Bonjour !
Ceci est une version "soft" d'une de mes fanfictions présentes sur Archive Of Our Own sous le même pseudonyme (mais en tout accroché). Elle est finie là-bas, mais elle est un rating au-dessus de ce qui est permis ici.
Je posterai la suite toutes les semaines. Tous les chapitres sont prêts.
Avant toute chose, il faut savoir qu'on m'a demandé d'écrire à partir des images du film avant sa sortie. Je n'ai pas encore vu le film à ce jour. Je le dis, parce qu'il y a des ressemblances.
Avertissement : Mention de morts violentes. Si vous aimez Psycho-pass, je pense que vous savez à quoi vous attendre.
Disclaimers : Psycho-pass est une merveilleuse création de Gen Urobuchi.
La cité souterraine
Akane avait été appelé très tôt le matin pour se rendre sur une scène de crime. Il s'agissait d'un collègue, ce qui avait remué toutes les unités. La dernière fois qu'un membre de la police avait été pris pour cible, un dangereux criminel avait voulu changer le système, par la violence.
L'exécuteur Ginoza, le professeur Saiga et l'inspectrice Mika l'accompagnaient pour débusquer la moindre information susceptible de les aider. Le corps s'était vidé de son sang. Bien que le liquide vital soit frais, l'odeur dégagée dérangeait toutes les personnes présentes. Il était même probable que le contenu de l'estomac de la victime se soit répandu sur le sol.
« Il s'agit de l'inspecteur en chef de l'unité 4 Mifune, célibataire, sans enfants. Circonstances de la mort : Vraisemblablement tué chez lui avec ce sabre, commenta Mika. D'après les services de santé, les urgences ont été appelées depuis le fixe de la victime.
- C'est peut-être une altercation malheureuse, avança Ginoza.
- Il y a quelque chose qui me perturbe dans cette affaire, dit Akane à voix haute.
- Ah, non ! Vous n'allez pas encore nous sortir une théorie farfelue.
- L'inspectrice a raison, l'appuya le professeur Saiga. S'il s'agissait d'un accident, le meurtrier aurait été repéré à sa sortie de l'appartement comme criminel potentiel. Il n'est pas caché ici. Il a bien dû trouver un moyen de s'enfuir dans le court laps de temps pour que nous arrivions. C'est forcément une provocation envers les forces de police.
- Bien dit, professeur. Nous arrivons aux mêmes conclusions. Il s'agit maintenant de savoir comment le meurtrier a réussi à éviter les détecteurs de la ville. Yayoi et Hinakawa, vérifier toutes les caméras du secteur.
- S'ils n'ont pas été détectés par les caméras, à quoi bon vérifier ? »
Les trois autres membres de l'équipe se tournèrent avec désespoir vers la jeune inspectrice Shimotsuki.
« Il faut explorer toutes les pistes à notre portée, précisa Akane. Il me semble que l'affaire "What color ?" vous a appris à vous fier à mes méthodes de travail.
- Bien sûr, inspectrice Tsunemori. »
Akane se faisait du souci pour Mika depuis la fin de cette affaire. Elle lui paraissait bien plus fragile, même si elle continuait à se réfugier dans ses convictions et ses travers. Maintenant que Togane ne zappait plus le moral de l'équipe, tout allait bien mieux entre eux.
Après avoir fouillé les lieux, ils revinrent au poste pour confronter les éléments qu'ils avaient recueillis. Shion l'appela en fin de matinée pour lui faire le rapport d'autopsie.
« Alors, l'inspecteur Mifune a bien été transpercé par ce sabre. Seulement, il est mort d'un empoisonnement aigu à l'arsenic. Une prise. Il était fini. Seulement, un truc me chiffonne. Normalement, l'empoisonnement par arsenic se fait par voie orale. Dans ce cas, la victime connaît son agresseur. Mais…
- dis-nous, Shion.
- … Je pense que l'arsenic lui a été injecté en intraveineuse, provoquant une réaction violente quasi immédiatement. Donc, dans son appartement.
- Que donne le visionnage des caméras vidéo ? »
Yayoi se tourna vers elle.
« L'inspecteur Mifune est rentré tard hier soir. Personne n'est revenu avec lui. En consultant les archives des précédents jours, personne ne semblait l'attendre chez lui.
- J'ai contacté sa famille et ses collègues, l'informa Ginoza. Il semblerait qu'il n'avait pas de petite amie actuellement. Ses affaires en cours semblaient banales.
- J'ai fait des recherches sur ses précédentes activités, continua Mika. Il était en infiltration dans une usine de textile exportatrice. Les employés signalaient des évènements étranges dans l'entreprise. Sybille a envoyé la police, parce que leurs psycho-pass se troublaient.
- Est-ce que tu pourrais te rapprocher des collègues de Mifune pour apprendre tous les détails de l'affaire ?
- C'est déjà fait. Ils pensent que les employés, suite à une série de licenciement, sont tout simplement anxieux. On ne va pas se mêler de leur enquête.
- J'en parlerai avec la Directrice.
- Oh. C'est pas vrai », râla Mika.
Alors que le silence reprenait sa place au sein de l'équipe, Akane lisait le rapport de l'équipe 4 sur l'usine de textile. Une vague histoire de fantôme… Akane se demandait si les deux affaires avaient un lien entre elles. Les deux armes du crime l'intriguaient beaucoup. Le sabre et le poison. Seuls certains corps de métier pouvaient se procurer de l'arsenic. Elle en demanda la liste à Ginoza, parce qu'il avait beaucoup plus d'expérience qu'elle pour ce genre de chose.
Pendant ce temps, elle prêta le sabre à une connaissance pour obtenir des informations. Il s'agissait d'un sabre très ancien, provenant probablement d'un musée. Son ami la rappellerait dès qu'il en saurait un peu plus.
« Inspectrices… Oh, j'ai vu quelque chose d'étrange ! »
Toute l'équipe se réunit autour d'Hanikawa pour visionner la vidéo.
« À ce moment-là, la porte s'ouvre.
- Il s'agit du déverrouillage des portes pour permettre aux équipes de secours de rentrer dans l'appartement.
- Oui. Seulement, il y a un détail étrange. »
L'exécuteur Hanikawa leur agrandit une partie de l'image pour leur montrer un morceau de visage.
« Est-ce que c'est un artefact de l'image ?, demanda Akane.
- Non. Ce morceau de visage bouge et s'éloigne de la scène de crime. Comme c'est un morceau de visage, il n'a pas été identifié comme criminel potentiel.
- Mais comment fait-il pour cacher le reste de son corps ?, s'interrogea Mika. Hanikawa. Retrace son chemin pour connaître sa destination.
- Je m'y mets tout de suite. »
Après plusieurs heures de travail, Hanikawa réussit à déterminer que leur mystérieux suspect s'était enfoncé dans l'ancien métro de la ville. Entre-temps, Akane s'était suffisamment reposée pour se rendre elle-même sur les lieux, accompagnée de Yayoi et de Ginoza. Elle ne voulait pas prendre le risque d'embarquer les autres membres de l'équipe dans un traquenard.
« Je n'aime pas vraiment cette histoire de vieux métro.
- Oui, ça me rappelle de mauvais souvenirs. »
Akane prit une grande respiration, chassant le souvenir de la mort de l'une de ses amies d'enfance et des évènements liés à cette affaire difficile. Elle eut une pensée pour Kogami dont elle n'avait plus aucune nouvelle depuis tout ce temps.
« Évitons de nous séparer. Ou de monter dans des wagons, dit Ginoza.
- De quoi parlez-vous ?, s'en mêla Mika.
- Lors d'une affaire précédente, un exécuteur a été piégé dans une rame abandonnée du métro, lui expliqua Akane. Si nous avons affaire à quelqu'un du même acabit, il se pourrait qu'on fonce tout droit dans un piège.
- Mais pourquoi ne m'avez-vous pas prévenu plus tôt ? Ne me dites pas que vous nous avez laissés sur la touche, parce qu'on est les plus jeunes. »
Ginoza Nobuchika ne put s'empêcher de rire.
« T'es méchant, Ginoza, le taquina Akane.
- J'aime bien quand elle s'énerve.
- Je t'entends, exécuteur Ginoza !
- Allez, on entre ! »
Ils progressèrent lentement dans le tunnel de métro, ne jetant qu'un coup d'œil prudent dans les wagons. Alors qu'ils allaient rebrousser chemin, après plus de deux heures de marche, ils virent un nouveau train abandonné. Akane leur fit signe de la couvrir. Après avoir visité les trois premiers wagons, ils tombèrent sur les pleurs d'un enfant dans le quatrième.
Aucune présence adulte à signaler.
Yayoi prit l'enfant de cinq ans dans ses bras pour le rassurer.
« Mais que fais-tu ici ?
- Je me suis perdu. »
Akane prit la photographie de l'enfant et demanda au reste de l'équipe de vérifier les disparitions récentes chez les mineurs.
« Inconnu au bataillon. Il n'est même pas dans le fichier civil, s'en inquiéta Mika.
- Comment cela se peut-il ? Il devrait aller à l'école à son âge.
- Je ne comprends pas, non plus. Tous les enfants japonais sont inscrits au registre. Il fait peut-être partie d'une famille d'immigrés illégaux.
- On va le ramener au Q.G. »
Pendant le trajet, Yayoi parla à voix basse avec le petit garçon pour obtenir des informations sur ses parents. Akane et Ginoza surveillaient attentivement les environs, au cas où les souterrains seraient plus habités qu'ils ne le pensaient de prime abord. Yayoi apprit que l'enfant vivait dans une sorte de camp illégal dans les souterrains.
À leur retour, le professeur Saiga insista pour l'interroger. Seulement, Shion, en médecin protecteur, les en défendit formellement. Ce petit garçon devait prendre un repas chaud, un bon bain et faire une nuit correcte, avant d'être harcelé de question.
Sentant qu'ils n'avanceraient pas plus dans l'enquête, certains membres de l'équipe prirent un repos bien mérité, tandis que les autres finissaient leur service.
Le lendemain, le professeur Saiga et le médecin Shion s'entretinrent avec l'enfant un long moment pour obtenir le plus d'informations sur le camp dans les souterrains.
Comme ses parents vivaient sous terre, donc non joignable, le garçon fut placé en maison d'accueil. Le système Sybille émit des réserves quant à l'avenir de cet enfant. Bien qu'il soit jeune, son expérience dans les souterrains du métro pourrait le vouer à une existence criminelle. À surveiller attentivement par ses tuteurs.
Akane ne fut pas étonnée d'être convoquée chez la Directrice, suite à la découverte de ce camp important de personnes clandestines sous la ville.
« Inspectrice Tsunemori. En pareil cas, nous devrions faire intervenir l'armée. Cependant, comme il s'agit d'une enquête de la police, nous aimerions que des investigations supplémentaires soient menées.
- Pour quelle raison ?
- Si nous faisons intervenir l'armée, le criminel pourrait s'enfuir et récidiver. Pour l'instant, ce camp ne représente pas un danger immédiat. Par le biais d'une infiltration, nous pourrions apprendre leurs objectifs et trouver une solution à leur irrégularité. J'aimerais que vous vous en chargiez. Votre collègue inspectrice montre des signes de faiblesse. Il vaudrait mieux ne pas la mettre sur le terrain.
- J'exige d'être accompagnée d'au moins un exécuteur.
- Bien. Mais ne le perdez pas.
- J'irai avec Kunizuka Yayoi.
- Très bon choix. Nous serons certaines de la revoir parmi nous. De plus, c'est quelqu'un de discret. Vous connaissez les règles de l'infiltration. Juste un micro. On ne doit pas se douter que vous êtes de la police.
- Avec les renseignements fournis par l'enfant et les relevés infrarouges, nous connaissons leur planque. Je prépare mon départ.
- Ne coupez jamais le contact avec votre équipe.
- Évidemment, madame la directrice. »
Heureusement, Mika ne lui fit pas de crise de jalousie pour cette mission d'infiltration. Apparemment, séjourner dans des lieux désaffectés ne la branchait pas du tout. Akane donna toutes les instructions nécessaires à son équipe, pour pailler à son absence. Un grand nombre d'affaires serait dérouté vers les autres unités, pendant qu'ils mèneraient cette enquête.
Shion la menaça de tout un tas de choses effrayantes, si elle ne lui ramenait pas sa femme en vie.
Ginoza la pria de revenir très vite, parce qu'il ne supporterait pas Mika très longtemps.
Mika lui affirma qu'elle gèrerait tout en son absence.
Hanakawa, fidèle à lui-même, lui promit de faire de son mieux.
Après un dernier test « micro », Akane et Yayoi s'avancèrent dans les souterrains, chacune avec un sac à dos et en tenue civile. Elles discutèrent un instant pour avoir en tête les instructions puis elles partirent sur leurs hobbies. Akane n'avait pas envie d'en dévoiler trop sur sa vie privée à ses collègues. Yayoi était aussi une personne réservée. Elles raconteraient en grande partie des bobards aux gens qu'elles rencontreraient, mais des éléments personnels pourraient se retrouver dans des conversations anodines.
Elles s'étaient toutes les deux inventé une histoire d'immigrée clandestine. Elles avaient préféré se présenter comme amies que comme parentes pour plus facilement donner le change avec des étrangers. Yayoi lui avait raconté l'histoire de ses tatouages pour qu'elles soient raccord là-dessus. Elles n'avaient jamais été aussi proches, bien que ce soit pour les besoins d'une enquête.
Leur progression dans ses rails tordus, dans cette humidité oppressante et cette odeur de renfermé, leur parut longue. Au bout de trois heures de marche, ils rencontrèrent enfin des êtres humains. C'était pire que ce qu'elles pensaient. Il s'agissait d'une sorte de poste de garde avec des hommes armés.
« Qui va là ? »
Yayoi s'exprima en anglais. Son expérience de chanteuse lui avait permis d'acquérir un accent impeccable dans cette langue étrangère. Akane maîtrisait moins son accent. Elle préférait pour une première rencontre que Yayoi se charge des formalités. Après une discussion animée avec des pistolets braqués sur elle, Yayoi finit par obtenir gain de cause. Akane se sentit soulagée quand ils comprirent que le lieu leur avait été indiqué par un passeur, mais qu'il n'avait pas voulu leur donner son nom ou de recommandation. Il savait juste que leur planque existait dans les souterrains.
Un homme Yuukio, un brun assez sympathique armé d'un fusil de combat les conduisit jusqu'à une ancienne station où séjournait un nombre important de familles et de personnes armées jusqu'aux dents.
« Ils ressemblent beaucoup à des Japonais, s'en étonna Yayoi.
- Je me demande dans quoi nous avons débarqué.
- Eh ! Les filles ! Suivez-moi jusqu'au chef Akira ! »
Les policières rentrèrent dans une tente plus grande que les autres où un homme de grande prestance, aux cheveux longs et sombres, habillé d'un kimono noir, recevait les plaintes de toutes les personnes du camp. Leur guide expliqua à Akira les circonstances de leur venue. Ne se laissant pas impressionner, Yayoi répondit à toutes les questions d'Akira dans un anglais parfait. Il leur souhaita la bienvenue, mais leur assigna Yuukio comme surveillant. La procédure pour les nouveaux. Il leur expliqua les règles de vie du camp. Elles ne devaient pas quitter le périmètre du camp sans autorisation, ne pas gêner leurs voisins et aider autant que possible dans les tâches quotidiennes.
Akira leur demanda leurs points forts.
Yayoi lui expliqua qu'elle était une ancienne chanteuse et qu'elle avait des dons de hackeuse. Elle vanta les dons de combattante d'Akane et évoqua la ferme de ses parents.
Akira donna un couteau à Akane pour qu'elles se défendent. Il lui ordonna d'aider dans les cultures, pendant que Yayoi serait briffé sur ce qu'ils attendaient d'une hackeuse. Si elles se comportaient bien, Akane rejoindrait les forces de surveillance.
Alors qu'Akira leur détaillait le plan du campement, elles avisèrent sa collection de sabres anciens. L'un d'eux manquait sur son socle.
Serait-ce leur meurtrier ?
