Bonjour
Ceci est l'alternative que je donne à la fiction "Les vampires sont-ils tous les mêmes ?"
Le chapitre 31 est le même que dans l'autre version. En revanche, le prochain chapitre va changer du tout au tout par rapport à la première version. Je ne rajoute donc rien par rapport à ce que j'ai dit dans l'autre version.
Les personnages ne m'appartiennent pas.
Chapitre 31
Pov Bella
Je connaissais l'intensité de la brûlure qui parcourait mes veines, je l'avais déjà expérimentée à cause de Démétri, mais ça avait été une goutte d'eau comparé à l'océan de douleur dans lequel j'étais plongé actuellement.
Pourtant je ne regrettai rien : j'avais sauvé Rosalie, ma sœur adoptive. Emmett n'aurait pas su vivre sans elle.
Je ne savais pas de quoi mon futur serait fait, mais j'avais l'ambition d'habiter avec les Cullen, et de vivre mon amour pour Edward. Je pourrai être l'égale d'Alice, et peut-être ne plus me faire avoir comme lorsque j'étais humaine.
Les flammes qui léchaient mon corps, ou du moins c'est l'image qui me venait à l'esprit pour décrire mon supplice, ne me laissaient aucun répit, brûlant chaque parcelle de peau, calcinant chaque os, embrasant chaque cellule. Cependant je résistai à l'envie de laisser échapper les hurlements qui menaçaient de sortir : Edward était là, à mes côtés, et il me parlait. Alors je me concentrais sur sa voix, rien que sa voix. Mon corps était relégué au second plan, la seule chose qui comptait, c'était lui.
-Un jour, je t'ai vu regarder ce garçon, au lycée, Mike Newton. J'avais envie de le frapper, juste parce qu'il avait posé les yeux sur toi. J'étais déjà jaloux à cette époque, mais je ne savais pas ce que c'était. Aujourd'hui, je sais nommer tous les sentiments qui m'habitent. Quand je suis loin de toi, c'est le manque, le sentiment de ne pas être à ma place, qu'il manque une partie de moi. C'est la jalousie de penser qu'un garçon mieux que moi pourrait se présenter. C'est l'envie de tout laisser en plan pour venir te retrouver.
Il s'arrêta un instant, et la douleur reprit ses droits. Je serrai les dents, ne voulant pas lui montrer la souffrance que j'endurais afin qu'il ne prenne pas le tort sur lui. Mais il dût comprendre, aussi reprit-il la parole.
-Mais quand je suis près de toi, c'est une explosion de sentiments si forts que j'ai l'impression de flotter sur un nuage. Je me sens heureux, je me sens complet, à ma place. J'ai envie de sourire tout le temps, rien que parce que je te vois. J'ai envie de te prendre dans mes bras et te serrer contre moi, pour te montrer à quel point je t'aime. Je veux que tu sois heureuse, que tu sois en sécurité. Et mon Dieu, si tu savais à quel point je me sens serein à tes côtés ! Même Jasper ne peut faire mieux que toi.
Si j'avais pu, j'aurais souri. Je l'aurais pris dans mes bras. Je l'aurais embrassé à perdre haleine. Mais j'étais clouée là, incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt.
-Encore un peu de courage ma chérie, dit-il encore, et tu seras aussi forte que nous. Je pourrai te prendre la main sans avoir peur de la broyer, je pourrai t'embrasser à l'infini sans avoir peur de te faire mal ou que tu sois à court d'oxygène. Alice est impatiente, elle prévoit des journées shopping à profusion ! Mais…
Il continua mais seul un bourdonnement me parvenait à présent. La douleur commençait à s'estomper mais je me sentais étrange. Comme si je ne sentais plus du tout mon corps. Que se passait-il ?
Je voulus bouger, montrer à Edward que j'avais peur… Où étais-je ? Alice n'avait pas parlé… Pourquoi étais-je dans le noir ? Le noir… J'avais peur du… Quelle couleur déjà ? Où est mon corps ? Pourquoi est-ce que je me sens si… absente ? Je veux…
Pov Edward
Je parlais à Bella des projets d'Alice. En fait, elle décidait d'une chose et attendait avec impatience une vision qui confirmerait si elle pouvait ou non faire comme elle l'avait décidé.
Jusqu'à présent, Bella gémissait, se retenant de hurler. Lorsque je cessais de parler, je la voyais se tendre, aussi je recommençais à monologuer.
Soudain Alice poussa un cri de détresse et se précipita dans la chambre où j'étais avec Bella. Carlisle accourut pour voir notre sœur secouer Bella qui ne gémissait plus.
-Alice, que se passe-t-il ? Demanda notre père tandis que j'essayais d'éloigner Alice qui refusait de lâcher Bella.
-Je ne la vois plus ! J'avais décidé d'emmener Rose et Bella à la chasse, et je n'ai vu que Rosalie ! Bella n'était pas là !
-Elle avait peut-être prévu autre chose, suggéra Emmett d'en bas.
-Non ! Vous ne comprenez pas ! Elle ne gémit plus, son cœur ne bat plus ! Elle aurait dû ouvrir les yeux !
Elle se mit à sangloter tandis que je me rendais compte avec horreur qu'elle avait raison : le cœur de Bella ne battait plus, et elle restait inconsciente. Son visage n'était plus tendu comme il l'avait été moins d'une minute plus tôt et sa tête retombait en arrière puisqu'Alice avait soulevé son buste pour la secouer. Et surtout, cela ne faisait pas trois jours que Bella avait été mordue.
Aussitôt Carlisle toucha sa peau pendant que toute la famille s'était statufiée, attendant le verdict. J'entendais Esmée qui sanglotait doucement, son angoisse de mère revenant au galop. J'entendais Rosalie qui s'accusait tout bas d'être la cause de tout ça. J'entendais Emmett qui lui chuchotait qu'elle n'y était pour rien, et qui pensait que la malchance de Bella avait encore frappé. J'entendais Jasper qui pensait à la détresse d'Alice et qui voulait monter pour la soutenir, mais qui n'osait pas. J'entendais Alice qui suppliait dans le silence de son esprit Bella de revenir, de se réveiller, sous peine de devenir folle.
Et enfin j'entendais Carlisle.
Je ne comprends pas, sa peau n'est ni souple, ni dure. La transformation s'opère jusqu'au bout en temps normal. On n'a jamais vu quelqu'un mourir avant que la transformation soit terminée. Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui peut avoir modifié l'ordre des choses ?
Je réfléchissais moi aussi, très rapidement. A chaque seconde qui passait, je sentais cependant mon cœur se serrer, comme s'il comprenait peu à peu ce que j'avais refusé la première fois.
-Elle ne peut pas mourir ! Gémit Alice. Elle ne peut pas !
Elle avait cessé de secouer le corps de Bella et le tenait contre elle, la berçant. Ses pensées saignaient, tout comme son cœur devait le faire. Et comme le mien saignait.
Je sentis que l'on m'enlaçait, mais j'étais trop focalisé sur Alice, Bella et notre père pour chercher à deviner qui essayait de me réconforter.
-Esmée, fais sortir Edward s'il te plaît ! Jasper, prends Alice je te prie !
On me tira en arrière tandis qu'Alice reposait Bella sur le lit avec délicatesse. J'avais l'impression que mon cœur cherchait à battre, moi qui ne l'avait pas senti durant presque cent ans ! La porte de la chambre se ferma, m'interrompant dans la contemplation d'un ange serein, endormi. Mon ange.
Et c'est là que je compris : Bella était morte. Vraiment morte. Son âme avait choisi de monter au ciel plutôt que de rester avec nous, sur Terre. C'était une âme pure, qui ne serait jamais souillée ni perdue.
Je me laissai conduire jusqu'au salon sans protester, encore sous le choc. Est-ce ainsi lorsque l'on a perdu sa lumière ? Lorsque celle pour qui l'on vit s'éteint ? Lorsque l'on a tout perdu ? Mis à part le serrement dans ma cage thoracique, je n'avais mal nulle part. Je ne ressentais rien. J'étais… vide.
J'entendais Alice qui sanglotait, qui hurlait. J'entendais Esmée qui essayait de me faire réagir. J'entendais Jasper qui consolait sa fiancée, qui lui disait qu'elle n'y était pour rien. Qu'elle avait fait de son mieux, mais que Bella avait choisi son destin. Pourtant il n'y croyait pas : il aurait voulu pouvoir tuer à nouveau Nicolaï, James et les autres nomades, ceux qui nous avaient pris Bella, ceux qui avaient causé sa mort. Rosalie ne savait plus si elle devait se blâmer ou en vouloir aux nomades. Emmett était aussi perdu, comprenant que notre famille venait de subir sa première perte.
Je refusais d'écouter Carlisle, de regarder ce qu'il faisait, ce qu'il voyait. Pas encore.
Emmett prit la décision d'appeler Jacob : celui-ci était parti depuis plusieurs heures déjà, voulant prendre du repos avant le réveil de Bella, sachant que cela faisait deux jours qu'elle avait été mordue. Ce fut Billy Black qui décrocha.
-Bonjour Monsieur Black, c'est Emmett Cullen. Est-ce que Jacob est là ?
-Bonjour Emmett. Mon fils dort, il a des forces à récupérer.
Le ton du vieil indien était lourd de reproches : il devait nous en vouloir d'accaparer son fils. Il ne devait pas non plus aimer qu'il soit proche des vampires, même végétariens.
-Oui, je comprends. Quand il se réveillera, il faudrait qu'il nous appelle.
-Je croyais qu'il devait revenir voir Bella.
Le Quileute eut l'air surpris. Il devait avoir compris qu'il y avait un problème.
-Il vaudrait mieux pour lui qu'il reste à la réserve, expliqua Emmett, se chargeant pour une fois de prendre la parole et les décisions. Si vous pouviez faire en sorte qu'il nous appelle mais qu'il reste près de Sam…
-Quel est le souci ?
-Je pense que Carlisle rencontrera Sam pour tout lui expliquer. Au revoir Monsieur Black.
Et Emmett raccrocha.
-Merci Emmett, sanglota Esmée.
Il haussa les épaules, mais ce geste d'insouciance ne voulait rien dire : il était aussi triste que nous et avait compris que nous étions incapables de réagir, du moins pour l'instant.
Pour ma part, je désirais rester ainsi pour le restant de ma vie. Ne pas penser, juste écouter et voir le monde évoluer, sans rien ressentir afin de ne pas souffrir. Cet état me convenait parfaitement.
Pov Alice
Rien n'est jamais acquis, rien n'est jamais certain. Il y a toujours un détail qui peut tout changer. Même infime. Un détail auquel personne ne pense, mais un détail qui peut briser le fil d'une vie.
Cette vie, c'était celle de Bella Swan.
Je m'étais crue plus forte que les Volturi, plus forte que la malchance de Bella, plus forte que le destin. Or il n'en était rien. Et j'avais cruellement été rappelée à l'ordre. Comme les humains le sont face à une catastrophe naturelle.
Esmée était montée lorsqu'elle avait entendu les sanglots de son mari : pour la première fois, il perdait un membre de sa famille. Pour la première fois, le venin n'avait pas pu sauver quelqu'un. Pour la première fois, il se sentait impuissant. Le fait de l'avoir pleurée une première fois ne changeait rien : la douleur était la même, horrible.
Bella était morte aux yeux des Volturi, tuée par Jane. Elle était morte aux yeux des habitants de Forks, tuée par l'assassin de son père. Désormais, elle l'était aussi pour nous. Elle était morte, tuée par James.
Pov Jacob
Je me réveillai l'esprit clair et en forme. Je m'étirai et souris : Bella devait être réveillée à cette heure-ci.
Mais devais-je aller la voir de suite ? Ou attendre un peu, qu'elle se soit nourrie ? Mon ventre gargouilla, me donnant la réponse : me nourrir moi semblait être le moment idéal.
Je descendis, heureux. Mon père était à table et mangeait son repas de midi. J'avais dormi plus longtemps que ce que je pensais : j'étais parti la veille, plusieurs heures avant le coucher du soleil.
-Tu as l'air en forme, commenta Billy en me regardant prendre à manger.
-J'ai dormi comme un bébé ! Bella a déjà dû avoir ouvert les yeux, mais j'hésite à y aller maintenant. Tu en dis quoi ?
-J'en dis que fréquenter des vampires t'a lavé le cerveau. Elle va devenir dangereuse, et elle peut s'en prendre aux humains. Même à ses propres amis !
Je levai les yeux de mon bol, regardant mon père avec surprise : je ne le savais pas si plein de préjugés !
-Laisse-la donc se faire à son statut, et profite de tes amis ! Tu es tout le temps fourré chez les Cullen, et ça ne plaît pas à tout le monde.
Je haussai les épaules, reprenant la mastication de mes céréales. Une fois mon repas terminé, je me lavai et m'habillai. J'avais à peine fini que Quil et Embry s'invitèrent à la maison. Je descendis les accueillir.
-Salut les gars !
-Hey ! Fit Quil. Une moitié de sangsue !
Je fis mine de lui donner un coup de poing, ce qui provoqua l'hilarité d'Embry.
-Tu nous accompagnes ? Dit celui-ci. On a prévu de se faire quelques plongeons !
-Bonne idée ! Profitons tant qu'il fait beau et chaud !
Nous sortîmes en riant. Seth nous attendait dehors, et il me sauta dessus, tentant de me frotter le crâne avec son poing.
-T'es encore trop petit gamin ! Ricanai-je en l'attrapant par les jambes. Mange donc de la soupe !
Paul et Jared nous rejoignirent à la falaise, et nous commençâmes à sauter les uns après les autres, pariant sur la hauteur de notre saut.
Au bout d'un moment, je voulus partir et rejoindre les Cullen, mais ils insistèrent pour que je reste avec eux. Après tout, Billy avait raison : je leur avais fait faux bond, et je pouvais bien profiter d'eux. Bella était entourée, elle n'était pas seule.
Pov Billy
Avec Sam, nous avions pris la décision de ne rien dire à Jacob pour le moment. Sam devait rencontrer le docteur, et quand je saurais ce qui se passait, je déciderai ou non de mettre mon fils au courant.
J'avais compris qu'il s'était passé quelque chose de grave et j'espérais que ce n'était pas en rapport avec Bella. Mais elle devait être vampire, non ? Carlisle m'avait expliqué, une fois, comment se passait une transformation : dès que le sujet était mordu, peut importe son état de santé, le venin opérait la transformation, et le sujet devenait vampire trois jours plus tard. Esmée, Rosalie et Edward étaient au bord de la mort lorsqu'il les avait mordus, et le venin avait accompli son miracle. Je supposai qu'il en était de même pour Bella.
A cause des nomades qui avaient attaqué la réserve, Bella avait été mordue. Jacob m'avait tout raconté la veille, quand il était revenu. Son récit m'avait brisé le cœur : j'avais fait la promesse de veiller sur elle et de tout faire pour qu'elle soit heureuse, humaine, lors de l'enterrement de Charlie. Et je n'avais pas réussi.
Sam revint au bout de deux heures. Heureusement que Jacob était à la falaise, parce que s'il avait vu le visage du chef de meute, il aurait compris, comme je compris. Nous aimions tous Bella, elle avait su nous apporter des alliés, et il était impossible de ne pas s'attacher à elle, comme si elle était un aimant. Autant un aimant à problème qu'un aimant à attirer les gens, bons ou mauvais.
L'Alpha s'assit lourdement sur le canapé, le regard baissé.
-Que s'est-il passé ? Demandai-je.
-Même eux ne comprennent pas, commença-t-il d'une voix morne. Le docteur a dit que normalement, tous ceux qui ont été mordus sont devenus vampires. Personne n'est mort entre la morsure et le réveil en tant que vampire. Personne, sauf Bella.
Il laissa planer un silence lourd tandis que je comprenais que j'avais échoué. Je n'avais pas tenu ma promesse à Charlie, et le père et la fille étaient à présent réunis dans l'au-delà.
-Edward ne réagit plus. Il reste là, les yeux ouverts, immobile. On dirait que c'est juste un corps… vide. La petite Alice est trop calme, mais parce que son fiancé la maintient ainsi grâce à son don. Les autres sont anéantis et ne savent pas comment ni pourquoi Bella est décédée.
-Quand aura lieu l'enterrement ?
-Demain soir. Ils ont prévenu la police, un officier est passé pendant que j'y étais. Il fait les papiers nécessaires pour le décès. Ils ne veulent pas faire un grand enterrement, pour respecter la personnalité de Bella. Mais les Cullen veulent décider avec nous du lieu où elle reposera parce qu'ils estiment que nous avons le droit d'aider à cette décision.
-Je m'en passerai bien, dis-je d'une voix tremblante. Jacob ne s'en relèvera pas…
-Il est fort. Nous ferons tout pour le soutenir.
-Qui y aura-t-il lors de la cérémonie ?
-Les Cullen et ceux de la réserve qui le voudront.
-Seth voudra y aller.
-Je sais Billy, je sais. Mais je crois le docteur quand il dit que nous ne risquons rien avec eux. Au moins cette fois-ci.
Je hochai la tête, songeant à la réaction de mon fils d'ici quelques minutes.
Pov Sam
Billy sortit avec moi et m'attendit tandis que j'allais chercher Jacob. Celui-ci jouait dans la mer avec les autres de la meute, insouciants et riants. Paul me vit le premier et cessa tout mouvement, et les autres l'imitèrent très vite. Ils sortirent de l'eau, un peu essoufflés.
-Un problème chef ? S'enquit Seth.
-Jacob, nous devons parler.
-De quoi ? Demanda-t-il, méfiant tout à coup.
-Pas ici ! Allons chez toi !
Jake m'emboita le pas, suivi des autres. Bien sûr, ils resteraient, mais je tenais à ce qu'ils soient dans une autre pièce que Jacob au moment où son père et moi lui annoncerions la mauvaise nouvelle.
Lorsque Carlisle Cullen m'avait expliqué le drame, je ne l'avais pas cru. Comme Jake l'aurait fait, je lui avais demandé si ce n'était pas encore une ruse d'un vampire qui était dans les parages, mais le docteur avait secoué la tête : trouver deux vampires avec le même don était extrêmement rare, surtout au même endroit à quelques semaines d'intervalle. Et il m'avait rappelé que la transformation s'était opérée presque jusqu'au bout, mais il ignorait à quel moment elle avait cessé, à quelle stade cette fichue mutation en était.
Jacob s'assit là où je m'étais tenu quelques minutes auparavant. Billy était à ses côtés sur son fauteuil roulant. Il savait que Jacob pourrait se montrer violent, même envers lui, mais le vieil indien s'en moquait : il devait soutenir son fils. Rien que pour ça, je le respectais.
-Qu'est-ce qui se passe ? Interrogea Jacob en nous observant, son père et moi.
-Tu me connais Jake : en général, moins je côtoie des vampires, mieux je me porte. Et c'est le mieux pour nous.
-Tu veux en venir où ? Grogna mon ami. Si c'est juste pour me dire de faire attention à Bella, je sais qui elle est. Elle n'a pas changé. Son corps est juste… plus solide.
-Si j'avais voulu te dire ça, je n'aurais pas pris de gants : je te l'aurais ordonné, dis-je d'une voix dure. Je sais ce que tu as éprouvé pour elle, je sais ce que tu éprouves encore. Tu l'aimes peut-être plus que tes propres sœurs. Ai-je tort ?
Il secoua la tête, intrigué. Cependant, il s'était tendu, comprenant peut-être que le sujet était difficile à aborder.
-Tu n'iras pas voir les Cullen avant demain.
-Est-ce un ordre Sam ?
-Oui. Mais c'est un ordre pour te protéger.
-Contre qui ? Je ne vois personne là-bas qui pourrait m'attaquer.
-Ce n'est pas contre eux que je veux te protéger, mais contre toi.
Jacob se leva d'un bond, les poings serrés.
-Qu'est-ce que tu veux dire ? Que je ne suis pas capable de bien me tenir ?
Je pris une grande inspiration, et pour la première fois je maudis ce titre d'Alpha. Je ne voulais pas lui annoncer. Pourtant je mis mes mains sur ses épaules et le regardai dans les yeux. Je n'étais pas insensible, je voulais le paraître. Mais là je ne pouvais pas.
-Jake, je n'ai jamais rien dit de tel. Mais pendant que tu dormais, il s'est passé quelque chose. Bella est morte.
Ses yeux s'écarquillèrent et il resta deux secondes sans réaction avant d'éclater de rire, nous surprenant tous.
-Bien sûr qu'elle est morte Sam ! C'est un vampire ! Carlisle, Edward, Alice, ils m'ont tous expliqué ! Maintenant qu'elle est transformée, elle ne vit plus, mais elle continue d'exister.
Billy soupira : son fils refusait de comprendre.
-Jake, commença doucement le vieux Quileute, Belle est morte. Et elle n'est pas vampire. Sa transformation n'a pas fonctionné.
-Mais… Mais… bégaya mon ami. C'est impossible… Ils m'ont dit…
Il retomba lourdement sur le canapé et me regarda.
-Carlisle ne sait pas comment ça a pu arriver. Ils étaient sûrs eux aussi que tout irait bien, comme à chaque fois. Bella est la première à … réagir ainsi.
Soudain Jacob se leva et monta en courant les escaliers. A peine la porte de sa chambre avait-elle claqué qu'on l'entendit pousser un hurlement déchirant, puis il se mit à pleurer fortement. Nous entendions tous ses sanglots, et seul Seth osa sortir de la cuisine pour aller le consoler.
-Rentrez chez vous, ordonnai-je aux autres. L'enterrement a lieu demain soir, pour ceux qui voudraient y assister.
-Où ? S'enquit Embry.
-Je vais en parler avec le docteur.
Ils sortirent tous. Pour ma part, je décidai de rester avec Billy et Jake, par sécurité.
Après un appel aux vampires, nous décidâmes d'enterrer notre amie dans une parcelle du jardin des Cullen, qui serait territoire neutre. Jacob pleurait toujours, inconsolable.
Donc au prochain chapitre, ce sera bien le chapitre 32.
A la semaine prochaine.
Bisous
