[13.12.2007]

Epilogue

La météo annonçait un temps plutôt plaisant pour cette fin Octobre. Dans la rue, les visages n'étaient pas encore grisés par l'hiver, il les trouvait même, presque avenants. Des fois, il s'asseyait sur un banc et observait le monde. Aujourd'hui par exemple, il s'était assis dans un café et scrutait tour à tour les gens qui l'entouraient. Se questionnant sur la vie du vieil homme assis là-bas, qui lisait son journal, ou sur celle de cette fille, quelques tables plus loin, qui semblait attendre quelqu'un. Il en vint à se demander comment serait son prochain mois. Comment sera Novembre ? Il prit un café, pas trop serré, il sourit à la serveuse et se remit à penser. Lorsqu'il en eut assez de regarder les autres, il se leva, laissa quelques images sur la table et sortit.

Dehors, le vent était doux et le soleil réchauffant. Il marcha quelques minutes jusqu'à la prochaine épicerie. Il parla un peu avec Taku, le vendeur. Lui, il l'avait connu en Février. Depuis il se rendait tous les jours dans ce combini et y faisait ses commissions. Aujourd'hui, shampoing, nouilles et sauce au curry. Plusieurs minutes après avoir quitté le magasin, il se décida à rentrer chez lui. Il se débarrassa de sa veste, et rangea les quelques articles qu'il venait d'acheter. Il s'assit sur son canapé et empoigna sa guitare. Il commença à gratter les cordes, puis improvisa. Il joua près d'une heure. Son heure quotidienne et sacrée.

Cet après-midi, il travaillait, il se prépara donc et se rendit à l'université dans laquelle il rangeait, triait ou lisait des livres et renseignait les élèves. C'était un travail parfait pour lui qui aimait la littérature. Et ça lui permettait de regarder les gens, discrètement, silencieusement, et quelques fois, leur adresser deux ou trois mots afin d'affirmer leur caractère. Il aimait son travail.

Cet après-midi fut calme, quelques demoiselles innocentes, naïves et jolies. D'autres concentrées et hargneuses. Quelques jeunes garçons, sûrs d'eux, cupides de savoir. Certains perdus, se demandant pourquoi ils avaient choisi cette voie. Les binoclards, le stéréotype même de l'étudiant qui se livre corps et âme aux études, eux aussi étaient là. Il aimait le genre humain et s'il en avait eu les moyens, il aurait été analyste psychologue. Mais cette bibliothèque lui suffisait pour l'instant. Il rentra chez lui, et se coucha presque aussitôt. Il regardait le plafond en réfléchissant. Les heures s'écoulèrent sans qu'il ne ferme un œil. Il se tourna finalement, face à son réveil : 23h59 - 10/31. Adieu Octobre. 00 :00 - 11/01. Bonjour Novembre.