- Melle Van Der Woodsen, savez-vous pourquoi votre père a été convoqué à la barre aujourd'hui?

- Avait-il un lien avec la victime ou avec le présumé coupable?

- Serena, comment votre mère a-t-elle réagi après sa demande en mariage la semaine dernière?

- Son mariage avec Rufus Humphrey est-il toujours d'actualité?

Serena tourna la tête, aveuglée par un nouveau flash, et chercha une issue parmi la horde de journalistes qui bloquait la porte d'entrée de la salle d'audience.

Soudain, un bras secoureur enroula ses épaules.

- Messieurs dames, ma soeur n'est pas ici en tant que porte-parole de ses parents, déclara Chuck avec un flegme très professionnel. Si vous souhaitez des renseignements quant au procès, veuillez contacter son avocat. Si vous souhaitez des renseignements quant au mariage, veuillez vous connecter à . En attendant, merci de libérer le passage afin qu'elle puisse soutenir son père dans cette difficile épreuve.

Bien sûr, les journalistes recommencèrent aussitôt à mitrailler Serena de questions et de clichés. Néanmoins, l'intervention de Chuck avait créé un effet de surprise propice, si bien que les jeunes gens parvinrent à se frayer un chemin à grand renfort de coup de coudes.

La salle d'audience était pleine à craquer. Depuis une semaine, le procès de Hank Pioneer était un événement à lui tout seul, mais aujourd'hui, avec le témoignage annoncé de Keith Van Der Woodsen, on frôlait l'hystérie.

Serena et Chuck remontèrent l'allée centrale, puis s'assirent dans la rangée de droite, juste derrière le procureur. De l'autre côté, sur le banc des accusés, un quinquagénaire au crâne rasé parlait à voix basse avec son avocat. Serena poussa un soupir de soulagement.

- J'ai crû que je n'arriverais jamais à entrer! Merci beaucoup pour ton aide Chuck...

- La famille est suffisamment exposée pour le moment, il était inutile d'ajouter une fille piétinée par la presse à la page « Faits Divers »... plaisanta le jeune homme.

Pour la première fois depuis son réveil, Serena sourit.

- Non, vraiment, j'apprécie ton soutien. D'autant plus que ni maman ni Eric n'ont accepté de m'accompagner...

- … ce qui est compréhensible étant données les circonstances, temporisa Chuck.

- Je ne les blâme pas! C'est juste que ça aurait été difficile de venir ici seule, étant donné que Carter ne pouvait pas se libérer. Bref, merci.

- Je t'en prie... Je me suis déjà rapproché de ma soeur cadette en préparant l'enterrement de vie de jeune fille de Lily. Je n'aurais jamais imaginé que ce soit un procès qui me rapproche de ma soeur aînée! Et moi qui avais imaginé ma nouvelle vie de famille comme une réplique de La petite maison dans la Prairie... Je suis agréablement surpris!

Serena sourit à nouveau. Depuis une semaine, il régnait une atmosphère des plus étranges à l'appartement. Car, même si tout le monde était remonté contre la même personne – à savoir son père -, l'impression de deux « clans » existait néanmoins avec les Van Der Woodsen d'un côté et les Humphrey de l'autre. Au milieu de cette tension latente, Chuck avait décidé de prendre la situation à contre-pied afin de n'être partie prenante ni pour Lily ni pour Jenny (car, soyons clair, ce n'était ni pour Rufus ni pour Dan qu'il faisait preuve d'autant de tact).

- Des nouvelles de ton père? demanda-t-il.

- Toujours pas... Depuis que Brett et Devon l'ont...

- Brett et Devon?

- Les agents du FBI chargés de sa protection en tant que témoin. Depuis qu'ils l'ont retrouvé au Victrola, ils l'ont placé en isolement total pour être certains qu'on ne puisse pas le retrouver. Lui qui devait être discret pour sa sécurité...

Elle soupira.

- J'espère pouvoir lui parler tout à l'heure. Une fois qu'il aura témoigné, il sera trop tard pour le faire taire et normalement il ne courra plus de danger.

Chuck opina du chef.

- Et toi? demanda Serena. Des nouvelles de Blair?

Chuck secoua la tête, une pointe de tristesse dans les yeux.

- Elle est encore dans la première phase de la thérapie, donc toujours aucun contact extérieur. Mais sa mère continue à me transmettre les nouvelles quotidiennes qu'elle reçoit de la clinique. Apparemment tout se passe bien, si ce n'est que Blair continue à se plaindre de la couleur lavande de sa chambre.

Serena grimaça.

- Ca ne m'étonne pas d'elle!

- Il semblerait que, pour les convaincre de repeindre les murs, elle soit allée jusqu'à dire que cette couleur était à vomir...

Serena gloussa.

- Elle en joue déjà? C'est plutôt bon signe...

Le sourire fier de Chuck en guise de réponse voulait tout dire.

- Mesdames messieurs, la cour! annonça-t-on. Veuillez vous lever.

Acteurs et spectateurs du procès s'empressèrent d'obéïr. Lorsque la cour et le jury furent installés, on autorisa le commun des mortels à se rasseoir. Le juge Cone, une quinquagénaire dont les longs cheveux blonds et frisés contrastaient avec la mine sévère, ouvrit un des dossiers posés devant elle.

- Bien... Quatorzième jour du procès relatif au meurtre de la jeune Emelyn Lewis, vingt-et-un an, dont le corps sans vie a été retrouvé dans un bras de l'Hudson le 23 avril 1998.

Le juge sortit ses lunettes d'un étui en cuir et les plaça sur l'arête de son nez.

- Hier, rappela-t-elle, trois experts médico-légaux ont confirmé que la mort faisait suite à une strangulation antérieure à la noyade.

Elle releva la tête de son dossier et regarda le procureur par-dessus ses verres.

- Maître Lee, étant donné le nombre de journalistes présents, je suppose que c'est aujourd'hui que nous allons avoir la chance d'écouter votre témoin clé? railla-t-elle.

- Tout à fait Votre Honneur, répondit l'avocat sans se laisser démonter. J'appelle à la barre Keith Van Der Woodsen.

Des murmures résonnèrent: ainsi la rumeur était fondée. Après quatre ans de silence radio, Keith Van Der Woodsen signait bel et bien son retour officiel à la surface de la Terre.

Les portes de la salle d'audience s'ouvrirent et un homme séduisant d'une quarantaine d'années entra dans le tribunal sous le crépitement des flashs. Il remonta l'allée en regardant droit devant lui, escorté de part et d'autre par ses deux cerbères. Lorsqu'il arriva au niveau de Serena, il tourna imperceptiblement la tête et lui fit un petit sourire contrit. Serena lui rendit un sourire d'encouragement et il continua sa route pour s'installer sur le siège réservé aux témoins. Aussitôt on lui présenta la Bible sur laquelle il posa la main droite.

- Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité?

- Je le jure.

Le procureur, un trentenaire d'origine coréenne à l'air très sûr de lui, s'approcha.

- Mr Van Der Woodsen, merci d'être parmi nous. Je sais que ce témoignage vous a coûté quatre années de votre vie, et je ne doute pas que le jury estimera au final que ce sacrifice n'aura pas été vain.

- Objection! Maître Lee tente clairement d'influencer le jury!

Tandis que les deux avocats se chamaillaient, Serena ne lâcha pas son père des yeux. Pourtant, celui-ci évita soigneusement de croiser son regard. Parce qu'il était concentré sur le procès? Ou parce qu'il appréhendait sa réaction suite à son coup d'éclat une semaine plus tôt?

- Veuillez nous raconter comment vous avez fait la connaissance du présumé coupable, Mr Hank Pioneer, reprit maître Lee.

- C'était en mars 98. Ma carrière de réalisateur de clips était au plus bas quand...

On entendait les mouches voler. L'atmosphère était lourde en cette journée d'août orageuse, et elle n'était pas sans rappeler à Serena une autre journée tout aussi chaude, un mois plus tôt, lorsqu'elle avait fini par retrouver son père dans son bungalow des îles Fidji et qu'elle lui avait demandé de lui expliquer pourquoi il avait disparu tout ce temps...

- C'est une très longue histoire… avait commencé Keith.

- J'ai tout mon temps, avait répliqué Serena.

- Très bien… avait soufflé son père. Tout a commencé il y a onze ans, en 1998. Tu étais sans doute trop jeune pour t'en rappeler, mais à l'époque, j'étais au creux de la vague. Je n'avais pas foncièrement besoin de travailler, j'avais amassé suffisamment d'argent pour le reste de mes jours. Mais j'aimais mon travail. Ou plutôt, pour être tout à fait franc, j'aimais la gloire. J'aimais être en haut de l'affiche.

Keith avait hoché la tête, désolé.

- Si tu savais combien je voudrais pouvoir revenir en arrière… Je serais resté avec vous, Lily, Eric et toi. J'aurais été heureux. Mais j'étais jeune et turbulent alors, je voulais revenir au sommet…

Keith avait jeté un coup d'œil à Serena. Imperturbable, celle-ci attendait froidement la suite.

- A cette époque, le président d'une grande maison de disques, Hank Pioneer, s'est rapproché de moi. Il voulait que je réalise le clip de certains des artistes qu'il manageait. Des jeunes qu'il voulait lancer pour commencer, mais de plus gros contrats pouvaient se profiler en cas de succès… Bien entendu, j'étais enchanté. Il était ma dernière chance de revenir et, j'ai honte de le dire aujourd'hui, mais je me suis mis à lui lécher les bottes. Si bien que le jour où il m'a demandé de venir filmer la « petite fête » qu'il organisait avec quelques amis proches, j'ai aussitôt accepté.

Keith s'était arrêté un instant, semblant hésiter à poursuivre.

- Tu es grande maintenant, avait-il finalement repris, je crois que je peux te parler de ce genre de choses… Je n'arrive pas à croire que tu aies dix-neuf ans !

- Ne t'éloigne pas du sujet s'il te plaît.

La voix de Serena avait été glaciale. Son père avait réprimé un frisson et poursuivi :

- Dans ce cas… En fait, cette « petite fête » n'était ni plus ni moins qu'une … orgie. Tu te doutes bien que j'ai été assez choqué, mais j'avais promis. Alors je l'ai fait. J'ai filmé leurs … ébats. Moi qui rêvais de gloire, je me retrouvais réalisateur de film X ! Mais je n'avais pas le choix…

Il avait jeté un regard suppliant à sa fille. En vain. Celle-ci était restée de marbre.

- C'est le surlendemain de cette lugubre soirée que tout a basculé… En lisant le journal, j'ai appris qu'un corps non-identifié avait été retrouvé dans un bras de l'Hudson… Et cette fille, je la connaissais. C'était précisément celle avec qui Hank Pioneer avait passé le plus clair de la soirée deux jours plus tôt. J'ai paniqué, me demandant que faire… Je ne voyais que deux possibilités : le dénoncer à la police, auquel cas je pouvais dire adieu à mes précieux contrats… Ou bien me taire.

- Et tu as décidé de te taire…

- Oui.

Keith s'était attendu à une réaction violente de la part de sa fille. En fait, il lisait davantage de compassion que de colère dans ses yeux. Encouragé, il avait poursuivi :

- Mais tout ceci ne m'a pas empêché de ressasser, encore et encore… J'ai commencé à prendre des … « produits » qui me permettaient de m'évader. Je me renfermais sur moi-même, ce secret me bouffait de l'intérieur. C'est à ce moment-là que mon mariage avec ta mère a commencé à battre de l'aile… Sans compter que ce changement avait mis la puce à l'oreille à Hank. Un soir où j'étais particulièrement … « dans les vapes », il m'a poussé à avouer mon secret. Et à partir de ce moment-là, il a commencé à me faire chanter : si jamais je le dénonçais, il s'en prendrait à vous. A toi, à Eric, à ta mère ! Est-ce que j'avais le choix ? J'ai gardé le silence. Pendant très exactement six ans. Je me suis tu pendant six ans, au prix d'un divorce et d'un nombre incalculable de cures de désintoxication qui ont toutes lamentablement échoué.

Keith s'était levé et, évitant soigneusement le regard horrifié de sa fille, s'était dirigé vers le guéridon où reposait une carafe au contenu ambré. La débouchant, il s'était servi une rasade d'alcool dans un verre qu'il avait avalé cul sec. Son verre vide dans la main, il avait continué :

- L'histoire aurait pu s'arrêter là si, il y a quatre ans, le service des stup' ne s'était pas intéressé à mon cas. J'étais au pied du mur, je risquais la prison. Alors je leur ai donné quelque chose de plus intéressant que ma modeste consommation et les quelques dépannages que j'avais pu fournir ici ou là : je leur ai donné Hank. Ca faisait longtemps qu'ils s'intéressaient à son compte, pour des malversations financières et du blanchiment d'argent, mais ils n'arrivaient pas à le coincer. Alors un meurtre… C'était le rêve.

Débouchant à nouveau la carafe, il s'était resservi. Mais, cette fois, il s'était contenté de remuer son verre, admirant les reflets dorés de la boisson.

- Il a été décidé de me mettre dans le programme de protection des témoins. On m'a proposé de vous inclure mais j'ai refusé : je ne voulais pas vous couper de votre vie, de vos amis… Vous n'aviez pas à payer mes erreurs. Alors j'ai tout simplement disparu, sans la moindre explication.

Tournant la tête vers sa fille, il avait plongé son regard gris dans le sien :

- Crois-moi Serena, c'est la chose la plus dure que j'ai eue à faire de toute ma vie… Et je ne pouvais rien dire, pour ne pas vous mettre en danger. Depuis quatre ans, vous faites d'ailleurs l'objet d'une surveillance étroite du FBI. Ca ne m'étonnerait pas que Brett et Devon reçoivent d'ici peu la visite d'un de leurs collègues qui t'aura suivie ici.

Serena n'avait pas réagi. La bouche entrouverte, elle semblait tétanisée. Le cœur de Keith avait eu un raté : il fallait en finir, maintenant.

- Au début, il ne devait être question que d'un an. Deux, tout au plus… Le temps de lancer la procédure et que le procès ait lieu. Je serais revenu à la maison, je vous aurais tout expliqué et tout serait rentré dans l'ordre… Mais voilà : deux jours avant le procès, Hank a été jugé « mentalement incapable » pour cause de « grave dépression ». Tu te doutes bien qu'il allait très bien et qu'il avait tout simplement soudoyé l'expert… S'il avait été jugé à cette époque, il aurait été envoyé dans un hôpital psychiatrique. Et il se serait débrouillé pour finalement aboutir dans une maison de repos. Alors le procureur a décidé d'attendre… Je bouillonnais, tu peux me croire ! Normalement j'aurais dû vous retrouver quelques jours plus tard, et c'était impossible ! J'ai d'ailleurs pensé revenir, il y a un an, juste avant que ta mère ne se remarie. Mais le FBI m'en a dissuadé : Hank Pioneer avait le bras long, il aurait pu m'atteindre. Vous atteindre. Alors j'ai résisté, j'ai tenu bon, encore et encore… Et finalement, il y a trois mois, Hank Pioneer a été jugé apte par une troisième commission, un peu moins corrompue que les autres...

Enfin, Hank avait avalé son verre et conclu :

- Le plus drôle dans cette histoire, c'est que le procès s'ouvre demain à New York. Et dans environ dix jours, je comparaîtrai en tant que témoin.

- … que tout cela, mais comment pouvez-vous être sûr que le corps non-identifié retrouvé dans le fleuve est bel et bien celui de la jeune femme avec qui Hank Pioneer avait passé du bon temps cette nuit-là? Je rappelle aux jurés que tous les participants portent un masque sur les bandes vidéos que vous avez remises au FBI...

Sortant de sa torpeur, Serena se reconcentra sur le témoignage présent de son père. D'autant plus que la question de Maître Lee était pertinente, elle n'y avait jamais pensé...

- Eh bien, déjà, lorsque les participants ont quitté la maison, j'ai eu l'occasion d'apercevoir brièvement leur visage...

- D'où le fait que Hank vous ait menacé: les bandes vidéos à elles seules ne prouvaient rien... Seul votre témoignage comptait.

Keith opina du chef tandis que, sur le banc des accusés, l'homme au crâne rasé restait impassible.

- Mais tout de même, poursuivit Maître Lee, vous n'avez aperçu le visage d'Emelyn Lewis qu'une poignée de secondes, comment pouvez-vous être formel quant à son identité?

- A cause du tatouage, répondit Keith.

- Du tatouage?

- Oui. Comme le corps n'était pas identifié, le journal décrivait la jeune fille pour récolter des informations, et il y avait la photo d'un tatouage qu'elle avait à l'intérieur du bras pour aider à son identification.

L'avocat lui tendit une photo agrandie.

- S'agit-il de cette photo?

- Oui.

- Je vous prie d'enregistrer le cliché en tant que preuve 67 au dossier, demanda-t-il au greffier.

Tandis que l'avocat faisait approcher un rétro-projecteur, Serena avisa les personnes autour d'elle. L'atmosphère était de plus en plus lourde et bien des spectateurs cherchaient un peu d'air en remuant à qui un éventail, à qui une main, pour se rafraîchir.

Imperturbable, Maître Lee allumait quant à lui l'appareil et l'image d'un tatouage représentant une croix dans un trèfle à quatre feuilles apparut sur l'écran blanc.

A côté de Serena, Chuck hoqueta.

- Ca va?

Les yeux ébahis de Chuck ne quittèrent pas l'écran tandis qu'il hochait la tête.

Serena fut distraite un instant par le bruit de la pluie drue qui s'était mise à tomber, et dont le son était amplifié par l'impact sur le dôme en plastique du toit: l'orage avait éclaté.

- Et donc, reprit maître Lee, vous avez reconnu ce tatouage comme appartenant à la jeune fille que vous aviez filmée lors de la partie fine de Hank Pioneer quelques jours plus tôt...

- Oui. Tous les participants le portaient, je ne pouvais pas le rater.

Chuck semblait subjugué. Il s'était redressé et, une main posée sur le siège devant lui, reposait sur le bord de sa chaise, comme s'il s'apprêtait à bondir d'une seconde à l'autre.

- Qu'est-ce qui se passe Chuck?

- Je connais ce tatouage... murmura-t-il entre ces dents. C'est le signe de reconnaissance de la Société des Gentlemen à laquelle appartenait mon père … et qui organisait des soirées érotiques.

Serena haussa les sourcils.

- Tu veux dire que ton père appartenait à la même ligue que Hank et sa victime?

Chuck hocha la tête et Serena reporta son attention sur le procès, fascinée.

- Tiens donc! s'exclamait l'avocat, faussement surpris. Vous voulez donc dire que cette jeune fille a été retrouvée morte après avoir passé la soirée avec Hank Pioneer? Ce même Hank Pioneer bien connu des services de police pour malversations financières, blanchiment d'argent...

- Objection! Les faits n'ont jamais été prouvés!

- … et soupçonné d'avoir fait disparaître bon nombre de témoins gênants pour ces petites affaires...

- Objection! C'est de la calomnie!

- … mais toujours sous couvert de malheureux accidents: noyades, avalanches, accidents de voiture...

- Objection, objection, ob-jec-tion!

Mais ni Serena ni Chuck n'écoutaient plus.

Ils se tournèrent l'un vers l'autre, les yeux remplis d'horreur.

- De faux accidents de voiture pour faire taire des témoins gênants? répéta Serena.

Le premier coup de tonnerre éclata, puissant, terrifiant.

Livide, Chuck murmura:

- Papa...

* * * Générique * * *