Alors, j'ai écrit ce chapitre/prologue en une heure, il est actuellement presque deux heures du matin et j'ai cette idée qui me trotte dans la tête depuis ce matin. Pour être honnête, je n'ai qu'une idée approximative d'où je vais avec cette histoire... Mais on manque trop d'histoire avec Shikaku ! J'espère que ça plaira quand même un peu.

Chronologiquement, ça se passe après la guerre mais avant The Last et le mariage de Naruto. Oh et, évidemment le QG n'a jamais été touché par l'Orbe des Biju et Shikaku va très bien, merci pour lui ! Pour Neji, j'hésite encore, je l'aime vraiment mais ça ne ferait pas trop de le laisser en vie ?

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Elle n'avait rien vu venir. De façon tout à fait objective, il fallait avouer que personne, dans sa situation, n'aurait pu prévoir cela. Après la guerre Jasmine Potter - l'Élu, la Survivante, la Sauveuse - avait été scrutée par des centaines de paires d'yeux à chaque fois qu'elle avait mis un pied dehors.

Elle avait pensé reprendre sa scolarité à Poudlard, avec ses amis, avoir enfin une vie normale. Aussi normal que peut être la vie d'une sorcière bien sûr. Mais Ron avait décidé de sauter sa dernière année et d'accepter l'offre du Ministre d'entrée dans le programme d'entraînement des Auror. Et Hermione avait choisi d'entrer dans le programme d'été de Poudlard pour éviter de repasser l'année entière.

Sachant qu'elle ne supporterait pas de passer toute une année seule elle avait décidé de suivre Hermione. À la fin de l'été elles furent toutes les deux diplômées et, là où l'on demandait à Hermione ses projets pour la suite, tout le monde avait assumé qu'elle deviendrait Auror.

Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'elle leur annonça qu'elle allait passer une maîtrise de rune aux Etats-Unis.

C'est à ce moment-là que les fissures ont commencé.

La cuisine du Terrier était devenue inconfortablement silencieuse et ils s'étaient tous demandé s'ils avaient bien entendu, puis chacun y avait été de sa remarque scandalisée. Seul George était resté silencieux et Jasmine avait vu dans ses yeux qu'il comprenait pourquoi elle avait besoin de s'éloigner de l'Angleterre, de leurs fantômes.

C'en suivit trois longues semaines de discussions pour la convaincre d'abandonner, de pression par la presse - ils avaient osé impliquer la presse ! - et finalement, lorsque le temps commença à leur manquer, de menace et d'ultimatum.

Lorsque Ron avait menacé de rompre tous ses liens avec elle et de pousser tous leurs amis à faire pareil, Jasmine sut que malgré ce qu'ils avaient vécu ensemble, leur amitié ne valait pas grand-chose aux yeux du rouquin.

Finalement, elle quitta l'Angleterre. George, Neville et Luna furent les seules avec qui elle garda un contact plus ou moins continu.

Cinq ans et deux Maîtrises plus tard, elle avait décidé d'un retour discret au pays. Elle ne savait pas encore si elle resterait ou si ce n'était que temporaire, mais elle voulait en décider sans la pression du public.

Après cinq ans sans avoir remis les pieds en Angleterre, son premier arrêt fut la tombe de ses parents. Elle ne resta pas longtemps, s'accroupissant entre leurs tombes, elle laissa ses larmes coulées, les remercia pour leurs sacrifices et s'enfuit en courant. Ne pouvant pas supporter d'être si brutalement confronté à ce qu'elle avait perdu.

La visite dans sa maison de Godric's Hollows n'était pas prévue. C'était une impulsion.

Elle serra les dents lorsque le panneau surgi devant elle, preuve flagrante que le ministre de l'époque avait utilisé le lieu où ses parents étaient morts à son avantage.

L'intérieur était délabré et poussiéreux, abandonné. Elle passa plusieurs heures à visiter la maison, les larmes aux yeux. C'était dans cet endroit qu'elle avait passé son seul temps avec ses parents et elle n'en avait aucun souvenir.

Elle ne put s'empêcher de remarquer que, bien que tous les meubles soient toujours en place, il n'y avait aucun objet personnel. Pas de livres, de bibelot, de photos. Quelqu'un avait tout emporté.

La dernière pièce qu'elle visita fut la chambre de ses parents. Elle avait évité la chambre d'enfant et il était hors de question qu'elle y mette les pieds.

Là aussi, tout était vide. Son cœur se serra, elle aurait aimé trouver quelque chose leur ayant appartenu...

Puis ses yeux s'accrochèrent à une latte. La troisième en partant de la gauche du lit. Elle ressemblait à toutes les autres, même taille, même couleur. Excepté pour un léger détail. Une petite écorchure dans le coin, en haut à droite. C'était une écorchure tout ce qu'il y a de plus banale et elle aurait pu passer inaperçu, si Jasmine n'avait pas eu exactement la même dans sa chambre, à Privet Drive. C'est elle qui l'avait faite, pour pouvoir accéder à son compartiment secret, sous le parquet.

Son cœur s'était accéléré et elle s'était précipitée dessus avec espoir.

La latte se souleva aisément et dessous, il y avait un coffre. Après l'avoir examiné et y avoir reconnu des runes - surtout pour préserver le bois et le contenu - elle l'avait ouvert.

À l'intérieur, il y avait deux enveloppes. Sur la première, écris dans une jolie calligraphie, son prénom.

Elle ne savait pas combien de temps elle avait passés sur le sol, a contemplé l'enveloppe dans le coffre ouvert. Mais au bout d'un certain temps, elle serra ses mains en poings pour arrêter leurs tremblements avant d'attraper la lettre pour la lire.


'Ma chérie,

J'écris cette lettre sans savoir si je vivrais pour voir demain. Kami, je ne sais même pas si tu la liras un jour !

Avec James, nous avons décidé que nous te parlerions de tes origines dès que tu serais assez grande pour comprendre...

Je n'ai pas toujours été Lily Evans.

Pour être honnête, je ne l'ai jamais été, j'aime bien trop mes parents pour les remplacer, même si David et Rachel Evans étaient des gens formidables.

Je suis née dans un monde différent, un monde où il n'y a pas de magie, mais ce qu'on appelle Chakra. Ton père mis à part, Dumbledore est le seul au courant de cette histoire, si tu as besoin de plus d'explication, tu pourras te tourner vers lui.

Là d'où je viens, nous sommes entraînées dès notre plus jeune âge pour devenir des shinobi, et ainsi protégé ceux qui nous sont chers. Bien avant ma naissance, mon monde était en constante guerre, une guerre dévastatrice qui décimait jusqu'à des clans entiers. Puis les villages cachés furent fondés, qui sont fondamentalement l'alliance des clans ninjas d'un pays pour le protéger. Konoha a été le premier village caché, il fut fondé au Pays du Feu par mon père, le premier chef de ce village, l'Hokage, Senju Hasirama.

Malheureusement, être la fille de mon père ne m'a pas apporté que des amis et finalement, l'un de ses ennemis réussit à m'enlever. J'avais neuf ans, j'étais perdu, j'avais peur, mais je gardais espoir. Mais cet homme n'avait aucun scrupule à s'en prendre à une enfant.

C'était un maître en Fūinjustu - l'équivalent ici d'un maître Runique - et il cherchait un moyen de créer une sorte de dimension prison, c'est du moins ce que je crois avoir compris. Comme j'en étais persuadé, mon père finit par me retrouver. Mais comme tu peux le constater, tout ne se passa pas comme prévu. Lorsque l'homme comprit qu'il était acculé, il décida que priver Hashirama de sa fille était une vengeance suffisante. Alors, il utilisa l'un de ses portails expérimentaux et, sous le regard impuissant de mon père, me jeta à travers. C'est la dernière fois que je le vis.

Je ne sais pas ce qui se passa ensuite, là-bas, mais moi, je suis arrivé dans ce monde-là, déclenchant des capteurs qui alertèrent Dumbledore. C'est lui qui m'a placé chez les Evans, modifiant leur mémoires pour qu'ils pensent que j'étais de leur famille afin de me projeter.

À Poudlard, j'excellais au niveau théorique, mais je n'ai jamais eu de magie. Je réussissais à ne donner le change que grâce à mon Genjutsu, l'art de créer des illusions avec son chakra.

Je passais tout mon temps libre à étudier les runes dans l'espoir de retrouver mon monde, parce que le souvenir de ma famille ne me quittait jamais.

Mon père, ton grand-père, un guerrier exceptionnel qui ne rêvait que de paix. Ma mère, la douce et si intelligente Uzumaki Mito, je lui ressemble tellement qu'il m'arrive de pleurer en me regardant dans la glace. Mon oncle, Senju Tobirama, il était borné et strict, mais il ne savait pas dire non devant mes grands yeux ! Et mon grand frère, Senju Ichiro, il était beaucoup plus vieux que moi, mais je l'aimais tellement. Il avait épousé une merveilleuse femme, Oshiro Misaki, et avait eu avec elle une fille d'à peine quelques mois de moins que moi.

Tsunade était ma meilleure amie. C'était ma nièce, mais nous étions comme des sœurs. Papa la gâtait un peu trop et elle avait attrapé sa dépendance aux jeux, mais elle ne gagnait jamais un pari ! Nous avons été élevés ensemble et j'ai la conviction qu'elle est devenue une femme magnifique. Leurs visages, dans mes souvenirs, son flou, mais je n'oublierais jamais la couleur miel de ses yeux…

Ils me manquent tous les jours et j'espère un jour trouver un moyen de rouvrir un portail vers Ninjin, pour que toi et ton père puissiez les rencontrer.

Je t'aime ma fille, ma Jasmine, ma Rina.

Maman, Senju Sayuri.'


Elle passa une heure à lire et à relire la lettre, ne s'arrêtant jamais de pleurer.

Peut-être… Peut-être que quelque part, il lui restait de la famille…

Ses yeux finirent par se poser sur la deuxième enveloppe, 'Hokage-sama' était écrit sur le dessus, dans la même calligraphie. Un éclat doré au fond du coffret attira son attention. L'attrapant délicatement, elle reconnut avec surprise une clé de chez Gringotts.

Le lendemain, aux aurores, la jeune femme se fit escorter jusqu'à ce coffre par un gobelin. À l'intérieur, elle retrouva toutes les recherches entreprises par sa mère pour ouvrir un portail. Les recherches avaient remarquablement avancé, pour quelqu'un qui n'était qu'en première année de Maîtrise runique.

C'est avec détermination que Jasmine se décida à reprendre le flambeau de sa mère.

Ce jour-là, elle vida ses coffres et entreprit un voyage consacré à ses recherches. Elle visita de nombreux pays, apprit trois nouvelles langues et, au bout de six ans, était sûre à quatre-vingt-quinze pourcents d'être arrivé à ses fins.

N'ayant plus rien à perdre, c'est un mois après son vingt-neuvième anniversaire qu'elle décida de traverser le portail, sa vie entière stockée dans son sac sans fond.


Édit du 20/06/19 : corrections de fautes de frappe et d'inattention.