qu'était-il censé faire par Merlin ?!
To be continued…
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Alors, verdict ? Mérite-t-elle une suite ? Soyez sincère ! :)
Je tiens à remercier mon ami miiete qui m'aide beaucoup et qui me soutiens dans tous mes projets, même les plus fous ! Merci !
Si j'ai des reviews je poste la suite dans la semaine !
