Nathan x William / Nevers x Varennes-Vauzelles, villes de la Nièvre/Bourgogne
A vrai dire, je sais pas si le rating M peut suffire... Je poste mais si il faut, je l'effacerais vu que c'est bien gratiné. Voili voilou.
Je n'ai pas eut de nouvelles de William depuis un moment, ça m'inquiète. J'utilise le double des clés de sa maison et j'entre, je m'annonce à haute voix, demande si il est là. Pas de réponse. Ça m'inquiète un peu je dois dire. Je sursaute en entendant le téléphone qui se met à sonner dans le salon, parfaitement rangé. Rien ne dépasse. Le répondeur enregistre le message de Marzy pour mon voisin. Rien de personnel ou intéressant en soit, je l'ignore donc. Je pose ma veste et mes chaussures pour pas saloper toute la maison, personne au rez de chaussée, je passe donc à l'étage. J'ignore pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment. Comme toujours quand Varennes-Vauzelles disparaît de mon champ de vision... Je me dirige finalement vers sa chambre, il est là, assit sur le lit.
- Will-
Je me coupe net. Il a le canon d'une arme sous le menton. Putain qu'est-ce qu'il fout ?! Je dois me calmer, lui parler posément. Zen, Nathan, zen. Autant que possible.
- Lâche ça.
- Pourquoi? Je suis un représentant, je ne vais pas mourir.
- On est pas infaillibles Will, tu le sais mieux que les autres...
Son regard est dur et son expression amère alors qu'il me regarde enfin. Le cran de sécurité saute et je frissonne. Non...
- Je le sais oui. Nessa est partie.
Vanessa, sa petite sœur décédée par son intermédiaire sans qu'il ne le veuille. Depuis, il est brisé. Je pensais que ça allait mieux depuis quelques année... étais-je aveugle à l'état de mon plus proche voisin, mon ami, mon...amant?
- William, on ne sait pas dans quel état on pourrait te retrouver si tu fais ça...
- Je suis déjà dans un état lamentable.
Vite, autre chose. La raison ne marche pas mais la raison n'est pas, n'est plus à la hauteur de sa folie. Non plus que ça, à la hauteur de son désespoir... Une idée me vient alors.
- William, je t'ordonne de poser ça. Immédiatement.
- C'est un ordre de qui?
Question piège. De Nevers, son supérieur hiérarchique? De Nathan, son aîné? De son Dominant sexuel? Je n'ai pas le temps de vaciller.
- C'est ton Dominant qui parle et j'exige que tu poses ça. Tout de suite!
Ma voix claque dans l'air. Et le vauzellien semble enfin y réagir.
Ses yeux d'émeraude cerclé d'or se fixent alors sur moi, plongeant sans merci dans le brun rouge des miens, il se passe un long moment ainsi, sans bouger, osant à peine respirer. Il ne bat pas un cil, ne bouge pas un muscle... Puis ses doigts se relâchent, l'arme tombe à terre dans un bruit sinistre. William ne cesse de me fixer alors qu'il se laisse glisser à genoux au sol à son tour, les mains à plat sur ses cuisses, la tête basse. Je n'aime pas le voir comme ça. Je récupère l'arme et jure de m'en débarrasser.
- Ne refait jamais ça. Jamais!
- Oui Maître.
Un murmure qui me glace mais je n'en laisse rien paraître. Ce n'est pas le moment de faire sa fleurette. Je perçois que ses épaules se détendent alors que j'accepte ce nouveau sobriquet dont il m'a affublé. Je n'ai pas vraiment de penchants pour la domination à part l'envie de pouvoir naturelle que peut ressentir un représentant.
- Pourquoi?
- Si un jour je me flingue, c'est à toi que je le devrais.
Mon sang se glace un peu plus, à cause de moi?
- Explique.
Mon ton est aussi froid que cette sensation glaciale qui me prend aux tripes. Il semble presque serein ainsi agenouillé au sol, la tête basse.
- Pas vous Maître, elle. C'est à elle que je le devrais.
- Je pensais que tu ne l'entendais plus?
- Moins mais parfois, elle revient. Je ne peux pas toujours lutter, pardonnez moi...
Quelque chose en moi fait tilt. Pardon. Une repentance dans sa vision des choses est une punition et je sais que c'est ce qu'il veut. Et je vais la lui donner. Je me sens en colère, peut-être puis-je utiliser celle-ci à bon escient.
- Je vais devoir te punir... Lève toi et suit moi.
Et il fait exactement ce que je dis, pas un geste de plus. Le Soumis parfait je suppose... Je n'y connais rien. Mais je vais y travailler semblerait-il maintenant que j'ai accepté le rôle qu'il a besoin que j'incarne.
Installé dans le gros fauteuil confortable de la salle de lecture à l'étage, je l'observe, debout devant moi. Il fixe le sol, ne fait rien, ne dit rien. Il attends. Je croise les jambes, le dos calé au fond du fauteuil, la joue appuyée contre ma main, mon coude reposant contre l'accoudoir. J'ai l'air relaxé mais en vérité, je réfléchis. Tout ceci est un peu stratégique... La meilleure façon de le faire plier, de lui faire entendre raison de la seule façon qu'il accepte...
- Avance et déshabille toi.
Il fait deux pas vers moi puis ses mains fines s'affairent à déboutonner sa chemise qui tombe au sol dans un petit bruit de tissus. Son jean et ses chaussettes suivent. Il hésite à son sous-vêtement mais d'un signe de tête et d'un sourire je lui indique que oui, ça aussi ça doit dégager de ma vue. Nu devant moi, son corps commence déjà à réagir, d'autant plus quand je lui ordonne de s'agenouiller à mes pieds.
- J'aime les punitions longues William... Tu vas aimer n'est-ce pas?
- Oui Maître.
Il déglutit. Ça me plaît plus que ça ne le devrait. Ce n'est pas un simple jeu sexuel, c'est une autre dimension. C'est ma chance de prendre l'ascendant sur lui, qu'il m'obéisse sans tergiverser. C'est un jeu de pouvoir et j'en connais les règles depuis des siècles. Il se passe juste autrement. Le rationaliser ainsi est une façon de me rassurer, de ne pas m'enfoncer avec lui dans ce délire SM. Je sors alors un objet de ma poche et il a l'air surprit quelques secondes avant de rosir légèrement. Oui, j'ai récupéré le sextoy caché dans le tiroir du couloir.
- Enfonce ce joli joujou en toi.
Je le vois porter ses doigts à ses lèvres et je l'arrête immédiatement.
- Pas de préparations, met le c'est tout.
Sa respiration a un accroc mais il m'obéit, prenant le jouet pour adulte et l'insérant dans son corps. Un œuf vibrant. Je lui souris, agitant la télécommande. Willy me fixe, osant me regarder alors qu'il attend fébrile. D'un coup, je pousse le bouton à fond et ses mains se crispent soudainement sur ses cuisses alors qu'un gémissement lui échappe.
- Pas un bruit. Pas un seul.
- Oui...
- J'ai mal entendu.
- Oui mon Maître...
De nouveau les joyaux de ses yeux se rivent au sol alors que je m'amuse avec ce joujou. Je fais descendre brutalement le rythme puis le ravive aussitôt. Le corps de Will se pare d'une fine pellicule de sueur à cause de ses efforts pour rester silencieux et immobile malgré l'objet qui s'agite en lui. J'aime ça... Il se mord la lèvre et mon premier réflexe est de le baffer. Il sursaute et laisse échapper un bruit de gorge sexy à me damner.
Je fais descendre le rythme et alors il reprend une respiration plus calme mais son érection dressée ne laisse peu de doute à mon imagination concernant son état. Je décroise les jambes et les écarte un peu, me sentant inconfortable. Puis une idée me vient...
- Met toi à plat ventre sur mes genoux.
Mon joli blondinet se lève, tremble un peu mais s'installe sur moi comme je le lui est demandé. Je laisse le jouet en lui, à un doux rythme ronronnant. Ma main passe sur ses fesses, caressante, douce, tendre. Il soupire, son corps mou contre moi, détendu excepté la raideur entre ses jambes. Je continue mes caresses puis au moment où ma main s'abat brutalement sur son postérieur, j'enclenche la vitesses maximale du jouet. Il se tend d'un coup, ses doigts s'enfonçant dans l'accoudoir alors qu'il se mord la lèvre pour ne pas exprimer les sons qui se bousculent dans sa gorge. Ma main continue de le frapper régulièrement, avec la même force et bien vite sa peau de lait devient d'un rose soutenu. Je me penche et pose un baiser délicat sur sa fesse gauche, je vois les muscles de son dos se détendre. Je n'ai pas été trop loin. Je le caresse à nouveau laissant un doigt taquin passer entre ses fesses, caressant cet endroit intime. Il se retient pour ne pas gigoter. Je continue de le taquiner avec ces caresses superficielles puis enfonce d'un coup deux de mes doigts, allant repêcher ce jouet au creux de son corps. Il se cambre, le cuir du fauteuil craque doucement sous la force de sa prise. Je ressors l'objet qui vibre encore et le pose de coté avec la télécommande.
- Ouvre mon pantalon.
William se laisse glisser au sol, ses mains tremblent et il a du mal à détacher mon bouton et défaire ma braguette.
- Libère mon sexe.
Il déglutit, sa bouche s'entrouvre alors qu'il se lèche inconsciemment les lèvres mais exécute mes ordres ni plus ni moins. C'est grisant comme situation. Et je m'en veux presque pour ça. Prendre du plaisir avec lui n'est pas nouveau mais être le Dominant, le vrai, je n'avais jamais eut l'intention d'aller jusque là.
- Lubrifie le de ta bouche.
Ma voix est grave, rauque, elle transcrit à merveille à quel point je le désire, à quel point je crève de le baiser. Sa bouche rose me prend alors et je soupire de bien-être. Il s'attelle à sa tâche avec ardeur et je passe ma main dans ses cheveux blonds miels, si doux. Je caresse ses mèches dorées, enroulant une en particulier autour de mon doigt, tirant dessus jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se retenir de geindre contre ma bite. Je veux le baiser. Cette pensée m'obsède. Je veux le posséder. Ça, ça me fait plus peur déjà. Ma main se pose sur sa nuque qu'elle masse doucement puis finalement, je force sa tête et il est alors obligé de m'engloutir. Je peux sentir les muscles de sa gorge se resserrer sur mon gland et c'est bon putain...
- William...
Je sens qu'il contraint son corps à ne pas se rebeller, à ne pas avoir le réflexe de vomir ou s'étouffer. Il gère. Parfait. Je m'en donne alors à cœur joie. Ses ongles laissent leur trace parfaite en demi lunes sur ses cuisses et il reprend une grande respiration saccadée quand je le libère enfin au bout de quelques minutes. Je l'attrapa par le poignet pour qu'il se lève et l'embrasse passionnément.
- Et maintenant, je vais te baiser. Et tu vas crier.
- Oh oui Maître... un murmure désireux, ses paupières sont lourdes de ce désir que j'attise sans vergogne depuis presque une heure. Ou un peu plus.
Plaqué contre le mur, le cul tendu vers moi je n'en fais qu'une bouchée Je fais mon chemin en lui à grands coups de boutoirs et sa voix se délie, résonnant dans la salle de lecture. Ses fesses rougies claquent contre mes cuisses à chaque va et vient, ses mains griffent le papier peint, je ne peux résister à la pulsion de le mordre. Une vraie morsure qui le fait trembler, son corps ne cesse de s'agiter sous moi, autour de moi. William, oh William... Je ne sais plus ce que je fais. Je veux juste te posséder.
- A moi, tu es à moi.
Il ne me répond pas alors je tire sur ses cheveux, son cou se tend et j'en profite pour lui faire un suçon bien visible, il gémit doucement, le corps arqué.
- A moi William, tu m'appartiens.
- Oui... Oui à vous mon Maître...
Et enfin il se laisse aller, son corps s'abandonne entre mes bras, je peux faire tout ce que je veux de lui. Je viens de comprendre une chose: il a besoin de ça. Il a besoin que je sois son Dominant, qu'il soit à moi, ne pas avoir son mot à dire, juste obéir. C'est ça qu'il veut. Déjà fatigué, usé, il met peu de temps à jouir sur mon ordre et je le suis de peu. Assis par terre, il s'endort contre moi, roulé en boule. Je caresse son visage le plus tendrement possible, je me sens coupable et soulagé à la fois. C'est une impression étrange. Je pose un baiser tendre sur ses lèvres puis le soulève pour l'emmener à sa chambre où je le borde. Je m'allonge près de lui, pas prêt à le quitter. Puisqu'il est à moi désormais, mon nombre de responsabilités envers lui a drastiquement augmenté. Encore plus qu'avant je dois le protéger et m'occuper de lui, dans tous les sens possibles. Tout en le regardant dormir, une idée me vient. Il nous faut une salle de jeux ainsi tout ce qui s'y passerait y resterait. Une salle close pour ses besoins. Le genre de salle aux murs rouges avec divers... instruments. Je vais devoir aller à la pêche aux renseignements si je veux bien m'occuper de mon Soumis. Je grimace. Je peux pas m'en empêcher, ça me perturbe. Mais si il n'y a que ça pour l'aider... J'aime coucher avec lui, j'aime son corps mais j'adore Willy. L'ancien me manque mais je suis très attaché à la version abîmée aussi. Quoiqu'il fasse, il restera William. Et il restera sous ma protection.
William recherche plus facilement et surtout plus ouvertement ma présence, il me frôle, me lance des regards et dès qu'on est seuls, il s'échine à me tenter. Il veut que je m'occupe de lui, de son corps, de ses besoins... J'ai fini par lui dire de vivre avec moi et j'ai même rédigé une liste de choses qu'il doit faire et celles qu'il ne doit absolument pas. J'ai l'impression que d'être ainsi encadré lui réussit. En tout cas, c'est ce que m'a dit Imphy, passée le voir avec Marzy à l'occasion d'une sortie shopping chez la deuxième. En attendant je m'active à refaire une pièce de la maison, Will pense que je lui fais une chambre. Il n'a pas tout à fait tort sauf que ça sera notre pièce à nous, notre endroit pour nos ébats peu conventionnels... Je me sens gêné et comme un pervers dégueulasse chaque fois que je parcours les sites de vente en ligne d'accessoires SM. Je ne dis pas que ces gens sont dérangés, à chacun son trip mais c'est perturbant pour moi-même. J'en suis à faire des recherches sur les cravaches et autres badines et fouets. Je vais nous faire une garde-robes complète si on peut dire les choses ainsi. Il a déjà quelques sextoys chez lui, on va se débrouiller avec ceux là un moment. Je me sens moins pervers quand j'achète des foulards en soie noire. Ce sera joli sur sa peau si blanche... Je divague. Franchement, est-ce que je prépare un donjon SM ou simplement une Chambre Rouge? Je n'en sais rien. J'en ferais pas mon job, je le fais uniquement pour William. Mais je ne peux nier la part de moi qui adore ce qu'il se passe quand il plie sous moi, accepte tous les ordres que je lui donne... Je me secoue puis poursuit mes recherches. Un lit aussi serait utile dans cette pièce.
Après deux semaines de travaux, j'ai fini l'aménagement. C'était particulier je dois dire... J'ai renvoyé William chez lui pour la dernière semaine, prétextant que j'avais besoin de place pour faire un truc. Il a proposé son aide mais comme j'ai refusé, il a fini par obéir. Je l'appelle chaque jour pour qu'il me fasse un rapport de sa journée, c'est devenu une sorte de rituel, entendre sa voix alors que je suis assit sur mon canapé, la télé tournant en fond sonore, histoire de. Mais là n'est pas le sujet.
Les murs sont peint en bordeaux, je n'aime pas le rouge pétant et je trouve cette couleur plus sensuelle, le lit double est dans un coin, ses draps noirs et ses tentures toutes neuves déjà mises en place. Une armoire en bois laqué noir aussi se trouve dans l'angle opposé, tous les jouets sont dedans, ceux que j'ai acheté et ceux que Will avait déjà en sa possession. J'ai vissé au plafond une chaîne solide au bout de laquelle pendent deux menottes en cuir. J'ai vérifié c'est à peine plus haut que la hauteur de Will les bras levés. Le but étant que ça l'étire un peu, l'obligeant à se fatiguer mais je ne veux pas qu'il se blesse dans la manœuvre. Même si ça paraît débile le confort du Soumis est toujours recherché et en un sens, ça m'a rassuré. Il est le véritable maître de l'histoire, lui seul m'autorise à faire telle ou telle chose même si jusque là, il ne m'a jamais rien refusé. Quelques autres accessoires sont disposés, des lotions, des colliers et même une laisse. Je ne sais pas trop quoi faire de celle-ci par ailleurs mais bon... Sans doute que mon vauzellien en aura une lui. Il devrait bientôt arriver en fait, je lui ai dit de rentrer.
Je pose ma main sur ses yeux et le conduis à l'intérieur de la salle, jusqu'à son centre et lui dit de garder les yeux clos alors que je vais fermer la porte. Au dos de celle-ci se trouve un grand miroir d'ailleurs. Je reviens et lui dit de regarder autour de lui, ce qu'il fait avec un émerveillement presque touchant. Je lui dis que c'est bon, il peut toucher et fouiner un peu ce qu'il s'empresse de faire. Il caresse la badine, les yeux brillant.
- C'est pour moi?
- Oui, c'est notre salle de jeux. Je l'ai faite pour qu'on gère...ça...ici et seulement ici. Tout ce qu'on fera, qu'on se dira restera là entre ces murs. Par ailleurs, tu ne peux m'appeler Maître qu'une fois la porte de cette pièce franchie. Dehors je suis Nathan ou Nevers mais c'est tout.
William accepte toutes mes conditions, tapotant machinalement la badine contre sa main, pas fort, juste un léger tapotement. Il fini par la reposer et se dirige vers moi, il me fixe un moment et je fini par hocher la tête et là seulement, ses mains se posent sur mon torse et ses lèvres se posent sur les miennes. J'aime ce genre de moment où il m'embrasse comme tout le monde, juste une caresse de nos bouches et pas un baiser sauvage où les dents mordent les lèvres. Je l'enlace et il enroule ses bras autour de moi, acceptant cette tendresse qu'il refuse habituellement. Parce que je lui ai offert ce «cadeau» je crois qu'il essaye de faire un effort. Pour me faire plaisir. J'en profite alors pour l'embrasser à nouveau et il me fond dans les bras. J'aimerais que ça soit toujours comme ça.
Dorénavant quand je rentre et que je ne le trouve pas dans la maison je sais où il se trouve, dans la salle de jeux. Il est généralement en caleçon, à genoux, ses mains sagement posées sur ses cuisses. Comme ce soir, trois mois après avoir terminé mes travaux de... confort intérieur.
- Bonsoir Maître.
Il fixe le sol, comme toujours. Hm, que faire ce soir? Je lui ordonne d'enlever ma cravate et mes chaussures une fois que je me suis assis sur le lit et il obtempère immédiatement. Je prend son menton entre mes doigts de façon à ce que l'émeraude sertie d'or de ses prunelles me regardent moi et non pas la moquette.
- Quelle bêtise tu as fait William?
- Je suis désolé Maître... C'est juste que vous me manquiez...
L'avantage qu'il soit à poils étant que je peux constater qu'il ne parle pas de blessures. Pas d'auto-mutilation à rajouter à la liste. Voilà qui est bien. Je comprends donc ce qu'il a fait d'autre et je retiens un sourire. Je me lève et il me suit docilement puis tout aussi accommodant, il me laisse l'attacher au plafond. Le corps tendu sans que ça ne soit trop, il me regarde, espérant. Je lève la main et la pose sur sa joue, je caresse son visage à la délicatesse de porcelaine puis passe mes doigts dans ses cheveux blonds miels qui ondulent, soyeux eux aussi. A se demander comment il fait... Mes mains parcourent son corps en caresses, tout son corps. De sa tête je descend à son cou, ses épaules, son torse, son ventre, ses hanches, ses cuisses, ses mollets, ses chevilles puis je remonte jusqu'à ses fesses et son dos. Comme je n'ai rien spécifié, il se permet de soupirer sous ces frôlements légers. Finalement je m'installe dans son dos sans plus le toucher. Mon vauzellien sait qu'il n'a pas le droit de tourner la tête pour voir ce que je fabrique mais je vois son être se tendre sous l'attente. Je saisis une badine tressée en cuir noir, un modèle standard, pas trop fin ni trop souple ni trop épais ou rigide. Le coté plat touche alors sa peau, la caressant en une ligne descendant de sa nuque jusqu'au creux de ses reins. William exhale un soupir plus ténu sous cette caresse et ce son, si on peut dire, me plaît terriblement...
Le plat de la badine caresse ses fesses en de petits cercles, doucement, le laissant dans l'expectative. J'aime ce pouvoir là, juste le faire miroiter. Le laisser ainsi, tendu, serait en soit une forme de punition. Mais là, ce n'est pas ce qu'il réclame et en tant que Dominant je dois satisfaire ses besoins. Normalement les miens aussi mais mes goûts restent malgré tout plus conventionnels ce qui colle assez mal à nos activités présentes.
- Dis moi, en tous mots, qu'est-ce que tu as fait pendant mon absence?
- Vous me manquiez alors...
Une rapide tape sur le coté de sa cuisse le fait sursauter, une douleur brève à peine le temps de la sentir qu'elle disparaît.
- Alors j'ai prit l'un des jouets...
- Lequel?
Je lui demande d'un ton sensuel, ronronnant alors que le cuir caresse sa peau avant de la mordre à nouveau mais cette fois, il savait que la douleur allait revenir et au lieu de juste l'encaisser, il la savoure.
- Le noir.
- Où est-il?
- Dans l'armoire, à sa place Maître...
Je l'abandonne donc pour aller chercher le jouet en question. J'ai apprit que celui-ci était son préféré pour une raison à la fois simple et particulière: il a les mêmes dimensions que mon sexe. Sans doute que je devrais en être flatté. Je crois qu'il faut le prendre ainsi. Je me colle à son dos, de façon à pouvoir parler à son oreille et sa peau frissonne sous mon souffle et je sais que son pouls s'emballe alors que j'agite le jouet sous ses yeux.
- Celui là, tu l'aimes beaucoup n'est-ce pas?
- Oui Maître.
- Plus que moi?
- Non Maître, rien de comparable...
- Et pourtant tu l'utilises en pensant à moi, alors que tu tentes si fort de croire que je te prends alors que tu le mets si profond dans ton corps, c'est vrai non?
Sa respiration s'est emballée au point qu'il s'y prend à deux fois pour me répondre oui. J'aime ça. Je m'éloigne subitement et un petit cri lui échappe quand la badine claque sur ses fesses en un clac sonore. J'ai appris que ce genre de trucs faisaient généralement plus de bruit que de mal. En dosant bien et comme je n'ai nulle envie de réellement blesser William, nos expériences se passent plutôt bien.
Plusieurs claquements s'abattent sur ses fesses et ses cuisses, sur l'arrière et sur les cotés. Sa peau a retrouvé cette nuance de rose soutenu qui tranche si bien sur sa pâleur naturelle. Will a laissé entendre ses plaintes puisque je n'ai rien dit contre mais comme à chaque fois, son excitation est clairement visible. Son corps s'ouvre facilement sous mes doigts, il m'a déjà demandé pourquoi je prenais ce genre de précautions, eh bien, avec les petits sextoys ça peut passer d'y aller franco mais sinon je prends mon temps pour le dilater. Je n'ai guère envie de me retrouver avec du sang et un tour aux urgences pour déchirement ou que sais-je. Mais pendant ce temps, je le distrais de cette douceur à son égard par mes dents qui mordent allègrement ses épaules et son cou, le faisant hésiter entre se tendre sous ces petites manifestations ou se cambrer pour enfoncer mes doigts en lui. Je mets fin à son dilemme en arrêtant les deux. Il se détend quelques secondes, secondes d'inattention que je mets à profit pour que son jouet préféré fasse son office. Nonchalamment, je le fais bouger sous ses suppliques. J'avoue ne même pas vraiment porter attention à ce qu'il me dit, mon regard rivé à cet objet noir entrant et sortant de lui, le faisant trembler et réclamer. Que dit-il finalement?
- Maître, Maître...
Une idée me vient. J'enlève le jouet et détache William qui s'effondre à genoux sur le sol et me regarde avec interrogation. Un regard brumeux de plaisir et désir. Je lui ordonne d'aller sur le lit et de me montrer comment il s'amuse en mon absence. Comme prévu, il accepte ma requête. Très vite, il semble même oublier que je suis là. Les jambes largement écartées, il donne de grands coups en m'appelant, les yeux clos. Presque désespéré en fait. J'attrape ses cuisses, y enfoncent mes doigts à lui en faire des bleus et il geint d'autant plus. Je me penche pour embrasser sa peau avant de laisser l'empreinte parfaite de mes dents sur sa chair et il crie pour moi. Sa main tremble sur le sextoy et je crois qu'il a du mal à continuer son activité.
- Ne t'arrête pas en si bon chemin...
Je le laisse donc continuer, Will est presque au bout du rouleau, me supplie de le prendre alors qu'il essaye tant de se faire jouir par le biais du gode. Finalement je le lui prends des mains et le lui enlève, il s'accroche alors à mon cou pendant que je me déshabille ou plutôt, ouvre mon pantalon pour pouvoir le satisfaire et moi avec.
William est installé sur mon torse, ma main passe en caresses dans ses cheveux et je lui souris.
- On ressemble à un couple...
- On remplit la plupart des conditions Will... Je veux dire, on vit ensemble, on dort ensemble, on couche ensemble...
- C'est vrai mais... L'amour?
Je suis étonné qu'il me parle d'amour lui qui le rejette sous toutes ses formes. En effet, ça fait relativement peu de temps qu'il accepte de nouveau l'amitié. Une amitié réelle et proche j'entends. Je lui relève le visage, les bijoux de ses yeux brillent, ses pupilles sont dilatés. Ce n'est pas le sexe, il a eut le temps de se remettre. La peur? A-t-il peur de former un couple avec moi? A-t-il peur de... m'aimer?
- Willy est-ce que tu m'aimes...?
Ses yeux s'écarquillent, son corps se fige et son souffle semble se bloquer. Taper dans le mille... Il m'a toujours apprécié, nous avons grandit côte à côte puis à la perte de Vanessa, il s'est accroché à moi, m'a protégé même si je n'en avais pas besoin, m'a adoré plus que de raison... Et maintenant, a-t-il franchi un nouveau cap? Est-il finalement tombé amoureux? Et moi alors, est-ce que je l'aime? Ce qui nous liait jusque là était une sorte de devoir de responsabilité, on a déjà connu plus romantique. J'ai pris l'habitude de dire que William et moi dansions au bord du vide et qu'au moindre faux pas nous pourrions tomber dans l'abîme. C'est toujours vrai mais cet abîme a-t-il changé de nature? Si on osait, on tomberait dans la folie ou dans l'amour?
- Je ne peux pas t'aimer Nathan... Je ne peux pas...
- Will.
- Non non! Je n'ai pas le droit! Je ne peux pas...
- William...
- C'est impossible, je n'ai aucun droit de t'aimer... Tu me donnes ce dont j'ai besoin, je ne peux réclamer plus, c'est interdit.
- Arrête.
- Interdit! Interdit, interdit, interdit, interdit...
Sa pupille s'est étrécie d'un coup, à peine plus grosse qu'une tête d'épingle. Il est en crise. Avez-vous déjà raisonné la folie? Je peux simplement dire à présent que je m'y efforce sans jamais vraiment y parvenir... J'attrape ses poignets avant qu'il n'ait l'idée de se faire du mal, positionné au dessus de lui, je le vois se perdre au fin fond de son esprit brisé, il tombe et je n'arrive pas à le retenir. Je l'entends débiter tout un tas de choses, toujours les mêmes. Je ne suis pas psy, je ne sais pas quoi faire. J'ai mal moi aussi. L'empêchant toujours de se faire du mal, je niche mon visage dans son cou et sous les mots assassins qu'il me lance au visage alors qu'il en est lui-même la victime, je peine à retenir le sanglot qui me bloque la gorge.
- Pardonne moi Will...
Il s'éveille à nouveau, sa crise l'a épuisé et il s'est assoupit avec la quasi brutalité d'un évanouissement. Je l'ai entre temps déplacé pour qu'il soit dans notre lit, dans ma chambre et non pas la Rouge.
- N'vers...
Assit à ses coté, je porte mes lunettes de lecture, un bouquin dans une main et ma tasse de café dans l'autre.
- Tu as faim Will?
- Non. Je suis désolé, je t'apporte que des ennuis...
- Tu veux du café?
- Nathan, ne m'ignore pas...
- Je ne t'ignore pas William. Je veux que tu avales un truc.
Son regard se pose sur ma tasse encore à demi pleine. Souriant doucement, je la lui remets entre les mains une fois qu'il est assit. Je lui ai enfilé un de mes t-shirt moches qui servent comme pyjama. Il fait si jeune comme ça, le t-shirt pendant sur une épaule, ses mèches blondes en désordre, sa bouille endormie. Machinalement je me penche et l'embrasse, une pression simple et courte, délicate. Ses joues rosissent, j'ai envie...
- Nathan?
- Bois ton café.
Mon vauzellien acquiesce et fini par tremper ses lèvres dans le liquide noir, l'avalant à petites gorgées régulières. Je passe mon bras autour de lui pour le rapprocher et il s'encastre naturellement au creux de mon bras, la joue appuyée contre mon épaule. Tranquillement je reprends ma lecture. La tasse vide dans les mains, posées sur ses genoux, il est appuyé contre moi. Petit moment de paix que j'apprécie à sa juste valeur: ça n'a pas de prix.
Journée de travail, je reste Nevers, la capitale du département et j'ai beaucoup de travail. Principalement de l'administratif. Je n'aime pas trop ça mais de tout temps j'ai été obligé d'en faire. Double ration pour moi s'il vous plaît, ma ville et mon département à gérer. Beaucoup plus de problèmes. Surtout le contentieux usagers. Mais bon, c'est le job. Je devrais peut-être faire un coucou à Auguste un de ces jours. Autun n'est pas la porte à coté sans être à l'autre bout du pays. Un week-end peut-être. Je sais pas si on peut dire qu'on est potes mais on se bouffe souvent le nez. Cependant, on est de la même génération, gallo-romain tout ça. Mes subordonnés s'amusent toujours à m'appeler César, à cause de cet auguste dirigeant évidemment, qui s'est bien amusé à fonder plusieurs villes sur son passage. Dont moi. Et comme j'ai des tendances autoritaires...
-Yo N'vers!
Je lève les yeux pour voir Marzy, toute pimpante et contente. Je ne suis pas très enthousiasmé de la voir. Nos relations sont à vrai dire un peu en froid... A cause du coté professionnel, si je puis dire, plus que le coté personnel. C'est une gentille fille.
- Bonjour Marzy.
Elle s'affale sur la chaise de bureau en face de moi, elle éclate sa bulle de chewing-gum et me sourit, ses bracelets tintent à ses bras, habillée à la mode, un portable dernier cri, elle incarne parfaitement ce qu'elle est devenue: une zone commerciale en expansion. Mon malheur aussi puisque qu'à cause de son influence tous les petits magasins de mon centre-ville ferment les uns après les autres. Avoir son cœur de ville dépourvu de tout est une sensation peu agréable je dois dire.
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi Mélanie?
- Oh rien, je passais te voir. Tu sais que j'ai ouvert un Décathlon? Et un nouveau restaurant?
Et l'un des miens de restaurants à mis la clé sous la porte, adieu Taj Mahal, j'aimais me manger un indien dans la semaine. C'est loupé. Elle continue de s'extasier pendant que je signe de la paperasse, approuvant ou non certains projets ou simplement certaines demandes.
- Et sinon le sex-shop ça marche?
- Pardon?
Mon stylo m'a échappé, j'en suis un peu sur le cul. Évidemment je sais pertinemment qu'il y a un sex-shop à coté de la gare centrale, dans une allée à coté du magasin de vélos mais pourquoi elle me parle de ça?
- Pourquoi, tu comptes le faire fermer pour en ouvrir un grand entre ton Décathlon et ton resto?
Mon ton est sarcastique mais elle sourit, éclatant une nouvelle bulle rose. Ça m'agace un peu je dois l'avouer.
- Oh non, pas mon genre. Je te laisse ce commerce là, paraît que ça te plaît beaucoup...
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Oh je t'en prie, tu le sais bien. Toi et tes jeux pervers que tu fais subir à William... Sérieux, pourquoi Varennes t'adore autant? T'aurais ta place avec les libertins du Cap d'Agde avec tous tes trucs...
Mon sang hésite entre se glacer de peur et bouillir de rage. Elle ne sait rien pas vrai? J'essaye de me calmer, je dois rester zen, modéré, je suis le chef je ne peux pas péter un câble, je ne peux pas...
- La ferme!
Mon poing s'est abattu sur le bureau. Et merde. Ses yeux marron clair se fixent sur moi, ronds. Elle ne s'y attendait pas je crois. Je ne suis pas un putain de pervers. Je ne suis pas... comme ça...
- Tu ne sais rien Mélanie. Rien du tout.
- Je les ai vu les marques sur Willy! Et il a déjà dit, sans faire exprès, que vous utilisiez des jouets pour baiser! Tu le baises, tu ne lui fais même pas l'amour!
- Tais toi!
- Pourquoi tu le traites comme ça?!
- Mais parce que c'est ce qu'il veut putain!
Nos voix sont montées crescendo, on est tous les deux debout, on se toise. Mais ma dernière phrase l'a figé, elle recule légèrement comme si je l'avais giflé. Merde, j'ai gaffé. Je me rassois et me frotte les tempes, poussant un long soupir. Marzy finit par se laisser tomber dans la chaise, choquée je crois.
- C'est ce genre de relation qui lui fait du bien Mélanie... Si je ne le fais pas, il se fera du mal tout seul et le résultat sera bien plus catastrophique. Je l'ai trouvé avec une arme tu comprends? Il était prêt à se flinguer jusqu'à ce que j'accepte ce rôle de... Dominant. Je n'aime pas ça je veux juste... l'aider.
Et le protéger. Je veux le garder dans mes bras et le mettre à l'abri de tout mais son plus grand prédateur reste lui-même...
- Mais il semblait aller tellement mieux...
- Tu sais grâce à quoi maintenant...
Un marmonnement, j'en ai ma claque de ce cirque. Marzy semble se tasser sur sa chaise rembourrée et je comprends que je lui ai foutu la frousse. Même si elle l'a cherché.
- Je suis désolée, je ne savais pas...
- Évidemment que pour le bien de Varennes-Vauzelles tout ça reste secret. On ne va pas crier sur tous les toits qu'on a une relation sado-masochiste pour calmer sa folie afin qu'il arrive à faire son job de Représentant correctement.
Elle acquiesce. S'excuse à nouveau. Fatigué, je lui fais promettre de se taire, ce qu'elle fait, et la renvoie. Je veux du calme...
Je reçois un sms de Imphy dans l'après-midi, la demoiselle blonde me dit que William va rentrer un peu plus tard parce qu'il l'aide à réparer des trucs dans sa maison. Faut dire qu'elle habite dans une vieille bicoque. Pas pire que son voisin Béart qui est en voie de désertification mais bon... Je préfère qu'il soit avec Iris qu'avec la marzyate. Le problème étant que Marzy, Varennes et Nevers sont collées les unes aux autres alors on peut difficilement s'éviter... Bref. Je réponds que c'est ok, Will est en voiture, pas besoin d'ailler le chercher à la gare alors.
Partie 2 déjà en cours d'écriture. Je fais comme je peux avec la fac bien que je vais changer d'orientation à la prochaine rentrée.
En espérant que ça pique au moins votre intérêt x)
