Blabla : quand une nouvelle idée surgit de nulle part et exige d'être écrite sur le champ
Le retour de l'amour Sith
Chapitre 1 : Retour
Un bon Padawan serait allé méditer avant de se coucher tôt, en prévision d'un retour sur une planète sous invasion. Mais Obi-Wan ne devait pas être un bon Padawan pour que son Maître le rejette pour un autre. Donc peu importait qu'il ait choisi d'aller noyer sa douleur dans l'alcool. De toute façon il était chez Dex, alors Qui-Gon pourrait le retrouver s'il le voulait. Ce dont Obi-Wan doutait grandement. Il devait être occupé avec Anakin, ou en train d'argumenter davantage avec Yoda ou Mace comme quoi c'était la volonté de la Force qu'il forme le gamin.
Il était déjà bien imbibé quand une silhouette encapuchonnée vint s'asseoir en face de lui. Obi-Wan redressa la tête en grognant. Il n'était pas d'humeur à bavarder avec quiconque, même Dex l'avait laissé à ses récriminations intérieures. Mais les yeux dorés étrangement éteints l'interpellèrent. Essayant de focaliser son attention au travers de la brume de l'alcool, il détailla la personne qui lui faisait face. Une personne qui lui était étrangement familière.
- ...Maître Tahl ?
La surprise et la curiosité recouvrirent son irritation. Maître Tahl avait été la meilleure amie de Qui-Gon. Aveugle suite à un crash sur Melida-Daan - où Qui-Gon s'était précipité pour la sauver et avait abandonné (quelque part ça devenait presque une habitude) Obi-Wan - elle avait été affectée aux recherches informatiques jusqu'à ce qu'elle récupère une autonomie surprenante en se fiant à la Force et reprenne les missions sur le terrain. Avec réussite jusqu'à sa mystérieuse disparition. Qui-Gon avait été dévasté. Au point que cela avait conforté Obi-Wan dans ses soupçons que les deux Maîtres avaient eu une relation amoureuse avant que le conseil ne les rappelle à l'ordre. Qui-Gon n'avait rien confié à son Padawan, mais son comportement et de nombreux indices pointaient en ce sens. Obi-Wan se rappelait du sentiment étrange à être celui qui faisait semblant de dormir quand son vieux Maître se glissait en douce hors de leurs appartements pour la nuit. Cela dura quelques temps avant qu'il ne reste à nouveau sagement au lit, avec une humeur chagrine et bougonne. Et que lui et Tahl se tiennent à distance.
- Bonjour Obi-Wan. Je t'ai entendu ruminer contre Qui-Gon. Qu'est-ce que cette incorrigible tête de mule a encore fait ?
Obi-Wan sourit. Voilà quelqu'un qui pouvait le comprendre ! Il entreprit donc de conter par le menu la dernière lubie de Qui-Gon, ne mâchant pas ses mots même s'il trébuchait dessus et se perdait parfois à cause de l'ivresse. Tahl afficha un air compatissant.
- Toi aussi il t'a rejeté.
- Il vous a rejetée !?
- Oui. Le conseil nous a rappelé à l'ordre au sujet de l'attachement, et alors qu'il les envoie paître si souvent, et qu'il avait de fait sciemment contrevenu à la règle, il a décidé de se repentir et de se soumettre entièrement aux restrictions demandées par le conseil. Même nos discussions autour d'un thé et nos entrainements de sabre laser ont disparu. Tu parles d'un rebelle, jeter aux Sith notre amitié autant que notre amour par peur de se faire taper sur les doigts...
- Puf. Des fois je.. je le comprends plas. Ou ja-jamais ? Croyais... croyais qu'il m'aimait. Pas comme vous mais...
- Comme un fils ?
- Vi. Des fois... si complice. Chaleureux et réconfortant. Peut-êt' même paternel.
- Il donne cette impression oui. Et puis il se rétracte et tout semble disparaître.
- Comment... comment il peut être aussi cruel ?
- Un cruel manque de réflexion. L'instinct, l'instant présent, il n'a que ça à l'esprit, négligeant d'étudier les choses dans une temporalité plus vaste.
- Vrai ! L'aimait pas mes mauvais pressentiments. Disait toujours folica... focila... fo-ca-lise présent. Suis Force unificatice moi !
- Mon pauvre Obi-Wan, Qui est tellement enraciné dans la Force vivante qu'il refuse de prendre en compte quoi que soit d'autre.
Le Padawan éméché geignit son accord, avant de continuer sur une litanies de reproches et de plaintes à l'égard de son Maître, Tahl l'accompagnant bien volontiers avec ses propres exemples et la sympathie de quelqu'un qui partage votre infortune. La soirée se fondit petit à petit dans une brouillard aussi douillet qu'une couette.
Le réveil fut douloureux. Il n'y avait aucun doute qu'Obi-Wan avait beaucoup trop bu la veille, et présentement il le regrettait absolument. Il avait envie de se traîner aux pieds de Bant pour qu'elle lui donne de quoi apaiser son mal de crâne - ou qu'elle l'achève au choix - mais d'ouvrir les yeux pour chercher son comlik et d'essayer de communiquer oralement avec quelqu'un lui paraissait le summum d'un enfer Sith.
Il lui fallut un moment pour se rendre compte qu'il n'était pas dans ses quartiers au Temple - d'ailleurs Qui-Gon serait sûrement venu le tirer du lit, ils étaient encore en mission quelque part - et que l'atmosphère respirait... le côté obscur ? La réalisation lui fit l'effet d'une douche froide et il se releva aussitôt sur le qui-vive... avant de gémir pitoyablement comme le mouvement brusque l'avait étourdi et que la lumière artificielle s'enfonçait comme un jeu de fléchette dans ses pauvres yeux.
- Mauvais réveil ?
Obi-Wan plissa les yeux pour discerner l'auteur de la remarque amusée. Ah, Maître Tahl bien sûr. Elle ne l'aurait pas abandonné dans cet état. Mais ils n'étaient plus dans le café de Dex. Pourquoi la Jedi disparue l'avait-elle emmené dans un endroit imprégné du côté obscur ?
- Je jure de ne plus boire de liqueur corrélienne. Où est-ce qu...
Le Padawan écarquilla les yeux alors qu'il se rendait compte que le côté obscur émanait autant de son environnement que de la Maître Jedi. Sauf qu'elle n'était peut-être plus autant Jedi que dans son souvenir.
Semblant avoir senti son trouble, Tahl eut un sourire de prédateur. Avec ses yeux morts, cela faisait son impression. Des yeux qui luisaient sans doute plus qu'ils n'auraient dû. Difficile de discerner les yeux jaunes des Siths quand une personne avait naturellement les iris dorés.
- Surpris ?
- Vous... vous... vous êtes une Sith ?!
- Oui et non. Je ne suis pas devenue une Sith au sens stricte du terme, même si c'était le désir du Sith qui m'a enseigné. Mais je n'ai nulle intention d'exterminer les Jedi ou d'acquérir le pouvoir suprême. Je veux juste vivre ma vie comme je le décide, sans restrictions idéologiques idiotes.
Bon. C'était... rassurant. Au moins un peu. Restait à voir ce qu'impliquait son choix de vie.
- Et comment mon kidnapping s'inscrit dans ce tableau ?
- Il est vrai que j'aurai pu te demander de m'accompagner. Mais tu n'étais pas vraiment en état de me faire une réponse éclairée.
Obi-Wan ne put s'empêcher de rougir. Il avait vraiment trop bu. Heureusement que c'était Tahl qui l'avait enlevé et pas quelque marchand d'esclave. Encore que ça restait à voir. Xanathos avait lui aussi semblé amical au début et il n'avait pas reçu l'enseignement d'un Sith.
- Quand on est indépendant, il faut gagner de quoi vivre. Et parfois ça peut être dangereux et on ne peut pas toujours se fier à la sécurité d'un repère et aux capacités de droïdes. C'est pourquoi quand je t'ai vu, je me suis dit que tu ferais un excellent baby-sitter.
- ... un quoi ?!
- Ou un grand frère si tu préfères. Qui pourrait protéger l'enfant de Qui-Gon pendant que je travaille, et s'assurer qu'il ne devienne pas aussi stupide que son père.
- Vous... c'est pour ça que vous avez disparu ?
- Oui. Quand j'ai découvert que j'étais enceinte, il était hors de question pour moi d'avorter. Ni de laisser le conseil placer l'enfant dans la crèche du Temple avec interdiction absolue de l'approcher. J'ai peut-être perdu Qui mais je ne perdrai pas son enfant. J'ai donc profité d'une mission en terrain agité pour disparaître. Je n'avais pas prévu que ma recherche d'un refuge me mènerait dans l'antre d'un Sith. Mais son enseignement s'est révélé utile. Le côté obscur est un outil puissant mais dangereux. Connaître les risques et les limites permet de l'exploiter sans s'y perdre.
Si jamais sur le chemin du côté obscur tu t'engages, à jamais ton destin il dominera, disait Yoda. Ce n'était guère rassurant. Et est-ce qu'elle avait l'intention d'essayer d'entraîner Obi-Wan sur ce chemin ?
- Et... vous attendez quoi de moi, au juste ?
- Ne t'inquiète pas, tu es libre de rester fidèle au côté lumineux. De toute façon c'est moins dangereux et puis ça donnera un point de comparaison pour mon petit ange.
Ouf, c'est déjà ça. Obi-Wan s'était promis de ne jamais sombrer dans le côté obscur. Bon c'était une promesse à Qui-Gon qui lui, avait brisé par deux fois sa promesse de le guider sur la voie du Jedi, mais tout de même, il n'avait guère envie de ressembler à Xanathos ou à l'être brièvement aperçu sur Tatooine.
- Maintenant, je vais te laisser découvrir tes quartiers et digérer tout ça. On en reparlera plus tard, j'ai un travail urgent à effectuer. Je te déconseille de trop fouiner, les artefacts Sith et les droïdes de sécurité peuvent être assez dangereux, je te ferais faire le tour une autre fois.
Sur ce, Tahl lui adressa un dernier sourire, avant de pivoter et de sortir de la pièce, refermant la porte derrière elle. Le bruit qui suivit l'assura qu'un verrouillage l'aiderait à se retenir de "fouiner".
Bon. Obi-Wan était prisonnier d'une pseudo-Sith en tant que baby-sitter forcé de l'enfant de son Maître avec sa geôlière. Quelque part il se demandait s'il n'était pas encore en train de cuver, assoupi dans le bar de Dex. La prochaine fois qu'il aurait envie de boire, il y réfléchirait à deux fois. Passer de presque soumis aux épreuves pour devenir Chevalier Jedi à nounou d'un Sith en culottes courtes, c'était pas brillant. Il espérait que le gosse était déjà propre au moins. Ou qu'il y avait des droïdes pour cette tâche aussi nauséabonde que l'haleine qu'il devait présentement avoir. Il était temps de vérifier que ses nouveaux quartiers comportaient bien une douche et une brosse à dent.
A SUIVRE
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Iroko
