Bonjour à tous !

Étant donné qu'aujourd'hui est l'anniversaire d'Eaque du Garuda, voici donc le premier chapitre de ma fic Flamme, qui commence également le jour de son anniversaire =)

J'avais prévu de poster ce chapitre en mode synchro ;-)

Il s'agit d'une longue songfic sur plusieurs chapitres, six ou sept, je pense.

Au fait, pour les personnes ayant un doute, What's your dream, Kanon ? n'est pas abandonnée ! Désolée de vous avoir laissés sans nouvelles, mais j'ai eu quelques problèmes d'ordinateurs et de famille, ces temps-ci q.p

Je pars demain en vacances (en Grèce, je me réjouis comme une folle ! =^_^=), mais j'essaierai de poster le chapitre 6 de What's your dream, Kanon ? avant de filer à la gare ;-)

Bref, voici le premier chapitre, j'espère qu'il vous plaira !

Mais tout d'abord, le résumé complet de la fic…

Aujourd'hui est un jour spécial, c'est l'anniversaire d'Eaque. Il a tout pour être content: il a reçu une bonne centaine de cadeaux et Pandore lui a même souri ! Mais il n'y a qu'une personne à ne lui avoir rien offert... Et si cette personne avait autre chose qu'une chaînette ou qu'un livre à lui offrir, mais sans qu'elle ne le sache ? Eaque sait que celui qu'il aime est très solitaire, mais pourtant... il tentera malgré cela sa chance, celle de conquérir son cœur. Seul problème: il n'ose pas se déclarer, craignant de le perdre à jamais (déjà que son amitié à été dure à gagner...). Car Kagaho pourrait très mal réagir en apprenant qu'Eaque est amoureux de lui.

Et sinon, comme toujours…

Chanson utilisée pour toute la fic: Flamme, de Slai

Disclamer: Pour Saint Seiya, Masami Kurumada et Shiori Teshirogi, que je remercie sincèrement pour leur imagination. Flamme vient du chanteur Slai.

Genre: Romance et humour.

Rating: Il n'y a rien de très spécial pour le moment… mais je préfère mettre T

Couple principal: Tous les indices sont dans le résumé ^-^

Note/avertissement quelconque: comme dit plus haut, il s'agit d'une songfic, mais qui est un peu… spéciale ^^' Les lyrics (paroles) seront très espacés… Rien que pour le chapitre 1, je n'ai mis les paroles qu'à quatre endroits ! q.p Donc ce n'est une songfic qu'à 30 % … xD

Bon, je crois que c'est tout… =)

Sur ce, bonne lecture~ ^-^

Chapitre 1, Hésitation

Aujourd'hui, le 6 juillet, était un jour spécial, un jour de fête. C'était l'anniversaire de l'un des trois Juges des Enfers, Eaque du Garuda. Ainsi donc, pour cette occasion annuelle qu'était le vingt-troisième anniversaire de son Juge, Hadès avait convié dans la salle principale tous les Spectres, Minos et Rhadamanthe ainsi que Pandore pour un grand repas d'anniversaire. Même les Dieux Jumeaux, Hypnos et Thanatos, avaient été invités. Et Eaque, n'en parlons pas... Il était heureux et excité à n'en plus finir.

Le Népalais reçut une bonne centaine de cadeaux, dont les variantes allaient d'une boîte de thé accompagnée de biscuits à un livre intitulé "Les dix meilleures tortures et comment procéder" en passant par "Le Guide du Bon Spectre" -et en édition collector, attention !
Bref, tout le monde avait pensé à offrir un présent au Garuda... sauf la personne qui était assise à sa gauche. Kagaho. D'ailleurs, plusieurs regards noirs s'étaient tournés vers le Bénou quand ce dernier avait naturellement affirmé qu'il n'avait rien apporté pour le Juge...
Mais celui-ci ne s'en était pas offusqué, il ne pouvait pas lui en vouloir et avait l'habitude du caractère de l'Egyptien. Et de toute façon, sa simple présence près de lui était un cadeau, alors...

Je tremble de passion comme une feuille au moindre frisson

Quand tu es là, tout près de moi

Une fois qu'il eut fini de manger, Kagaho se leva et, sans dire un mot, partit en direction de ses appartements. Queen l'interpella alors, lui signalant que le gâteau que lui et Valentine avaient cuisiné et prévu pour le dessert n'avait pas encore été servi. Mais ce à quoi l'Alraune ne s'attendait pas fut la réponse du Bénou. Car celui-ci, déjà à cran d'avoir dû passer un repas avec tout le monde, était vraiment, mais alors vraiment d'une sale humeur aujourd'hui. Le jeune homme ne prit même pas la peine de s'arrêter pour lui répondre, et déclara, suffisamment fort pour que tout le monde l'entende, que son gâteau, il pouvait se le mettre dans un endroit bien précis de son anatomie.
Et sur ce, l'oiseau de feu partit comme si de rien n'était. Et il fallut que les Spectres s'y mettent à huit pour maîtriser Gordon, une fois que l'Allemand avait fondu en larmes. Sylphide, juste à côté de Valentine, prit son amant également en pleurs dans ses bras et lui câlina le dos, en lui murmurant des paroles douces et réconfortantes accompagnées de tendres baisers sur son front pour le calmer.

Eaque, lui, regarda Kagaho s'éloigner, un léger sourire flottant sur ses lèvres.

Un peu plus tard, après que le dessert, un énorme et succulent gâteau aux trois sortes de chocolat, ait été servi et que tous aient bien mangé, chacun prit congé, sans oublier bien sûr de faire une dernière poignée de main ou révérence au Garuda en lui souhaitant encore un joyeux anniversaire.
Hadès vint lui faire une accolade presque paternelle, lui souhaitant à nouveau beaucoup de bonheur et Pandore se força même à lui adresser un micro-sourire. Mais qui, au lieu de faire plaisir au Népalais, lui glaça plutôt le sang.

Le jeune homme put prendre congé à son tour et s'en alla déposer ses cadeaux d'anniversaire dans sa chambre. En chemin, il croisa Violate, qui se proposa pour l'aider à transporter ses nombreux paquets, chose que son supérieur accepta avec plaisir.
Une fois arrivés dans les appartements du Juge, la Béhémoth posa la bonne cinquantaine de paquets qu'elle portait là où Eaque lui avait indiqué, à savoir, sur une large table dans un coin de la pièce. Le Népalais fit de même et, fidèle à lui même, déposa un chaste baiser sur la joue de la jeune fille, accompagné d'un "Merci, Violate !". La Spectre réputée violente et sans cœur détourna alors le regard en rougissant légèrement, s'inclina et, après lui avoir souhaité une très bonne journée, sortit de la chambre, le laissant seul.
Eaque sortit un peu plus tard de ses quartiers et aller se balader un peu partout, flânant dans les couloirs et les jardins extérieurs en se délectant de cette ère de paix.

Environ deux heures plus tard, le Garuda rentra chez lui et se jeta sur son lit. Il grignota quelques biscuits anglais que Rhadamanthe lui avait offerts -les Britanniques avaient quand même des spécialités ragoûtantes !- et décida qu'une bonne douche lui ferait le plus grand bien. C'est donc avec un sourire aux lèvres qu'il se déshabilla, jetant ses vêtements sur une chaise -qui atterrirent d'ailleurs à côté, obligeant le jeune homme à aller les ramasser et à réviser sa lancée- et alla à la salle de bain, tout nu. Il actionna l'eau, jouant avec les robinets pour parvenir à la température qui lui convenait, et après quoi il se glissa dans la baignoire avec un soupir d'aise. Eh oui, il avait finalement opté pour un bain bien relaxant plutôt qu'une simple douche !

Après une bonne heure de barbotage, le jeune homme sortit de l'eau, attrapa un linge avec lequel il s'essuya les pieds et les mollets, puis enfila son peignoir préféré, rouge foncé à motifs tribals de dragons. Tout en se frottant la tête avec une grande serviette éponge, le Népalais alla tranquillement s'asseoir sur un fauteuil, juste devant une table basse. Une coupole contenant quelques dragées était posée là. Souriant, il en mangea deux-trois avant de se pencher légèrement en avant et d'ébouriffer ses cheveux bruns à la va-vite afin d'être sûr qu'ils ne soient plus dégoulinant d'eau. Et hors de question d'utiliser un sèche-cheveux, il détestait ça.

Depuis le jour où il l'avait laissé tombé, branché à la prise électrique bien sûr, dans son bain pendant qu'il s'y détendait, il se méfiait de ces trucs...

Soudain, on toqua à la porte et le Juge releva la tête, se demandant qui pouvait bien venir le voir si tard.

« Oui ? »

Seconds coups répétés à la porte.

« 'Minute, j'arrive ! fit-il en se levant. »

Il noua la ceinture de son peignoir et, le linge posé autour de ses épaules, alla ouvrir, tombant sur... personne.

Le Garuda haussa un sourcil, puis soupira. Il sortit la tête de ses appartements, se demandant qui lui avait fait cette farce. Comme mû par un instinct, il baissa les yeux, regardant la moquette noire du couloir.

Et il le vit.

Un petit paquet cadeau bleu nuit, entouré d'un ruban couleur lavande, avait été déposé devant sa porte.

Le jeune homme sourit et se pencha en avant pour le ramasser. Pas très lourd, de forme rectangulaire, pas très épais... Qu'est-ce que ça pouvait être... ?

Refusant d'attendre plus longtemps, il s'adossa au mur, défit le ruban et déchira l'emballage en se disant que de toute façon, les servantes ramasseraient ensuite les morceaux de papier au sol.
Un sourire ravi naquit sur ses lèvres. Du chocolat... Une boîte d'assortiment de chocolats. Jamais il n'avait reçu de chocolat pour son anniversaire... Et pourtant, le chocolat, il en raffolait !
Il regarda sous la boîte, histoire de voir quels petits délices l'attendaient. Des truffes au chocolat blanc... Des truffes au kirsh... Des pralinés fondants... Miam, tout un régal ! Elle en contenait encore d'autre sortes, mais surtout, surtout, son chocolat préféré: des carrés au chocolat au lait, avec des éclats de noisettes caramélisées... ! La dernière fois qu'il en avait mangé remontait à... pffiouh ! Des années !

Il retourna la boîte dans le bon sens, souleva lentement le couvercle et prit son préféré. Il y en avait en tout dans ce paquet, alors hors de question de se les engloutir tous d'un coup. Non, il allait les savourer...
Il en mangea donc un et, un large sourire heureux aux lèvres, ferma les yeux pour mieux de délecter du goût. Croquant... sucré... légèrement collant de par le caramel... Un pur régal, le Paradis aux Enfers...

Il rouvrit les yeux, un détail l'intrigant tout de même: qui les lui avait offerts ?

Perplexe, Eaque chercha s'il y avait une petite carte posée non loin dans les alentours, ou du moins un indice, quelque chose qui l'aiderait à savoir qui remercier...
Mais il ne trouva rien et, un peu déçu, conclut que la personne ne voulait pas être démasquée...

Mais alors qu'il refermait la boîte de chocolat, quelque chose glissa de l'intérieur du couvercle et tomba au sol. Le Juge haussa un sourcil. Il se pencha et ramassa... une petite carte. Elle était d'un beau bleu nuit brillant et ne portait que quelques lignes tracées à la main:

« Joyeux anniversaire.
P.-S.: Tâche de ne pas tout manger d'un coup ou sinon, ne viens pas te plaindre que tu as mal au ventre après... »

Le Népalais ne put réprimer un sourire attendri et mangea un nouveau carré au caramel. Puis il souffla pour lui, avant de retourner dans ses appartements, et de refermer la porte derrière lui:

« Merci... Kagaho. »

Il ne vit pas le Bénou qui, caché à l'angle du couloir, attendit que la porte des appartements du Garuda se ferme pour partir, un mince sourire étirant ses lèvres.

Eaque s'installa sur son lit, posa son nouveau cadeau sur la table de chevet et poussa un petit soupir en fermant les yeux.

L'amour est un poison que je consomme avec déraison,

Rien que pour toi, et que pour toi

Le lendemain matin, alors que le Garuda se rendait au Tribunal comme chaque jour, il croisa dans les allées Rune, qui serrait quelques dossiers contre lui en grommelant dans sa barbe.

« Tiens, bonjour Rune ! lança le Népalais en lui souriant. Toujours d'aussi bonne humeur, à ce que je vois, railla-t-il. »

Le Balrog lui adressa un regard en coin, marmonnant un "Seigneur Eaque..." en guise de salutations.

« Mais dis-moi, Rune..., nota le Juge en croisant les bras, la tête légèrement penchée de côté, perplexe. Où vas-tu ? Tu ne devrais pas être au Tribunal, à cette heure ?
- Oui, soupira le Spectre. Je devrais être au Tribunal. À part qu'il m'est, sauf votre respect, impossible d'y travailler en raison du raffut qui y règne depuis plus de deux heures. Veuillez m'en excuser, mais je ne peux vaquer à mes occupations habituelles dans ces conditions. Je m'en allais donc à mes appartement, espérant y trouver, si c'est possible, un peu plus de calme et de silence. »

Eaque haussa un sourcil.

« Le raffut ? Quel raffut ?
- Oh, vous n'avez qu'à y aller et vous verrez, répondit le Norvégien en haussant les épaules, les lèvres pincées. Sur ce, Seigneur Eaque, je vous souhaite une bonne journée. »

Et le jeune homme partit, laissant le Garuda en plan. Un sourire amusé étira les lèvres de celui-ci quand il songea que cette nuit, Minos ferait rattraper à son subordonné son travail en retard en heures supplémentaires... Et d'une autre façon que penché sur un bureau. Plutôt sur le bureau, connaissant la fougue de Minos. Le Griffon et son procureur étaient en couple depuis... depuis quand, déjà ? Bah ! Il ne savait plus, ça remontait à bien trop longtemps...

Un détail lui revint en mémoire et le fit rire: Minos devait toujours refaire sa déclaration au Balrog, et ce, à chaque réincarnation, bien que Rune partageait toujours ses sentiments. Et même s'il savait que son second s'amusait à le laisser venir vers lui, l'ancien roi de Crète savait comment lui dire qu'il lui avait manqué et qu'il l'aimait... Le couple des deux Norvégiens était vraiment adorable. Le fougueux -et parfois pervers- Minos et le stoïque et intransigeant Rune, deux être complètement opposés et pourtant... ils vivaient leur amour ensemble, amoureux.

Le jeune homme poussa un soupir et passa une main dans ses cheveux bruns. Ses deux collègues, autant Minos que Rhadamanthe, avaient trouvés l'amour. Bon, pour Rhada, c'était avec un Chevalier d'Athéna, mais au moins, ils s'aimaient. Et lui... lui, il était célibataire. Célibataire, mais amoureux. Et persuadé que jamais ses sentiments ne seraient partagés.

Mais bon, il ne voulait pas songer à ça, une longue journée de travail l'attendait.

Il se remit donc en marche, se demandant toutefois quelle sorte de tapage pouvait-il bien régner au Tribunal pour irriter Rune au point de lui faire quitter son travail et changer d'endroit ? Certes, le procureur de Minos détestait le bruit, mais quand bien même... ! Il devait avoir eu une bonne raison pour le faire...

Il arriva devant l'entrée du Grand Tribunal, le bâtiment qui regroupait les trois Tribunaux, le sien, celui de Minos ainsi que celui de Rhadamanthe, et admira un instant l'imposant édifice en s'étirant et bâillant une dernière fois. C'était l'heure du travail, alors bye bye la fatigue et bonjour la journée chargée de boulot !
Il poussa les deux grandes portes battantes ornées de motifs compliqués et emprunta l'un des couloirs pour se rendre à son Tribunal. Il n'y avait personne à cette heure-ci, sauf lui et sûrement ses deux collègues, qui devaient déjà être dans leurs Tribunaux. Ou du moins, Rhadamanthe, le plus ponctuel d'eux trois.
Sauf qu'au bout de quelques pas, il entendit en effet des éclats de voix un peu plus loin. Bien qu'elles étaient encore trop éloignées pour qu'il puisse distinguer ce qu'elles disaient, il put néanmoins reconnaître à l'ouïe leurs propritétaires. Gordon, Sylphide et...

« Oh, merde..., s'alarma le Garuda en pressant le pas. »

Il parvint rapidement à l'endroit où avait lieu la dispute et grimaça. Le Minotaure et le Basilic barraient la route à Kagaho, tout en lui ordonnant d'aller d'excuser auprès de leurs conjoints respectifs, Queen et Valentine. Chose que le Bénou refusait catégoriquement en haussant à son tour le ton. Les trois Spectres se criaient dessus dans un injuste deux contre un et semblaient prêts à se battre. D'ailleurs, l'oiseau de feu invoqua tout de suite ses flammes destructrices dès que Gordon le poussa en arrière avec un coup. Eaque pesta. S'il ne se dépêchait pas d'intervenir, le Tribunal allait bientôt finir en un petit tas de cendres difforme...

Le Juge s'interposa donc rapidement entre entre les deux "camps", les bras tendus de chaque côté pour les séparer. Bien qu'il grimaça quand une de ses mains effleura par inadvertance l'une des flammes noires de Kagaho, il tâcha de ne pas bouger, d'ignorer la douleur, et déclara, les sourcils froncés:

« On se calme ! Vous êtes au Tribunal, je vous rappelle ! Le silence est donc maître. Puis-je savoir ce qui se passe ?
- Il ne veut pas s'excuser auprès de mon amant, qu'il a fait pleurer hier ! firent d'une même voix Gordon et Sylphide dans une synchronisation parfaite en désignant l'Egyptien du doigt. »

Celui-ci haussa les épaules avec dédain et tourna les talons, lassé de cette conversation. Mais alors n'avait même pas fait deux pas, il sentit la main d'Eaque se refermer sur son épaule. Le Népalais se moqua bien de la vive brûlure qu'il ressentit au contact direct des flammes -mais il se promit toutefois de passer la nuit au Cocyte, la main enfoncée jusqu'au coude dans la glace- et sollicita calmement:

« Kagaho. Attends, je te prie.
- Quoi ? demanda farouchement le jeune Spectre en se dégageant de la poigne du Garuda d'un coup d'épaule.
- Tu iras t'excuser auprès de Valentine et Queen ?
- Plutôt mourir ! »

Le Juge des Enfers soupira. C'était perdu d'avance...

Il se tourna vers le Polonais et le Belge et secoua la tête:

« Laissez tomber, il refuse...
- Mais... ! commença le Basilic.
- Je ne peux pas l'y obliger, c'est comme ça. Il n'obéira que si c'est Sa Majesté Hadès qui le lui demande alors c'est inutile d'insister. Par contre, que je ne vous y reprenne plus à vous disputer avec lui de la sorte, ou encore vous battre. Et encore moins en combat déloyal, me suis-je bien fait comprendre ?
- Je sais me défendre tout seul, Eaque, grogna Kagaho.
- Mais, Seigneur Eaque..., tenta Gordon en regardant en direction de du Bénou avec une mine renfrognée.
- C'est un ordre ! s'exclama le Juge, intransigeant. »

Le Minotaure voulut répliquer à nouveau, mais Sylphide posa une main sur son épaule.

« Tant pis, Gordon. Viens, on y va. Très bien, Seigneur Eaque, nous avons compris. Cela ne se reproduira plus.
- Bien. À présent, sortez, vous n'avez rien à faire ici.
- À vos ordres. Mais... et Kagaho ?
- J'ai à lui parler. »

Les deux compagnon s'inclinèrent devant le Juge et disposèrent. Lorsqu'ils ils passèrent à côté de l'oiseau de feu, le regard sournois qu'ils lui adressèrent voulait clairement dire "À ton tour, de te choper une engueulade ! Bien fait !". Mais le jeune homme les ignora royalement, les faisant enrager, et alla s'adosser au mur.
Une fois seul avec le Garuda, Kagaho brisa le silence en demandant d'un ton détaché, comme s'il ne s'était rien passé:

« Tu voulais me parler ? »

Eaque vint s'adosser à son tour au mur, à côté de lui.

« Pas vraiment. Mais puisque tu es là, autant en profiter. J'aimerai te parler de deux choses. La première... tu devrais quand même aller t'excuser vers Val' et Queen. Tu as un peu exagéré en leur disant... tu-sais-quoi.
- Et la deuxième ? questionna le Bénou, faisant comme s'il n'avait rien entendu de l'ordre dissimulé du Juge.
- La deuxième..., répondit celui-ci en s'étirant, merci pour les chocolats, ils étaient délicieux. »

Un mince sourire étira les lèvres de l'Egyptien, qui croisa les bras sur sa poitrine, les yeux clos.

« De rien. »

Eaque sourit à son tour. Il avait vu juste, c'était bel et bien lui qui les lui avait offerts.
Un léger silence s'installa entre eux mais quelques minutes plus tard, le jeune Spectre s'approcha de son -unique- ami et vint devant lui. Il semblait un peu gêné, comme si ce qu'il allait dire était inhabituel pour lui, mais finalement, il se lança, bien qu'en détournant le regard.

« Comment... va ta main ? »

Le Juge haussa un sourcil.

« Hum ?
- Je t'ai brûlé. ...Deux fois.
- Hein ? Oh, ça ? fit l'ancien roi d'Egine en regardant sa main blessée. C'est rien, ça partira ! ajouta-t-il en riant.
- Mouais..., fut la réponse sceptique du jeune Spectre. Mais je t'ai quand même blessé, et sans faire exprès.
- C'est pas grave, tu sais.
- Je déteste quand ça m'arrive, grogna le cadet en s'assombrissant légèrement, plissant les yeux. »

Eaque était le seul avec qui il s'était lié d'amitié et, bien qu'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, au fond de lui, le fait qu'il l'ait brûlé le mettait mal à l'aise, en colère contre lui-même. Un tel manque de contrôle de sa part l'énervait au plus haut point.

Un nouveau silence s'installa entre eux. Kagaho ferma les yeux.

« Eaque ?
- Oui ?

- ...
- ... Désolé. »

Le Népalais arqua un sourcil. Kagaho s'excusait ? Mais de quoi ?

L'oiseau de feu rouvrit les yeux et nota son incompréhension. Un soupir franchit ses lèvres et il détourna le regard en désignant du menton la main de son supérieur.

« Pour ça.
- Ah ! »

Eaque sentit une agréable sensation éclore en lui et lui sourit avec gratitude. Il le rassura en lui disant que ce n'était rien, mais le remercia néanmoins de s'être excusé -bien que l'Egyptien n'avait rien fait de très grave.

Kagaho s'excusait très rarement, voir jamais, et il fallait vraiment qu'il se sente mal à propos de quelque chose pour le faire... En fait, il était la seule personne à qui le Bénou demandait parfois pardon. Personne d'autre aux Enfers, mis à part Hadès, n'avait droit à des excuses de sa part.

Le cadet haussa les épaules, puis tourna les talons.

« Kaga, attends ! l'interpella le Juge une dernière fois.
- Hum? fit le jeune homme en s'arrêtant, tournant légèrement la tête vers l'arrière.
- Que faisais-tu ici ? Normalement, tu n'as pas le droit d'être là, sauf si un Juge t'as convoqué... Et pourquoi Gordon et Sylphide étaient avec toi ? Ils t'avaient suivi ?
- Ils m'avaient juste dit que tu voulais me parler et je suis tombé dans le panneau, c'est tout, répondit le jeune homme en soupirant. J'ai pensé que ça devait être important et je suis venu, fit-il avec un haussement d'épaules. Mais j'ai autre chose à faire, je m'en vais.
- Je te raccompagne. »

L'Egyptien le regarda calmement sans rien dire, n'émettant pas d'objection, et marcha à côté du Népalais jusqu'à la sortie du Tribunal.

« Bon eh bien... Bonne journée, Kaga, lui dit amicalement le Garuda quand ils arrivèrent vers la grande double porte. »

La réponse du jeune Spectre fut un simple "hm" et il continua sa route jusqu'à la porte, qu'il ouvrit sans même accorder un au revoir au Garuda.

« Bon, c'est mieux que rien, songea celui-ci. Au moins, il m'a "répondu"... »

Il était un peu triste que Kagaho soit toujours si... distant, d'une certaine manière. Il pouvait sembler si inaccessible parfois, mais à d'autres moments, il pouvait être si ouvert... L'oiseau de feu avait décidément tout d'une aurore boréale ou d'un arc-en-ciel... Dès qu'on les approchait de trop près, hop ! Ils semblaient disparaître. Le même cas pour Kagaho, qui était quelques fois amical, mais qui redevenait cette personne froide et lointaine si rapidement...

Mais alors que celui qui emplissait ses pensées allait s'en aller, Eaque le vit soudain lever le bras et lui adresser un signe de la main en guise de salut, puis s'éclipser derrière la porte. Le moral du Troisième Juge remonta en flèche et il s'adossa au mur en riant.

Kagaho, dehors, laissa un moment ses yeux parcourir la plaine des Enfers qui s'étendait sous ses yeux. La partie habitée par les Spectres, pas celle où se trouvaient les Prisons.
La paix avait été signée avec Athéna et compagnie depuis huit mois et tout le monde avait eu ce qu'il voulait. Athéna avait récupéré ses chers Chevaliers, Poséidon, ses Marinas, et leur Seigneur, eux, les Spectres, ainsi que les Dieux Jumeaux. Mais il avait demandé également que la partie habitée de son domaine soit un peu embellie, ce qui lui avait été accordé.

Et à présent, nul ne se serait cru au fin fond des Enfers, le Royaume des Morts et de la damnation éternelle...

L'allée qui menait au Tribunal recouverte de dalles et bordée de colonnes de taille moyenne, dont les sommets étaient ornés de sculptures représentant soit des Whyverns couchés, de dignes Griffons, ou des Garudas dressés sur les pattes arrières, les ailes déployées... Un peu plus loin se trouvaient la place des jardins et un grand bâtiment abritant les quartiers où Juges et Spectres logeaient. Les falaises et abîmes sans fond avaient été transformées en allées remplies de bassins et les ruines n'avaient rien subi, restant les mêmes.

Leur Seigneur avait voulu que les Enfers soient plus agréables à regarder, et il avait réussi. On se serait presque cru à Elysion...

Le Bénou leva les yeux vers le ciel artificiel des Enfers. Il semblait être réel, il y avait même une petite brise qui soufflait tandis que le soleil s'était légèrement levé. Il n'était que 8 heures du matin mais la journée s'annonçait belle. Car oui, depuis que tout allait mieux, il avait même parfois plu, voir eu des orages ici... Sous terre. Physiquement, ce n'était pas possible, mais quand on était un Dieu, on pouvait faire ce qu'on voulait de la physique...

Soupirant de bonheur en sentant les rayons du soleil sur sa peau, Kagaho étendit les ailes de son Surplis, se pencha légèrement en avant et se donna un petit coup d'impulsion au sol avant de prendre son envol et de s'élancer dans le ciel. Il n'avait pas volé ainsi depuis plus de 243 ans, ça lui avait tant manqué...

Eaque resta adossé quelques minutes au mur, observant sa main, que les flammes avaient légèrement brûlée. Ça ne lui faisait déjà plus mal... Il leva les yeux vers le plafond, imaginant sans aucun problème Kagaho filant à travers les cieux tel un sublime et majestueux oiseau, volant comme il le faisait si souvent depuis leur résurrection à tous.
Kagaho... c'était lui le Bénou, l'oiseau aux flammes mortelles et pourtant... à chaque fois qu'il se trouvait en la présence du jeune Spectre ou qu'ils étaient seuls -en tête à tête ?-, cela lui réchauffait le cœur. Kagaho était son soleil. Et dans ces moments, il avait l'impression que l'oiseau, c'était lui. Un oiseau réchauffé par le soleil...

Si seulement ça pouvait s'avérer vrai... Kagaho serait à lui...

Rien qu'à lui.

Comme une hirondelle en pleine tempête, tu es le soleil qui sèche mes ailes

Je te veux toi, rien que pour moi

La matinée se passa tranquillement et Eaque prit un rapide repas à midi en compagnie de Minos et Rhadamanthe. Les trois Juges des Enfers discutèrent pendant un bon moment de quelles affaires ils avaient eues à juger dans la matinée... Ce n'était pas tout ça, mais depuis que la paix avait été signée entre tout le monde, le nombre de morts avait bien chuté !

« Mais dis-moi, Minos..., fit le Whyvern en se tournant vers son frère aîné. Pour parler d'autre chose, où en es-tu, avec Rune ? Vous êtes en couple à chaque renaissance.
- Tout se passe à merveille entre nous, répondit le Griffon avec un petit air rêveur, sur son petit nuage rose. Je l'aime, il m'aime... Son cœur a été difficile à gagner, il y a des siècles, mais je suis heureux d'être avec lui. »

Le Garuda, un coude sur la table et sa joue reposant dans sa paume, sourit à son tour, attendri.

« C'est super et en plus, vous formez vraiment un très beau couple. Déjà que vous venez du même pays et avez les mêmes cultures...
- Oui, merci. Mais... dommage que Rune soit aussi timide et qu'il soit gêné, voir qu'il refuse parfois de se montrer en amoureux avec moi en public, soupira l'ancien roi de Crète avec une moue.
- Ne t'inquiète pas, Minos, l'encouragea le blond. Ça viendra, laisse-lui juste le temps.
- Le temps... Ça fait bientôt quatre mille ans que je lui "laisse le temps"... Je t'envie, parfois, Rhada, avoua-t-il. Tu es souvent avec Kanon et lui, il n'a pas l'air de détester s'exposer avec toi... Et pourtant, je connais Rune depuis plus longtemps que toi, ton Dragon... »

Le Griffon poussa un profond soupir. Il était sûr d'être un mauvais amoureux et persuadé de ne jamais avoir su faire plaisir au Balrog sans penser à lui en premier. Chose où il se trompait lourdement: il avait toujours été aux petits soins avec son amant et savait le rendre heureux. Mais, suite à son coup de blues du moment, il ne voyait plus que les mauvaises choses qui leur étaient arrivées, depuis qu'il s'était mis en couple avec lui, il y a des siècles...

Le coup où il avait malencontreusement coupé par accident les cheveux blanc neige de Rune, par exemple. Il avait juste voulu lui couper les pointes, mais sa main avait glissé et... le jeune Spectre s'était retrouvé avec les cheveux coupés jusqu'à la nuque. Son amant lui avait fait la tête pendant six mois et l'avait même menacé de son fouet à chaque fois qu'il avait tenté de l'approcher pour s'excuser...
Oh, et aussi la fois où il avait tiré son amant jusqu'à la Surface, et l'avait emmené au bord de la mer, ignorant les protestations de son subordonné. Ils s'étaient installés dans un coin de plage secret connu uniquement du Griffon et bien sûr, n'avaient pris ni parasol... ni crème solaire. Ils étaient rentrés le soir rouges comme des écrevisses, autant le Juge que le Balrog, à la seule différence que Rune, qui n'avait pas l'habitude de prendre autant de soleil d'un coup, avait fait une monstrueuse allergie et s'était retrouvé couvert de coups de soleils encore plus brûlant que le Lac de Sang, dans la sixième prison (NDLR: Pour ceux qui ne sauraient pas ou auraient oublié, il s'agit d'un lac dit "fait de sang" et brûlant où sont envoyées les personnes ayant été violentes dans leur vie. Dans la Divine Comédie de Dante, ce lac -ou fleuve, j'ai un doute tout à coup- porte le nom "Phlégéton" -)) Le pauvre jeune Norvégien avait dû passer deux mois et demi sans bouger et allongé sur son lit. Puis encore trois semaines couvert de bandages et encore deux semaines en devant restreindre ses heures de travail de 75 %.
En fin de compte, il avait loupé trois mois et trois semaines de travail, tout ça à cause d'un caprice de Minos. Alors il va sans dire que le Balrog était très, mais alors vraiment très en colère après ça. Déjà que ça lui arrivait rarement de s'énerver ainsi, mais quand il était ainsi, ce n'était pas le genre de colère où l'on hurlait. Non, Rune devenait glacial. Un peu comme Camus en pire ou Pandore en moins effrayante...
Ces souvenirs, ainsi que bon nombre d'autres, lui firent remonter un frisson glacial dans l'échine et il grimaça en se passant une main sur le visage.

Eaque, voyant son malaise, décida de changer de sujet. Ils avaient fait allusion à Kanon un peu plus tôt, alors pourquoi pas dévier la discussion sur ce cher Dragon des Mers ?

Il tourna la tête vers le Whyvern et demanda, un brin taquin:

« D'ailleurs, Rhada ? Comment ça se passe, avec Kanon ? Tu m'as bien dit que vous étiez finalement ensemble depuis quelques mois, non ? Combien, déjà ? Deux ? Trois ?
- Quatre mois, répondit l'Anglais en souriant.
- Déjà quatre ? répéta le Troisième Juge en penchant la tête sur la côté, ébahi. Wao ! Et ? Continue ! Comment ça c'est passé, au début ?
- Eh bien... C'est arrivé comme ça, il m'a volé mon cœur... Il aura fallu 4 mois après que la paix ait été signée pour me décider à le lui avouer après avoir passé des semaines à l'inviter dehors pour boire un verre, mais finalement, j'ai eu la joie de voir que mes sentiments étaient partagés. Ce qui est drôle dans tout ça, c'est qu'il m'aimait aussi, mais n'avait pas osé se déclarer avant d'être sûr de mes sentiments.
- C'est plutôt amusant, rit le Népalais en se tournant vers l'aîné de trois Juges. Tu ne trouves pas, 'Nos ?
- Assez, oui, avoua l'ancien roi de Crète, qui avait repris le sourire au fil de la discussion. Et ensuite, Rhad' ? Encore des louanges à faire à ton Dragon ? »

Son cadet eut un petit sourire en coin.

« Oui, encore une ou deux... Kanon est quelqu'un d'extraordinaire, en plus d'être un redoutable adversaire. De plus, il est doux, gentil, tendre et timide, drôle... Il a parfois le comportement d'un gamin, mais peut quelques fois se montrer très mature pendant plus de cinq secondes s'il fait un effort. Mais c'est ce qui fait son charme... Dire que nous avons été ennemis et que nous sommes morts presque dans les bras d'un de l'autre...
- Bah ! Il te serrait contre lui, alors...
- Eaque n'a pas tort, déclara le Norvégien en s'étirant. Comme on dit, l'amour commence toujours par la guerre.
- Oh, vraiment... ? »

La voix de Rhadamanthe avait eu une intonation plutôt railleuse et c'est en croisant les mains sous son menton que le blond plissa les yeux en envoyant un regard entendu à son grand frère, un petit sourire satisfait aux lèvres.

« Tu sembles oublier un certain Chevalier d'Or que tu as affronté, il y a 243 ans. Albafica des Poissons. Si ce que tu dis c'était avéré juste, alors à cette époque, tu aurais fini avec lui au lieu de te remettre avec Rune. Et d'ailleurs, en parlant de lui... ton secrétaire aurait fini avec Shion du Bélier. »

Minos s'étouffa à moitié avec le café qu'il buvait, manquant de tout recracher à la figure de son petit frère -qui n'aurait sûrement pas apprécié-, tandis qu'Eaque partait dans un grand fou rire après avoir vu l'expression de hamster, puis de poisson sortit prématurément de l'eau, du -si fort et respecté- Juge du Griffon de l'Etoile Céleste de la Noblesse, l'ancien roi de Crète, Minos. Rhadamanthe, lui, tentait de garder son air sérieux et stoïque, mais ses yeux, légèrement plissés et brillants, ainsi que les coins de sa bouche qui tremblaient quelque peu trahissaient son envie de rire aux éclats.

« Mais... hem, et toi, Eaque ? fit le Griffon en toussotant, tâchant de reprendre contenance. Tu nous as dit avoir un faible pour Kagaho, il y a déjà quelques mois, pas vrai ?
- Oui..., répondit prudemment le Troisième Juge, sur ses gardes. Pourquoi ?
- Alors ? demanda le Whyvern en lui souriant. Tu t'es déclaré à lui ?
- Heum... non, pas encore...
- Tu devrais, tu sais, lui conseilla le Griffon en posant une main sur son épaule. Primo, d'après ce que je sais, Kagaho n'a personne dans sa vie, il est toujours seul, il doit donc être célibataire. Non, rectification: il EST célibataire. Et secondo, vous iriez sûrement bien ensemble ! À coup sûr, vous formeriez un beau couple ! Déjà que tu es le seul à qui il a accordé son amitié, alors peut-être que tu auras une chance avec lui... ?
- Oui, je sais, je m'en doute bien, mais... C'est juste que... »

Il s'interrompit, comme s'il allait dire quelque chose qui lui coûtait. Il prit une profonde inspiration et poursuivit:

« Je... Je suis sûr que Kaga ne partage pas mes sentiments. Déjà qu'il est très solitaire, pour ne pas dire misanthrope, et que j'ai eu énormément de mal à ce qu'il m'accorde sa confiance, puis qu'il devienne mon ami... Alors pour ce qui est de lui demander de m'aimer... C'est impossible et je risque de perdre son amitié. Et ça, pas question.
- Fais comme tu veux, alors, dit Rhadamanthe. On ne t'oblige à rien, tu dois faire ce que te dicte ton cœur. Mais sache qu'au moins, si tu le lui demandes, tu seras fixé. Mieux vaut que tu lui dises tout d'un seul coup et que tu voies ensuite sa réaction. »

Eaque se redressa alors brusquement et s'exclama, soudain effronté et à cran en raison de l'hésitation qui lui broyait le cœur depuis des mois:

« Oh, c'est vrai ! Je vais vers Kagaho et je lui dis "Ben voilà Kaga, je suis tellement coincé que je ne suis même pas foutu de te dire que je t'aime à la folie ! Ben voilà, c'est dit ! Tu peux me rembarrer maintenant si tu veux parce que moi, j'ai vidé mon sac. Ah ! Ça fait un bien fou en fait..." C'est ça que tu veux que je lui dise ? Pas mal, j'avoue... 99 chances sur 100 de me faire jarter et de le perdre à jamais !
- Ce n'est pas ça qu'il voulait dire, Eaque, fit doucement le Griffon, voulant trouver un terrain d'entente entre eux. Ce n'est jamais facile de se déclarer à la personne qu'on aime et il faut bien réfléchir avant, mais là...
- Mais là rien du tout. Pas question. À choisir, je ne préfère ne rien lui dire de mes sentiments à son égard et rester son ami. ...Son unique ami. »

Ses deux collègues échangèrent un regard, puis hochèrent la tête.

« Très bien, firent leur voix en cœur. »

Le Népalais les remercia de ne pas insister et prit congé d'eux quelques minutes plus tard, en raison des paperasses qui l'attendaient dans son bureau. Et à coup sûr, il était bon pour y passer tout l'après-midi. Il s'en alla donc du Tribunal et partit en direction de ses appartements.

Mais plus le temps passait, plus Eaque, dans son bureau et le nez plongé dans ses dossiers, arrivait de moins en moins à se concentrer. Les conseils de ses deux meilleurs amis lui hantaient l'esprit...

"Tu devrais te déclarer...", "Kagaho est célibataire", "Vous formeriez un beau couple !", "Tu seras fixé."

Pour peu, il aurait commencé à se frapper la tête sur son bureau... D'ailleurs, pourquoi pas ? Si ça pouvait l'aider à s'éclaircir les idées...

Il secoua vivement la tête. Et voilà, il commençait à dérailler...

D'un côté, oui, il voulait vraiment avouer ses sentiments à Kagaho... Lui dire qu'il l'aimait. Mais de l'autre... Kagaho risquait de très mal le prendre et de ne plus le regarder de la même façon. Et recevoir un regard dégoûté de la part du Bénou était la dernière chose qu'il voulait.

Mais...

Et si Kagaho partageait ses sentiments ? S'il était amoureux de lui ? Y avait-il une chance ? Une infime, micro-chance que... ?

Le jeune homme poussa un bruyant soupir et se prit la tête dans ses mains, s'ébouriffant les cheveux en secouant la tête dans tous les sens. Ça ne menait à rien, il ne parviendrait jamais à se focaliser sur son travail en pensant à ça...

Il prit un stylo entre ses dents et se massa énergiquement les tempes, se jurant de finir au moins le tiers de son labeur -à savoir, une pile de dossiers haute comme trois livres de Rune empilés- avant trois heures de l'après-midi.

Mais en fin de compte, non loin de dix-sept heures trente, Eaque n'était même pas arrivé à la moitié du petit dossier sur lequel il travaillait depuis plus de trois heures et demi...

« Bon, soupira-t-il en jouant avec un crayon entre ses doigts tout regardant en biais le dossier en question. Mieux vaut que je laisse tomber pour aujourd'hui, ça ira sûrement mieux demain... En plus, ce sera mon jour de congé... »

Il renversa la tête en arrière et leva les yeux au plafond.

« C'est pas trop tôt ! songea-t-il intérieurement. J'aurai le temps de me détendre et de me changer les idées en prenant du repos... Du moins, je l'espère. »

Le Juge se leva de son siège moelleux et s'étira tel un puissant félin de la jungle en bâillant. Après quoi il sortit de son bureau et, une fois dans sa chambre, se déshabilla et alla prendre une bonne douche bien chaude, histoire de se détendre et d'évacuer le stress de cette journée lassante. Il se lava tranquillement , puis se il shampouina les cheveux en soupirant d'aise. L'eau chaude ruisselant sur son corps avait le don de le relaxer et il adorait se laver les cheveux... Ah, d'ailleurs, ils commençaient à devenir longs, ils lui arrivaient dans le milieu du dos... Il devrait se les couper un peu, un de ces jours...

Le Népalais passa le reste de la soirée seul, couché dans son grand lit à couvertures en satin bleu nuit, en bouquinant un livre tout en mangeant quelques-uns des délicieux chocolats que lui avait offerts Kagaho.
Il s'endormit dans les alentours de vingt-deux heures trente et fit de beaux rêves. Et comme toutes les nuits, il ne rêva que d'une seule personne...

La nuit porte conseil, comme on dit... Car c'est avec une bonne résolution et sûr de lui qu'Eaque se réveilla le lendemain.

Il s'était décidé.

Il dirait tout à Kagaho.

Longtemps j'ai attendu et maintenant, l'heure est venue de t'avouer

Tout l'amour que j'ai pour toi

A suivre...

Eaque pourra-t-il avouer ses sentiments à Kagaho ? Et quelle sera la réaction de celui-ci ?

Vous le saurez au prochain chapitre !

Voilà donc pour le chapitre 1 ^-^

J'espère que ça vous a plu ! ;-D

N'oubliez pas de me laisser une review s'il vous plaît, j'aimerais beaucoup avoir votre avis sur cette fic, que j'ai eu beaucoup de plaisir à écrire ;-)

Sur ce, bonne soirée/nuit/matinée/appétit/après-midi/journée ! ^_^