Cette histoire traîne depuis une éternité (plus d'un an ^^) sur mon ordinateur, je la poste enfin. Je l'ai écrite après que Pucikat m'ai demandé un James/Sirius.
Le monde d'Harry Potter appartient à J. K. Rowling.
Merci à Taraliel et Miss Yem d'avoir bêta-relu ce chapitre.
Résumé : Que s'est-il passé entre le moment où Lily a appris qu'elle était enceinte et celui où elle a été assassiné en compagnie de son mari ? Des naissances, des morts, des missions, des trahisons, des choix, des bouleversements, de l'amour, la guerre...
Vous pouvez me dire ce que vous en pensez en laissant une review.
Chapitre 1 : Bouleversement en prévision
- Expelliarmus !
Un rayon lumineux rouge sortit de la baguette tenue par un jeune brun à lunettes aux cheveux en bataille, qui ne devait pas encore avoir vingt ans. L'enchantement se dirigea droit sur un homme un peu plus vieux qui l'évita en se déplaçant d'un pas vers la gauche.
Dans le même temps, un sortilège de stupéfixion fût lancé par un brun dont les cheveux lui arrivaient au niveau des épaules. Il se dirigea vers une femme qui devait avoir environ soixante-cinq ans, celle-ci l'évita habilement, le duel était bien lancé.
Les incantations s'enchaînaient, tous les coups étaient permis, les Expelliarmus et les Stupefix étaient utilisés régulièrement, mais étaient loin d'être uniques.
C'est ainsi que le brun à lunettes perdit l'équilibre, il n'avait plus aucun contrôle sur ses jambes à cause d'un maléfice de Jambencoton.
.
À quelques mètres d'eux, deux autres couples s'affrontaient également, deux filles - une rousse et une brune - contre deux garçons - un châtain et un blond -.
La brune avait été la première à attaquer :
- Locomotor mortis !
Les jambes du châtain se retrouvèrent paralysées, il manqua de peu de se retrouver par terre, mais se rattrapa grâce à son coéquipier situé juste à côté de lui, il sauta une fois à pieds joints, avant de lancer le contre-sort.
- Petrificus totalus !
Son ami n'avait pas attendu plus longtemps pour s'opposer aux filles, le sort passa à moins de vingt centimètres de la rousse, cela la déconcentra et elle ne put attaquer à son tour.
- Rictusempra !
Le châtain s'était remis rapidement, la brune se mit à rire de façon incontrôlable, elle ne pouvait pas s'arrêter. Il ne fit pas attention à la copine de la fille qui lança un Silencio qui le toucha de plein fouet, il ne put plus parler.
Une explosion retentit près d'eux : l'une des tables de jardin venait d'exploser. Le blond profita du fait que ses adversaires regardaient les débris pour atteindre celle qui était encore debout d'un Stupefix.
À côté, la quinquagénaire utilisa le Incarcerem : des cordes jaillirent de sa baguette magique et allèrent ligoter les deux bruns qui ne purent plus faire un mouvement, collés l'un à l'autre.
Ce fût à ce moment-là qu'un "plop" retentit, un homme barbu âgé d'une centaine d'année apparut. Ses yeux se mirent à pétiller, derrière ses lunettes ovales, lorsqu'il eut fini d'analyser la situation.
Les combats s'étaient arrêtés, personne ne parlait. Tout le monde observait le dernier arrivant, celui-ci sortit sa baguette, la pointa vers les garçons attachés et murmura :
- Lashlabask.
Aussitôt, les cordes se desserrèrent, puis il se tourna vers l'autre groupe et lança des "Finite incantatem".
Il prit ensuite la parole :
- Je vois que vous vous êtes bien entraî...
Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase : il fut interrompu par un "Potter !" prononcé d'une manière qui promettait milles tortures et un "Black !" à la fois énervé et exaspéré, c'était la rousse et la plus vieille qui avaient articulé ces noms de famille.
Après avoir été libéré des cordes qui les retenaient prisonniers, les deux garçons récupérèrent leurs baguettes magiques et les pointèrent alors vers leur adversaire masculin en murmurant :
- Aguamenti.
Un puissant jet d'eau apparut et fonça droit vers sa cible. Toutefois, celle-ci l'avait remarqué et eut juste le temps de faire apparaître un bouclier avant que le sort ne la touche. L'enchantement fut dévié et fonça droit sur les deux femmes qui ne purent l'éviter, elles se retrouvèrent trempées de la tête aux pieds et surent rapidement qui étaient les responsables de leur condition : ceux-ci arboraient un air innocent, trop innocent pour être vrai.
- Un problème ma Lily ? murmura le brun à lunettes alors que son ami se contentait d'un "c'est mon nom, professeur".
La plus vieille se sécha à l'aide d'un sortilège et s'approcha, exaspérée, du dernier arrivant en décidant d'ignorer son ancien élève.
La plus jeune n'avait pas eu cette réaction et s'avança dangereusement vers la personne responsable de son état. Voyant cela, le sourire du garçon disparut rapidement et il fit quelques pas en arrière.
- Tu sais quel est le problème, Potter ?
La fille était à quelques centimètres de l'homme, cette phrase avait été prononcée à voix basse, à peine audible. Elle haussa d'un coup le ton, faisant encore reculer le garçon d'un pas :
- C'est que tu es toujours aussi immature que lorsque tu étais adolescent, tu fais des blagues qui n'amusent que toi.
- Désolé de te contredire, Lily, mais ça m'amuse aussi, l'interrompit Sirius.
- C'est normal que ça t'amuses aussi : vous êtes deux gamins ! répliqua la fille en tournant son regard noir vers l'autre personne présente.
James reprit la parole en s'approchant de la femme :
- Mais ma Lily, ce sort était destiné à Franck, c'est de sa faute si tu es trempée, pas de la mienne. Et si tu me permets, tu es très belle comme ça avec de l'eau qui dégouline de tes cheveux, tes vêtements mouillés et ton air colérique.
- Arrête tout de suite ça, tu sais très bien que ça ne marche pas avec moi. Ne tente pas d'accuser Franck, c'est toi qui as lancé ce sort, c'est donc toi l'unique responsable.
L'homme se recula un peu et murmura :
- Orchideus.
Un bouquet de roses apparut dans sa main droite qu'il tendit à sa femme. Celle-ci le prit avant de reporter son regard sur le visage de son mari qui lui souriait :
- Je suis pardonné ?
- Ne rêve pas trop, Potter.
Elle se détourna de lui, fit quatre pas avant de se retourner brusquement en pointant sa baguette vers le garçon. C'est avec un grand sourire qu'elle prononça :
- Aguamenti.
Un jet d'eau sortit de son bout de bois et fonça droit sur le brun qui se retrouva trempé en quelques secondes. Une fois cela fait, elle reprit sa route vers l'intérieur de la maison, laissant son compagnon hébété derrière lui.
Elle se retourna néanmoins une dernière fois pour dire :
- Au fait, ce soir, tu dormiras sur le canapé.
Sirius, le seul à être encore présent à côté de James, explosa de rire à cette réplique.
James le regarda :
- Elle a osé m'envoyer un Aguamenti, je suis tout mouillé maintenant. En plus, elle ne veut pas que je dorme dans mon lit ce soir.
- Rho, pauvre Jamesie, il est marié depuis moins de trois mois et il se dispute déjà avec sa petite femme, rigola son ami.
- Tu vas voir, toi, au lieu de te moquer de moi ! déclara le brun à lunettes en se précipitant sur son ami. Bien vite, ils furent tous deux autant trempés l'un que l'autre.
Franck Londubat sortit de la petite maison en brique et aperçut les deux garçons allongés sur la pelouse. James était au dessus de Sirius, celui-ci se débattait afin d'échapper à son ami. Franck dut faire retentir un bruit d'explosion afin que les deux maraudeurs arrêtent de chahuter, il leur indiqua ensuite qu'une réunion de l'Ordre du Phœnix allait commencer.
-)-(-
James et Sirius finirent par se remettre debout, après quelques instants. Ils se lancèrent un regard complice avant de faire un mouvement afin d'épousseter leurs vêtements froissés, ils franchirent ensemble les quelques mètres qui les séparaient de la maison et entrèrent dans une grande pièce où une quinzaine de personnes étaient déjà installées autour d'une table.
- Bonjour tout le monde ! s'exclamèrent les derniers arrivants en même temps, en s'asseyant côte à côte sur les deux chaises restantes. Lily leur lança un regard noir.
- Nous craignions de ne jamais vous voir rentrer, Messieurs. Prenez place, la réunion va commencer, intima le vieil homme qui était arrivé à la fin du duel. La dernière réunion date de deux semaines, je pense que nous pouvons tous dire que Voldemort a été assez calme durant cette période, même s'il n'a pas été inactif. Vous avez certainement tous lu dans la gazette qu'il a attaqué un village moldu en compagnie de ses mangemorts, lundi dernier, ce qui a entraîné la mort de trente-quatre moldus. Malheureusement, nous n'avons rien pu faire pour eux, tout comme les aurors qui sont arrivés trop tard. Alastor, est-ce que tu as remarqué quelque chose chez les aurors ?
Un brun d'une trentaine d'années se mit debout, il exerçait la profession d'auror. Une grosse balafre était présente sur sa joue gauche. Il expliqua :
- Rien de nouveau, nous traquons toujours Vous-Savez-Qui et ses mangemorts. Ils se montrent lors des attaques, mais restent introuvables le reste du temps, malheureusement. Certains aurors se posent des questions et je pense que plusieurs d'entre eux peuvent finir sous son emprise. Heureusement, de nouveaux aurors de confiance, tel que Franck et Alice, peuvent exercer librement la profession depuis qu'ils ont été diplômés il y a six mois.
Le couple de jeunes aurors rougit sous le compliment masqué de leur supérieur. Cela faisait une dizaine de mois qu'ils avaient rejoint l'Ordre du Phœnix, en même temps, après de nombreuses discussions avec Maugrey Fol œil. Ils ne connaissaient pas son existence avant, qu'un soir, l'auror vienne leur parler à l'abri des oreilles indiscrètes. Ils avaient ainsi appris que cette organisation avait été créée par Albus Dumbledore lorsque Voldemort avait commencé à prendre du pouvoir et à devenir dangereux pour la société, moins de deux ans auparavant. Il ne comptait que peu de membres, moins d'une vingtaine actuellement. Afin que Voldemort ne connaisse pas leurs projets, il fallait avoir confiance en les personnes à qui les membres parlaient de l'association. Il n'était pas rare que les adhérents se battent lors d'attaque orchestrée par le mage noir, des séances d'entraînements étaient régulièrement organisées afin de garantir les meilleures chances de survie à chacun.
Plusieurs autres intervenants prirent la parole durant la réunion, afin d'expliquer ce qu'ils avaient appris. Ainsi, Minerva McGonagall se désola d'avouer que plusieurs étudiants de dernière année, surtout de la maison serpentards, allaient sûrement recevoir la marque des ténèbres dès la fin de leur année scolaire. Les personnes suspectées proféraient régulièrement des insultes envers les moldus et nés-moldus et se réunissaient par petits groupes à l'abri des regards, mais rien ne pouvait vraiment rester secret à Poudlard.
La réunion se termina et tout le monde finit par regagner son logement après avoir bu une dernière bièraubeurre.
-)-(-
Comme souvent, Lily et les maraudeurs restèrent un peu ensemble. Depuis qu'ils avaient quitté Poudlard, ils consacraient tout leur temps à l'Ordre du Phœnix. Ils étaient membres à temps plein de cette association et n'exerçaient pas d'autre emploi, mais ce n'était pas une activité de tout repos car ils avaient peu d'expérience de combat, ils devaient donc s'entraîner beaucoup plus que les autres membres expérimentés, mais cela leur permettait de continuer à se voir quotidiennement.
James et Lily vivaient ensemble dans une petite habitation dans le centre de Londres. Sirius habitait dans la maison qu'il avait achetée l'été précédent, grâce à l'héritage de son oncle Alphard. Peter, lui, s'était trouvé un petit appartement dans un grand immeuble. Remus était celui qui avait eu le plus de mal, sa lycanthropie avait ruiné ses parents qui n'avaient plus les moyens de lui venir en aide. James et Lily l'aidaient donc financièrement, lui permettant de vivre décemment dans un petit logement. Grâce au transplanage, ils n'étaient pas dérangés par la distance qui séparait leurs demeures.
Les maraudeurs et Lily discutèrent donc un peu, même en passant leur journée ensemble, ils avaient toujours quelques chose à se dire. Lorsqu'ils n'évoquaient pas des faits récents, ils se souvenaient de leur moment à Poudlard. Ils mangèrent ensemble, avant que chacun regagne son logement pour la nuit, ils savaient qu'ils se reverraient le lendemain.
-)-(-
Les jours passaient, mais se ressemblaient. Toutes les après-midis, les quatre maraudeurs et Lily se réunissaient avec d'autres membres de l'Ordre du Phœnix qui étaient différents tous les jours. En fonction de la personne présente, ils apprenaient de nouveaux sortilèges d'attaque ou de défense, se provoquaient en duel, ou apprenaient à porter des soins de premiers secours. Tout cela pouvait leur permettre de rester en vie lors d'un combat.
Il y avait justement eu un combat durant la soirée du jeudi suivant la réunion, les mangemorts avaient attaqué une petite ville au sud de Londres. Dumbledore n'avait pas d'espion auprès des mangemorts, il n'était donc pas au courant des assauts ennemis à l'avance, il avait été prévenu peu après les aurors, grâce à Maugrey qui avait fait un petit détour par le bureau du directeur de Poudlard, avant de rejoindre ses collègues.
Aussitôt averti, Albus avait alerté Minerva McGonagall ainsi qu'Hagrid, avant de transplaner chez James et Lily qui avaient pour tâche de prévenir Remus, Sirius et Peter. James transplana donc chez Sirius alors que Lily faisait de même chez Remus.
Sirius fut surpris de voir son ami arriver chez lui, ils s'étaient séparés il y a peu. Quand Sirius ouvrit la porte, il sut que quelques chose n'allait pas : aucun sourire n'ornait le visage de son ami, qui affichait un air sérieux. Une seule chose pouvait le faire prendre cet air là :
- Une attaque ? murmura t-il.
James hocha la tête, il n'y avait rien d'autre à dire, tout était dit.
James ajouta quand même, avant de disparaître dans un "plop" sonore :
- Je vais chez Peter, Lily et Remus nous retrouveront là-bas.
Sirius attrapa rapidement son manteau posé derrière la porte d'entrée, avant de fermer celle-ci. Une fois cela fait, il soupira avant de rejoindre le lieu de rendez-vous. Combien de morts faudrait-il encore avoir avant que cette guerre se termine ?
De son côté, Lily avait également rapidement informé Remus. Ils arrivèrent ensemble devant l'appartement de Peter, lorsque la porte s'ouvrit sur le garçon. Sirius apparut trente secondes plus tard, tandis que Peter était en train de pâlir, comprenant qu'il allait devoir se battre une fois de plus ce soir, il était certain de partir en vie, mais pas de rentrer vivant. Une fois qu'il eut une veste sur le dos, courageusement, il s'exclama :
- Allons y !
Tous les cinq posèrent une de leurs mains sur le stylo à bille que le directeur de Poudlard avait donné au couple lors de sa rapide visite et se sentirent aspirer par le nombril. Alors que leurs pieds touchaient de nouveau le sol, tous purent prendre conscience de l'ampleur de la situation : Le portoloin les avait fait atterrir dans une petite ruelle, d'où l'on ne pouvait les voir. Des cris de peur résonnaient dans tous les sens. Ils s'approchèrent prudemment de la rue principale, un horrible dessin de serpent noir flottait dans les airs : la marque des ténèbres, l'emblème que Voldemort avait choisi pour signer ses actes.
De la fumée s'échappait des nombreuses maisons en feu, des corps sans vie s'alignaient sur le sol, d'autres tentaient de ramper afin de regagner un lieu où ils pouvaient être en sécurité, s'ils n'étaient pas tués avant. Des rayons de lumières partaient dans tous les sens, tantôt touchant leur cible, tantôt arrivant à plusieurs mètres de l'endroit prévu. Des sorts étaient hurlés dans tous les sens, des sorciers s'affrontaient. Le groupe repéra leur ancienne professeur de métamorphose un peu plus loin en train de se battre vaillamment contre deux mangemorts, reconnaissables grâce à leurs longues capes noires et leurs masques cachant leur visage. Albus Dumbledore échangeait quelques sortilèges avec Voldemort, le mage noir. De nombreux aurors étaient présents et affrontaient les mangemorts.
Les derniers arrivants se regardèrent et, sans dire un mot, levèrent leurs baguettes. Ils lancèrent quelques sorts depuis leur cachette, avant de se faire repérer et de devoir la quitter.
Le combat continua, Sirius et James se battaient côte à côte, après avoir été séparés de Lily, Remus et Peter. Au loin, ils avaient aperçu Alice et Franck Londubat en tenue d'auror, ils étaient en fâcheuse position, les garçons leur vinrent en aide et aidèrent le couple à mettre hors d'état de nuire les cinq mangemorts en les ligotant. À quatre, ils réussirent à rejoindre les deux autres maraudeurs et Lily. Ils lancèrent encore quelques sortilèges avant que Voldemort demande le repli de ses troupes, tous les mangemorts en état de transplaner disparurent, la bataille était finie. Maintenant, les médicomages n'allaient pas tarder d'arriver afin de soigner les blessés, avant de signer les certificats de décès et prévenir les familles en deuil. Les oubliators allaient également arriver afin de modifier les souvenirs des moldus qui avaient assisté à la scène. En attendant, il fallait éteindre les incendies avant que la ville soit en cendre et rassurer les survivants.
Les maraudeurs et Lily étaient arrivés peu avant la fin du combat. Par chance, ils n'avaient pas été blessés, ils s'acharnaient à lancer des jets d'eau sur les flammes, alors qu'Alice et Franck aidaient leurs collègues à rassembler les mangemorts capturés.
Avec un fin sourire, James affirma à Lily :
- Tu vois que le sort Aguamenti est utile ! Tu me criais dessus lorsque je m'entraînai à le lancer, mais pour finir, maintenant j'ai de l'expérience, je peux éteindre facilement tous ces incendies.
- Potter, je ne te crierai pas dessus si tu n'utilisais pas ce sort contre moi !
L'emploi du nom de famille signifiait que la fille était lasse, le dernier pronom avait été crié alors que le début de la phrase était à peine audible dans la cacophonie ambiante. Elle n'avait pas encore digéré le fait que son mari l'ait aspergée d'eau moins d'une semaine auparavant.
Alors que James se répandait une nouvelle fois en excuse avec des "le sort a dévié", "je ne voulais pas que tu te retrouves trempée" et "excuse-moi", l'attention de Sirius fut attirée par la conversation de deux de ses adversaires qu'il avait attachés un peu plus tôt.
Leurs voix étaient à peine audible, de manière à ce que personne ne puisse ouïr leur discussion, elle appartenait à des hommes déjà âgés. Il fallait être près d'eux et faire attention à ce qu'ils disaient afin de pouvoir les entendre, Sirius était justement à côté d'eux lorsqu'il avait cru percevoir le nom "Black". Il tendit l'oreille et comprit :
- Le maître lui fait confiance. À ce qu'il paraît, il lui a même demandé de lui prêter son elfe de maison une journée, la semaine dernière.
- Mais personne ne semble l'avoir vu aujourd'hui. Ça fait quatre jours que je ne l'ai pas aperçu, il n'était même pas présent à la réunion de tout à l'heure, répondit l'autre homme en noir de la même manière. Je te dis qu'il ne va pas faire long feu, il n'a pas assez de cran.
- Peut-être que le maître lui a donné une autre mission, répliqua le premier.
- Ou peut-être l'a-t-il tué, les Black ne sont plus ce qu'ils étaient, continua un captif avant de changer de sujet : Mais tout de suite, il vaudrait mieux réussir à trouver un moyen pour nous sortir de là, avant que les aurors nous emmènent sinon c'est nous que le maître risque de tuer.
.
- Sirius ! Sirius ! Le visage de Peter s'éclaira lorsqu'il vit que son ami lui accordait enfin son attention, après avoir passé une minute complète à l'appeler.
- Ça ne sert à rien de crier comme ça, Peter ! Je t'écoute. Qu'est-ce qu'il se passe ? quémanda le sorcier.
- C'est juste que nous allons rentrer, on n'a plus besoin de nous ici. Les aurors, oubliators et médicomages ont la situation bien en main et les incendies sont éteints. Remus vient de transplaner chez lui, il est fatigué. Je passe cinq minutes chez James et Lily et je rentre chez moi. Que comptes-tu faire ?
Sirius repensa à ce qu'il venait d'entendre.
- Je crois que vais me coucher tout de suite. Les attaques de mangemorts sont fatigantes, bonne nuit Peter, indiqua-t-il avant de disparaître dans un "plop" sonore.
-)-(-
Une fois dans sa maison, Sirius prit une douche rapide afin d'enlever la sueur et les odeurs accumulées durant le combat. Dix minutes plus tard, il était dans son lit. Il repensa à ce que les mangemorts avaient dit : son frère était peut-être mort, cela faisait longtemps qu'il ne lui avait pas parlé. Ils avaient un an d'écart, durant leur enfance, ils s'entendaient très bien, jouant ensemble, partageant leur jouet et se racontant des histoires, ils étaient soudés, mais peu à peu Sirius avait commencé à s'opposer à ses parents, chose que Regulus n'arrivait pas à imaginer faire. Progressivement, Sirius et Regulus s'étaient éloignés, la situation atteignant son paroxysme lorsque l'aîné entra à Poudlard, dans la maison Gryffondors et se fit des amis là-bas. Lorsque ce fut à Regulus d'être réparti à Serpentard, il n'eut plus de contact avec son frère. Les vacances étaient composées de querelles entre Sirius et ses parents, Regulus n'osait pas s'en mêler mais tentait quand même de frapper à la porte de son aîné par la suite, en vain. Il se sentit trahi lorsque son frère déménagea chez son meilleur ami, James Potter, il l'avait perdu. De son côté, Sirius n'avait pas fait attention à ce que ressentait Regulus. Et c'était seulement maintenant qu'il se rendait compte qu'il ne savait plus rien de lui, qu'il l'aimait bien, qu'il aurait pu l'aider et qu'ainsi il ne serait peut-être pas devenu un mangemort. C'était de sa faute si son frère n'était plus à ses côtés aujourd'hui, qu'il était peut-être mort.
Sirius prit la décision de se renseigner sur lui, juste avant de sombrer dans un sommeil réparateur.
-)-(-
Le lendemain matin, le réveil indiquait onze heures trois lorsque Sirius s'éveilla, il lui fallut quelques minutes pour se décider à sortir de la chaleur rassurante de son lit. Après s'être rapidement habillé et avoir avalé une tartine, il transplana devant les grilles du château dans lequel il avait passé son adolescence. Hagrid lui ouvrit peu de temps après, en s'étonnant de la présence du garçon.
- Bonjour Hagrid, je voudrais voir le professeur Dumbledore, répondit-il aux questions muettes du demi-géant.
- Tu connais le chemin. Je n'ai pas besoin de t'accompagner, rigola le plus grand des deux.
- Ça va aller Hagrid, je pourrai aller où je veux les yeux fermés dans ce château, surtout que vous devez avoir des occupations plus importantes.
- Je ne peux décidément rien te cacher, mais je ne peux pas t'en dire plus, avoua-t-il précautionneusement.
- Faites attention à vous, le mit en garde le plus jeune avant de s'éloigner en direction du château, tout en se demandant quelle créature le garde-chasse avait encore trouvée. Celui-ci était presque arrivé à l'orée de la forêt lorsque Sirius entra dans le hall.
Il ne se pressa pas dans les couloirs, faisant remonter des souvenirs plus ou moins récents. Il ne croisa personne, les étudiants étant en cours, i finit par arriver devant la gargouille qui gardait le bureau du directeur. Celle-ci pivota lorsqu'il fut arrêté devant, il put ainsi gravir les marches et frapper à la porte. Après avoir entendu "Entrez, Monsieur Black", il pénétra à l'intérieur. Des objets qui semblaient plus ou moins dangereux s'étalaient sur les étagères, le directeur était assis derrière son bureau, attendant que le garçon prenne la parole.
- Bonjour professeur, je suis désolé de vous importuner, surtout après l'attaque d'hier.
- Ce n'est rien, vous savez que vous pouvez venir me voir quand vous voulez.
Un silence s'installa, Sirius ne savait pas comment formuler sa requête, devant le regard inquisiteur et patient du fondateur de l'Ordre du Phœnix.
Il finit néanmoins par quémander d'une voix faible, en évitant de regarder son ancien directeur :
- Je voudrais savoir si vous avez des nouvelles de mon frère, Regulus.
L'aîné réfléchi, tout en regardant son interlocuteur, il finit par conclure :
- Cela fait bien longtemps que l'on ne m'a rien rapporté sur lui. Il a obtenu ses ASPICs en juin, mais n'a pas entamé de formation. Je sais qu'il a rejoint les rangs de Voldemort fin juillet, mais je ne connais rien de plus. Quelque chose vous tracasse ? Vous pensez qu'il peut avoir des problèmes ?
Sirius soupira, il n'était pas plus avancé. Il se décida quand même à raconter ce qu'il avait entendu la veille :
- Hier soir, j'ai écouté une discussion de deux mangemorts, ils ne semblent pas l'avoir vu depuis plusieurs jours. Je voulais donc savoir si vous aviez plus de renseignements.
- Malheureusement, je ne sais rien de plus. Par contre, je vais tenter de mener une petite enquête, je vous tiendrais au courant dès que j'aurai plus d'informations.
- Merci professeur. Je vais vous laisser, bonne journée, déclara le brun en se levant avant de se diriger vers la sortie.
Mais juste avant d'atteindre la porte, il se retourna :
- Serait-il possible que vous ne parliez pas de ma visite ?
- Comme vous voulez, personne ne sera au courant. Bonne journée Monsieur Black.
Retournant aux papiers qu'il était en train de remplir, le directeur soupira : qu'était-il arrivé à Regulus ? Il espérait qu'il n'avait rien de grave.
Une fois de plus, Sirius ne croisa personne dans les couloirs. Il transplana directement chez lui lorsqu'il eut passé le portail.
-)-(-
James et Lily avaient traîné au lit une bonne partie de la matinée. Ils s'étaient levés peu de temps avant midi afin de manger avant que leurs amis arrivent.
De son côté, Remus avait peu dormi. Alors que neuf heures sonnaient, il était déjà debout. N'ayant rien d'autre à faire, il avait été se promener, seul, dans la ville ou il habitait. Il en avait profité pour acheter quelques courses, afin de ne pas mourir de faim, son réfrigérateur était vide.
À quelques kilomètres de là, Peter s'était levé un peu plus tard et avait passé sa matinée à faire un peu de ménage dans son logement. Armé de sa baguette, il avait lancé des sortilèges de rangement et de nettoyage dans toutes les pièces de son appartement.
.
Lorsque la pendule indiqua treize heures trente, Remus, Peter et Sirius fermèrent la porte de leurs domiciles respectifs, ils transplanèrent chez James et Lily, arrivant à quelques secondes d'intervalle chez le couple qui les accueillit chaleureusement, comme tous les jours. Maugrey, le membre de l'ordre libre ce jour-là, arriva trente minutes plus tard. Il accepta de boire un thé avant de commencer à faire quelques duels. Après l'attaque de la veille, ils étaient plus motivés que jamais pour réussir à se battre correctement.
James s'aperçut que Sirius semblait avoir la tête ailleurs. Il arriva à parler au garçon alors que la nuit commençait à tomber, avec l'hiver, les journées étaient très courtes.
- Patmol ?
- Cornedrue ? demanda le sus nommé avec un sourire. Tu sais que ton allure sérieuse, comme ça, ne te va pas ?
- Qu'a mon allure ? Elle est très bien ! s'insurgea le descendant Potter.
- Oui, elle est bien... Je crois que Lily a mauvaise influence sur toi. Tu deviens trop sérieux, se moqua Sirius.
- Tu vas voir si je suis trop sérieux, répliqua celui qui portait des lunettes avec un petit sourire qui promettait à son interlocuteur qu'il ne s'en sortirait pas aussi facilement, avant de reprendre : Bon sérieusement,
- Tu vois quand je dis que tu deviens trop sérieux !
- Sirius ! tu vas me laisser parler. Qu'est-ce qui ne va pas aujourd'hui ? Hier, tu es rentré chez toi sans dire au revoir et aujourd'hui tu sembles avoir la tête ailleurs.
Sirius soupira mentalement, son ami le connaissait trop bien. C'est vrai qu'il pensait beaucoup à Regulus, mais il nia. Dans un rire, il répondit :
- Je suis bien là, où veux tu que je sois ? Je ne peux pas être à deux endroits en même temps.
James soupira, il savait que son meilleur ami ne se confierait pas tout de suite.
- Heureusement que tu ne peux pas être à deux endroits en même temps : imagine un peu deux Sirius Black, déjà qu'un est difficile à supporter, je n'ose pas imaginer deux Sirius. Plus sérieusement, il reprit : Promets-moi de ne pas hésiter à venir me voir si tu en as besoin.
- Je sais que je peux compter sur toi, Jamesie.
La conversation était redevenue sérieuse un moment.
- Et si nous allions retrouver les autres ?
Les garçons rentrèrent donc dans l'habitation où une joyeuse conversation débuta. Le couple leur proposa de manger, Lily leur prépara rapidement des pâtes à la bolognaise. Il faisait nuit noire lorsque les invités rejoignirent leur domicile.
-)-(-
La journée du lendemain fut assez similaire. Sirius était autant ailleurs, mais seul James sembla s'en rendre compte, Lily était bizarre depuis le matin, James et Remus lui lançaient des regards emplis de questions.
Minerva McGonagall vint durant l'après-midi leur enseigner quelques sortilèges de guérison. Avant qu'elle parte, elle informa Sirius que le professeur Dumbledore passerait le voir durant la soirée.
Ce soir-là, Remus, Peter et Sirius ne s'attardèrent pas chez le couple.
-)-(-
Dès qu'il fut rentré chez lui, Sirius prit sa douche et mangea en attendant son ancien directeur. Ce dernier arriva une heure après, alors que le garçon attendait son arrivé en lisant la gazette du sorcier du jour, il frappa un seul coup avant d'entendre un retentissant et pressé :
- Entrez, c'est ouvert.
- Savez-vous que ce n'est pas bon de laisser une porte ouverte avec les temps qui courent, Monsieur Black ? informa le vieil homme en pénétrant dans le petit hall d'entrée puis dans le salon adjacent.
- Je savais que vous alliez venir, c'est plus simple et moins fatiguant de vous crier d'entrer que de me lever pour vous ouvrir la porte, rit le plus jeune. De toute façon, les portes s'ouvrent facilement avec un Alohomora.
- Je suis bien d'accord sur ce fait, mais j'aurai pu me sentir offusqué que vous ne veniez pas m'accueillir dans le hall.
- Je le retiens pour la prochaine fois, veuillez agréer mes plus sincères excuses, déclara Sirius en effectuant une petite révérence de la tête depuis le fauteuil duquel il n'avait pas bougé. Que me vaut l'honneur de votre visite ? Avez-vous des nouvelles de Regulus ?
Le ton du descendant des Black était soudain devenu sérieux. Pendant une seconde, une lueur de désolation passa dans les yeux du directeur, il n'aimait pas ce qu'il allait dire, il prit place dans le canapé situé en face du jeune homme.
- Je suis désolé de vous annoncer cela, mais il semblerait que votre frère soit bel et bien mort.
Sirius mit quelques secondes à assimiler l'information. Son frère mort, cela ne pouvait pas être vrai, il était plus jeune que lui et était destiné à une grande carrière.
- Ce n'est pas vrai, s'énerva-t-il en tentant de se lever.
- Je suis désolé, mais d'après ce que j'ai pu apprendre il semblerait que ça soit bien le cas. Vous êtes le dernier descendant vivant de votre famille, après la mort de votre père survenu il y a quelques mois.
- Comment ? fut la seule chose qu'il put dire, maintenant qu'il était retombé dans son fauteuil.
- Personne ne semble vraiment savoir, il semblerait qu'il a disparu du jour au lendemain sans laisser de trace, il y a six jours. Apparemment, une mission de Voldemort qui a mal tourné, mais je n'en sais pas plus, il semblait seul au moment de son décès.
- Voldemort payera, il va mourir. Sirius fixa son interlocuteur dans les yeux lorsqu'il déclara cela, il semblait plus motivé que jamais à finir cette guerre, ainsi que faire payer tous ses crimes au seigneur des ténèbres.
- Je vais vous laisser vous reposer, je crois que vous avez besoin d'être seul. Nous ne pouvons plus rien pour votre frère, mais ne faites rien d'inconsidéré qui pourrait vous envoyer le revoir plus tôt que prévu.
- Ne vous inquiétez pas professeur, je ne suis pas suicidaire, rétorqua Sirius pendant qu'Albus Dumbledore quittait la maison du dernier représentant des Black.
-)-(-
Une fois les garçons partis, James et Lily se retrouvèrent seuls dans leur salon. Ils étaient assis l'un à côté de l'autre dans le canapé, la radio diffusait des musiques douces. Ils étaient installés ainsi, en silence, depuis quelque temps quand Lily demanda à son époux, sans le regarder :
- Que penserais-tu d'avoir un enfant ?
James tourna brusquement sa tête vers sa femme :
- Nous sommes en pleine guerre, nous ne pourrons pas l'élever correctement, mais je t'ai déjà dit que je t'aime et je serais très contente d'avoir un enfant de toi. Pourquoi poses-tu cette question ? Tu n'es pas enceinte ?
Son air était interrogateur et plein d'un mélange d'appréhension et d'espoir.
- En fait, si, je me suis lancée le sort ce matin, il s'avère que je suis bien enceinte, tu vas être papa, avoua Lily avec un sourire empli de peur.
Cette peur s'évanouit rapidement en voyant la réaction de son mari dont le visage s'éclairait au fur et à mesure qu'il assimilait l'information.
Elle sut que son compagnon avait entièrement compris lorsqu'il s'exclama :
- Je vais être papa, tu te rends compte : papa. C'est super ça ! Tu sais que je t'aime ma Lily. Il faut que je prévienne Sirius, je vais être papa.
James était prêt à sauter partout, il embrassa sa femme en lui demandant si elle venait avec lui. Alors que Lily soupirait, James transplanait : Sirius passait toujours avant tout le reste.
