Bien le bonjour ! (Ou le bonsoir, tout dépends de l'heure ^^)
Me voici pour vous présenter une nouvelle fic : Un recueil d'OS ayant tous pour thème le All27. Et oui, plein d'amour pour notre petit thon favori :D

Le premier OS est un cadeau (trèèès en retard) pour Rebornx3. Donc, je m'excuse du fond du cœur pour le retard et je vous souhaite à tous, particulièrement Rebornx3, une très bonne lecture !

Attention : Cet OS est un UA, ce qui veut dire que les personnages seront OOC (principalement Tsuna je pense...) Le couple est et restera du 6927, mention de bondage et, le plus important !, il y a un lemon. Et oui, le M n'est pas pour faire joli ;D


Titre : La Jalousie.

Résumé : Suite à sa jalousie maladive, Tsuna file Kyoko jusqu'à un club d'hôtes. Par un concours de circonstances, le voilà obligé à tenir compagnie à l'hôte n°1, Mukuro. Que se passera-t-il entre ces deux hommes ?


La Jalousie.

C'était une émotion qui l'avait accompagné durant sa vie entière.

Parce que oui, il était souvent proie à cette sensation étouffante, il lui arrivait de suivre les gens qu'il aimait pour s'assurer que ces derniers ne le trompaient pas.

Mais, il n'aurait jamais pensé que cette jalousie qui l'avait hanté depuis sa petite enfance lui donnerait la chance de Le rencontrer.

Cet homme qui était lui aussi rongé par cette émotion que les gens normaux cachaient sous leurs masques parfaitement polis, illusions qui recouvraient des visages remplis de sentiments inavouables telle la jalousie. Ou la luxure...

Sawada Tsunayoshi secoua doucement sa tête et se massa les tempes lentement. Il soupira faiblement et regarda avec détermination la feuille blanche qui se trouvait innocemment devant lui.

'Si tu écris tout, tu arriveras sûrement à faire le point sur toute cette affaire.' lui avait conseillé un de ses meilleurs amis avec un large sourire entendu.

Ouais, on y croit. Comme si écrire arriverait à remettre en ordre ses pensées chaotiques concernant ce qui s'était passé durant les dernières années.

'Bah' songea alors le jeune homme en ébouriffant ses cheveux bruns. 'Qui sait, je pourrais toujours le vendre et en faire un best-seller...'

Un fantôme d'un sourire moqueur s'épanouit sur ses lèvres et il se pencha sur la feuille vierge, sa main pâle saisissant une plume, Sa plume maintenant qu'il y pensait, et il commença à tracer les mots qui se bousculaient dans son esprit.

Une paire d'yeux dépareillés, l'un rouge et l'autre bleu marine, contempla en silence le dos courbé du petit brun et les lèvres de l'observateur s'étirèrent en un sourire tendre.


Ce jour-là, le ciel était lourd et les nuages gris semblaient annoncer que la pluie qui risquait de survenir serait terriblement forte. La plupart des personnes sensées avaient déjà sorti leurs parapluies et guettaient avec attention la moindre goutte d'eau pour dégainer leurs armes. Cependant, Sawada Tsunayoshi, jeune homme qui approchait les dix-huit ans, ne s'en souciait guère, toute son attention centrée sur la jeune fille qui marchait devant lui.

Cette dernière avait des cheveux mi-longs, d'une chaude couleur orangée qui ne manquait jamais de réchauffer le jeune lorsque celui-ci croisait le regard brun et aimable de sa camarade de classe. Mais, en ce moment, Tsuna n'avait pas envie de croiser le regard de la fille, il était en filature.

Exact, le garçon était entrain de se conduire comme un parfait stalker, et il ne se préoccupait absolument pas des regards soupçonneux que les passants lui jetaient.

Tout avait commencé plus tôt dans la journée, il avait surpris Sasagawa Kyoko, la jeune fille qu'il était couramment entrain de filer, et sa meilleure amie Kurosawa Hana discuter. Bien sûr, étant curieux de savoir de quoi les deux filles pouvaient bien parler, il s'était adossé contre le mur derrière lequel il se cachait et avait écouté avec attention la discussion en cours. Pour ensuite pâlir lorsqu'il se rendit compte que les deux étudiantes discutaient de leur future sortie à un club d'hôtes.

Ce fut à ce moment-là que son monde tomba en miettes. Tsuna tomba à genoux sur le sol froid du couloir où il se trouvait et le petit brun ignora les diverses moqueries que lui lancèrent ses camarades de classe quand il retourna à sa place, ses jambes couvertes de poussière. Et, alors que les cours recommençaient, le jeune homme décida qu'il suivrait Kyoko jusqu'au club d'hôtes pour confirmer ce qu'il venait d'apprendre.

La jalousie le dévorait de l'intérieur mais il parvint à ne rien dévoiler à ses deux meilleurs amis lorsque ces derniers vinrent lui demander pourquoi il était arrivé en retard et avec ses jambes couvertes de saleté.

Tsuna leur fit un doux sourire pour apaiser leurs soupçons et inquiétudes et les salua pour ensuite commencer sa filature. Heureusement pour lui, ses dons d'espions s'étaient améliorés au fil des années et il était désormais capable de suivre une fille sans que cette dernière ne le remarque. Enfin, ça marchait une fois sur deux...

Kyoko et Hana s'arrêtèrent devant une petite porte et entrèrent sans hésitation, signe qu'elles étaient habituées à venir dans l'établissement. Tsuna déglutit nerveusement en contemplant la façade nue et avança en tremblant légèrement. Qui aurait pensé qu'il irait un jour de plein gré dans un bar à hôtes ?

Retenant son souffle, il poussa la porte et entra dans l'antichambre du Diable. Ses yeux couleur miel s'écarquillèrent avec stupéfaction lorsqu'il vit la lumière tamisée, les nombreuses tables avec des jeunes filles de son âge et plus entourées de jolis garçons et qu'il entendit la musique langoureuse qui résonnait doucement dans le local. Sa gorge se serra et sa langue se sécha contre son palais quand il remarqua Kyoko, assise à côté d'un jeune homme aux traits charmeurs et qui lui chuchotait à l'oreille avec un sourire sensuel.

'Eurk' songea alors Tsuna en regardant tout autour de lui pour essayer d'effacer l'image de son idole en train de glousser aux flatteries vides de sens d'un hôte qui était payé pour ça. 'Mais qu'est-ce que je fais ici ?'

Le jeune homme se tourna vivement vers la porte et pâlit en se rendant compte qu'un colosse se trouvait désormais devant. Plutôt mourir que de passer à côté de ce dernier, se jura le petit brun lorsque ses yeux effrayés croisèrent les lunettes de soleil du mastodonte.

Tsuna fit donc une nouvelle volte-face et sentit une couche de sueur froide le recouvrir en remarquant que plusieurs hôtes le regardaient avec des émotions partagées. Mais qu'avait-il fait pour mériter ce dégoût ?, hurla mentalement le jeune brun qui était proche d'une crise cardiaque. Il se rendit alors compte que Kyoko, son amour secret désormais mort vu ce qu'il venait d'apprendre, allait se tourner pour contempler ce qui intriguait autant les personnes présentes et Tsuna réagit à la vitesse de l'éclair. Ne prenant même pas le temps de penser, il se glissa dans une alcôve et se planqua sous la table qui s'y trouvait, ne se préoccupant même pas de vérifier s'il n'y avait personne.

"Chère cliente" susurra alors une voix délicieusement grave. "Je suis fort désolé de vous annoncer que les hôtes du Kokuyo Club ne sont pas autorisés à recevoir des gâteries durant leurs services. Cependant, vu que vous êtes si entreprenante, je veux bien continuer votre petit cadeau dans un hôtel."

Tsuna leva lentement sa tête, une goutte de sueur froide coulant le long de sa joue. Avait-il bien entendu ce qu'il avait entendu ? Gâterie ? Petit cadeau ? Hôtel ?

Le jeune brun rougit violemment en se rendant compte que, lorsqu'il s'était réfugié sous la table, il avait fini la tête entre les jambes de l'hôte qui s'y trouvait. Il continua à lever maladroitement sa tête et déglutit bruyamment une fois que ses yeux écarquillés par la panique croisèrent les orbes assombries par l'amusement de l'individu qui se trouvait devant lui.

"Oya" sourit l'hôte en contemplant attentivement les traits du jeune qui se trouvait toujours entre ses jambes. "Veuillez accepter mes plus sincères excuses, je n'avais pas remarqué que cette chère cliente était en réalité en charmant client, kufufu~"

Le rougissement de Tsuna empira et il fit la seule chose qui lui passa par la tête. Frapper. Et fort.

"Oya, oya" se plaignit l'hôte en massant son entrejambe qui venait de subir un coup de poing particulièrement violent de la part du jeune homme toujours à terre. "Je n'ai jamais dit que j'acceptais les jeux sadomasochistes !"

Les yeux bruns s'écarquillèrent une nouvelle fois alors que la réalisation de ce qu'il venait de faire frappait de plein fouet Tsuna. Il avait cogné de toutes ses forces ce qu'il ne fallait surtout pas toucher chez un homme ! Baissant sa tête avec culpabilité, il posa ses mains tremblantes sur les genoux de l'hôte et se mordilla les lèvres avec nervosité.

"Je suis désolé" murmura-t-il sans lever ses yeux. "J'ai frappé sans réfléchir."

Un doigt ganté de cuir noir se glissa sous le menton du petit brun et força ce dernier à soulever sa tête. Tsuna glapit faiblement lorsque ses yeux croisèrent ceux du jeune homme qu'il venait d'essayer de castrer. Il blêmit alors en remarquant les couleurs étranges qu'avaient les iris de l'inconnu. Rouge et bleu, ses yeux étaient fascinants, réalisa le petit brun en rougissant à nouveau.

"Pourrais-je savoir le nom du charmant client qui frappe avant de réfléchir ?" demanda l'hôte avec une voix suave qui fit que des frissons parcourent l'échine de l'étudiant.

"T-Tsunayoshi" bredouilla ce dernier en faisant l'impasse sur son nom de famille.

"C'est un plaisir de te rencontrer, Tsunayoshi-kun" sourit l'hôte alors que Tsuna sentait un frisson d'anticipation suite au danger qui allait suivre. "Je suis Mukuro."

Le petit brun sourit faiblement et hocha doucement sa tête.

"Moi de même" fit-il en continuant à sourire. "Maintenant, faites-moi plaisir, Mukuro-san, et dites-moi si la jeune fille aux cheveux oranges est toujours en train de regarder par ici."

L'hôte écarquilla légèrement ses yeux et fut subitement secoué par un fou rire. Une fois que ce dernier eut cessé, il passa une main gantée dans la chevelure folle du jeune homme qui se trouvait entre ses jambes et s'abaissa pour approcher ses lèvres de son oreille.

"Ainsi, le charmant Tsunayoshi-kun n'a pas su supporter la jalousie qui le dévorait et il a suivi sa petite-amie jusqu'ici, kufufu" rit l'homme en caressant la peau du petit brun avec son souffle brûlant.

Tsuna rougit furieusement et secoua vivement sa tête. Il décida alors qu'il avait passé suffisamment de temps entre les jambes du garçon et sortit de sa cachette pour ensuite s'asseoir à côté de Mukuro, gardant ses yeux posés sur la silhouette de Kyoko. Une main se posa sur son genou, le sortant en un sursaut de son observation.

"Oya, ce n'est pas bien, Tsunayoshi-kun" murmura l'hôte avec une voix sensuelle. "Tu ne peux pas délaisser ton hôte et observer une vulgaire fille..."

L'étudiant haussa un sourcil perplexe et se rendit alors compte que l'autre homme avait insulté Kyoko. Aussitôt qu'il eut remarqué cela, ses instincts de chevalier défenseur de la vierge et de l'orphelin surgirent.

"Kyoko n'est pas une vulgaire fille" fit-il en fronçant ses sourcils mais en gardant une voix mesurée pour ne pas attirer l'attention de sa camarade de classe. "Le fait qu'elle aime aller dans des clubs d'hôtes ne veut pas dire pour autant qu'elle est vulgaire."

Un rire étrange sortit des lèvres gracieuses de Mukuro et ce dernier s'adossa à la table qui leur faisait face, ses yeux vairons tournés vers Tsuna, le sondant avec un mystérieux sourire.

"Kufufu" rit-il en couvant de ses orbes fascinantes le jeune brun, Tu es intéressant, Tsunayoshi-kun. "Tu dis de telles choses avec sincérité et pourtant la jalousie brûle dans ton cœur. Vraiment intéressant, kufufu~"

"Je n'en dirais pas autant pour toi" répliqua Tsuna sans lui jeter un regard, trop occupé à observer Kyoko pour s'assurer qu'elle ne se ferait pas blesser par l'hôte qui s'occupait d'elle. "Tu es fade, sans intérêt. Tu passes ta vie à séduire des filles, à leur vendre du rêve. Dans quelques années, tu ne seras plus aussi séduisant et tu te retrouveras seul. Comme tu l'as toujours été."

"Oya" ronronna Mukuro alors que ses yeux se réduisaient en deux minces fentes, "Tu as l'âme d'un petit lion, Tsunayoshi-kun. Je me demande si tu resterais ainsi au lit, kufufu~"

Le jeune homme passa une main dans ses cheveux bruns et leva ses yeux au ciel. Il se tourna alors vers l'hôte et posa réellement pour la première fois ses yeux sur lui. Mukuro déglutit alors que les orbes orangés sous l'éclat des lampes tamisées le contemplaient sans aucune émotion et que le petit brun gardait un visage inexpressif.

"Je déteste quand les gens me mentent" murmura Tsuna en saisissant sa besace et en la passant sur son épaule alors qu'il se levait. "Je m'en vais."

"Une minute, Tsunayoshi-kun" l'interpella l'hôte en prenant entre ses longs doigts de pianiste le frêle poignet du jeune homme. "Tu as droit à trois séances gratuites avec moi."

"Je n'en veux pas" répondit aussitôt l'étudiant en fronçant avec dégoût ses sourcils.

"Et si tu refuses cette aimable proposition" continua Mukuro sans se soucier de l'interruption. "Tu devras payer notre charmant entretien. En passant, je suis l'hôte le plus demandé. Et donc le plus cher, kufufu~"

Tsuna pâlit en comptant mentalement combien il aurait à payer pour sortir du local. Ensuite, il serra ses poings et grogna. Il était complètement et définitivement piégé et ce petit crétin d'hôte le savait, il suffisait de voir le sourire hautement satisfait de lui-même que Mukuro avait sur ses lèvres affreusement séduisantes.

"Bien" renifla le jeune homme brun en ne jetant pas un regard à l'hôte qui ricanait devant lui. "Je reviendrais demain."

"Kufufu" sourit Mukuro en portant la main du plus jeune à ses lèvres pour lui faire un baiser. "À demain donc. Je compterais les heures avec impatience..."

"Épargne-moi les crétineries à l'eau de rose." grommela Tsuna en réprimant un haut le cœur quand il constata que l'hôte n'avait pas du tout l'air ridicule malgré ses actions.

"Kufufu" rit joyeusement l'homme en secouant sa tête, faisant que ses longs cheveux sombres frôlent ses joues brièvement. "Demain donc. En sortant, annonce à Lanxia que tu as droit au Special Service. Il comprendra."

L'étudiant ne réagit pas, ayant renoncé à essayer de trouver une logique dans les actions de l'hôte et il se dirigea vers la sortie, murmurant à Lanchia, le mastodonte aux lunettes de soleil, ce que lui avait dit Mukuro. Curieusement, les traits creusés du garde s'éclairèrent et il enleva ses lunettes pour examiner attentivement Tsuna, qui gigota sous le regard scrutateur.

"Hmph" marmonna alors Lanchia en faisant signe au garçon qu'il pouvait sortir. "Je ne sais pas ce qu'il a bien pu aimer là-dedans..."

Tsuna s'échappa avant d'entendre la suite.


Tsunayoshi soupira bruyamment et contempla les feuilles remplies de son écriture maladroite et tachées de temps à autre d'encre. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il s'appuyait contre la chaise et il leva ses yeux vers le plafond, ses souvenirs tournant en boucle dans sa tête.

Qui aurait cru qu'il retournerait au Kokuyo Club de son plein gré ? Un petit rire sortit de ses lèvres entrouvertes et il ferma ses yeux en songeant aux journées éclectiques qui avaient suivi cette étrange rencontre.

Resté en arrière, l'observateur ne bougea pas, admirant en silence le profil de l'adulte qui était perdu dans ses pensées.


Tsuna s'arrêta devant la porte qui menait au Diable, autrement nommé Mukuro, et soupira lourdement. Autant en finir au plus vite.

Il ouvrit violemment la porte et entra vivement dans le local aux lumières tamisées, cherchant des yeux la silhouette reconnaissable de Mukuro. Après tout, qui à part ce dernier avait une coiffure semblable à celle d'un ananas ? Les sourcils du petit brun se froncèrent lorsqu'il remarqua l'hôte à une table, entouré de jolies filles.

Bon, c'était pas pour maintenant.

Tsuna se tourna et chercha autour de lui quelqu'un pour savoir ce qu'il pouvait faire en attendant Mukuro. Ses yeux s'arrêtèrent sur le bar au fond du local et il soupira une nouvelle fois. Après les hôtes, l'alcool. Où allait le monde ? Il s'avança avec des pas lourds vers le comptoir et s'y installa en silence, une aura sombre et dépressive l'entourant.

"Ce sera ?" demanda une voix inexpressive.

Tsuna leva ses yeux, sortant de sa bulle d'auto-flagellation pour être venu dans un endroit pareil, et il examina le barman. Ce dernier avait l'air d'avoir son âge et avait de courts cheveux noirs, recouverts par un bonnet en laine blanc et arborait un curieux tatouage sur sa joue. Sérieusement, un code-barre ?

"Un jus" répondit après un long silence le petit brun. "Pas d'alcool."

Le barman hocha silencieusement sa tête et prépara sa boisson. Pas très causant, constata Tsuna. Tant mieux, il n'avait pas envie de parler.

"Tsunayoshi-kun" l'appela une voix désagréablement familière.

Surtout avec lui.

Tsuna se tourna lentement vers l'hôte et le regarda froidement, son verre de jus d'orange à la main. Ensuite, il ramena ses yeux sur sa boisson et ignora le jeune homme alors que ce dernier s'asseyait à ses côtés.

"Tu es venu" sourit Mukuro en caressant doucement la joue du petit brun.

Ce dernier secoua doucement sa tête pour arrêter la caresse et continua à siroter son jus.

"Bas les pattes" siffla-t-il en posant calmement son verre sur le comptoir pour ensuite se tourner vers l'hôte. "Que me veux-tu ?"

Mukuro porta une main à son cœur et feignit un air blessé.

"Mais te parler, voyons" répondit-il avec une intonation séductrice.

Mais oui, et son père était un mafieux. Tsuna soupira et posa son menton sur la paume de sa main gauche. Il tourna ensuite sa tête vers l'homme qui se trouvait devant lui et le contempla en silence.

"Qu'est-ce que tu as en tête ?" demanda-t-il calmement. "Je sais que tu ne veux pas me séduire et que tu ne veux pas non plus me parler."

Les lèvres de l'hôte s'étirèrent en un large sourire et il passa un bras autour du jeune brun.

"Tu es aussi intéressant que l'Alouette, si ce n'est plus, kufufu" rit le garçon aux cheveux bleutés.

Le petit brun leva ses yeux au ciel et se remit à boire son jus sans plus se soucier de l'hôte.

"Hmm" murmura alors Mukuro tandis que sa main gantée s'aventurait sur la nuque du jeune homme, "je parie que tu es encore pur..."

Tsuna s'étrangla avec son jus et commença à tousser pour essayer de récupérer son souffle.

"Pardon ?" fit-il une fois que sa gorge fut libérée.

"Tu as parfaitement entendu" répondit l'hôte en caressant distraitement les cheveux du brun. "Je me demande comment ce serait de le faire avec toi ?"

Tsuna repoussa sèchement la main du jeune homme et le regarda avec un air qui oscillait entre le dégoût, sincèrement il avait dit qu'il voulait coucher avec lui !, et la perplexité. Allez quoi, coucher avec lui ! Mukuro était-il tombé sur sa tête ?

"Arrête tes stupidités" marmonna le brun en reportant son attention sur son verre de jus de fruits. "Que me veux-tu ?"

L'hôte gloussa étrangement avant d'enlacer avec affection le corps tremblant d'indignation du jeune. Ensuite, il passa son index sous le menton du brun et le souleva pour ainsi croiser les orbes orangés sous la lumière tamisée du bar.

"Kufufu" rit Mukuro en fermant lentement ses yeux comme l'aurait fait un chat amusé. "Tu es décidément fort intéressant, Tsunayoshi-kun. Je suis de plus en plus intéressé. J'ai hâte de découvrir quels autres secrets tu recèles, kufufu~"

"Tu es complètement taré" constata calmement Tsuna sans bouger sa tête alors qu'il était observé avec un air frôlant l'amusement pervers par l'hôte. "J'espère que tu en es conscient."

"Oya, oya" s'étonna faussement l'autre homme. "Que de méchancetés de la part du charmant Tsunayoshi-kun ! Ne t'a-t-on pas appris à respecter tes aînés ? Je vais devoir te punir, kufufu~"

"Je ne pense pas" répondit avec un ton tranchant l'étudiant. "Je suis majeur donc ce que je fais ne regarde que moi. De plus, oublie toute idée de punition, ça me dégoûte."

Les yeux mi-clos de l'hôte brillèrent avec un éclat sauvage et le doigt qui était resté sous le menton du brun s'aventura dans le col de la chemise blanche de ce dernier pour s'arrêter sur le nœud de sa cravate.

"Kufufu" rit alors Mukuro en dénouant sa propre cravate avec sa main libre tandis qu'il enlevait celle du plus jeune. "Si tu es majeur, nous pourrons jouer à des jeux... d'adultes~"

"N'ose même pas" le menaça Tsuna en blanchissant sous l'insinuation.

Mais il fut coupé dans sa menace par un index ganté qui se posa sur ses lèvres entrouvertes. Le petit brun loucha vers le doigt et grogna contre l'hôte qui le contemplait avec amusement.

"Ta punition sera" déclara ensuite l'homme avec un ton chantonnant, "ceci !"

Il enroula alors sa cravate sombre autour du cou du jeune homme et passa celle de ce dernier autour de son poignet.

"Quoi ?" hoqueta le brun en observant avec incompréhension le tissu qui pendait autour de son cou.

"Tu porteras ma cravate pendant toute cette semaine" souffla Mukuro avec une intonation séductrice. "Et j'en ferais de même avec la tienne. Et, lorsque la semaine sera finie, je te rendrais ta cravate. Si tu ne fais pas ta punition, je t'en donnerais une autre, bien plus corsée, kufufu~"

Tsuna fronça ses sourcils et serra avec force un bout du tissu sombre, ses jointures blanchissant sous l'étreinte enragée.

"Selon notre accord" pointa-t-il en contenant difficilement son agacement, "Demain était le dernier jour que nous nous rencontrions..."

"Kufufu" s'exclama joyeusement l'hôte, "Dans ce cas, tu reviendras chaque jour, avec ma cravate, et ce, jusqu'à la fin de la punition !"

"Je n'ai pas d'argent pour me permettre cela" déclara Tsuna en croisant ses bras avec un air buté.

Le sourire de Mukuro ne vacilla pas et s'élargit autant qu'il en était humainement possible.

"Dans ce cas" fit-il en posant ses orbes dépareillés sur le visage rougi par l'agacement du petit brun, "Nous arriverons sûrement à un arrangement à la fin de la semaine."

Tsuna haussa un sourcil interrogateur avant de se rendre compte de l'heure. Il blanchit, verdit et rougit ensuite en réalisant qu'il était en retard pour son rendez-vous avec ses amis. Sortant de sa poche des piécettes, il paya sa boisson et s'en alla en courant, non sans oublier de jeter un regard noir à Mukuro.

Le sourire de ce dernier disparut et ses sourcils se froncèrent alors qu'un air sombre s'étalait sur ses traits gracieux. Une cliente l'appela et son apparence enjoué réapparut.


Tsunayoshi fronça ses sourcils et relut ce qu'il venait d'écrire. Il savait mieux que quiconque que la suite n'allait pas lui plaire.

Si ce qu'il écrivait était le pur produit de son imagination, il aurait avec grand plaisir changé tout, réécrit l'histoire en inscrivant que les deux protagonistes étaient tombés amoureux dans la semaine qui suivit et que tout s'était bien passé ensuite.

Mais non. Il écrivait ce qui s'était réellement passé et ce n'était pas un conte de fée. Il allait donc devoir raconter la semaine catastrophique qui s'était déroulée dans sa vie, la marquant à jamais.

L'observateur aux yeux dépareillés sortit de la pièce.


"Oh, je suis sincèrement désolée" s'exclama Kyoko, ses yeux lumineux brillant avec honte alors qu'elle contemplait les dégâts qu'elle avait causés sur son camarade de classe.

Tsuna se contenta de soupirer, son corps frissonnant lorsqu'une brise colla sa chemise trempée par la peinture que lui avait jeté dessus la jeune fille sur son torse. Il retint un gémissement de contrariété en se rendant compte que la cravate de l'hôte n'avait pas échappé au massacre.

'Mukuro va me tuer.' pensa calmement le petit brun pendant que Kyoko le forçait à la suivre à l'infirmerie.

"Tsuna-kun" fit-elle en le poussant contre un lit, "Déshabille-toi."

L'étudiant sursauta, piqué au vif, et remarqua enfin la situation dans laquelle il se trouvait.

Lui. Avec Kyoko. Dans une salle vide. Un lit défait (par ses soins car il était tombé dessus suite à la bourrade de la jeune fille). Et Kyoko lui demandait de se déshabiller.

"Gargl !" s'exclama Tsuna en s'écroulant sur la couche, un flot de sang jaillissant de son nez.

"Tsuna-kun !" hurla Kyoko en le secouant par les épaules. "Est-ce que ça va ?"

Elle se mit à califourchon sur le garçon et continua à le secouer. Ce dernier sortit brièvement de son coma causé par la perte de sang et produisit un nouveau flot d'hémoglobine lorsqu'il réalisa la position dans laquelle ils se trouvaient.

Plusieurs évanouissements et deux transfusions sanguines après, Tsuna récupéra ses esprits et se changea, empruntant un uniforme de rechange. Ensuite, il discuta avec Kyoko pour savoir ce qu'ils feraient avec les vêtements tâchés par la peinture bleue.

La jeune fille força la main du garçon et décida de prendre son uniforme pour le nettoyer chez elle. Ainsi, Tsuna dut la voir partir avec ses vêtements et soupira, une aura dépressive l'entourant. Il avait dû laisser la cravate avec le tas de ses habits tâchés et se demandait déjà ce qu'allait lui faire Mukuro lorsque ce dernier remarquerait l'absence de sa cravate.

"Je suis mort" constata alors le brun avec horreur.

*~*6927*~*

Plusieurs heures après, lorsque les cours s'achevèrent, il se rendit au Kokuyo Club comme il l'avait fait durant les derniers jours. Ouvrant la porte sans hésitation, il avait depuis belle lurette cessé de paniquer en craignant qu'on le reconnaisse, il fut poliment salué par Lanchia et dirigé vers la table où siégeait Mukuro, deux femmes aux côtés de l'hôte.

Le regard de ce dernier s'illumina lorsqu'il vit le jeune et il s'empressa de sortir de l'étreinte de ses clientes pour aller s'asseoir avec Tsuna au bar. Ensuite, ils commandèrent leurs boissons et l'Enfer, avec une majuscule pour approfondir la souffrance, commença.

"Tu n'as pas la cravate, Tsunayoshi-kun" attaqua l'hôte sitôt qu'il fut assis.

Le petit brun soupira et baissa ses yeux sur son verre de jus de fruit. Comment allait-il se sortir de ce pétrin.

"Ce qui veut dire que tu n'as pas fini ta punition" continua d'une voix guillerette Mukuro alors que ses yeux brillaient avec un éclat sauvage.

Tsuna déglutit bruyamment. Va savoir pourquoi, ses entrailles lui hurlaient que ce qui allait suivre ne lui plairait pas. Pas du tout.

"Kufufu" rit l'hôte en enroulant une mèche des cheveux du plus jeune autour de ses doigts. "Comment vais-je te punir, Tsunayoshi-kun ?"

"T-Tu pourrais" croassa le brun en butant sur les mots tant il se sentait mal à l'aise. "Me laisser tranquille ! Nous sommes déjà vendredi, j'ai porté cette fichue cravate pendant toute la semaine ! Sans jamais la retirer malgré les regards de mes amis !"

"Non, non" refusa avec un ton chantonnant Mukuro tout en agitant un index devant le nez du garçon. "La punition disait clairement que tu devais porter ma cravate pendant toute la semaine, vendredi inclus. Ce qui veut dire, mon cher Tsunayoshi-kun, que je vais devoir te punir à nouveau, kufufu~"

Repoussant dans un coin de son esprit la rougeur suspecte de ses propres joues face aux insinuations de l'hôte, Tsuna secoua sa tête et croisa ses bras sur le comptoir pour ensuite y enfouir sa tête, refusant de reconnaître la présence de l'homme à ses côtés.

"Et quelle serait cette punition ?" demanda-t-il d'une voix étouffée par ses bras.

"Kufufu" rit sombrement Mukuro. "Pour cela, il vaudrait mieux que nous soyons dans une pièce plus privée..."

"Justement" contra le brun en levant sa tête pour regarder avec un air méfiant l'hôte. "Si tu veux qu'on soit seuls dans une pièce, je préfère rester ici. Pas envie de perdre ce qui me reste comme dignité."

Mukuro rit à nouveau avant de se pencher vers l'étudiant et de promener son nez sur la nuque dégagée de ce dernier.

"Dans ce cas" murmura le plus âgé en élargissant son sourire lorsqu'il remarqua que son souffle faisait frissonner le petit brun. "Devrais-je te punir en public, kufufu~ ?"

Les couleurs du visage de Tsuna disparurent alors qu'il réalisait ce qu'avait sous-entendu l'hôte. Puis, une rougeur s'étala sur ses joues et il enfouit à nouveau son visage dans ses bras pour cacher son rougissement.

"Mm" médita Mukuro en caressant son menton pensivement. "Comment pourrais-je te punir~ Je sais !"

Le cri fit sursauter l'étudiant qui sortit sa tête de sa cachette pour regarder avec appréhension le sourire digne du Chat de Cheschire. Il le sentait vraiment mal, là.

"Tu devras" murmura alors l'hôte en élargissant son sourire ravi, "aller au cinéma avec moi, kufufu~"

Tsuna soupira et accepta à contrecœur. Son Enfer continuait.

*~*6927*~*

Le lendemain, il accomplit sa punition sans faillir, accompagnant Mukuro au cinéma. Il ne sut jamais quel film ils avaient vu, trop occupé à paniquer intérieurement suite à leurs mains jointes. Que se passerait-il si une personne de l'école les surprenait ? Il en mourrait de honte !

"...Yoshi ! Tsunayoshi !"

L'appel le fit sursauter et Tsuna cilla plusieurs fois avant de se rendre compte que la projection s'était achevée et qu'ils étaient les derniers dans la salle.

"Q-Quoi ?" balbutia-t-il en essayant de reprendre sa façade désintéressée mais échouant pathétiquement dans sa tentative.

"Tu ne m'écoutais pas" remarqua Mukuro en plissant ses yeux. "Dois-je en déduire que tu pensais à autre chose ?"

Le petit brun déglutit et posa ses yeux sur l'accoudoir droit de son siège où se trouvaient leurs mains entrelacées. Il fixa avec intensité les deux membres, espérant vainement que l'hôte saisisse le message et le laisse partir. Puis, il se rappela qu'on lui avait posé une question et y répondit.

"Erm..."

"Je prends ça pour un oui" le coupa l'adulte en souriant doucereusement. "Oya, oya, ignorer une personne quand celle-ci te parle est fort déplaisant, Tsunayoshi-kun. Je vais devoir te punir à nouveau, kufufu~"

Les yeux du brun s'écarquillèrent et il se mit à trembler. Pourquoi avait-il l'impression que son enfer ne faisait que commencer ?


Tsunayoshi soupira tristement, ses yeux errant sur les feuilles maculées d'encre et qui exprimaient tout ce qu'il avait vécu avec l'hôte diabolique. À l'époque, en tant qu'adolescent aux hormones survoltées, il n'avait pas réalisé l'ampleur des événements qui s'étaient succédé. Cependant, maintenant qu'il mettait tout par écrit, l'adulte ne pouvait s'empêcher de grincer des dents de rage de ne pas avoir su déceler avant le danger.

Il n'aurait pas dû chercher à aller plus loin que le masque qu'arborait cet homme séducteur. S'il s'était tenu tranquille, s'il n'était pas délibérément tombé dans le piège de l'hôte, il ne serait pas occupé à transcrire son passé dans cette pièce chichement éclairée.

Il serait peut-être marié à Kyoko et se serait débarrassé de cette fâcheuse tendance à la jalousie. Il n'aurait pas eu à vivre dans cette vie, étouffé par les crises de jalousie et les pleurs qu'elles amenaient.

Derrière la porte qui menait au bureau, l'observateur soupira lourdement et ferma ses yeux vairons.


La punition se révéla être simple. Tsuna devait simplement aller manger avec Mukuro à un restaurant convenable, pas trop cher vu que c'était l'étudiant qui payait.

Tout se passait bien, ils discutaient sans trop de difficultés, le petit brun essayant de ne pas se perdre dans ses pensées, lorsque l'horreur survint.

Une chaussure, qui n'appartenait pas à Tsuna, vint se nicher entre ses jambes et s'appuyer doucement contre son pantalon. L'étudiant perdit toutes ses couleurs et lâcha bruyamment ses couverts qui tintèrent musicalement en heurtant la porcelaine des assiettes. Il baissa rapidement ses yeux et rougit en remarquant que la chaussure, appartenant à Mukuro, se frottait lentement contre son entrejambe. Sans même réfléchir, le petit brun empoigna son couteau et le planta violemment dans le cuir de mocassin. L'hôte en face de lui sursauta brièvement et lui sourit ensuite avec un air aimable bien qu'un tic agite sa paupière gauche.

"Tsunayoshi-kun" chantonna calmement Mukuro.

"Qu'y a-t-il ?" demanda Tsuna avec une voix claire alors qu'il retournait sadiquement le couteau dans la chaussure, faisant grimacer légèrement l'adulte.

"Lâche. Ça. Immédiatement." susurra l'hôte en plissant ses yeux.

Remarquant que ce dernier ne plaisantait pas, le petit brun obéit à contrecœur et enleva son couteau pour ensuite le mettre bien en évidence sur la table. Mukuro fusilla du regard le couvert et tourna ensuite ses yeux vers Tsuna qui lui sourit innocemment.

"Kufufu" rit alors l'hôte en secouant doucement sa tête. "Attaquer ses aînés mérite une punition, Tsunayoshi-kun. Comment vais-je te punir cette fois-ci~ ?"

Le plus jeune soupira et maudit intérieurement son coup de sang. Il était de nouveau coincé, sans oublier que s'il n'accomplissait pas sa punition, Mukuro se vengerait en rendant public le fait que le petit brun était venu au Kokuyo Club.

Sa vie était irrémédiablement fichue.

*~*6927*~*

Les mois passèrent et Tsuna réalisa que les punitions de Mukuro s'étaient faites innombrables. Désormais, pour la moindre petite erreur, l'hôte punirait le petit brun en l'obligeant à revenir au Kokuyo Club ou à les emmener dans des parodies de rendez-vous amoureux.

D'ailleurs, Tsuna ne pouvait plus voir en peinture les parcs d'attraction. Pas après la sortie punitive de Mukuro qui avait obligé le brun à monter dans toutes les attractions fortes, sachant très bien que le plus jeune détestait ces dernières.

Bien vite, il était devenu habituel que l'hôte soit à l'entrée du collège de Namimori, attendant que Tsuna en sorte pour être certain que l'étudiant accomplirait ses punitions. Les amis, particulièrement protecteurs, du petit brun arrivèrent à un arrangement avec l'adulte et cela devint une étrange routine, Gokudera et Yamamoto accompagnant Tsuna le matin, Mukuro le soir.

C'était devenu tellement habituel que les rares jours où l'hôte était absent, certaines personnes demanderaient le lendemain à Tsuna si l'adulte était malade.

Puis, un beau jour, la routine vola en éclats.

"Tsuna-kun" appela la voix douce de Kyoko.

Le petit brun se retourna vivement, un large sourire aux lèvres, et attendit que son ancien amour secret le rejoigne.

"Que se passe-t-il, Kyoko-chan ?" demanda-t-il d'une voix posée.

Depuis que Mukuro avait fait irruption dans sa vie, le plus jeune était devenu plus mature, pour contrebalancer la folie de l'hôte, et agissait plus calmement, charmant sans même le savoir la majorité des personnes dans son entourage.

"Eh bien, je" hésitai la jeune fille en se tortillant de nervosité. "Tu te rappelles de la fois avec la peinture..."

"Oui ?" fit Tsuna pour l'encourager à parler.

"Je n'ai jamais eu l'occasion de m'excuser réellement" annonça Kyoko en évadant son regard tout en rougissant timidement.

"Ce n'est rien, Kyoko-chan" rassura le jeune homme. "Je ne t'en veux pas."

Le visage de la jeune fille s'éclaira sous le soulagement et un large sourire fendit son visage harmonieux.

"Vraiment ?" fit-elle en sautant dans les bras du brun. "Tant mieux ! J'avais tellement peur que tu m'en veuilles, Tsuna-kun. Tu es si gentil !"

Alors que les mots franchissaient ses lèvres, Kyoko approcha ces dernières du garçon et embrassa délicatement celui-ci, sa bouche se posant à quelques centimètres de celle de Tsuna. Ce dernier rougit vivement et regarda partir sa camarade de classe avec une expression rêveuse avant de réaliser qu'une aura meurtrière se déployait dans son dos. Le garçon se retourna vivement et remarqua que Mukuro l'attendait, comme d'habitude, à l'entrée du collège et avait assisté à la scène.

Les yeux vairons brillaient avec un éclat mortel et les lèvres habituellement souriantes étaient plissées sous la contrariété. Tsuna blanchit en réalisant que l'hôte n'était pas de bonne humeur et avança en tremblant vers ce dernier, craignant déjà d'entendre ce que serait la punition du jour.

"Baiser" grogna l'adulte une fois que l'étudiant fut à ses côtés.

"Pardon ?" déclara avec incrédulité le petit brun.

"La punition du jour sera un baiser" expliqua Mukuro en baissant ses orbes assombris par la colère vers le garçon. "Si tu ne la fais pas, tu sais ce qui arrivera..."

Tsuna écarquilla ses yeux de stupeur et rougit ensuite en comprenant ce qu'il allait faire dans les secondes qui suivaient, en public qui plus est. Devant ses camarades de classe. Avec un homme adulte.

Que Dieu ait pitié de son âme.

Sachant très bien que Mukuro voulait qu'il le fasse immédiatement, Tsuna se mit sur la pointe de ses pieds et saisit avec des mains tremblantes la chemise immaculée de l'hôte. S'humectant les lèvres de nervosité, il déglutit et approcha ses lèvres de celles de son maître chanteur et pâlit en réalisant qu'il allait vraiment se ridiculiser en public.

'Pourquoi moiiiiiiii !' hurla Tsuna dans son esprit alors qu'il collait sa bouche contre celle de Mukuro.

Au départ, rien ne se passa. Puis, les lèvres de l'hôte s'entrouvrirent pour laisser passer une langue mutine qui caressa la bouche résolument fermée de l'étudiant. Cependant, il finit par ouvrir sa bouche et sans même le réaliser, commença à partager le baiser. Lorsque le manque d'air se fit trop important, les deux hommes se séparèrent et Tsuna contempla avec un air éberlué le sourire hautain de Mukuro que ce dernier adressa aux rares personnes qui avaient assisté à la scène.

"Kufufu" rit l'hôte en enroulant avec possessivité son bras autour de la taille du brun. "Alors... pour avoir laissé une fille t'embrasser alors que tu es à moi, tu seras puni, Tsunayoshi-kun~"

Tsuna soupira lourdement, ses joues encore rougies par le baiser. Pourquoi avait-il apprécié ça ? C'était avec Mukuro ! Un homme, pervers, qui s'amusait à le ridiculiser en public !

"Kufufu" s'exclama joyeusement l'hôte, toute trace de son énervement évanouie depuis qu'ils s'étaient embrassés. "Tu devras m'embrasser~"

Le petit brun grimaça et saisit la main de l'adulte (une autre punition certifiant qu'il devait toujours tenir la main de Mukuro lorsqu'ils étaient ensembles) et le força à partir du collège, ne voulant pas que le préfet du comité de discipline vienne les chasser comme la dernière fois.

*~*6927*~*

Plusieurs jours après, les baisers étaient devenus une part de la routine habituelle et Tsuna arrivait désormais à embrasser Mukuro sans trop rechigner, appréciant même l'acte malgré ses refus de l'accepter à haute voix.

"Kufufu" fit la voix de l'objet de ses pensées en le sortant de ses réflexions, "Pour avoir rêvassé alors que j'étais présent, tu devras me présenter à tes parents !"

"Q-Q-Quoi ?" bredouilla Tsuna en blanchissant à vitesse grand V.

"Tu as bien entendu" déclara Mukuro avec un large sourire.

Ce grand sala... sadique devait être décidément de bonne humeur pour avoir trouvé pareille méthode pour humilier le petit brun. Sans doute estimait-il que les baisers et suçons ne suffisaient plus.

Tsuna serra ses poings et ravala son indignation.

"Eh bien, j'attends" souffla l'hôte en ignorant les signes visibles d'agitation de son compagnon.

Le petit brun soupira lourdement et guida Mukuro vers sa maison. En chemin, il s'interrogea sur ses raisons pour continuer ce jeu étrange de punitions. Il n'avait plus peur que l'hôte le balance, après tout, tout le monde croyait désormais qu'il sortait avec l'adulte depuis que ce dernier l'avait obligé à l'embrasser devant le collège. Alors pourquoi, maintenant que Mukuro n'avait plus de matériel pour son chantage, suivait-il ses ordres stupides ?

« Peut-être parce que tu apprécies ses baisers... » fit la partie sombre de son esprit.

« Non ! » rétorqua son côté blanc. « Tu continues parce que... Eh bien... Parce que... Pourquoi tu continues ? Tu espères aller jusqu'au bout avec lui ? Protège-toi bien dans ce cas ! »

Tsuna rougit en repassant dans sa tête ce que venait de lui dire sa conscience. Pouvait-il le considérer comme un feu vert ?

Non ! Le petit brun secoua vivement sa tête et se frappa plusieurs fois les joues pour récupérer ses esprits. Il n'allait pas tomber dans le piège de l'hôte diaboliquement séduisant !

"Tsunayoshi-kun" l'interrompit dans son auto-flagellation Mukuro. "Sommes-nous bientôt arrivés ?"

Tsuna cilla et contempla son environnement. Ses joues pâlirent lorsqu'il se rendit compte qu'il se trouvait devant sa maison. Puis, il réalisa qu'il allait présenter Mukuro à ses parents.

-"Gaaaaaaaa !" hurla-t-il en s'agenouillant tout en se tirant les cheveux de désespoir.

La porte s'ouvrit aussitôt, révélant un visage maternel au large sourire accueillant.

"Tsu-kun, bienvenue à la maison" salua la nouvelle arrivée en couvant d'un regard affectueux le jeune homme qui se lamentait toujours par terre. "Maa~ je vois que tu as invité quelqu'un aujourd'hui ! Qui est-ce ?"

Tsuna se leva vivement, se préparant à prendre la parole, cherchant déjà quel mensonge suffirait à expliquer la situation mais Mukuro le prit de court.

"Je m'appelle Rokudo Mukuro et je suis le petit ami de votre fils."

Le petit brun blanchit et tomba dans les pommes.

*~*6927*~*

Lorsqu'il se réveilla, le mal avait déjà été fait. Sa mère gazouillait autour de Mukuro, lui mangeant presque dans la main et déclara, une fois qu'elle remarqua que son fils était sorti de son état comateux, qu'elle serait plus qu'heureuse d'assister à leur mariage, oubliant de ce fait que les mariages du même sexe n'étaient pas autorisés au Japon.

Lorsque Sawada Nana alla dans la cuisine pour préparer le souper, Mukuro enlaça Tsuna avec un petit sourire moqueur et lâcha la phrase qui allait chambouler l'existence du petit brun.

"Pour être tombé dans les pommes alors que c'était une occasion si importe" déclara l'hôte en continuant à sourire, "Je vais devoir te punir, Tsunayoshi-kun, kufufufu~"

Tsuna grogna et enfouit son visage dans ses mains pour éviter de croiser le regard amusé de l'adulte et ainsi ne pas remarquer l'air approbateur de sa mère.

*~*6927*~*

"Que faisons-nous ici ?, demanda le petit brun en s'asseyant avec réticence sur le lit double qui trônait au milieu de l'appartement minuscule.

"Kufufu, ta punition bien sûr~"

Tsuna haussa un sourcil et réalisa alors qu'il se trouvait seul avec Mukuro dans une pièce fermée avec un lit double. Ses joues rougirent à la vitesse de l'éclair et il jaillit du lit pour se heurter au mur opposé, haletant avec crainte.

"N'y rêve même pas" hurla-t-il en fusillant du regard l'hôte. "Je ne ferais rien avec toi !"

"Oya, oya" tempéra Mukuro en levant ses mains en cessez-le-feu. "Je n'ai jamais dit cela. Ta punition devait être de dormir dans le même lit mais si tu veux passer aux choses sérieuses... kufufu~"

Le rougissement du plus jeune s'accrut et il se détacha du mur pour s'asseoir à nouveau sur le lit, tâtant le matelas comme s'il craignait que des chaînes en sortent pour l'attaquer. Légèrement rassuré, il accepta le pyjama que lui tendit l'adulte et s'habilla à la vitesse de la lumière pour ne rien montrer à ce dernier. Qui savait ce qui pourrait bien passer dans la tête de l'hôte si ce dernier le voyait en sous-vêtements...

Ensuite, Tsuna se coucha et se roula en boule, refusant de reconnaître la présence d'une autre personne dans le lit. Des bras s'enroulèrent autour de lui et le petit brun se raidit avant de se relaxer, comprenant que Mukuro ne lui voulait aucun mal. Fermant ses yeux, il souffla doucement avant de se laisser bercer dans les bras de Morphée.


Tsunayoshi enfouit sa tête dans ses mains jointes et poussa une plainte de bête blessée mortellement. S'il avait su, il n'aurait jamais accepté la punition de ce démon au sourire enjôleur. Cela lui aurait épargné bien des souffrances, cela lui aurait évité de sauter à pieds joints dans cette spirale auto-destructrice...

Un sanglot franchit ses lèvres serrées et il émit une nouvelle plainte, ses épaules secouées par les émotions qui le traversaient. La plume roula, délaissée, sur les feuilles ornées d'une petite écriture maladroite et s'arrêta au bout du bureau, créant une tache d'encre sombre qui s'étala lentement au rythme des sanglots du jeune adulte.

L'observateur soupira une nouvelle fois et serra ses poings, écoutant en silence les rares bruits qui franchissaient la porte close.


Le réveil ne se fit pas en douceur. Loin de là.

Ce fut une légère caresse sur ses lèvres qui réveilla Tsuna, le faisant ouvrir lentement ses yeux pour les ouvrir largement en remarquant plusieurs choses.

Notamment qu'il était dans un lit, pas le sien, en compagnie d'un homme, un hôte dépravé qui plus est, et que ce dernier était occupé à le recouvrir de baisers papillons.

"Dégage !" hurla l'étudiant en frappant (de toutes ses forces) l'adulte.

Ce dernier, ne s'attendant pas à une telle démonstration de violence à une heure si matinale, reçut de plein fouet le coup et se contenta de soutenir sa joue malmenée et de regarder avec un air surpris le visage rouge et haletant du petit brun.

"Oya, oya, Tsunayoshi-kun" protesta Mukuro en saisissant les poignets du jeune pour l'empêcher de le frapper à nouveau et en le plaquant contre le matelas. "Puis-je savoir la raison d'une telle attitude envers ton hôte ?"

Tsuna ne répondit pas, le fusillant du regard avant d'ouvrir sa bouche pour lui lancer une pique assassine et ainsi se libérer les bras, s'habiller et partir de l'antre du diable.

Cependant, ses plans ne se passèrent pas comme il l'espérait et une bouche, malheureusement bien familière, se posa sur la sienne, le coupant net dans sa tentative d'insulte. Une fois le baiser achevé, l'hôte se recula et regarda avec amusement le petit brun ouvrir et refermer sa bouche comme l'aurait fait un poisson hors de l'eau.

"Kufufu, tu peux être un sacré chenapan, Tsunayoshi-kun" le rabroua Mukuro en resserrant ses doigts autour des poignets du jeune homme et en approchant son nez de la gorge de ce dernier. "Je me demande comment il faudrait que je corrige ce vilain garçon~"

Tsuna déglutit.

Va savoir pourquoi, il avait comme une légère impression que Mukuro allait lui voler ce qui lui restait de pur. Pourquoi cette impression ? Sans doute suite aux doigts qui avaient relâché ses bras et qui s'étaient aventurés sur son torse, déboutonnant son pyjama pour ensuite migrer plus au sud.

"Non !" cria Tsuna en se débattant pour sortir de cet enfer, "Je ne veux pas ! Laisse-mo..."

Il fut coupé dans ses hurlements par une bouche affamée qui lui ravit son souffle et le petit brun ferma ses yeux pour essayer de retrouver ses esprits et empêcher le manque d'oxygène de lui donner le tournis.

"En es-tu sûr, Tsunayoshi-kun ?" demanda Mukuro en souriant avec un air charmeur. "Le petit Tsu-chan ci-dessous n'a pas l'air du même avis, kufufu~"

"Argh" grogna le brun en fermant de toutes ses forces ses yeux pour ne plus voir ce sourire entendu.

Des doigts froids frôlèrent l'intérieur de ses cuisses et l'étudiant se figea. Non, il ne venait pas de frissonner d'impatience. Non. Il avait frissonné de dégoût !

Tsuna ouvrit brusquement ses yeux lorsque la main de l'adulte s'enroula autour de son sexe érigé et il étouffa une plainte face à la sensation que suscitèrent les caresses de l'homme.

"Mu-Mukuro" bégaya-t-il en plongeant ses yeux dans les orbes dépareillés de l'hôte. "A-arrête ! Je..."

"En es-tu sûr ?" répéta le plus âgé en regardant avec un air extrêmement sérieux l'étudiant. "En es-tu réellement sûr ?"

Les doigts appuyèrent le sommet de son sexe et Tsuna poussa un gémissement. Puis, ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il repassa ce qui venait de se passer dans sa tête et un rougissement digne d'être répertorié dans le Guinness Book s'étala sur ses traits gênés. Il secoua sa tête pour essayer de chasser toutes les pensées perverses qui s'étaient installées lorsqu'il avait envisagé de laisser faire Mukuro et agrippa d'une main la manche de la chemise de l'adulte. Ce dernier cessa ses caresses et contempla avec satisfaction l'expression mi-frustrée, mi-gênée de l'étudiant et attendit patiemment que celui-ci réponde à sa question.

"Oui" finit par dire Tsuna en fermant ses yeux pour confirmer sa décision.

"Donc, je peux continuer ?" demanda l'hôte en souriant alors que ses doigts s'enroulaient à nouveau autour du membre du petit brun.

"Non !" protesta ce dernier en secouant sa tête. "Je veux dire..."

"Kufufu" rit l'adulte en embrassant sensuellement le torse du plus jeune et en le marquant au passage. "C'est pourtant une question fort simple, Tsunayoshi-kun~"

Tsuna referma ses yeux et passa un bras pour couvrir son visage avant de soupirer de plaisir face aux attouchements de Mukuro. Peut-être devrait-il laisser faire l'adulte ? Après tout, ce dernier n'avait pas l'air prêt à arrêter. Et ce n'était pas comme si les caresses étaient désagréables. Loin de là s'il faisait confiance à la réaction du petit Tsu-chan...

Ce fut lorsque Mukuro enleva sa chemise que le jeune homme décida de rester. La vision de l'hôte torse nu avait été une aide cruciale pour l'aider à se décider.

"Vas-y" murmura le petit brun en décontractant tous ses muscles tendus.

Face au feu vert, l'adulte émit son étrange rire et embrassa une nouvelle fois l'étudiant avant de passer aux choses sérieuses. Des doigts fins et réchauffés par le contact de la chair brulante du brun s'aventurèrent vers les fesses de ce dernier et se concentrèrent auprès d'un certain point pendant que l'autre main sortait du tiroir de sa table de nuit un pot. Mukuro se recula alors du jeune homme et ouvrit le récipient pour ensuite enduire ses doigts. Il croisa le regard dilaté par la tension et l'excitation de Tsuna et sourit avant de diriger ses doigts lubrifiés vers l'arrière-train du garçon. Celui-ci le laissa faire, serrant les draps froissés lorsqu'il sentit l'intrusion et grinçant ses dents sans même s'en rendre compte quand les doigts se mirent à bouger en lui.

Un gémissement franchit les lèvres serrées lorsqu'une explosion de plaisir surgit alors qu'un des doigts frôla une boule de nerf et Tsuna s'arqua, ses yeux s'ouvrant largement alors qu'il aspirait une large goulée d'air.

"Kufufu" rit doucement Mukuro en embrassant le creux du cou du petit brun. "Prêt ?"

Tsuna acquiesça doucement, ne faisant plus confiance à ses cordes vocales, sa gorge trop serrée par les émotions diverses qu'il ressentait au moment même.

L'hôte se mit entre les jambes de l'étudiant et les ramena sur ses épaules pour s'assurer ainsi que le garçon ne se blesse lors de leurs ébats. Ensuite, il s'enfonça lentement dans le fourreau de chair du jeune homme et Mukuro dut serrer ses dents pour s'empêcher de commencer à bouger tant la sensation était exaltante.

Tsuna était incroyablement gêné d'avoir en lui le sexe d'un homme. Bon dieu, il pouvait le sentir ! La sensation de douleur disparut progressivement et il bougea légèrement pour s'assurer que l'inconfort ne réapparaissait pas avant de se lever à l'aide de ses coudes pour embrasser doucement l'adulte sur les lèvres. Celui-ci écarquilla ses yeux avant de sourire et de donner un bref coup de reins. Le petit brun se figea, la sensation étant plus qu'inattendue. Lui qui aurait cru ne rien ressentir à part de la douleur, avait apprécié. Mukuro continua à bouger et bien vite un rythme fut imposé, musique aux oreilles de l'adulte composée des halètements et de gémissements de la part de l'étudiant qui réagissait à ses attouchements en calquant ses mouvements à ceux de l'hôte.

"Tsunayoshi" murmura ce dernier en entrelaçant ses doigts avec ceux du garçon.

Celui-ci poussa une plainte infime lorsque l'homme frôla ce point si sensible en lui et resserra ses doigts. Les coups de butoir s'accélérèrent et un frisson parcourut le corps de Mukuro avant que ce dernier ne pousse un grognement guttural et ne relâche sa semence. Au même moment, il relâcha une des mains du petit brun et caressa le sexe délaissé de ce dernier, lui faisant atteindre le septième ciel peu après.

Haletants, ils se mirent tous les deux sur le dos, côte à côte et restèrent en silence pendant un long moment.

Enfin, un petit rire brisa le silence confortable qui s'était installé et Mukuro se tourna, s'appuyant sur un coude et couvant du regard Tsuna qui le regarda avec un air interrogateur.

"Kufufu" continua-t-il à rire en avançant sa main libre pour caresser avec douceur la joue du brun. "Avec ceci, ta punition s'est achevée."

L'étudiant fronça ses sourcils, sentant une pierre s'enfoncer dans son estomac et étouffant avec toutes les émotions à l'eau de rose qu'il avait ressentie durant ce bref moment embrumé par le plaisir lié au sexe. Ainsi, Mukuro n'avait fait que jouer avec lui, ne l'utilisant que pour tirer son coup et ensuite le jeter.

"Cependant" continua l'hôte en descendant sa main pour la poser avec possessivité sur le torse découvert du plus jeune. "Tu es resté fort inactif durant nos ébats, Tsunayoshi-kun... Je vais devoir te punir pour cela, kufufu~"

'Quoi ?' s'exclama mentalement Tsuna en écarquillant largement ses yeux ambrés. Pourquoi avait-il l'impression que ce qui allait suivre n'allait pas être plaisant ?

"Ce qui veut dire" sourit Mukuro en enlaçant le petit brun, "Que nous allons devoir continuer à nous voir jusqu'à ce que la punition soit achevée..."

'Oh non' réalisa alors le plus jeune pendant que l'adulte l'embrassait avec sensualité. 'Je suis tombé dans son piège, il avait tout prév...'

La suite de ses pensées se perdit dans une spirale de plaisir et le reste ne fut que gémissements et baisers.


Les sanglots s'aggravèrent et Tsunayoshi essuya les larmes d'hilarité nerveuse qui avaient perlé aux commissures de ses yeux. Froissant entre ses doigts les feuilles, il ignora la tâche d'encre sur le bois reluisant du bureau et remarqua alors la présence d'une autre personne dans la pièce. Le jeune adulte se retourna lentement, sa chaise grinçant lorsqu'il la repoussa en se levant, et dévisagea en silence l'homme qui se trouvait devant lui.

Ce dernier l'avait observé durant sa crise d'hilarité et le contemplait en silence, ses bras croisés et une moue aux lèvres.

"Tsunayoshi-kun" déclara l'observateur alors que ses yeux brillaient avec un éclat sauvage que le brun identifia comme étant celui annonciateur d'une nuit blanche et de courbatures le lendemain. "Pour m'avoir ignoré et sali mon bureau favori, sans oublier emprunter ma plume favorite sans me le demander, je vais devoir te punir, kufufu~"

Tsunayoshi élargit ses yeux et regarda avec horreur les menottes ainsi que les cordes qui se trouvaient dans les mains de l'ancien hôte.

Vraiment, se dit le brun alors qu'il était plaqué contre le bureau et qu'une bouche ravissait la sienne, il aurait mieux fait de ne pas se rendre au Kokuyo Club, cela lui aurait évité de rencontrer cet hôte si particulier qui ne songeait qu'au sexe. Enfin, au moins sa jalousie s'était calmée.

"Attends une minute" déclara Tsuna une fois que sa bouche fut libérée. "Ce sont les menottes d'Hibari-san ?"

"Kufufu~ Pourquoi poser pareille question ?" répondit par l'interrogative son amant. "Serait-ce de la jalousie~"

Tsuna rétrécit ses yeux et empoigna fermement la nuque de l'adulte pour l'embrasser férocement.

"Tu es à moi" grogna-t-il en saisissant les menottes pour les passer autour des poignets de l'ancien hôte. "Ne l'oublie pas lorsque tu es avec lui."

Les lèvres de Mukuro s'élargirent en un large sourire ravi et il embrassa à nouveau le brun, passant ses mains menottées autour du cou du jeune adulte pour le forcer à se rapprocher de lui.

"Oya" fit-il en gardant ses yeux mi-clos. "Vas-tu me punir pour ce fâcheux écart, Tsunayoshi-kun ?"

Les orbes ambrés flashèrent avec possessivité et un sourire fleurit dans les lèvres rougies par leurs précédents baisers. Il leva sa tête et continua à sourire en déroulant les cordes. Les yeux dépareillés s'ouvrirent entièrement alors qu'un rire ravi secouait le corps de Mukuro.

Au diable les convenances, Tsuna se savait maladivement jaloux et Mukuro l'acceptait, voir même le provoquait pour le voir réagir excessivement. Et c'était tout ce qui importait dans leur couple bizarroïde. Sans oublier que lorsqu'il traversait une de ses crises de jalousie, ils avaient les meilleures séances de sexe.

Donc, tout était bien qui finit bien.


Voilà ! Saviez-vous qu'il m'a fallu deux semaines pour finir cet OS ? Je n'ai jamais passé autant de temps avant sur un chapitre ^^ Donc, veuillez récompenser mes efforts en commentant :D

Sur ce, je vous annonce les prochains OS qui suivront dans ce recueil :

Himitsu no Aï : Mochida-Tsuna (Le premier en français, non ?)

Byakuran no Mori : 10027 (Depuis le temps que je rêvais d'écrire sur ce couple ^^)