Alors que je manquais de motivation pour aller faire les courses, je me suis retrouvée devant mon ordi à écrire…

Un coup de blues, un cœur irréparable, un sentiment de trahison, une écoute prolongée de « Love the way you lie » et me voilà inspirée de nouveau. J'ignore pourquoi les sentiments négatifs m'inspirent tellement mais peu importe, j'ai fait une petite pause dans ma traduction, je me suis remise à l'écriture et ça fait un bien fou !
J'espère que ça vous plaira malgré… vous verrez.

Pour le titre « Sweet Sacrifice » je n'avais pas trop d'idée et quand je suis en manque d'inspiration, je me tourne vers les titres de chansons. Merci donc à Evanescence pour m'avoir aidé à ne pas laisser cette fiction sans titre.

Disclaimer : On m'a retiré la garde de House, Cuddy et Wilson parce qu'il paraît que je les traite mal. Donc ils appartiennent à David Shore et à la Fox mais j'aime bien leur piquer de temps en temps.


Chapitre 1 :

"Il y aura toujours quelque chose pour détruire nos vie, la seule question est de savoir ce qui va nous tomber dessus en premier. On est toujours au bord du gouffre."

Charles Bukowski

La première chose que Lisa Cuddy sentit à son réveil fut les bras de Gregory House serrés autour de sa taille. Alors qu'elle émergeait petit à petit, son sourire s'élargissait en entendant sa respiration calme et régulière et son cœur battre contre son oreille.

Cela faisait un peu plus de deux mois qu'elle avait pris la décision la plus importante de sa vie et avait enfin avoué ses sentiments à son diagnosticien préféré. Un peu plus de deux mois qu'elle avait droit à des réveils de la sorte presque tous les matins et qu'elle en était toujours aussi heureuse et émerveillée. Elle profita encore quelques minutes de sa chaleur qui l'entourait et de son odeur qu'elle aimait tant mais dû finalement se résoudre à sortir du lit. Déposant un léger baiser sur sa joue râpeuse, elle se tourna et s'apprêta à se glisser hors des draps lorsque deux bras puissant la rattrapèrent et la ramenèrent au milieu du lit.
House ne disait rien, il l'avait simplement plaquée contre lui et enfouit son visage dans sa nuque et, même si elle était désormais dos à lui, elle savait qu'il était réveillé.

- Je dois me lever.
- Non, grogna-t-il.
- House… protesta-t-elle.
- Non.
- Greg ? tenta-t-elle.
- Non plus. Je ne te lâcherai pas avant mon câlin du matin, bougonna-t-il d'une voix pâteuse qui la fit craquer.

Elle tourna sa tête vers lui pour trouver ses lèvres et commença à perdre pieds lorsqu'il lui mordilla la lèvre inférieure puis qu'il entraîna leurs langues dans une danse effrénée.
Elle savait qu'elle allait sûrement être en retard au travail si elle ne sortait pas du lit dès maintenant mais ses dernières onces de volonté s'envolèrent lorsqu'il promena une main le long de son corps, caressant sa cuisse au passage et glissant sa main sous son débardeur pour caresser son ventre. Ajoutant le fait qu'il la plaquait contre lui pour qu'elle sente l'effet qu'elle lui faisait, elle ne put retenir un gémissement. Elle le sentit sourire contre sa bouche.

Plus de deux mois. Ils avaient pensé que la tension sexuelle entre eux s'atténuerait maintenant qu'ils pouvaient l'assouvir régulièrement, mais elle était devenue, au contraire, encore plus palpable maintenant qu'ils savaient que les sentiments et le désir étaient partagés par l'autre. Le quasi-secret de leur relation y était probablement pour beaucoup. Il était de plus en plus dur pour eux de ne pas laisser un sourire ou un geste tendre en public qui les auraient mis à découvert aux yeux des autres.

Plaquant encore plus les hanches de la doyenne contre lui, House se dit que, décidément, il adorait se réveiller à ses côtés. Grâce à elle, et pour la première fois depuis des années, il arrivait à faire abstraction de tout le reste. Un simple frôlement entre leurs deux peaux lui faisait tout oublier. Vraiment tout. Même la douleur incessante à sa cuisse qui, dans des moments comme celui-ci, n'existait plus. Il n'y avait plus qu'elle, Cuddy.

Cuddy qui justement, venait de se retourner brusquement pour se placer au dessus de lui, un genou de chaque côté de son corps. Il adorait quand elle prenait le contrôle, elle le rendait fou. Leur vie de couple était loin d'être rose et leurs disputes rythmaient leurs journées, mais quand ils laissaient leurs corps parler, ils tombaient toujours d'accord. Enfin presque.

Mettant fin au baiser brûlant qu'elle avait initié quelques secondes plus tôt, Cuddy s'écarta brusquement de House, roulant sur le côté et mettant le plus de distance possible entre eux afin qu'il ne puisse pas la rattraper. Souriant devant son air abasourdi et mécontent, elle expliqua :

- J'ai déjà été en retard deux fois cette semaine, il faut que j'arrive à l'heure de temps en temps si je veux conserver mon autorité. Tu peux toujours continuer tout seul, sourit-t-elle malicieusement avant de s'enfuir en direction de la salle de bain.

- Tu ne t'en tireras pas comme ça ! Protesta-t-il avant de replonger sur son oreiller.

Il aurait bien voulu se rendormir pour terminer sa nuit mais son câlin matinal l'avait parfaitement réveillé. Il décida donc d'aller préparer le petit déjeuner.

Quelques minutes plus tard, il était dans la cuisine, à attendre que le café ait fini de chauffer. Lui, Gregory House, était dans une cuisine, à 6 heures du matin pour préparer un petit déjeuner qui n'était pas que pour lui. Cette femme lui faisait vraiment faire n'importe quoi. Et le pire, c'est qu'il aimait ça.
Il appréciait d'autant plus le sourire ravi qu'elle lui offrit quelques minutes plus tard, lorsqu'elle entra dans la cuisine et s'installa à ses côtés pour qu'ils puissent prendre leur petit déjeuner ensemble.

Sans pour autant entrer dans une routine ennuyeuse, chose qui était de toute façon impossible lorsqu'on sortait avec quelqu'un comme House, certaines habitudes commençaient à s'installer. Lorsque Cuddy partait travailler, il allait, au choix, prendre une douche, ou retournait se coucher pour prolonger sa nuit. A condition bien entendu qu'il soit levé quand Cuddy partait, ce qui n'était pas le cas la plupart du temps. Et dans ces cas-là, il faisait simplement la grasse matinée, sachant que Marina ne tarderait pas à venir s'occuper de Rachel.

Etrangement motivé, il décida qu'aujourd'hui serait une de ces journées où il arriverait tôt au travail. Juste pour avoir le plaisir de passer une ou deux heures de plus de son temps de travail à martyriser sa chère patronne qui avait osé le laisser en plein état de frustration intense dès le réveil.

Aussitôt terminé, Cuddy se leva et alla dans la chambre de sa fille qui dormait encore paisiblement pour lui déposer un petit baiser sur le front, puis réapparut dans l'entrée, clefs de voiture en main.
Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte, House l'attrapa et la plaqua contre le mur. Avant qu'elle ait le temps d'émettre la moindre protestation, il s'empara de sa bouche et l'entraîna dans un baiser passionné. Après quelques secondes et alors que la doyenne commençait à se dire que peu importait son retard s'il pouvait la satisfaire tout de suite, il s'écarta d'elle. Posant son front sur celui de sa compagne, il la regarda un moment avant de lui dire : « Je t'aime » puis de l'embrasser très rapidement avant de s'enfuir sous la douche.

Cuddy resta immobile sur le pas de la porte pendant plusieurs minutes, tentant de se remettre des dernières secondes qu'elle venait de passer. De son baiser fiévreux à son « je t'aime ». Il ne lui avait jamais dit jusque-là, se contentant de répondre « moi aussi » les quelques fois où elle avait osé lui dire. Son portable vibra, la ramenant à la réalité. Elle sortit de chez elle le sourire aux lèvres et fut prise d'une stupide envie de sautiller tellement elle était heureuse. House avait vraiment le pouvoir de la faire réagir comme une adolescente, se dit-elle avant de prendre la route direction l'hôpital.

19h00. Lisa Cuddy soupira de soulagement. Elle avait eu une journée particulièrement chargée en paperasse administrative et venait de mettre le point final au dernier papier dont elle s'était juré de s'occuper avant de partir.

Le côté positif de sa journée, c'est qu'elle avait pu travailler en paix, House n'était pas venu la déranger. Enfin, ce n'était que relativement positif, car il avait occupé son esprit une bonne partie de la journée. A chaque fois qu'elle entendait sa porte s'ouvrir, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que ce soit lui. Elle s'était même surprise plusieurs fois à écouter le brouhaha du hall de l'hôpital, espérant y distinguer le bruit particulier de sa canne sur le sol. Mais rien. Elle l'avait seulement aperçu vers 10h, lorsqu'il était arrivé à l'hôpital et qu'il lui avait sourit légèrement en se dirigeant vers l'ascenseur. Puis plus rien, comme s'il évitait. Elle l'avait aperçut au détour d'un couloir dans l'après-midi mais il avait fait mine de ne pas la voir et était parti dans une autre direction, le visage fermé. Cela lui paraissait vraiment suspect. Elle l'avait coupé en pleine action le matin même et était persuadé qu'il allait se venger, la coinçant dans une pièce vide d'ici la fin de la journée. Mais elle s'était trompée. Peut être qu'il attendrait plusieurs jours pour qu'elle baisse sa garde. Ou peut être qu'il y avait autre chose. Avec lui, il fallait s'attendre à tout. Elle sourit en pensant pour la énième fois à leur relation si particulière.

Un coup de fil rapide chez elle lui apprit que Marina n'était pas encore partie et qu'elle s'apprêtait à faire dîner Rachel. House n'était donc pas venu. Elle l'avait pourtant vu quitter l'hôpital deux heures auparavant, un peu trop tôt à son goût mais elle était en pleine conversation téléphonique avec un donateur et s'était dit qu'elle lui soutirerait des heures supplémentaires plus tard.
Le fait qu'il ne soit pas passé chez elle ne l'inquiétait pas. Même s'il s'entendait incroyablement bien avec Rachel, il essayait de le cacher à Cuddy pour ne pas qu'elle le recrute en tant que baby-sitter à temps plein. Cuddy le savait mais ne disait rien, appréciant déjà les nombreux efforts qu'il faisait. Sachant que Cuddy ne rentrerait pas tout de suite, il avait sûrement préféré filer chez lui, attendant qu'elle l'appelle pour qu'il vienne ou passant la soirée en solitaire, comme elle le laissait faire parfois.
Elle savait aussi que son « je t'aime » de la matinée avait dû être plus difficile à dire qu'il ne le montrait. Il avait énormément de mal à montrer ses sentiments et cette effusion de tendresse n'était pas le genre de choses qu'il assumait alors elle l'avait laissé prendre un peu ses distances dans la journée, évitant ainsi qu'il tourne la chose à la rigolade.

Mais il lui avait manqué alors elle décida de faire un détour par chez lui avant d'aller retrouver sa fille.
C'est donc le sourire aux lèvres qu'elle salua les infirmières et monta dans sa voiture pour se diriger jusqu'à l'appartement de son amant.

Une vingtaine de minutes plus tard, elle frappait à sa porte. Des éclats de voix féminins qui provenaient de l'intérieur de l'appartement lui firent hausser les sourcils. Son mécontentement et son incompréhension s'accentuèrent lorsqu'une fille très peu vêtue lui ouvrit la porte.

- Vous êtes la livreuse de pizza ? demanda la fille d'une voix atrocement insupportable.

- Pardon ? répondit Cuddy, outrée. Elle avait l'air d'être une livreuse de pizza ? « Je peux savoir qui vous êtes ? »

- Cuddy ? dit House d'un air qui se voulait surpris en approchant de la porte. « Je ne savais pas que tu passerais ce soir. »

- C'est ce que j'ai cru comprendre ! répondit Cuddy d'un ton cassant. « C'est quoi ça ? » dit-elle en désignant la fille du doigt.

- Un être humain, répondit-il d'un ton définitivement trop calme.

- En effet. Visiblement, presque nue dans ton appartement ! tenta-t-elle de répondre d'une voix tout aussi calme bien qu'elle bouillonnait. « Où sont ses vêtements ? »

- Par-ci par-là, répondit House d'un ton affreusement dégagé en désignant son appartement. « Mais ce n'est pas ce que tu crois. »

- Tu as l'intention de te foutre de moi encore longtemps ? Tu as une fille presque NUE dans ton appartement, il y a des billets posés à côté de son sac et appartement vous avez commandé une pizza. Les masseuses ne sont pas aussi exigeantes d'ordinaire.

Voyant que House semblait à court d'arguments, et pire encore, qu'il ne cherchait pas vraiment à se défendre, elle reprit :

- Je ne te comprends pas. J'ai toujours eu du mal à te cerner, mais là je touche le fond. Et après ce que j'ai vu ce soir, je peux te dire que je n'ai même plus la moindre envie d'essayer. Ne te fatigue pas pour tes affaires, je paierai quelqu'un pour te les rapporter, déclara-t-elle d'un ton sec avant de tourner les talons et sortir de l'immeuble.

Il n'essaya même pas de la rattraper. Pas un geste, pas une parole pour essayer de la retenir quelques minutes et de lui expliquer. Il la laissait s'enfuir. Cuddy sentit ses derniers espoirs se briser lorsqu'elle l'entendit fermer la porte de son appartement. Il n'allait pas lui courir après, il abandonnait. Il s'était vraiment bien foutu d'elle.

Elle retourna à sa voiture d'un pas précipité, aveuglée par la rage et les larmes qui commençaient à perler au coin de ses yeux. Si ces dernières minutes, elle s'était laissé emporter par la colère afin de ne pas pleurer devant lui, elle sentait que ses dernières barrières étaient en train de tomber. Elle ouvrit la portière, jeta son sac sur le siège passager et put enfin fondre en larmes. Il lui avait brisé le cœur, encore une fois. Il y a bien longtemps qu'elle avait arrêté de compter combien de fois il lui avait fait du mal mais cette fois-ci, c'était encore plus douloureux que d'habitude, plus douloureux même que lorsqu'il était parti après leur première nuit à l'université. Parce que cette nuit là, elle se doutait déjà que ça n'allait pas être simple.

Mais aujourd'hui, elle ne comprenait pas. Pendant ces dernières semaines, il s'était plus ouvert qu'en 20 ans. Même s'il restait le misanthrope renfrogné qu'elle avait toujours connu, il l'avait laissée entrevoir toute la tendresse qui se cachait en lui. Il lui avait dit qu'il l'aimait. Et il la trompait. C'était complètement insensé, même pour House. Ce n'était pas logique. Mais elle avait si mal qu'elle ne se sentit pas le courage de réfléchir à cela.

Elle resta pendant de longues minutes à pleurer dans sa voiture puis tourna sa clef pour mettre le contact. Elle devait retrouver sa fille. Les larmes coulaient encore, moins nombreuses maintenant mais toujours aussi gênantes. Elle aurait bien appelé Wilson pour qu'il la ramène chez elle mais cela finirait par revenir aux oreilles de House et elle ne voulait pas lui montrer à quel point elle était mal. Alors elle se concentra sur l'image de sa fille et partit la rejoindre.

Arrivée chez elle, elle congédia la nourrice et passa encore plus de temps que d'habitude avec Rachel. La petite s'était déjà endormie dans ses bras mais Cuddy n'arrivait pas à la lâcher, l'amour qu'elle avait pour sa fille comblant un peu le vide causé par House.

Elle alla finalement la coucher, puis se laissa tomber sur son propre lit, s'enveloppant dans les draps et enfouissant sa tête dans l'oreiller qui avaient encore cette odeur qu'elle aimait tant. Le vide s'empara d'elle une nouvelle fois et elle pleura jusqu'à épuisement.


Vous me détestez, n'est-ce pas ?