Le directeur lui avait toujours inspiré un sentiment de peur bien que c'était un homme très gentil. Fariha le jaugeait du regard, assise dans un des fauteuils en velours du « théâtre », à coté de sa meilleure amie Lena. C'était la rentrée des classes et il allait leur dire dans quel groupe elles seraient tout au long de l'année. Il arriva à la classe 6EPa et Fariha entendit son nom. Malheureusement, Lena était en 6EPb et son amie se trouvait donc séparée d'elle et seule en classe. Elle suivit son titulaire, monsieur Lindhölm, son professeur de math. Et comme chaque année, l'heure de présentation passa vite, la guidant vers la salle de gym pour les cours suivants. Heureusement, les 6 Epb avaient cours en même temps. Lena tremblait d'impatience devant le vestiaire. Mais dix minutes plus tard, le professeur de gym n'était toujours pas là.

« Peut-être qu'il est malade, essaya Hana, une camarade de classe »

« Je pense que tu rêves. C'est juste que c'est le désordre, lança Satya, la déléguée de classe »

« Arrête avec tes histoires de désordre, râla Lucio »

« Les gars, elle arrive, s'exclama Zarya »

Fariha étouffa un hoquet de surprise en voyant leur professeur arriver auprès d'eux. Comment avait-ce pu arriver? Son regard se posa sur sa mère et son sang se glaça. Sa meilleure amie lui lança un regard compatissant. Ana prit un carnet et appela les élèves un à un.

"Fariha Amari, lança-t-elle."

Fariha se dirigea vers sa mère pour prendre le document d'intentions pédagogiques.

"Heureuse de t'avoir comme élève ma chérie."

"Pareil, mentit la jeune égyptienne."

Elle retourna près de Lena et soupira. Quand elle eut fini l'appel, Ana expliqua son cours. La fille pensait que le cours allait bien se dérouler... mais sa mère ne connaissait pas la discrétion.

"Les jeunes, autre chose. Ma fille Fariha, oui l'adorable brunette la bas. Si vous vous en approchez de trop, je me ferai un plaisir de vous rappeler Oh combien vous aimiez votre ancien professeur de gym."

Fariha vira au rouge, se sentant observée par les autres élèves de sa classe. Lena les défia du regard. Ana les guida dans la salle où elle leur fit faire un entraînement de volley. Les deux amies adoraient ce sport et le pratiquaient chaque semaine. Elles arrivaient à synchroniser leurs mouvements avec brio ce qui les fit adorer des autres. Seulement, Fariha prise d'une énorme fatigue commença à avoir la tête qui tourne et fit un malaise.

Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait entourée de murs blancs, ce qui l'effraya. Une jeune blonde vint la rassurer.

"Tu n'es pas à l'hôpital, ne t'inquiète pas."

Instantanément, Fariha se calma. La nosocomephobie était quelque chose que quiconque connaissant l'égyptienne avait l'habitude de rencontrer. Sauf que l'infirmière ne la connaissait pas. Celle-ci la regarda avec tendresse.

"Où suis-je demanda l'adolescente après quelques instants."

"À l'infirmerie de l'école. Tu as fait un malaise. Te souviens-tu de quelque chose ?"

"Je faisais du volley avec ma classe. D'ailleurs ma mère était là. Elle m'a fouttu la honte et ... pardonnez moi, ça ne doit pas vous intéresser."

"A vrai dire, j'allais te demander si tu avais été soumise à un moment de stress. Y a-t-il autre chose qui pourrait t'avoir stressée ?"

" vous savez, l'école, tout ça, c'est le stress de l'adolescence."

" Et tu es sure que c'est juste ça Fariha, demanda la blonde en se penchant vers elle ce qui dévoila légèrement son décolleté."

Fariha se tendit. Depuis le début de leur conversation, elle n'avait pas prononcé une seule fois son nom. Elle le prononçait d'une manière magnifique, avec un accent allemand... non elle n'a pas d'accent pour le reste, plutôt suisse. Elle regarda la blonde face à elle. Elle était très mignonne. L'aura qu'elle dégageait était peu commune, elle était d'un calme incroyable. Et son sourire, même au milieu de milliards d'autres devait être le plus beau et le plus lumineux que l'égyptienne ait vu. Dans ses yeux bleus, elle pouvait distinguer une étincelle, De celles qui semblent uniques. Elle répéta sa question, tirant Fariha de ses pensées.

"Eh bien... Pas exactement... mais c'est compliqué..."

La blonde prit doucement sa main. Elle avait une peau très douce.

"Fariha, rien n'est compliqué à mes yeux. Si tu veux, tu peux me le dire."

L'égyptienne avala difficilement sa salive. L'infirmière face à elle était de plus en plus floue tandis que les larmes roulaient sur les joues de la brune. Elle vit la jeune femme saisir son téléphone et tapper rapidement un message avant de le ranger. Fariha sentit avec étonnement son portable vibrer dans sa poche et vit le sourire de la blonde.

"Comment avez vous ?"

" Ton dossier élève. Étant donné que tu es majeure, ton numéro de téléphone est dedans. Si tu as besoin de te confier ou quoi que ce soit d'autre, je suis là."

"Merci docteur..."

"Ziegler. Mais appelle moi Angela."