Chapitre 1 : La fin d'un été.
Dimanche 29 août, 9h18.
Chambre d'Hermione Granger.
Hermione Granger barra d'un grand trait rouge le dernier jour qui la séparait de Poudlard, un sourire victorieux sur les lèvres, sur son calendrier. Enfin l'été était fini, et bien qu'il ai été reposant, elle était très pressée de traverser les dalles en pierre du château qu'elle aimait tant.
Elle contempla sa chambre moldue dans son intégralité, dans un regard empreint de nostalgie. Les livres poussiéreux dans sa bibliothèque, les photos de sa famille placardées au dessus de son bureau, les posters accrochés sur les murs bleus marines, les vêtements qui pendaient tristement dans son armoire, le parquet ciré la veille… C'était la 5ème fois de sa vie qu'elle pensait que cet endroit allait la manquer, mais lorsqu'elle atteignait le château majestueux de Poudlard, toutes pensées envers sa chambre disparaissaient irrémédiablement.
La voix de la mère d'Hermione interrompit ses pensées :
"Hermione? Viens, il est temps de partir !"
Après un instant d'hésitation, Hermione essaya tant bien que mal de soulever sa valise, mais elle restait beaucoup trop lourde. Elle avait peut être abusé sur les livres, cette année…
Sans penser au "Wingardium Leviosa" qu'elle aurait pu lancer sans difficulté, la brune appela son père d'une voix claire, afin qu'il l'aide à porter ses bagages.
Même jour, 10h35.
Voiture des Granger.
Hermione regardait le paysage défiler au rythme du véhicule. Avec une pointe de tristesse, elle regarda ses parents, assis en face d'elle. Ils souriaient, mais au fond d'elle, Hermione savait qu'il regrettait les seuls jours où ils pouvaient voir leur fille.
Enfin, alors que la brume estivale semblait se dissoudre dans le ciel orangé, les contours de la gare de King's Cross se dessinèrent à l'horizon. Le visage presque collé à la vitre de la voiture, Hermione sentit son coeur battre encore plus fort dans les profonds de sa poitrine. L'excitation, même après 5 longues années dans l'école magique, n'avait pas diminué, à son grand soulagement.
Même jour, 11h16.
Poudlard Express
Alors que le train du Poudlard Express avançait à une vitesse fulgurante, traversant les diverses forêts de l'Angleterre, Hermione s'assit enfin sur la banquette du seul compartiment vide. Harry, Ron, Neville, Luna, Ginny et Seamus s'y engouffrèrent à sa suite, et mirent leurs valises dans les filets, au dessus de la tête de la brune.
Cette dernière se rongea l'ongle du pouce, rêveuse. Son badge de préfète luisaient contre sa poitrine, et elle ne remarqua pas le regard de Neville, qui le regardait avec convoitise.
Le train s'ébranla tandis que les garçons parlèrent du dernier match de Quidditch. Hermione ne releva même pas la tête lorsque Seamus prononça le nom de Viktor Krum, à la plus grande joie de Ron. La Gryffondor, ennuyée, posa pour la seconde fois de la journée sa tête sur la vitre, et contempla les arbres par delà le train.
Ginny, également contrariée quant à la discussion des garçons, se leva sans bruit et s'assit à la gauche d'Hermione.
La rousse et la brune, cet été, avait établi un lien plus fort qu'auparavant. Dans le taudis qui leur servait de chambre, au 12 square Grimmaurd, elles avaient refait le monde : Hermione ne pouvait plus compter le nombre d'heures qu'elles avaient partagé, parlant de tout et de rien, assise au centre de leur lit, moisi. Kreattur, leurs vêtements, Poudlard, Ron, les livres, Dumbledore, le maquillage, l'amour, Sirius, Voldemort… Tout les sujets y étaient passé, et Hermione se rappela avec un sourire les nombreux fous rires qui avaient ponctué leurs nuits.
Ginny attrapa Hermione par le bras et l'incita à la regarder. Etonnée, la brune plongea son regard dans celui de son amie, et fronça légèrement les sourcils. Ginny fit un signe de tête vers Ron, et Hermione sourit : Ginny voulait à tout prix que le roux et elle sortent ensemble, car selon elle, ils seraient "âmes soeurs". Hermione hocha négativement la tête, en grand désarroi de son amie, et reporta son attention sur le paysage qui s'étalait devant ses yeux bruns.
Une vingtaine de minutes plus tard, alors qu'Hermione sombrait dans un sommeil imminent, McGonagall passa sa tête dans le compartiment, et stoppa simultanément toutes les conversations. Un profond silence s'installa dans le wagon, tandis que Mc Gonagall regarda chaque élève un par un.
Tous les élèves du compartiment appréciaient la directrice de leur maison, mais son chignon sévère et ses yeux perçants leur donnaient tous l'impression qu'il fallait se taire. Et en vue de son regard sec pour Hermione et Ron, ils avaient bien raison.
"Mrs Granger, Mr Weasley, veuillez me suivre, s'il vous plaît."
Le ton qu'avait employé le professeur de métamorphose ne valait rien de bon, et Hermione sauta presque pour la suivre, parfaitement réveillée, de peur de se faire réprimander. Ron, cependant, eût un peu plus de mal, et courut presque pour calquer le rythme effréné de McGonagall sur le sien.
Enfin, et au prix de maints efforts, cette dernière ouvrit une porte, au bout du couloir du Poudlard Express. Ron et Hermione se regardèrent quelques instants, et se décidèrent d'un même mouvement à rentrer dans la petite salle.
Une odeur de cannelle vint frapper les narines d'Hermione, et son regard s'arrêta sur la table aménagée au centre de la pièce. Apparemment, le professeur McGonagall avait tenté de reproduire son bureau, mais les tremblements du train et la vitesse qu'il avait prit avait eu raison d'elle, et elle s'était contentée d'apposer cette table au centre du wagon.
"Asseyez vous, je vous prie."
Hermione tira une chaise, et la posa devant le bureau. Puis, le professeur s'assit à son tour, dans un silence presque solennel.
"Je vous ai convoqué… Ici, pour vous annoncer une mauvaise nouvelle, à tous les deux."
Aussitôt, le sang d'Hermione ne fit qu'un tour. Des tas de questions se superposèrent dans son esprit : Harry courait-il un grave danger? Voldemort avait-il reprit ses forces? Etait-ils virés de Poudlard? Un de leur camarade avait-il trouvé la mort?
Hermione, dans un geste automatique, tourna la tête vers son meilleur ami et constata qu'il était livide, les yeux fixés sur leur professeur. Elle pouvait presque voir les rouages de son crâne accélérer dans l'attente d'une réponse.
"Pas de panique, répliqua le professeur McGonagall, ce n'est pas une catastrophe non plus, pas besoin de vous inquiétez autant."
La respiration saccadée d'Hermione se calma, et ses muscles se détendirent.
"Alors, que se passe-t-il?" demanda Ron à la droite de la brune.
"Les dortoirs des préfets Gryffondors sont tous inondés, annonca McGonagall d'une voix grave. La tradition oblige que les préfets aient leurs propres appartements, mais il est impossible, pour l'heure, de les nettoyer parfaitement."
"Mais, il suffirait de jeter le sort de…"
"Mr Weasley, croyez bien que l'équipe pédagogique y travaille ardemment, coupa le professeur d'un air sévère. Mais Peeves, qui est l'auteur de cette plaisanterie, ma foi, stupide, a trouvé un enchantement capable de renouveler les eaux de manière répétée. Nous ne pouvons pas faire disparaître l'inondation pour le moment."
Le professeur pinça les lèvres, et admit d'une voix plus lointaine :
"Vous serez donc répartis dans les autres maisons. M. Weasley, vous serez placé dans les appartements de Serdaigle. Votre chambre sera adjacente à celle de Gabrial Dwight, un élève de 6ème année."
"Oh, très bien." lança Ron, un peu surpris.
"Quant à vous, Mrs Granger, vous serez obligatoirement installée dans les appartements de Serpentard. Et votre colocataire sera… Mr. Malefoy.".
McGonagall observa son élève par dessus ses lunettes, dans l'attente d'une réaction. Hermione sentit son estomac se tordre. Partager ses appartements avec le garçon qu'elle haïssait le plus n'était pas dans son programme de l'année.
