Et voilà comme promis un premier OS ! Ici, il répondra à quelques questions concernant la relation entre Jane et les parents d'Olympe. J'espère qu'il vous plaira !
On se retrouve en bas !
Jane était assise sur la terrasse, profitant du soleil qui pointait enfin son nez après un trop long hiver. Elle était jeune, tout juste 21 ans. Et elle sortait avec Mycroft Holmes depuis maintenant six mois. Ce dernier était seul le gouvernement sait où, et elle l'attendait avec désespoir, comme une Genièvre attendait son Lancelot un soir d'orage. Ses cheveux mi-longs retombaient dans son dos et autour de son visage, et elle ferma son livre avec un soupir de lassitude. Son amant avait fini ses études l'année passée, et elle était vraiment fière que, déjà, il ait un poste au gouvernement britannique. Elle, elle travaillait pour passer le concours d'avocat, très dur. Elle avait confiance en elle, elle savait qu'elle pouvait le faire. Dans un an, elle tenterait sa chance.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, une limousine arriva devant le portail. Surprise, elle se redressa. Qui cela pouvait-il bien être ? La petite maisonnette dans laquelle le jeune Holmes habitait n'avait pas l'habitude d'accueillir du monde. Piquée de curiosité, elle se leva de son hamac pour aller à la rencontre des deux personnes qui arrivaient, visiblement à la recherche de quelque chose. Pas timide, Jane hâta le pas pour se planter face à eux. La femme la regardait avec une curiosité certaine, et l'homme qui était à ses côtés semblait fouiller le jardin du regard. Ils semblaient tous deux avoir une quarantaine bien entamée voir approchant la cinquantaine, mais avaient néanmoins des physiques athlétiques.
« - Bonjour ! » s'écria vivement la blonde. « Vous êtes perdus ? »
« - Pas vraiment. » expliqua la femme avec un sourire avenant. « Nous cherchons Mycroft Holmes. »
« - Il est absent. C'est pour quoi ? »
« - Le travail. » trancha l'homme au fort accent. « On ne veut pas vous déranger, quand sera-t-il de retour ? »
« - Aucune idée. » soupira Jane. « Avec Mycroft, on ne sait jamais. Théoriquement, dans la soirée. Mais ne partez pas, je peux vous offrir un café, un thé ? Que vous n'ayez pas fait le trajet pour rien. »
Les deux inconnus hésitèrent. Ils échangèrent un regard, puis se sourirent avant d'acquiescer. Jane sentit son coeur rater un battement. Ces deux personnes s'aimaient, c'était sûr. Il suffisait de voir la façon dont ils se comportaient l'un envers l'autre. Elle ouvrit le portail, et leur fit signe de la suivre. Elle marchait d'un pas rêveur, ravie d'avoir un peu de compagnie, et cela transcendait dans tout son être. Le couple marchait derrière elle d'un pas vif, et Jane en profita pour les observer discrètement.
La femme avait des cheveux roux, et il fallait admettre qu'elle jalousait un peu sa couleur de cheveux, elle adorait complètement cette couleur cuivrée. Ses yeux étaient vraiment beaux aussi. Ils étaient verts, mais des tâches noisettes se perdaient dans ses iris claires. Elle avait des tâches de rousseur, mais contrairement à la blonde qui n'en avait que sur les joues, ses tâches se dessinaient sur tout son visage. Son compagnon, près d'elle, avait des cheveux tout bouclés, châtains clairs. Et ses yeux étaient eux-aussi incroyables : verrons. Un oeil bleu marine, et l'autre marron sombre. Deux univers totalement différents.
« - Au fait, je m'appelle Jane, Jane Austin. Et vous ? »
« - Oh, nous sommes impardonnables ! Je m'appelle Ruby Deschamps, et voici mon époux Justin Deschamps. » s'excusa la rouquine avec un petit sourire en coin.
« - Oh, c'est vraiment pas anglais comme nom, ça ! » affirma la future avocate en répondant à ce petit sourire. « Vous êtes tous les deux français, non ? »
« - Ruby non, mais moi oui. » la contredit Justin en souriant. « Vous parlez français ? »
« - Un petit peu. » répondit-elle en français, son accent britannique très fort faisant sourire le français.
Alors qu'elle les faisait entrer dans le salon, ils commencèrent à bavarder tous ensemble, passant rapidement du français à l'anglais, Jane n'étant pas très à l'aise avec cette langue qu'elle aimait néanmoins beaucoup. Les minutes puis les heures passèrent, et quand la nuit tomba, la jolie blonde commençait à s'inquiéter du retard de Mycroft. Certes, il travaillait beaucoup, mais quand il devait avoir du retard, elle avait toujours le droit d'entendre sa voix pour au moins quelques secondes. Sa gorge se noua, et elle se releva, s'excusant maladroitement en s'éloignant, téléphone à la main. Elle porta le mobile à son oreille, et son coeur se brisa quand elle entendit le répondeur.
« - Mikey, c'est moi… Je m'inquiète, rappelle moi. S'il te plaît. » murmura-t-elle avant de raccrocher.
« - Jane, tout va bien ? » s'inquiéta Ruby en voyant la jeune femme revenir pâle comme la mort.
« - Oui, ne t'en fais pas. » la rassura en souriant maladroitement.
Le couple échangea un regard inquiet, et Justin se releva, ébouriffant sa chevelure frisée.
« - On prend la voiture, et tu nous accompagnes, Jane. »
« - Heu… Pardon ? »
« - Suis-nous. » ordonna la femme d'une voix douce en l'attrapant par le poignet avec délicatesse.
Alors qu'ils traversaient le jardin puis montaient dans la limousine, Justin s'installa au volant, alors que sa femme s'installait à l'arrière avec la plus jeune, qui ne comprenait pas ce qui se passait et qui s'était laissée faire, comme une automate. Les yeux habiles de Ruby balayèrent toute la voiture du regard pour vérifier qu'il n'y avait toujours pas de micros. Habitude et réflexe du métier. Lorsqu'elle fut certaine que personne ne les entendrait, elle se pencha vers l'homme, qui affirma qu'il avait son idée d'où aller, et Jane assista à toute la scène sans intervenir ou réagir. Enfin, la rouquine se tourna vers elle, et prit doucement ses mains dans les siennes. Elle ne savait pas trop ce qu'elle savait et ne savait pas, mais quand ils avaient compris ce qu'il se passait, ils avaient su qu'elle était en danger et qu'il fallait l'éloigner d'ici.
« - Jane, que sais-tu du travail de Mycroft ? »
« - Hé bien… Il a un petit poste au gouvernement. Je n'en sais pas plus, il ne veut pas trop m'en parler… Mais je comprend hein ! » s'exclama-t-elle en voyant que Ruby fronçait les sourcils.
« - Bon. » soupira cette dernière. « Pas sûre que Mycroft apprécie, mais on a pas le choix. Jane, ton petit ami est notre patron. Il dirige les services secrets du MI-6 auxquels nous appartenons. »
Après un instant de silence, Jane partit en fou rire. C'était plus neveux qu'autre chose, mais elle partit violemment sous le regard perplexe de l'autre anglaise, qui se tourna vers son mari qui avait arqué un sourcil dans le rétroviseur central. La blonde finit par se calmer et essuyer ses larmes avant de se tourner vers ses nouveaux amis.
« - Ex… Excusez-moi… »
« - Je ne suis pas sûre de comprendre ce qui te fait rire… »
« - Mycroft ? » insista Jane. « MON Mycroft ? Patron des services secrets ? Il n'a que 25 ans ! Et des agents secrets ? Je ne connais que James Bond ! » se moqua-t-elle d'un rire jaune.
« - Ses compétences intellectuelles sont néanmoins impressionnantes. » souligna Justin. « Et crois moi, il fait très bien son travail. Et tu serais surprise, concernant James Bond… »
« - Bon. Supposons que je vous croie. » dit Jane, septique, en croisant ses bras sur sa poitrine. « Pourquoi m'emmenez-vous dans votre voiture ? Pourquoi Mikey est en retard ? »
Ruby soupira. Bon, au moins, elle acceptait de les écouter, c'était déjà ça de pris. Elle passa une main sur son visage, puis demanda l'accord visuel du français pour continuer son explication. Ce dernier hocha gravement la tête, et elle ébouriffa ses cheveux légèrement pour se redonner contenance. Elle plongea à nouveau ses yeux dans ceux couleur chocolat de Jane, qui attendait des explications. Elle tentait de garder un visage neutre, mais en vrai, elle paniquait un peu. Ces gens, elle ne les avait jamais vus, et voilà qu'elle se retrouvait avec eux dans leur voiture à rouler dieu sait où. Son estomac était noué. Son coeur s'était bloqué dans sa poitrine. Elle avait du mal à respirer.
« - Tu es en danger, c'est pour ça qu'on t'emmène avec nous. Nous avons été imprudents sur l'enquête que nous effectuons actuellement, et c'est pour ça que nous voulions parler à Mycroft. » murmura Ruby. « Et si il n'est toujours pas arrivé, c'est qu'ils ont été plus rapides que nous. Il doit être pris au piège. Justin, où vas-tu ? »
« - Je me dirige vers le club Diogène. C'est là qu'ils ont dû le stopper. »
« - Ils ? Qui ça, ils ? Je comprend rien ! » s'agaça finalement Jane.
« - Nous enquêtons sur une mafia installée au coeur de Londres, mais malheureusement, lors d'une infiltration, Justin et moi avons été repérés. Ils doivent donc avoir tenté d'arrêter Mycroft. Et en toute logique, si il n'est pas au MI-6, ni chez lui, alors il est au club Diogène. » répéta patiemment l'autre femme. « Tu as raison, mon amour », reprit-elle en s'adressant à son mari, « c'est logique. »
« - Je veux Mycroft. » bégaya tout à coup Jane alors que sa gorge se nouait.
Ses lèvres commençaient à trembler violemment, et des sueurs froides coulaient dans sa nuque. Et une larme roula sur sa joue, suivie d'une seconde. Elle se détourna, gênée, et mit une main sur ses lèvres pour cacher un hochet. Par pudeur, Ruby tourna la tête, mais posa néanmoins doucement une main sur son épaule. Elle comprenait sa peur, son appréhension, mais malheureusement, ils n'avaient pas vraiment le choix que de l'emmener avec eux. Justin finit par ralentir, et se stoppa à quelques rues de l'important bâtiment. Il se tourna vers les deux femmes, et tendit un premier étui à sa compagne, avant de relever ses yeux si particuliers vers Jane, qui peina à déglutir.
« - Est-ce que tu sais utiliser une arme ? » lui demanda-t-il très sérieusement.
« - Que… Quoi ? Non ! Bien sûr que non ! » s'écria-t-elle, choquée.
« - Bon, c'est pas grave. On va t'en donner une quand même, comme ça, en cas de problèmes, ils hésiteront avant de tirer, ça nous laissera le temps pour réagir. » réfléchit-il rapidement.
« - Très bonne idée. » approuva Ruby. « Jane, nous allons nous diriger vers le club. Place toi entre Justin et moi. Tout va bien se passer, on va chercher Mycroft. »
La jolie blonde hocha bêtement la tête, et un sourire crispé prit place sur son visage. Elle voulait revoir Mycroft. Elle voulait le serrer dans ses bras, lui dire qu'elle l'aimait. L'embrasser. Elle frissonna en sortant de la voiture. L'hiver n'était pas complètement fini, et ce vent froid en cette soirée ne se gênait nullement pour le lui rappeler. Elle regretta sa veste oubliée dans le hamac, mais ne dit rien, hâtant le pas derrière les deux espions. Elle avala sa salive en fermant les yeux, avant de prendre une lourde inspiration. Ils allaient retrouver Mycroft, et tout irait bien.
« - Je sais que tu as peur. Ne t'inquiètes pas, c'est bientôt fini. »
Ruby avait chuchoté cela de façon à ce que seule Jane l'entende. Cette dernière lui sourit tristement, avant de fixer les portes closes. Son coeur fit une embardée dans sa poitrine, et son coeur rata un battement. Elle eut un petit hochet, et posa aussitôt une main sur sa poitrine. Elle devait se calmer. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Elle allait un peu mieux. Son regard se durcit légèrement, et elle frôla l'arme qui était cachée à l'arrière de son jean, recouverte de son t-shirt. Ses poings se serrèrent, ses jointures devinrent presque blanches. Elle était prête. L'étrange trio rentra rapidement dans ces lieux bien trop silencieux, et Jane se sentit impressionnée. C'était la première fois qu'elle rentrait à l'intérieur. Habitués, les Deschamps avançaient droit devant, se dirigeant sans nul doute vers le bureau de leur supérieur.
Ils s'arrêtèrent devant une porte tout au fond d'un couloir, puis Justin colla son oreille à la porte. On entendait des sons étouffés à travers l'ouverture. Il se tourna vers Ruby qui hocha la tête, et cette dernière se tourna vers la jeune femme, lui demandant silencieusement si elle était prête. Elle hocha la tête à son tour, les lèvres pincées, ses mains moites, et se plaça derrière les espions. Elle avait l'impression de rêver, que tout ça n'était pas réel, que c'était le fruit de son imagination. Justin commença à faire un décompte avec ses doigts, et lorsqu'il afficha finalement son pouce, il donna un violent coup de pied dans la porte pour l'ouvrir.
Aussitôt, des hommes pointèrent leurs armes en direction des nouveaux arrivants, et Jane vit sa vision se brouiller quand elle aperçut Mycroft, attaché à une chaise, la lèvre coupée et le nez ensanglanté. Il releva les yeux suite au vacarme soudain, et ses yeux se teintèrent d'inquiétude lorsque son regard croisa celui de la femme qu'il aimait. Cette dernière se fit pousser derrière un fauteuil, aux côtés du français, qui continuait à menacer les mafieux de son arme. La jeune femme avait la sensation que sa gorge allait s'embraser, maintenant, elle réalisait toute l'ampleur de la situation, et elle avait peur. Cette peur atroce qui vous dévorait les entrailles. Elle ferma les yeux. Une larme roula sous sa paupière avant de s'écraser au sol.
Des paroles furent échangés entre les agents secrets et leurs adversaires, mais les oreilles de Jane bourdonnaient trop pour qu'elle comprenne quoi que ce soit. Elle tremblait violemment, son arme maintenant entre ses mains. Et dans tout ce brouhaha, elle l'entendit tout à coup. La voix grave qu'elle aimait tant retentit dans l'espace, et elle se détendit comme si il était à ses côtés et qu'il lui chuchotait dans l'oreille. Elle ferma les yeux puis les rouvrit. Elle voyait déjà beaucoup mieux.
« - Tiens bon, Jane ! Courage… J'ai confiance en toi ! Jane ! »
« - Mycroft… » murmura-t-elle en espérant qu'il l'entendait malgré tous les tirs de la pièce.
Elle avait mis ses mains sur ses oreilles, le coeur battant, puis elle osa finalement jeter un coup d'oeil. Elle vit que la chaise de Mycroft avait été jetée sur le sol, et il semblait tenter de se relever. Tout à coup, elle vit l'un des hommes s'approcher du jeune Holmes, l'arme à la main, la pointant sur lui alors que ce dernier serrait les dents. Tout à coup, Jane sentit l'adrénaline courir ses veines et elle se releva de l'arrière du fauteuil, arrachant un cri de surprise aux deux agents britanniques. Pointant son arme devant elle, elle visa celui qui osait menacer son homme, puis elle tira sans cligner des yeux, plusieurs fois. Il finit par s'effondrer, une main sur la cuisse et l'autre sur l'abdomen, et elle se précipita vers Mycroft, alors que les mafieux étaient stoppés, et ligotés par les Deschamps.
Doucement, et avec délicatesse, elle redressa la chaise de Mycroft et l'aida à se défaire de ses liens. Sans rien dire, elle essuya le sang sur son visage de sa manche, et elle lui sourit avec tendresse. Elle se pencha vers lui, frottant doucement son nez au sien, et un petit rire nerveux lui échappa. Enfin libre de ses mouvements, le dirigeant des services secrets enroula ses bras autour de sa blonde, la sienne, et plongea son nez au creux de son cou, y déposant un petit baiser apaisant. Elle se détendit peu à peu, et se recula finalement pour caresser la joue de celui qu'elle aimait. Il lui sourit, embarrassé au possible qu'elle le voit si faible, puis se tourna vers ses deux meilleurs agents.
« - Je suppose que vous vouliez me parler d'eux, quand vous avez tenté de m'appeler ? »
« - Tout juste. » affirma Ruby en mettant ses mains sur ses hanches, souriante. « Vous avez de la chance d'avoir une petite amie aussi courageuse. Je ne connais pas grand monde qui soit capable de toucher un homme à deux reprises alors que c'est la première fois qu'il tient une arme ! » s'exclama-t-elle.
« - C'est vrai, c'était incroyable. » renchérit Justin, et Jane sentit ses joues rosirent de plaisir.
« - Merci… Merci à tous les deux. » chuchota-t-elle avant de se cacher à nouveau tout contre Mycroft. Ce dernier releva la tête vers les Deschamps.
« - Vous pouvez rentrer chez vous. Vous avez fait du bon travail. Merci d'avoir prise Jane avec vous… Ç'aurait pu être dangereux. »
« - Et les corps, Mycroft ? »
« - Ne vous en faites pas, Justin. Je m'en charge. » assura-t-il. « Rentrez vite chez vous. »
« - Merci, Mycroft. » sourit doucement Ruby en s'agrippant au bras de son mari.
« - Au fait… » les stoppa tout à coup celui aux yeux translucides. « Comment vont vos filles ? »
À ces mots, les yeux de Justin s'illuminèrent de fierté, alors qu'inconsciemment il bombait légèrement le torse, tandis que Ruby souriait de toutes ses dents en pensant à ses deux merveilles. Jane se redressa, subitement intéressée. Pendant qu'ils avaient bu ensemble, ils avaient rapidement parlé de leurs deux filles, Olympe, 16 ans, et Victoire, 9 ans. Deux jolies rouquines dont la blonde avait pu voir les photos. Deux très jolies petites filles, et très intelligentes, d'après leurs parents.
« - Elles se portent à merveille, merci de vous en soucier. » fit Justin, ses yeux toujours pétillants.
« - Pensez-vous pouvoir entraîner votre aînée vers un poste semblable au mien ? Elle serait vraiment un atout… » affirma Mycroft sans ciller.
« - Je comprend… Mais, ne le prenez pas mal, je ne souhaite pas que ma fille s'embarque dans un tel métier… Il y a trop de risques. » s'excusa Ruby. « Je ne veux pas qu'elle vive une vie comme la nôtre. Je sais qu'elle en souffre que nous lui cachions la vérité. Je ne veux pas d'une vie comme ça pour elle. »
« - Je suis d'accord avec vous. Allez vite les rejoindre. » leur ordonna Mycroft avec un petit sourire.
Le couple lui sourit et disparut rapidement. Mycroft pianota sur son téléphone avant de se redresser, Jane toujours accrochée à lui. Elle avait enroulé ses jambes autour de son bassin, et ses bras s'étaient agrippés à son cou pour ne pas tomber. Il croisa ses mains sous ses cuisses pour la soutenir et lui éviter de tomber, et il releva son visage vers elle pour l'embrasser délicatement. Jane sentit son coeur s'enrober d'amour, et s'accélérer dans sa poitrine. Elle prit son visage dans ses mains, un sourire béa aux lèvres. Ils s'éloignèrent légèrement, la jeune femme toujours dans ses bras, et ils quittèrent les lieux, Mycroft ayant appelé des hommes pour faire le ménage. Il l'installa dans sa voiture, indiquant l'adresse à son chauffeur, puis il ferma la vitre, allongeant Jane contre la banquette arrière. Elle plongea ses yeux dans les siens. Il fronça les sourcils.
« - Tu es fâchée… »
« - Furieuse. Folle de rage. Fâchée est encore trop faible. » rétorqua-t-elle.
« - Je suis désolé. Je ne voulais pas te mettre en danger. »
« - Bah c'est réussi. » ironisa-t-elle.
« - Comment me faire pardonner ? » insista-t-il en se penchant vers elle.
« - M'embrasser serait un bon début… » ronronna-t-elle en l'agrippant par la nuque.
Il s'exécuta aussitôt, posant ses mains sur ses hanches, lui transmettant tout son amour parce que c'était la seule chose qu'il savait faire. L'étreinte devint plus passionnée, et ses bras enserraient maintenant tout son tour de taille, alors qu'elle balançait ses bras n'importe où dans son dos, qu'importe tant qu'elle était un peu plus contre lui. Elle se recula très légèrement, et lui sourit avec tendresse.
« - Tu vois que tu peux être gentil. »
« - Pardon ? »
« - Quand tu as demandé à Ruby et Justin des nouvelles de leurs enfants. C'était gentil. » expliqua-t-elle.
- Mmmmhh… » grommela-t-il. « Ils m'ont raconté que leurs filles étaient extrêmement intelligentes. »
« - Extrêmement ? » répéta-t-elle. « Comme Sherlock et toi ? »
« - Comme Sherlock et moi. » confirma-t-il. « Mais je comprend au vu de ce qu'il s'est passé aujourd'hui qu'ils ne veuillent pas d'une vie dangereuse pour leurs enfants. »
« - Et toi, tu en penserais quoi ? »
Il écarquilla les yeux, surpris, et Jane partit dans un formidable fou rire.
« - Ne me regarde pas comme ça ! Je plaisantais ! »
Il grommela dans sa barbe, passant à nouveau ses bras autour d'elle. Maintenant revenue à la normale, Jane lança joyeusement :
« - J'aimerais les inviter à dîner chez nous. »
Le coeur de Mycroft fit une embardée. C'était la première fois qu'elle disait « chez nous ».
Mycroft était effondré sur son fauteuil. Son bras gauche pendait le long du meuble, sa main tenant fermement son téléphone emprisonné dans son poing, l'écran noir depuis bien longtemps. Sa main droite cachait en partie son visage et son pied, nerveux, frappait frénétiquement le sol. Sa mâchoire était crispée. Sa poitrine était comme serrée dans un drôle d'étau. Et c'est ainsi que Jane le retrouva en rentrant de son stage en cabinet. Elle se précipita vers lui en jetant sa veste sur le canapé, posant doucement ses mains sur ses genoux en s'accroupissant face à lui.
« - Hey… Mikey… »
Il ne répondit pas, mordant furieusement sa langue. Elle observa rapidement le téléphone, et comprit que c'était un coup de fil qui était à l'origine de cet état de désespoir. Elle fronça les sourcils.
« - Sherlock ? »
Il secoua négativement la tête, relevant ses yeux rougis vers Jane. Il n'avait pas pleuré, mais elle se doutait qu'il en avait grandement envie. Un noeud d'inquiétude se noua dans son estomac, et elle insista, demandant si ses parents allaient bien. Il hocha la tête par l'affirmative, et cela ne fit que la mettre un peu plus dans le vague. Elle s'assit sur le bord du fauteuil, prenant sa main dans la sienne avec un sourire encourageant. Elle n'était pas aussi intelligente que lui. Elle avait besoin qu'il lui explique, par des mots, des gestes, peut-être. Il fallait qu'il lui explique pour qu'elle l'aide à soigner son désespoir.
« - Mycroft, tu dois me dire ce qu'il se passe… » murmura-t-elle avec douceur. « Je veux t'aider, mais je ne peux pas le faire si tu restes muet… »
« - C'est… » Il prit une lourde inspiration. Ça lui faisait mal. « Ruby et Justin… Et leur cadette, Victoire… Ils… »
Il n'eut pas besoin de finir sa phrase. Elle comprit. Elle mit une main devant sa bouche alors que celle-ci s'ouvrait grand d'horreur, rapidement imitée par ses yeux exorbités. Les larmes lui montèrent aux yeux, et elle se jeta dans les bras de Mycroft pour le serrer contre lui. Elle posa son menton sur le haut de son crâne, caressant délicatement son cuir chevelu en retenant ses larmes de son mieux. Elle passa une main sur sa nuque. Il tremblait. Elle embrassa son crâne.
« - Tu as le droit de pleurer, Mycroft. Tu as le droit d'avoir mal. »
Elle se recula, plongeant ses yeux dans les siens. Elle lui sourit, ignorant sa vision trouble, et il la remercia en étirant légèrement ses lèvres avant de grimacer à nouveau. Une larme, juste une, glissa sur sa joue. Elle ne dit rien, continuant à lui sourire de toutes ses dents, encourageante. Et elle commença à pleurer, le coeur serré. Au fil de mois, ils étaient devenus ses amis. Elle tomba à genoux entre les jambes de Mycroft, et posa sa tête sur sa cuisse. Les doigts du jeune homme plongèrent dans ses mèches blondes alors qu'il hochetait.
« - C'étaient mes seuls amis… »
Il balança sa tête en arrière, en serrant les dents.
« - C'est de ma faute. C'est de ma faute. »
« - Tais toi. Tu dis n'importe quoi. » rétorqua Jane d'une voix rauque.
Elle ne voulait pas entendre ça. Qu'importe que ce soit vrai ou non, elle ne voulait pas savoir. Elle venait de perdre deux amis, et elle ne voulait pas entendre que l'homme qu'elle aimait y était pour quelque chose. Elle ferma les yeux très fort en retenant un gémissement, et enfonça un peu plus sa tête contre la peau de Mycroft, qui resserra son emprise sur elle. Elle prit une lourde inspiration, mais ce ne fut que pour pleurer de plus belle. Elle se redressa finalement pour s'assoir sur ses jambes, passant ses bras tout autour de lui, et il enroula ses bras autour de ses hanches pour la serrer contre son corps.
« - Et leur grande…? » finit par demander Jane. « Olympe. Comment elle va ? »
« - … Je ne sais pas. Elle… Elle a disparu. » expliqua-t-il. « On a aucune nouvelle. Je… »
Jane plongea ses yeux rougis dans les siens, et caressa doucement la joue de son amant. Mycroft respira profondément, et une nouvelle larme se faufila hors de ses yeux. Et rapidement, de nouvelles la rejoignit, et le futur gouvernement britannique manqua éclater en sanglots alors qu'il s'agrippait avec désespoir à Jane. Il appuya son front sur son épaule en pleurant, et elle pleura à nouveau avec lui. Ça faisait mal. Ils mettraient du temps à se remettre, tous les deux, mais ils finiraient par y arriver. La jolie blonde le savait au plus profond d'elle. Elle embrassa doucement la tempe de son homme. Ils s'en remettraient, mais pas maintenant. C'était trop dur.
Et voilà !
Alors ? Alors ? vous en pense quoi ?
L'auteure que je suis aime les reviews : donnez votre avis !
Qu'il soit positif ou négatif, tant qu'il n'est pas insultant, ça fait toujours plaisir !
Sur ce, à une prochaine !
