Titre : La Rose au Crépuscule.

Auteur : Kyutora.

Résumé : Après plusieurs années passées non loin l'un de l'autre sans jamais s'être vraiment côtoyés, Kiba ressent une attirance particulière pour Neji, d'où sa tendance à le fuir pour éviter de prendre conscience de ses sentiments. Jusqu'à ce qu'il décide un jour de tirer les choses au clair, et que ses plus proches amis s'en mêlent.

Couples : Kiba Inuzuka × Neji Hyûga, et peut-être d'autres.

Disclaimer : Je suis obligé de le dire ? é_è Bon d'accord, tous les persos de la fic appartiennent Masashi Kishimoto, malheureusement.

Commentaires : Voici ma première fiction concernant l'univers de Naruto, centrée sur un couple que j'affectionne particulièrement. L'action est longue à mettre en place dans ce premier chapitre, mais j'espère qu'il posera de bonnes bases à l'histoire ! Il y aura sûrement quelques passages de lemon plus loin dans la fic. Homophobes, anti-yaoistes et toute la clique, merci de cliquer sur la jolie croix rouge en haut à droite de l'écran. Je souhaite aux autres une bonne lecture !

J'accepte bien sûr toute remarque constructive sur l'écriture, l'histoire ou autre. La signification de ce titre un peu mystérieux sera dévoilée à la fin de la fic.


« Bip ! Bip ! Bip ! Bi… Sblaf ! »

Ma main s'abat lourdement sur ce truc insupportable qu'on appelle « réveil » et qui a la bonté de me rappeler tous les matins qu'il existe. Ça tombe mal, j'ai vraiment pas envie de me lever…

Affalé, ventre contre mon matelas, je me retourne péniblement de l'autre côté de mon lit en enfouissant ma tête sous les draps. C'est une très mauvaise idée, parce que je sais très bien que si je reste comme ça, je vais me rendormir pour me réveiller en sursaut une demi-heure après, paniqué, parce que je serai (encore) en retard comme il faut. Après quoi j'aurai le droit à une nouvelle remarque de la part de mon sensei, qui fera encore une psychose en…

« Ah ! Qu'est-ce que… »

Akamaru a glissé son museau sous ma couette, et me mordille le mollet pour me forcer à me lever. En grognant, je m'assois péniblement en tailleur sur mon lit en passant une main dans mes cheveux ébouriffés. Je plante mon regard dans celui d'Akamaru, qui me fixe impassiblement. S'il avait pu parler, j'aurais entendu un truc du genre : « Debout grosse feignasse, ou tu vas encore être à la ramasse ! »

« Oui, ça va, j'me lève Akamaru… »

Et d'un pas (trop) lent, je me dirige vers ma salle de bain en grognant des mots incompréhensibles. Je hais le matin, juste au cas où y'en a qui l'auraient pas encore remarqué. Retirant mon boxer, je passe en entier sous la douche. Je lève la tête, laissant l'eau tiède couler sur mon visage et glisser sur mon corps. Et je vais me rendormir… Je me frotte avec l'ardeur d'une moule tétraplégique, me sèche, puis je me plante devant mon miroir.

Et oui, c'est moi, Kiba Inuzuka… Une tignasse de châtain encadrant un regard perçant, avec deux fentes en guise de pupilles, et deux crocs rouges – symbole de mon clan – tatoués sur mes joues. J'ai pas trop mauvaise allure… si on met de côté la tête de déterré. Bref, je m'habille rapidos, noue mon bandeau frontal, puis attrape mon sac. C'est encore mal parti pour être à l'heure…

Je descends les escaliers quatre à quatre, suivi de près par Akamaru. Je trace direction la sortie, gratifiant ma sœur Hana d'un rapide « Salut ! » avant de disparaître dehors. De toute façon elle a tellement la tête dans le brouillard qu'il lui faudra bien cinq minutes pour comprendre que je viens de passer devant elle. Oui, c'est pas ma sœur pour rien !

J'embrasse la truffe d'Akamaru sur le pas de la porte, et je file en direction du centre de Konoha. Heureusement que j'habite qu'à un quart d'heure du centre de formation des jōnins de Konoha ! C'est là-bas que la plupart des chūnins continuent leur formation de ninja pour accéder à un poste vraiment sérieux. C'est à la fin d'un long parcours, à fonction du classement aux examens partiels (en milieu d'année) et terminaux (en fin d'année) que l'on peut choisir une voie à suivre. Seuls ceux qui sont en tête de classement, par exemple, pourront devenir les futurs ANBUs ou oinins. D'autres pourront choisir d'être ninja médical, professeur, jōnin de la section d'information… enfin, on connaît le panel.

Me faufilant à travers les chūnins du centre, je cours vers l'amphithéâtre où j'aurais déjà dû être assis depuis cinq minutes… Essoufflé, je pousse les battants de la porte, et comme d'habitude, tous les regards se tournent vers moi.

« Presque à l'heure, Kiba… » me dit Kurenai avec un sourire ironique.

- Ouais, désolé sensei… J'ai travaillé tard hier soir…

Ha, la bonne blague ! Ça doit faire trois semaines que j'ai pas touché un cours. Surtout ceux de Kurenai sur le genjutsu, et la géopolitique des pays frontaliers… Y'a rien de plus soporifique, surtout le matin à 8 heures. Enfin c'est vrai quoi, pour nous motiver ils auraient pu au moins nous coller de la maîtrise élémentaire du ninjutsu, ou un truc du genre.

Je vais m'asseoir au fond de l'amphi, comme d'habitude (c'est le meilleur endroit pour pioncer tranquille), lorsque je croise le regard de la seule personne pour qui je me lèverais tous les matins à 4 heures s'il le fallait. Aller, je vous laisse deviner… Un corps d'athlète, dessiné par une peau pâle et fine, de longs cheveux noirs tombant en cascade sur ses épaules, des yeux d'un blanc pénétrant, un visage angélique finement dessiné… Et ouais, Neji Hyuuga, le canon assis au deuxième rang. Rien que ça.

Je sais, je sais, j'ai pas choisi le plus accessible et le plus ouvert… Surtout sachant que la moitié des filles, chūnin et même genin, fantasment sur lui (l'autre vouant un culte à Sasuke, et parfois c'est les mêmes), et qu'en tant que mec, j'ai autant de chances de le séduire que lui de sourire deux fois dans la même journée. Mais putain, qu'est-ce qu'il est mignon… Quoi ? Comment ça « je suis gay » ? Ha ! la bonne blague… Euh… ça vous dirait pas qu'on parle d'autre chose ? Bon, sérieusement je commence à avoir quelques doutes. Je ne suis sorti qu'avec deux filles, et c'était loin d'être le coup de foudre. J'ai tendance à regarder les garçons, mais c'est sûrement un problème d'hormones, ça passera… Enfin j'espère… y'a intérêt !

En attendant je me rends compte que je le fixe en souriant comme un débile donc je détourne la tête, et pose mon sac à ma place, entre les ninjas de ma bande : Naruto qui empile ses stylos avec une tête de neurasthénique, Shikamaru qui pionce sur le bureau, Sakura qui discute avec Ino d'une question digne de figurer au panthéon de la philosophie moderne (rouge ou turquoise la prochaine collection été ?), Sasuke qui tente de suivre le cours avec un air faussement intéressé, et Hinata qui essaye tant bien que mal de prendre des notes malgré le bordel des deux autres filles. Tout va bien, rien à signaler.

Alors que les quelques-uns qui m'ont vu arriver m'adressent un sourire entendu, Kurenai reprend : « Comme tu as "bossé dur" Kiba, tu vas nous faire voir ce que tu as retenu des derniers cours… Qu'est-ce que tu peux me dire sur l'emploi stratégique du genjutsu de haut niveau et les méthodes utilisées pour le contrer ? »

Non mais elle se fiche de moi ? J'ai que cinq minutes de retard, pour une fois, et elle me tombe déjà dessus ! Un murmure de ricanement traverse l'amphi (ma réputation de glandeur est aussi légendaire que les sannins), et je répète lentement les mots de Kurenai. Aller Kiba, connecte ton neurone et lance-toi, tu sais forcément un truc ou deux !

« Euh… Le genjutsu de haut niveau permet de tromper l'ennemi en modifiant sa perception des cinq sens par le biais de son système nerveux central. »

J'aurais dû enlever le « ou deux ». Je lance un regard à Naruto signifiant « Allô la Terre, on a un problème, mayday ! Mayday ! ». Le blond m'adresse un sourire gêné, et cherche frénétiquement dans ses cours avec sa discrétion légendaire, faisant voler des feuilles de papier dans tous les sens. Aller, gagne un peu de temps Kiba…

« Ainsi, euh… Considérant cette approche neurophysiologique… euh… on peut dès lors, établir, euh… un lien logique avec… euh… »

À côté de moi, Ino explose de rire, avant de se cacher derrière sa main. Je lui lance un regard furax, tandis que Kurenai lâche un soupir interminable. Aller, accouche Naruto bordel !

Le blond pose sa tête sur le bureau, se cachant derrière la tête du chūnin devant lui, et commence à me lire le cours : « Le genjutsu de haut niveau peut être utilisé de deux manières…

- … un lien logique avec les deux manières d'utiliser de genjutsu » dis-je triomphalement.

- La première, continue Naruto à voix basse, est celle où l'opposant ignore qu'il est la cible d'un genjutsu, ce qui permet de porter une attaque décisive pendant que sa vigilance est trompée…

- L'une est utilisée pour attaquer l'adversaire par surprise… euh… quand il ne sait pas qu'il est pris dans le genjutsu…

- … la deuxième, reprend Naruto, étant de le mettre en situations interprétées comme… euh…

Et plus rien. C'est pas possible, je vais le tuer…

- J'arrive pas à me relire ! murmure le blondinet.

- Rah Naruto, tu m'aides pas là bordel !

Kurenai soupire, et la moitié de l'amphi étouffe un ricanement.

« Ça ira Kiba, merci… » dit-elle avec un demi-sourire. « Tu remercieras aussi Naruto de ma part. »

À ces mots, le blond affiche un large sourire en se frottant l'arrière du crâne. Il a beau avoir une bouille d'ange, j'ai parfois envie de le faire traverser l'amphi avec un coup de pied au cul ! Y'aura pas que le cours qui sera magistral.

Dépité, je pose ma tête sur la table. J'ai encore loupé une occasion d'avoir l'air digne d'intérêt aux yeux de Neji, qui n'a sûrement pas perdu une seconde de la scène… J'en suis plus à une fois près. Et c'est le moment que choisit Ino pour intervenir.

- Kibaaaaa ?

- Mmmmmh ?

- Aller, fais pas cette tête là ! C'est pas comme si c'était la première fois !

- Je sais Ino, je sais…

- Tu d'vais vraiment pas être réveillé pour demander à Naruto de te souffler les cours ! rajoute Shikamaru avec un sourire entendu.

- Parce que t'en sais plus que moi sur le genjutsu PEUT-ÊTRE ? répond Naruto du tac au tac.

- Arrête de crier, dobe ! dit Sasuke.

- MAIS JE CRIE PAAAS ! Aïe ! Pourquoi tu m'as tapé Sakura ?

- Parce qu'on entend que toi dans cet amphi, idiot !

Je lève la tête, me rendant compte que plus personne ne parle.

« Les enfants, je crois qu'on est rôdés… » dit Ino en regardant ses ongles, l'air détaché. En effet, la quasi-totalité de l'amphi est retournée vers nous, et Kurenai nous fixe avec un air furax. Elle a été mon sensei à l'académie, et je ne sais que trop bien que ce regard n'annonce rien de bon…

« Je vous dérange au fond ? » dit-elle, agacée. « La prochaine fois que je reprends l'un d'entre vous, vous serez tous de corvée de nettoyage de l'amphithéâtre jusqu'aux terminaux, et ce ne sera pas un genjutsu !

- Désolé Sensei… » répond Naruto avec une voix de gosse de six ans en posant son menton entre ses bras, sur la table.

Les terminaux ! Je les avais oubliés ceux-là. De toute façon, ils seront pas pires que les partiels, c'est déjà ça de gagné. Dans le lot, il n'y a que Sasuke, Sakura et Hinata qui arrivent à gérer, aussi bien aux épreuves écrites qu'aux épreuves d'aptitude. Et Shikamaru, quand il décide d'y mettre un peu du sien. Pour ma part, les épreuves théoriques sont ma bête noire, et c'est presque les seules qu'on a passé aux examens partiels. Va falloir que je gère en pratique pour espérer passer l'année.

Suite au dernier avertissement de Kurenai (qui est bien lunée aujourd'hui, même si on croirait pas), le cours passe lentement. Trop lentement… Une heure de cours magistral sur le genjutsu… Deux heures… Puis deux heures de géopolitique… Oui, on sait que le pays du Son est au nord du pays du Feu… Oui, on sait que Konoha s'est souvent tapé dessus avec le pays du Vent… Oui, on s'est douté que le pays de l'Eau étant planté au milieu de l'océan, les ninjas y ont réfléchis à deux fois avant d'aller cogner sur Kiri… Mais qu'est-ce qu'on en a à faire que le Sandaime Kazekage ait disparu sans jamais avoir été retrouvé ? C'est de notre faute s'il en a eu marre des tronches de Suna ?

« Driiiiiiing ! »

Oh joie ! la sonnerie… Un éclair jaune (Naruto) fuse depuis le fond de l'amphithéâtre jusqu'à la sortie, laissant dans son sillage un tourbillon de poussière et de feuilles de cours.

« Naruto, reviens ici ! » crie Sakura à son attention.

- Trop tard… répond Shikamaru. Je plains ceux qui se trouveront sur sa route.

- Je suppose que c'est pas la peine de demander où il est parti ? dit Sasuke d'un air détaché en rangeant ses affaires.

Signe négatif de la tête. Tout le monde sait où ce tube digestif ambulant est parti. C'est un véritable morfale ce gars, je sais pas où est-ce qu'il met tout ça ! Il mange deux fois plus que moi, alors que j'ai déjà la réputation d'un gros mangeur, comme tous les Inuzuka.

« Aller, on va le rejoindre ou va y avoir la queue chez Ichiraku ! » déclare Sakura en sautant par-dessus la table.

Et comme prévu, on le retrouve assis chez Ichiraku, avec un bol de ramen déjà vide à côté de lui. Alors qu'Hinata, Shikamaru et moi on se regarde avec un sourire entendu, Sakura lui tombe dessus.

« Mais c'est pas vrai Naruto, t'aurais pas pu nous attendre ! T'as bouffé comme quatre déjà ce matin !

- Mai-euh, j'ai faiiiim !

- T'as toujours faim espèce de goinfre ! »

Quant à Ino, Hinata, Shikamaru et moi, on s'assoit à la table de Naruto. Je vois Hinata rougir, en plein conflit intérieur. Je sais exactement ce que ça veut dire quand elle agit comme ça…

« Votre attention s'il vous plaît ! » dis-je à la volée, attirant l'attention des deux criards. « Hinata a quelque chose à dire, merci pour elle.

- Mais, Kiba ! » répond-elle sur un léger ton de reproche. « J'allais le dire ! C'est juste que… euh…

- Que c'est dur de se faire entendre ici ? » suggère nonchalamment Shikamaru.

Elle a beau avoir changée depuis l'époque de l'académie, Hinata est toujours aussi timide. Spécialement quand l'attention est portée sur elle… Pourtant faut prendre les devants pour s'exprimer dans ce groupe !

« Voilà, euh… C'est juste que Sasuke t'attend dehors Naruto… Il veut te parler une minute… »

Grand silence. Hinata devient rouge comme une pivoine, ce qui arrache un sourire à Naruto qui répond :

- C'est tout ? Fallait le dire avant, Hinata ! Je reviens dans un petit moment.

- À tout de suite ! répond Ino, alors que la serveuse vient prendre la commande.

Naruto en moins à la table, c'était le premier pas vers un repas « à peu près » tranquille. C'est vrai que le blondinet met de l'ambiance dans la bande. On se connait tous depuis très longtemps, et on connaît les habitudes, les comportements, la manière de penser de chacun. Ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais. Surtout pendant les repas ! Mais aujourd'hui, je n'ai pas la tête à bavarder ou à plaisanter. Je me lève à la suite de Naruto.

« Commencez sans moi, je vous rejoins tout à l'heure. »

Shikamaru me regarde, l'air interrogateur. Il a beau être flegmatique, il est en général le premier à ressentir quand quelque chose ne va pas chez quelqu'un. Lui offrant un sourire plus que convainquant (ou pas), je me dirige vers la sortie.

« Tu veux qu'on te commande quelqu… »

J'ai déjà quitté le restaurant, sans avoir laissé le temps à Sakura de finir sa phrase. Aujourd'hui, plus que les autres jours, j'ai besoin de tranquillité. J'ai un rapport assez particulier avec la solitude. Je sais que j'ai souvent besoin de me retrouver en tête à tête avec moi-même, mais de l'autre côté, j'aimerais parfois confier ce qui me pèse sur le cœur. Je parle en particulier de Neji. Pourtant, ça a l'air stupide vu comme ça… Je ne lui ai jamais que très peu parlé, et je connais presque rien de lui ! Mais il y a vraiment quelque chose qui m'attire, me fascine chez lui… Une sorte de magnétisme ; son regard un brin mélancolique, ses manières posées et réfléchies, son talent naturel… Tout mon opposé quand on y pense. Je suis impulsif, un poil sauvage, et je fonce tête baissée dès que l'occasion de le faire se présente.

Alors que je déambule dans Konoha, je me rends compte que j'arrive à la sortie du village. Je vais en profiter pour faire un tour et réfléchir. (Pour une fois que ça me prend !) Je serais quand même pas amoureux de Neji ? L'idée m'a traversé l'esprit plusieurs fois, mais… c'est pas possible. Je pense que j'aurais pas attendu l'âge de 16 ans pour me rendre compte que je préfère les mecs, si ?

En marchant quelques minutes vers la forêt, j'arrive dans une petite clairière, et je reconnais immédiatement l'odeur de deux garçons que je connais bien. Et comme me l'a prédit mon odorat, en marchant quelques mètres de plus, j'aperçois au loin Sasuke et Naruto, visiblement en pleine discussion. Enfin je crois…

Je vais tourner les talons lorsque je remarque leurs visages se rapprocher l'un de l'autre. Tout doucement…

Et ils s'embrassent, langoureusement.