Bonjour tout le monde ! Alors voila une nouvelle fiction, ma première à comporter plusieurs chapitres. Elle se passe durant Tentation, du point de vue des membres de la famille Cullen, principalement Edward bien sûr. Pour moi c'est un peu un entraînement, alors j'inclurai plusieurs choses : différents points de vue, mes traductions de deux nouvelles de l'auteur trouvées sur son site, Rosalie's News et Miscalculation. Mon rythme de publication a de grands risques d'être très irrégulier, vu que certain cahpitres ont prêts et d'autres difficiles à écrire. Le tout ne sera normalement pas très longs, une dizaine de chapitres seulement.
J'aimerais que vous commentiez, positivement comme négativement, pour que je puisse avancer. Ce premier chapitre est du point de vue d'Edward.
Voila, merci de me lire !
Chapitre 1 : La fin
Je l'aimais. Je l'aimais et pour cela je devais la quitter. La faire souffrir. Et me tuer. Cela avait déjà commencé. Mais je préférais mourir que de lui faire du mal. Elle était humaine, elle m'oublierait vite. Alors je ne doutais plus de ce que j'allais faire, maintenant, même si cela m'apporterait une douleur éternelle.
Depuis plusieurs jours maintenant, j'essayais de la préparer. Ma conviction du bien fondé de ce que j'avais prévu se renforçait au fur et à mesure qu'elle se questionnait sur ma nouvelle froideur mais je m'en voulais de plus en plus de tout cela. Nous n'aurions jamais du nous rencontrer.
Ce serait pour ce soir. Ma famille avait rejoint Alice et Jasper à Denali dans l'après-midi et je devrais y aller à mon tour quand ce serait fini. Je descendis le plus vite possible de ma voiture que je venais de garer devant la maison de Bella. Je devais avoir fini avant qu'elle arrive dans quelques minutes. J'ouvris la porte avec la clé cachée que j'avais bien des fois utilisée et je rentrais dans le pavillon. Si petit et chaleureux. Celui où je passais la moitié de mon temps depuis des mois. La douleur serrait mon coeur et m'empêchait de respirer l'odeur de mon amour comme je l'aurais voulu. Je sortis de ma poche le papier où j'avais griffonné un mot pour Charlie dans une parfaite imitation de l'écriture de ma bien aimée et le posai sur la table. Je montai l'escalier à pas presque lents pour un vampire, et entrai dans la chambre de Bella. Je m'obligeai à regarder un dernière fois le lit où je l'avais chaque soir aidée à s'endormir, le bureau où je l'avais si souvent vue travailler, tout en enlevant le disque du lecteur de CD et les photos de l'album. J'avais en cet instant là seulement envie de mourir. J'allai la quitter pour ne plus jamais la revoir. Jamais plus je ne jouerai pour elle la berceuse que je lui avait composée. Jamais plus je ne la porterai sur mon dos pour aller à notre clairière. Jamais plus je ne l'embrasserai en sentant son coeur s'emballer sous mes mains glacées. Jamais plus je ne verrai son magnifique sourire qui me faisait tant de bien.
Alors que j'étais prêt à quitter sa chambre une dernière fois, je ne pus m'empêcher de me retourner. Et ma volonté s'effrita d'un coup. Je décidai au dernier moment de laisser les objets que j'avais pris quelque part. Pour qu'ils soient la même si elle ne les retrouve pas. Pour laisser quand même quelque chose de moi quand elle m'aura oublié.
J'arrachai une latte de parquet en me maudissant moi et ma sensibilité. C'était tout sauf prudent et c'était l'une des choses que je m'étais juré de ne pas faire. Je ne devais pas laisser de traces matérielles, elle mettrait suffisamment longtemps à cesser de penser à moi. D'ailleurs, je n'avais aucune garantie que cela se passerait comme ça, en vérité. Je n'étais pas humain, et même dans mon ancienne vie je n'avais jamais vécu ce genre de situation. Je devais me fier à ce que les autres disaient, à l'expérience de Carlisle, mais moi-même je n'en savais rien. Je devais me convaincre. Elle m'oublierait.
Mais je ne pus pour autant empêcher mon corps de terminer ce que j'étais en train de faire. C'était presque comme s'il n'obéissait plus à a volonté, déjà en miettes. Je replaçai la latte avec soin, veillant à ce qu'on ne voit aucune différence avec le reste du bois, et sortis en courant de la maison. Sans un regard en arrière. Je me rassis dans ma voiture juste au moment où j'entendais la camionnette de Bella tourner le coin. Je rouvris la portière quand elle se gara. J'étais aussi prêt que l'on pouvait l'être dans pareille situation.
J'allais à sa rencontre et lui pris son sac des mains pour le reposer sur le siège de sa voiture. Elle ne devait pas rentrer, c'était maintenant ou jamais. Je lui pris la main et demandais le plus platement possible :
- Viens te promener avec moi.
A mes oreilles, ma phrase sonna comme une supplication mais elle ne sembla pas la remarquer. J'aurais voulu la serrer dans mes bras le plus fort possible, à l'étouffer, mais je ne pouvais pas. Je l'entraînai sous le couvert des arbres, restant en vue de la maison. Je m'adossai à un arbre.
- Allons-y, discutons, dit-elle avec une pointe d'appréhension. Elle avait senti qu'il allait se passer quelque chose, bien sûr.
Je pris une profonde inspiration - inutile - et annonçais :
- Nous partons.
Elle inhala à son tour.
- Pourquoi maintenant ? Encore un an, et...
Je ne voulais pas lui dire directement, il faudrait qu'elle comprenne tout de seule. Je ne savais pas si j'aurais la force de la voir blessée mais je n'aurais certainement pas celle de le lui dire directement.
- Il est grand temps, Bella. Nous ne nous sommes déjà que trop attardés à Forks; Carlisle a beau prétendre avoir trente-trois ans, il a l'air d'un gamin. C'était inéluctable, alors aujourd'hui ou demain...
Premier mensonge. Le jour changeait tout, contrairement à ce que j'avais insinué. La voir plus longtemps. Encore un peu. Mais ce serait aujourd'hui. Une lueur d'incompréhension tinta son regard. Évidemment. Elle ne s'y attendait pas. J'attendis avec le visage le plus froid que je pouvais.
- Quand tu dis nous...
- Il s'agit de moi et des miens.
- D'accord. Je viens aussi.
Je m'attendais à ce qu'elle réagisse ainsi. Pourtant, en la voyant comme cela, devant moi, j'eus un imperceptible instant d'hésitation quand à ce que je devais lui dire.
- Impossible, Bella. Notre destination... ce n'est pas un endroit pour toi.
- Quelque soit le lieu où tu es, j'y ai ma place.
Oui, Bella. Où que je sois, je voudrais que tu sois avec moi. Mais c'est impossible. Et je le regrette profondément.
- Je ne t'apporte rien de bon, Bella.
- Ne soit pas idiot. Tu es ce qu'il y a de mieux dans ma vie.
Et aussi ce qu'il y a de pire. Diras-tu toujours la même chose quand on te retrouveras vidée de ton sang au fond d'une ruelle ? Non. Car tu ne pourras plus rien dire. Jamais. Et c'est ce que je ne veux pas qu'il arrive.
- Mon univers n'est pas fait pour toi.
- Ce qui s'est passé avec Jasper, ce n'était rien, Edward, rien du tout !
- En effet. Il est juste arrivé ce que devait tôt ou tard arriver.
Et tu as eu de la chance que ça n'est pas été plus loin...
- Tu as juré ! A Phoenix, tu as promis que tu resterais...
Oui. Et cela me brisait le coeur de devoir te trahir. Mais je n'avais plus le choix.
- Tant que c'était ce qu'il y avait de mieux pour toi.
- Non ! C'est à cause de mon âme, hein ? Carlisle m'en a parlé. Je m'en moque, Edward, si tu savais comme je m'en moque ! Prends-moi mon âme. Je n'en veux pas, sans toi. Je te l'ai déjà donnée.
Je poussai un soupir. Non, pas ça, c'était déjà suffisamment compliqué. Elle n'avait pas le droit de me dire ça. Je fixais le sol sans le voir, cherchant à recomposer le visage dur que j'avais perdu en entendant ses mots. Avec un effort surhumain - plus que ça en fait -, je parvins à figer mes yeux et la lumière qui les éclairait.
- Je ne veux pas que tu viennes, Bella.
J'avais séparé les syllabes, parlant le plus lentement possible, ne voulant pas croire que je pouvais lui dire ça. Elle ne pouvait pas me croire. Elle n'avait pas le droit. Pas après toutes les fois où je lui avais dit que je l'aimais. Pourtant, quelque part, cette phrase était la vérité. Je ne voulais pas qu'elle continue à risquer sa vie quotidiennement avec moi. C'est peut-être ce souffle de conviction qui lui fit comprendre le sens de mes mots.
- Tu... me... quittes ?
C'était exactement cela. Mais ces trois petits mots dits avec désespoir me broyèrent le coeur plus que n'importe quelle parole que j'avais jamais pu entendre. Parce que j'étais en train de faire la pire chose de ma vie et que je le faisais de mon plein gré. Convaincu de son bien-fondé. Le seul mot que je devais prononcer se bloqua une fraction de seconde dans ma gorge, et je détestais instantanément les trois petites lettres qui allaient nous faire tant souffrir.
- Oui.
Je parvins dans le plus grand effort que jamais accompli à rester impassible. Je la fixai, tentant de luis faire comprendre ce que cela impliquait.
- Ça change tout.
Je fus surpris par le calme de sa voix. Elle semblait aussi décontenancée que moi et déconnectée de la réalité. Les mots franchirent tout seuls mes lèvres, me laissant peine le temps de trier ce que je ne voulais pas dire. Ne pas tout gâcher.
- Naturellement, une part de moi continuera à t'aimer. En quelque sorte. Mais je suis... las de jouer un rôle qui n'est pas moi. Je ne suis pas humain.
Je continuerais à l'aimer. Et à souffrir. Mais elle devait croire que je ne voulais plus d'elle, même si cela me déchirait le coeur.
- J'ai trop longtemps laissé l'imposture s'installer. J'en suis désolé.
- Arrête. Ne fais pas ça.
C'était un murmure. Une prière. J'eus soudain envie de tout abandonner et de la prendre dans mes bras. Mais c'était trop tard pour reculer.
- Tu ne m'apportes rien de bon, Bella.
Les mots n'avaient pas eu de problème à venir cette fois. J'étais déjà mort de l'intérieur.
- Si... c'est ce que tu souhaites.
Je pouvais voir par contre sa difficulté à elle. Et je pouvais deviner ce qu'elle pensait. Elle me croyait. J'aquiesçai.
- J'ai une dernière faveur à formuler, cependant. Si ce n'est pas trop te demander.
Je tressaillis devant sa douleur. C'était horrible. Je me ressaisis juste à temps, mais elle avait vu.
- Tout ce que tu voudras.
- Pas d'acte téméraire ou stupide. Entendu ?
J'avais dis ça sous l'impulsion du moment, en vérité. Je craignais qu'elle ne le prenne pas comme il le fallait, et j'ajoutai :
- C'est à Charlie que je pense, bien sûr. Il a besoin de toi. Prends soin de toi... pour lui.
- D'accord.
Je me détendis un peu. Elle n'avait pas relevé mon erreur. Il ne me restait qu'une seule chose a faire. Partir.
- En échange, je vais te faire une promesse. Je te jure que tu ne me reverras plus jamais. Je ne reviendrai pas. Je ne t'entraînerais plus dans ce genre d'épreuve. Vis ta vie, je ne m'en mêlerais plus. Ce sera comme si je n'avais jamais existé.
Oui. Exactement comme si je n'avais pas fait partie de sa vie. Mais pas le contraire.
- Rassure-toi, vous autres humains avez la mémoire courte. Le temps guérit les blessures de ceux qui appartiennent à votre espèce.
- Et la tienne ? Chuchota-t-elle d'une voix étouffée.
- Eh bien... Je n'oublierais pas. Toutefois, ma race se laisse facilement distraire.
Je souris. Un faux sourire. Oui, les vampires avaient de quoi se distraire. Mais pas de ça. Pas de la force des sentiments qui vous détruisent à petit feu, chaque jour un peu plus. Pas de l'amour.
- Voilà. C'est tout. Nous ne t'importunerons plus.
Elle tiqua.
- Je ne reverrais pas Alice, réalisa-t-elle.
- Non. Ils ne sont plus ici. Je suis resté pour te dire au revoir.
- Alice est déjà partie ?
- Elle aurait souhaité t'expliquer. Je l'ai persuadée qu'une rupture brutale valait mieux pour toi.
De toute façon, ma soeur n'aurait pas été capable de partir après l'avoir revue. Et surtout, elle n'était pas d'accord avec moi. Elle aurait voulu rester, faire confiance à ses visions, ce queje ne voulais pas. Il y avait tant de choses qu'elle ne voyait pas...
- Adieu, Bella.
Comment des mots peuvent-ils faire aussi mal ?
- Attends !
Encore plus mal.
Je posais rapidement mes lèvres sur son front. Senti un dernière fois sa peau douce et chaude, son odeur florale qui me ravissait...
De plus en plus mal.
- Fait attention à toi.
Je me détournai et me mis à courir.
