Note de l'auteur: mon chef d'oeuvre, j'espère qu'il vous plaira! (chef d'oeuvre, à vous d'en juger cela dit!) Bonne lecture!

Disclaimer: Rien de rien ne m'appartient!


Avril. Sherlock et John sont colocataires au 221b Baker Street, le Reichenbach, la chute et le retour de Sherlock se sont déjà produit. Ils habitent à nouveau ensemble, et le quotidien est rempli d'une foule d'émotions qui n'étaient pas là auparavant.

Car, non, les choses ne pouvaient tout simplement pas redevenir comme elles étaient avant. Après 3 ans de séparation. Après l'avoir cru mort pour John, après l'avoir vu vivre sans lui pour Sherlock, chacun des deux protagonistes étaient dans un état intérieur des plus instables et potentiellement dangereux.

Ils essayaient tant bien que mal de retrouver un semblant de calme, ou d'action mais ensemble. En apparence, il n'y avait pas vraiment de différence, mais c'est le « combat invisible » faisant rage qui posait problème.

Du côté de John, Sherlock lui avait tant manqué, si cruellement manqué...

Il était certain de ne jamais le revoir et avait passé ces trois dernières années à essayer de « faire le deuil », comme les gens disaient. Les gens... Ceux qui emploient cette expressions et qui te donnent les bons conseils sont ceux qui ne l'ont pas vécu !

Au début, il était retourné chez sa psy, histoire de ne pas être seul pour surmonter l'épreuve, mais elle s'était révélée aussi inefficace qu'au début et c'est chez Greg, et étrangement chez Molly et Mycroft qu'il avait trouvé le plus de réconfort. Mycroft, ça avait prit du temps parce qu'il lui en voulait furieusement et le tenait pour en partie responsable de la mort de Sherlock. Mais à force, il dû finir par reconnaître qu'il n'y était pas pour grand-chose, si ce n'est qu'à partir de là, il le tint pour un homme faible, incapable de protéger son propre frère. Molly, la si discrète Molly s'était présentée directement et avait pris soin de lui, aidée par Mrs Hudson. Pleines de gentillesse et d'attentions, les deux femmes avaient su gérer les crises de John, ce qui n'était pourtant pas mince affaire ! Et enfin Greg, très touché lui aussi par la disparition de leur ami, ils avaient très souvent parlé de leur relation mutuelle avec le détective.

Au fil de la troisième année, John commençait à aller mieux la journée mais à s'agiter de plus en plus de nuit. Il rêvait souvent que Sherlock était là, en vie, mais qu'il faisait quelque chose de nouveau, il rêvait de ce que les gens avait cru, du « vivant » de Sherlock, qu'ils étaient ensemble, en couple. Ces rêves aux allures de cauchemars, étaient pourtant très séduisants, et John se réveillait souvent en sursaut et en sueur au milieu de la nuit après l'un d'eux. La première fois, la sensation se dissipa assez vite et il n'y prêta pas attention, ou plutôt, il se força à l'oublier. Mais le fait est qu'au fil des semaines, ces rêves se firent réguliers. Pour palier à cette sale sensation qui le maintenait dans l'impression de sortir avec un homme et qui plus est, un mort, il tenta à nouveau de trouver chaussure à son pied. Il trouva une jeune femme fort appréciable mais ils se rendirent compte tous les deux que, malgré leur bonne entente, ils n'étaient pas fait pour sortir ensemble. Pour autant, au cours de cette brève aventure, ses rêves ne s'étaient pas vraiment calmés. Il était complètement dérouté, puis épuisé, son sommeil étant considérablement raccourci par ces nuits tumultueuses.

Puis du jour au lendemain, plus rien. Mais pas sans raison, c'est qu'il avait trouvé la parade, un cachet qui l'assommait complètement grâce auquel il ne rêvait tout simplement pas.

Et, deux mois plus tard, Sherlock était revenu, en vrai, en chair et en os. Vivant. Tout son organisme, son esprit, furent totalement chamboulé, il était tellement heureux ! Son meilleur ami était là, sous ses yeux et lui expliquait comment il avait passé les trois dernières années de sa vie : à le protéger, à se battre pour les protéger eux, ceux qui comptaient pour lui. Ce fût tellement incroyable, trop heureux, ils reprirent là où ils avaient arrêté...

Hélas, le subconscient de John ne l'entendait pas de cette manière et ses rêves reprirent de plus belle, quelle que soit la dose qu'il prenait. Un jour, il essaya d'en prendre plus que de raison, trop fatigué mentalement de ce combat interne, mais il s'écroula et Sherlock dû l'emmener en catastrophe aux urgences. A partir de ce moment, comprenant que ça ne servait à rien, il arrêta progressivement d'en prendre et décida de parler de tout ça à quelqu'un de confiance. Il en parlerait donc avec Greg.

Sherlock, de son côté, était tout aussi agité. Il venait de passer trois années épuisantes, de torture complète, à devoir courir tout autour du globe pour démanteler la toile de Moriarty. Et il avait du le faire seul. Ou presque. Les seuls à le savoir en vie étaient Molly et Mycroft. Il ne comptait aucunement sur ce dernier alors il ne risquait pas d'aller chercher un peu de compagnie auprès de lui ! En revanche, il rendit visite à Molly une fois ou l'autre, quand il pouvait, et en profitait pour prendre des nouvelles plus concrètes et plus agréables de John.

John... Il lui avait manqué plus que prévu, beaucoup plus qu'il ne l'avait imaginé. S'il avait su que ce serait si dur, il ne se serait peut-être pas lancé dans cette entreprise... Quoi que si, mais avec moins d'énergie, ça c'est sûr. Il avait mit toute sa rage à traquer ses ennemis, tous ceux qui risquaient de blesser ses « proches ». C'est ainsi qu'il semblait de mise de les qualifier après tout. Il avait été déstabilisé au tout début, par la colère qui l'envahissait, puis il s'était fait une raison et décida de transformer cette colère, cette rage, en énergie pour traquer plus efficacement encore. Pourtant, pendant sa traque, son quotidien lui manquait, il ne pouvait s'empêcher de passer ses « méditations » à repenser à avant, quand il vivait au 221b.

Les années passèrent, rapides et lentes à la fois, il était de plus en plus excité à mesure que la fin de la troisième année arrivait, car il sentait qu'il arrivait au bout de sa mission. Non qu'il sache bien sûr combien de temps elle allait prendre, mais il voyait le nombre de personnes sur sa liste diminuer encore et encore, c'était tellement... agréable ! Il expérimentait de nouvelles sensations depuis sa « mort ». Et il avait un peu de mal avec ça. Il espérait que le retour à la vie quotidienne et ordinaire rétablirait sa normalité. Malheureusement, ce ne fût pas vraiment le cas. John était tellement heureux de le revoir que ça lui fit l'effet d'un chalumeau sur une éprouvette, mais à l'intérieur. Il avait... « chaud au cœur » ! Après lui avoir expliqué ce qu'il avait passé son temps à faire, ils reprirent joyeusement leur quotidien. Hélas, comme dit plus tôt, ce fût pour le moins différent de ce à quoi il s'attendait.

Son ami était comblé et ça le rendait heureux de le voir comme ça, mais très vite, John sembla en prise à beaucoup d'agitation, de contrariété. Il regardait parfois Sherlock pendant de longues minutes sans ciller, ne semblant s'apercevoir qu'il était vraiment là, puis il s'en allait, quittait l'appartement, nerveux. Sherlock supportait de moins en moins cette attitude, tout simplement parce que vivre avec John lui avait tellement manqué, qu'il ne supportait plus d'être séparé de lui. Autant pour le travail, il se faisait une raison, autant pour ces espèces de « crises », il n'arrivait plus à être maître de lui-même et généralement, soit il brisait quelque chose, soit il passait des heures à faire vriller son violon de n'importe quelle manière de telle sorte que Mrs Hudson n'en pouvait déjà plus !

Il fallait trouver une solution. Cela faisait maintenant trois mois qu'il était revenu d'entre les morts, et Sherlock n'était pas plus paisible qu'avant, quand il était seul. Un jour, il se retrouva à en parler à Molly sans s'en rendre compte et c'est sa réponse qui le fit s'apercevoir de ce qui ce passait « Vous devriez parler Sherlock, vraiment. Juste vous deux. » Comme toujours, elle était de bon conseil. Pourtant elle avait été suffisamment naïve pour se faire avoir par Jim Moriarty. Et en même temps, Sherlock avait quelque chose qui se rapprochait de « l'estime » pour Molly car elle avait géré avec brio les trois dernières années, sans rien dire à personne et ô combien pourtant ça a du être tentant ! Déjà que ça avait été dur pour lui qui ne faisait que le regarder de loin, mais le consoler directement en sachant ça et ne rien dire relevait de l'exploit ! Quoi qu'il en soit, c'est ce jour-là que John fit sa crise, il s'écroula dans sa chambre avant d'atteindre son lit et ne se réveilla pas, quoi que fit Sherlock.

Il l'emmena donc aux urgences et après diagnostic, Sherlock apprit que c'était à cause d'une trop forte dose de cachets. Pour dormir à la base, mais forts, très forts. Ils rentrèrent rapidement ensemble à l'appartement mais avec l'ordre formel de se reposer, et de lui-même John dit qu'il arrêterait les cachets progressivement. Sherlock, d'impuissance, brisa quelques objets supplémentaires avant de se faire arrêter par Mrs Hudson et Molly qui était venu s'enquérir du patient.

Finissant par lâcher prise, il s'assit sur son fauteuil, qui n'avait pas bougé d'un centimètre pendant tout ce temps. « Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Je suis revenu alors pourquoi ne va-t-il pas mieux ? ça aurait du s'arranger ! » Ce fût Molly qui répondit « Justement, pour lui tu es mort et pendant trois ans, il a tenté de s'en convaincre! C'est peut-être plus dur qu'on ne le pense d'accepter qu'on a fait tout ce travail intérieur pour rien. Mais vu comme John a vécu tout ça, c'est peut-être encore autre chose. Je te l'ai dit Sherlock, tu lui as parlé ?

-Je n'en ai pas eu le temps ! Il est allé à l'hôpital le jour où on a parlé de ça ! » Mais pensant qu'elle n'avait pas tord, il alla le voir dans sa chambre. S'il était réveillé, il se lancerait pour savoir ce qui n'allait pas.

John dormait mais le vacarme que fit Sherlock le réveilla bien sûr. Il l'entendit protester, pensant que c'était de sa faute. Sherlock... Il se trompait bien sûr, car John était le seul fautif dans cette histoire ! Pour quelle raison obscure ne pouvait-il s'empêcher de Sherlock l'embrassant passionnément ? Surtout que maintenant qu'il était revenu, chaque rêve devenait plus concret. Il ne supportait plus cette situation, il avait l'impression de « violer » Sherlock quelque part aussi. Parce qu'il faisait tout ce que John « voulait » dans ces rêves et parce que dans la réalité il avait toujours ce regard innocent quand il le regardait. John ne savait plus quoi faire et se dégoûtait lui-même. Il n'entendit pas la voix de Molly trop douce et donc son conseil, il reconnut juste le pas de Sherlock se rapprochant, il paniqua et fit semblant de dormir. Retraite avant de retourner au combat. Pour l'instant, il ne se sentait pas d'attaque à le regarder dans le blanc des yeux...