Titre : Les aventures de Tezuka Eileen : Fleur de Sang
Fandom : Original avec une évocation rapide de Prince of Tennis, Saiyuki, xXx Holic
Genre : Bit-Lit, Angst
Rating : R/M
Pairing/ Characters :
Disclaimer : Sauf Tezuka Kunimitsu, Komyô et Genjyô Sanzô, tous les autres personnages sont à moi.
Résumé : La vie d'Agent Fédérale du Bureau des Affaires d'Outremonde, appelé aussi Traqueuse, c'est pas marrant tous les jours. Entre cette tarée de Célia qui veut se venger de la mort de son frère par un maître-vampire, le père John Brown, qui bien que prêtre catholique, est le plus grand obsédé sexuel que je connaisse et Cassidy Leona, un changling fan de tennis et de mon père, un peu excentrique à mon goût, moi, Tezuka Eileen, mi-Humaine mi-Sorcière, je dois en plus gérer des pouvoirs que je connais pas complètement et qui se révèlent des plus imprévisibles ou des plus bizarres. Une série de meurtres plus gores les uns que les autres. Le BAO a fort à faire avec ça, d'autant qu'il semblerait que c'est pour réveiller un Démon très ancien. Je vous jure, j'aurai dû demander à Maman Katsumi et Papa Kunimitsu de me prévenir que la vie d'Exorciste n'était pas de tout repos ! Mais Atlanta et Tôkyô, c'est pas le même coin. Faut que je me débrouille toute seule !
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Chapitre I
Qui a fait croire que les vampires n'aimaient pas la disco ou Elvis Presley, préférant le heavy-metal ou Chopin? Certainement pas moi. Je peux le dire alors que je sirotais tranquillement une bière dans cette boîte de nuit tenue par un vampire. Sur ma droite, un vampire femelle qui se meut sans grâce sur du ABBA et qui, à première vue, ressemble plus à un sapin de Noël avec un pantalon à patte d'eph jaune fluo et un tee-shirt rose fuchia et la méga gouffa qu'à un vampire comme le veut l'imagination populaire. Beurk! J'aime déjà pas les glaces vanille-fraise mais là, ça me donne limite la nausée. Mais je ne suis pas là pas pour l'arrêter. Dommage que les fringues de mauvais goût, pour vampire, humain ou n'importe qui d'ailleurs, ne puisse pas constituer un délit passible de shopping obligatoire.
"T'endors pas!"
Père John Brown s'approche de moi. Avec nos tenues, on jure totalement avec la déco plutôt kitch. Moi avec mon pantalon et mon manteau de cuir et lui avec sa soutane, la plupart des clients nous jaugent d'un œil curieux, presque méfiants, ce qui me met mal à l'aise. Mais ce qui me gêne le plus, c'est le regard pervers de John. Ok, comme moi, c'est un Agent Spécial du Bureau des Affaires d'Outremonde, un département spécial du FBI mais c'est un curé. S'il était pas aussi doué en exorcisme et autres combats contre le Mal, il aurait été défroqué depuis longtemps. Un curé qui préfère lire Playboy que la Sainte Bible et est le premier à évaluer les mensurations des nénettes qui passent devant lui !
"Je m'endors pas, j'essaie de me concentrer dans ce boucan! lui criai-je à l'oreille. On est en mission, je m'en souviens.
-Tu veux pas danser? me demanda t'il.
-Je déteste danser."
Soudain, mes sens sont en alerte. Je la sens, la présence d'une force spirituelle relativement élevée mais à comparer, elle est aussi dangereuse qu'une souris devant un chat. Très certainement une Sorcière de Magie Noire, d'après le profil de nos experts en criminologie démoniaque et, par conséquent, même si son pouvoir est faible, il vaut mieux rester prudent. Son trip? Récupérer la semence masculine pour Dieu sait quelle raison. Le hic? C'est que les malheureux hommes qui sont passés entre ses mains finissent comme vidés de toute substance comme s'ils n'étaient que ces petites boissons en carton pour les gosses. Plutôt glauque, non?
Je commence à préparer une invocation même si je préférerai utiliser mon flingue pour l'attraper. Des balles à immobilisation magique. L'équivalent du taiser en sorte. Mais nos fournisseurs étaient en rupture de stock. Et ça se prétend être des pros. Contrairement à mon coéquipier, j'utilise des sorts issus du bouddhisme ésotérique, que j'ai appris dans ma jeunesse. Alors que j'ai à peine appelé mon Shikigami, j'ai comme une énorme décharge d'énergie qui me frappe de plein fouet et, c'est dans un brouillard épais que je crois entendre un hurlement et un bruit de tables et de chaises fracassées. Bon sang ! John avait vu juste. Il m'avait dit avant d'entrer dans la boîte de nuit qu'il serait la cible du tueur. Il ne s'était pas trompé et ce n'est pas son eau bénite qui change la situation. Bon exorciste mais mauvais combattant à mains nues. Je la vois, la source de cette énergie. Nos experts ne s'étaient pas trompés ; c'est une Sorcière, d'un blond décoloré, cheveux coupés très courts qui est en train de lancer un charme de paralysie sur John. Cette garce a compris que les Traqueurs étaient à ses trousses. Par chance, elle ne m'a encore pas repérée en dépit de ma tenue de travail incongrue avec les lieux. Depuis que je suis enfant, j'ai dû apprendre à cacher ma propre énergie, méthode efficace pour les attaques surprises. Je sais que je n'aurai pas le temps de lui balancer un contre-sort. Seule solution : combat à mains nues... Ou plutôt au katana. Avoir plusieurs cordes à son arc est toujours l'idéal dans les situations compliquées.
D'un geste sûr, à la façon de la Mariée de Kill Bill, la tenue plus noir que jaune, je saute sur le bar, le sabre en acier en avant. La Sorcière n'a pas le temps de comprendre ni même de réagir. Je dois passer pour une cinglée et ça m'arrange. Je ne vais pas lui couper un bras ou une jambe, même si l'envie ne me manque pas. Brutalement, je parvins, avec le revers de la lame à lui faire lâcher son charme. Un petit sac rempli de poudre de crapaud ou des choses du même type. Un classique quoi et qui peut se révéler efficace si cette femme sait ce qu'elle fait. Elle pousse un cri de rage et tente de réagir en me lançant un sortilège. J'ai juste le temps de lui donner un coup de savate et de la maintenir au sol.
"Vous êtes en état d'arrestation pour meurtre et utilisation illégale de la magie! braillai-je. Tout..."
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase ; John Brown qui a eu le temps de se remettre de sa chute lui jette un des rares sorts d'immobilisation qu'il connaisse. De nouveau, de rage, elle pousse un hurlement à vous glacer le sang. Mais qu'importe ses protestations de colère, je n'ai qu'une envie, qu'elle la boucle, qu'on la jette dans une cellule isolée spirituellement et que j'aille pioncer. Je lui lance un sort de silence, qu'elle évite de me bombarder de malédictions. Pas que je les craigne d'une Sorcière de bas étage comme elle mais ça reste une plaie pour les annuler et j'ai plus envie de dormir que de prendre des bains froids en chantant des mantras durant vingt-quatre heures.
"Tu as été vraiment sexe quand tu as bondi sur le bar, me sort perversement John alors qu'on ramène la suspecte sous bonne escorte policière. T'es sûre que tu veux pas danser avec moi? Dans un lit, je veux dire."
Je pousse un léger grognement ; j'adore le sexe mais je ne suis pas attirée par John.
Je rentrais chez moi aux petits aurores. Atlanta est une ville fantastique... quand on ignore que derrière les lumières de la nuit, vampires, garou et autres créatures de l'au-delà ne se contentent pas d'aller danser dans les boîtes de nuit comme Orchidée Noire mais parfois tuent et s'entretuent, pour des questions de "nourriture" ou de territoire. Les vampires et les Garou ne s'aiment pas, ça, c'est pas un secret. Et, en dépit des lois votées au Parlement, définissant que toutes bagarres entre eux seraient sévèrement punies. Mais on efface pas une rivalité ancestrale et il n'est pas rare de retrouver deux trois cadavres de Garou ou de vampire ou des deux, quatre fois par semaine. Le BAO ne s'occupe généralement pas de ce genre d'affaires, sauf en cas de force majeur, laissant ce type de problème être réglé par le Maître Vampire et le Chef de Meute local. Mais peu importe, la seule chose que je veux en cet instant : me peloter au fond de mon lit.
En entrant dans l'appartement, je vois Isabella Howard, ma colocataire, encore en pyjama faire réchauffer du café. Isa est aussi Agent Fédéral mais au département des fraudes. Une fonction plus calme où elle côtoie généralement des criminels en col blanc. Si je n'aime pas la compta, elle n'est pas férue de poursuivre des criminels dans les ruelles sombres de cette ville et de se coucher à six heures du matin, exténuée. Du reste, on s'entend bien. Et puis, elle a le chic pour nous organiser des speed-dating sympa, même si j'ai pas encore trouvé la perle rare parmi les hommes qu'elle me présente. Par contre, Isa s'est trouvé un chirurgien. Il lui laisse beaucoup de liberté, la couvre de fringues et l'emmène dans des grands restaurants. Bref, le mec idéal selon Isabelle Howard.
"Tu as l'air crevée, me fit-elle d'un air interrogateur en proposant une tasse de café. C'était dur de choper ce tueur?
-Non, soupirai-je en m'affalant sur une chaise de la cuisine. On l'a attrapée vers deux heures. Nos profileurs avaient vu juste, c'était bien une Sorcière. Mais j'ai dû rédiger le rapport, ça m'a pris plus de temps que l'interpellation.
-Toujours aussi pointilleux, Don Colby?
-M'en parle pas. Bon, je vais aller me coucher. Tu pars au bureau?
-Oui, on est sur une affaire d'extorsion. J'ai pas mal de relevés à vérifier aujourd'hui et ce soir, Terry m'emmène dans un restaurant éthiopien.
-Ben mazette, ça rigole plus, dis donc.
-Au fait, tes parents ont téléphoné."
Je reste interloquée. Mes parents ne me téléphonent pas souvent. On est pas brouillé, loin s'en faut. Mais le prix de communication entre Tôkyô et Atlanta est très élevé. Même si mes parents ne m'ont jamais apparus démunis, bien au contraire, ils vivent dans un monastère bouddhique et leurs "salaires" reviennent au temple. Bah, je vais les appeler avant de me mettre au lit. La voix sereine de maman et le ton impétueux et protecteur de mon père me manquent.
Ma mère, Katsumi Sanzô, est l'une des plus grandes exorcistes du Japon. Elle est également le chef du Clan Sanzô, un clan bouddhiste utilisant la magie et qui possède les cinq Sûtras du Ciel et de la Terre, réputés pour avoir permis à Dieu de créer le monde. Le père de maman, Komyô Sanzô est également très réputé pour ses talents en matière de magie. Quant à mon oncle, le frère de ma mère, Genjyô Sanzô, il ne fait pas rougir son père ou sa sœur. Il est sans doute aussi doué que maman. Papa, lui, n'a pas de lien particulier avec ce monde spécial. Mais il n'en est pas moins célèbre. Jusqu'à ma naissance, c'était un joueur de tennis mondialement reconnu. J'ai même eu la chance de rencontrer ses anciens coéquipiers ou rivaux, comme Yukimura Seiishi ou Atobe Keigo. Des gens normaux qui ignoraient tout des activités de ma mère.
Lorsque j'entendis la voix de papa au téléphone, instantanément, j'ai l'impression de retrouver les couleurs, les odeurs du monastère où j'ai grandi. Sans problème, nous discutons dans notre langue maternelle. Il me demande des nouvelles de mon travail, de ma santé avant de me passer maman. Sa voix un peu rauque, grave, résonne dans ma tête et me donne presqu'envie de sauter dans le premier avion pour Tôkyô... Si j'avais des vacances. Elle semble en pleine forme et j'entends au loin les braillements de mon oncle Genjyô avant une série de doux noms d'oiseaux entre le frère et la sœur. Je ne m'inquiète pas ; je les ai toujours connus en train de se disputer. C'est leur façon à eux de montrer leur affection l'un pour l'autre. Sentant ma fatigue, maman me souhaite de me reposer et je raccroche avant de tomber, épuisée, au creux de mon lit. Sans chercher plus, je me débarrasse de mon pantalon et de ma veste que je balance à l'autre bout de la chambre. Je n'ai même pas le courage de saisir un tee-shirt XXL, me contentant de m'envelopper sous les couvertures.
Un bruit sourd me réveille en sursaut. Instinctivement, ma main se porte sur mon wakizashi qui est sur ma table de chevet avant de bondir comme une furie. Je me retrouve nez à nez avec un chat. C'est juste Cassidy Leona, une changling. Son regard gris-vert me fixe intensément avant de reprendre sa forme humaine.
"Chériiiiiie! hurle la blonde en se jetant sur moi. Je savais pas que tu dormais avec une petite culotte à cœur. C'est mignon tout plein!
-Tu as osé rentrer chez moi! vociférai-je. J'ai failli te tuer!
-T'inquiète! Je gère!"
Je poussai un soupire de lassitude ; il est très dur de discuter avec Cassidy. Elle fait partie des neuf membres de la BAO, comme moi ou John. Sa spécialité ? L'infiltration. C'est peut être pour ça qu'en dehors du travail, elle soit aussi... expansive avec son entourage. Mais je dois reconnaître qu'en matière de recueil d'information, c'est sans doute le meilleur agent et que même la CIA et la NSA auraient bien aimé qu'elle bosse plutôt pour eux que pour nous. Mais Colby, notre patron, a su, par je ne sais quel moyen, la garder avec nous.
J'entends soudain un bruit de casseroles provenant de la cuisine et devant mon air suspicieux, Cassie éclate de rire.
"T'inquiète, ce n'est que Mitch.
-Bordel! Vous avez décidé d'emménager chez moi et Isa. maugréai-je.
-Non, j'aime mieux mon soft en centre-ville. En fait, Colby nous a demandé de venir te réveiller. Tu prends ton service plus tôt aujourd'hui.
-Quoi?"
La tête de Mitch apparaît dans l'ouverture de la porte. Sa tête blafarde est à faire peur mais j'y suis habituée. C'est un Nécromancien, spécialisé dans les interrogatoires des non-vivants et autres créatures de l'Outremonde. Il peut également percevoir les dernières pensées des personnes décédées, ce genre de chose. Ce type fout généralement la frousse, il parle peu, mange comme un ogre, ce qui explique qu'il traîne surtout avec Cassidy Leona. Cette changling est une obsédée de la ligne et passe son temps, hors travail, à parler, à débattre de tout et de rien mais surtout d'elle. Un brin égocentrique.
"Ouai, reprit la blonde. Un meurtre a été commis. Et ce n'est pas un meurtre pour une question de bouffe ou de territoire. Un rituel très particulier semble avoit été pratiqué. Franzle est formel ; ce meurtre a été certainement été commis par des Mages Noirs. Pour libérer un démon."
