M'accorderiez-vous cette danse?
Oups me voilà avec une autre histoire alors que je n'ai pas terminé « sombre passé ». Mais comme je le disais, j'ai une muse capricieuse et une nouvelle histoire est sortie de ma tête, je devais vous en faire part.
Univers alternatif.
Époque victorienne. Lord Sherlock Holmes est obligé par sa mère d'assister à un bal chez la duchesse du Devonshire. Furieux d'y être contraint, il a la ferme intention de ne danser avec aucune jeune femme présente. Il changera son esprit devant la pétillante lady Hooper.
Pour les besoins de cette histoire, Sherlock Holmes à 28 ans et Molly Hooper à 25 ans. J'ai aussi triché avec son temps d'étude en médecine, nous sommes au 19e siècle, déjà qu'une femme soit admise dans une université pour homme est pratiquement impossible, mais j'aime m'amuser avec notre histoire. De plus, les femmes des siècles passés étaient aussi intelligentes que nous, elles étaient seulement brimées dans leur droit. (Et non, je ne suis pas féministe enragée, je ne fais que constater la vérité…d'ailleurs, encore à notre époque ça existe de réduire la femme à un statut inférieur).
Je vais jouer avec le canon…un peu beaucoup, car John est l'ami de Molly et non de Sherlock, il a été son mentor à l'école de médecine et sera son escorte attitrée (et protecteur) pour les sorties mondaines, et la mère de Sherlock sera un personnage récurrent dans mes chapitres.
Ah oui, le vouvoiement est à l'honneur entre mères et fils. Je ferai une entorse seulement entre amis très chers ou couples.
Je ne crois pas qu'on ait vu souvent ce type de fic, alors j'espère que vous l'aimerez.
Voilà pour l'introduction!
Chapitre : Le bal de la duchesse
Le majordome restait de marbre, malgré la dispute entre la comtesse et son fils, Sherlock Holmes devant lui. Il faut dire qu'il avait l'habitude, lord Holmes n'était pas un homme facile et ce n'était pas la première scène à laquelle il assistait. Malgré son caractère difficile, la majordome aimait beaucoup le fils de la comtesse, car cette noble famille savait prendre soin de son personnel et les gages étaient bien supérieurs à d'autres maisons plus prestigieuses. Il cachait un sourire, car il savait que la comtesse finirait par gagner, elle le faisait toujours.
« Mère, je refuse d'aller à ce bal. Vous ne pouvez m'y contraindre. Je n'ai nulle envie de danser avec des filles niaises, je préfère de loin rester dans ma salle d'étude, j'ai en ce moment un cas particulièrement… »
La comtesse l'interrompit « Mon fils, vous avez 28 ans, il est plus que temps de prendre une épouse. J'ai envie de serrer dans mes bras votre héritier avant de mourir. »
Sherlock renifla dédaigneusement « Mère, je n'ai pas envie de me marier et encore moins de procréer. Les jeunes femmes à ce bal sont, certes accomplies pour la danse, le chant ou tenir une maison, enfin certaine, d'autres sont encore plus médiocres... »
Furieuse, la comtesse arrêta son fils sur sa lancée et s'écria « Sherlock Holmes, vous vous oubliez. De toute manière, qu'est-ce qui vous fait penser que je vous laissais le choix? Vous irez à ce bal, dussé-je vous tirer une oreille jusqu'à la maison des Devonshire, comme l'enfant impertinent que vous êtes. Vous irez à ce bal et vous danserez avec au moins une jeune fille sinon je demanderai à Marie-Anne de nettoyer cet endroit que vous appelez "salle d'étude" et ensuite je la condamnerais pour toujours. »
Scandalisé, lord Holmes dévisagea sa mère, elle n'oserait pas aller jusqu'à cette extrémité, mais le regard déterminé de sa mère le fit hésiter. Il y avait des semaines de travail sur sa table d'étude, il ne pouvait pas prendre le risque de tout perdre. Il soupira à fendre l'âme et se dirigea vers le grand escalier.
« Vous gagnez, mère. J'irai à ce foutu bal. Vous pouvez partir devant, je demanderai qu'on prépare ma voiture. »
« Non, je ferai preuve de patience et je vous attendrai. Lorsque vous serez prêt, venez me chercher à la bibliothèque. »
« À vos ordres, mère. » Il monta alors l'escalier d'un pas rageur sans voir que sa mère arborait un sourire satisfait.
La mère de Sherlock dissimula un soupir, car son plan avait fonctionné. Elle avait appris qu'une jeune fille fraichement arrivée de France serait présente à ce bal et bien que cette jeune lady intrigue la noblesse, elle passait pour une originale, car elle aurait fait des études supérieures en médecine. Selon les cancans, le père de celle-ci aurait fait un don substantiel à l'université afin qu'il daigne d'accepter sa fille dans une branche particulière de la médecine au même titre que les hommes. C'était une femme selon le cœur de la comtesse, mais elle savait mieux que personne qu'elle devait laisser croire à son fils qu'il serait la personne qui l'aura choisi.
Le trajet de leur domicile à celui des Devonshire a été, sans surprise, silencieux. Mais la comtesse ne s'en formalisa pas, elle connaissait son fils, elle le laissa bouder. Sherlock pestait intérieurement contre sa mère, habituellement, elle n'insistait jamais pour le faire assister à un bal, elle se contentait d'obliger son frère, Mycroft. Malheureusement, son frère était en voyage diplomatique de l'autre côté de la Manche et il semblerait que sa mère ait décidé de se rabattre sur lui. Il trouvait, aussi, étrange que sa mère l'oblige d'aller à ce bal afin qu'il rencontre de jeunes filles à marier. Depuis qu'il est un adulte, sa mère n'avait jamais insisté à ce qu'il prenne femme ni avec Mycroft, d'ailleurs. Sa mère avait toujours respecté leur statut de célibataire endurci. Il trouvait donc son insistance…étrange, d'autant plus qu'elle partageait son opinion en ce qui concerne la plupart des jeunes filles nobles.
Sherlock se sentit oppressé dès qu'il entra dans la salle de bal. Il faisait une chaleur étouffante et il avait l'impression que tout Londres y avait été convié. Il salua ici et là tout en essayant de semer sa mère, mais celle-ci le suivait comme son ombre. Il lança un juron et sa mère lui fit un regard désapprobateur.
« Mère, vous n'avez pas de leçon à me donner sur ce plan. Je me rappelle très bien votre "merde" plus tôt ce matin. »
La comtesse fit semblant de s'offusquer, mais il était évident qu'elle cachait un sourire malicieux. Il était encore manifeste pour les gens autour d'eux que la comtesse adorait son fils. Les yeux de la comtesse se firent plus tendres, lorsqu'il fit un geste rare d'affection, en prenant sa main pour l'embrasser. Leur échange fut interrompu par leurs hôtes, la comtesse fit une révérence et Sherlock inclina la tête avec raideur, il n'aimait pas les formalités, mais on ne pouvait pas passer outre l'étiquette sans crier au scandale. Après quelques banalités échangées, leurs hôtes s'éloignèrent. Il se raidit lorsqu'il vit une mère accompagnée de deux de ses filles à marier se diriger vers eux. Il se tourna vers sa mère et lui dit qu'il avait oublié sa canne dans le cabriolet, s'excusa auprès des trois femmes qui arrivaient à leur hauteur et partit en laissant sa mère se débrouiller avec elles. Il savait qu'il aurait des comptes à rendre à son retour; sa mère détestait positivement, la marquise de Pensbury.
Il fit mine de sortir de la salle de bal, mais bifurqua vers la gauche pour se sauver dans les jardins. Il pourrait ainsi s'accorder un instant de calme. Il marcha quelques minutes lorsqu'il attendit une voix de femme. Dépité que l'endroit soit déjà pris, il fit demi-tour, mais un faible cri retentit l'obligeant, en raison de sa condition de gentleman, de s'enquérir du sort de la dame. Il contourna la haie et il vit une magnifique jeune femme habillée d'une ridicule robe jaune à fronces essayant de se détacher d'une étreinte manifestement indésirable d'un pair du royaume. Soupirant, il s'avança vers eux, prêt à défendre la demoiselle, mais il semblerait que la demoiselle ne fut pas, si en détresse que ça, puisqu'elle réussit à prendre le bras gauche du baron de Greensville, un salaud de l'avis de Sherlock, et le tordre dans son dos. Le baron cria de douleur. Les deux belligérants n'avaient toujours pas aperçu Sherlock Holmes qui observait la scène avec un certain amusement. La jeune femme était particulièrement en colère et obligea celui-ci à tomber à genou. Le baron criait de lui lâcher son bras qu'elle allait lui casser. La jeune femme répliqua calmement qu'elle le lâcherait seulement s'il s'excusait, ce qu'il fit immédiatement, et la jeune femme décida avant de le lâcher de tordre davantage son bras tout en appuyant son genou sur son dos afin qu'il soit bien à plat sur les petites pierres de l'aménagement paysager et ainsi écorcher son costume couteux. Sherlock, sans comprendre pourquoi, ressentit une grande fierté, ce qu'il trouva aussitôt ridicule. Voyant que la dame n'avait pas besoin d'aide, il se cacha dans l'ombre pour éviter une rencontre gênante, mais il restait caché au cas où. Finalement, il n'eut pas à intervenir, car lorsqu'elle lâcha sa prise, le baron se sauva tout en murmurant qu'il se vengerait de cette salope. Il se fit une note mentale de surveiller Greensville à l'avenir, il savait qu'il avait un caractère vindicatif et qu'il était foncièrement mauvais. Il cherchera à nuire à cette jeune inconnue, il en était sur. Malgré lui, Sherlock sortit de sa cachette, prêt à se présenter à elle, se contrebalançant du protocole voulant qu'ils doivent être présentés par un tiers avant d'entamer une conversation. Il n'était pas question de laisser filer cette jeune femme aussi intrigante, car elle était la toute première qui avait réussi à capter son attention, il la trouvait différente de toutes les autres ladies, une rose parmi les ronces. Il s'approchait d'elle d'un pas décidé, lorsqu'il fut bousculé par un homme agité. L'homme s'excusa rapidement et courra vers la jeune femme et lui donna une brève étreinte avant de la relâcher.
Sherlock trouvait ses manières trop familières avec la jeune femme et cela le contraria surtout lorsqu'il attendit l'homme l'appeler par ce qui semblait un surnom.
« Molly, je suis désolé. J'ai été coincé par lord Patterson et je n'ai pas pu te rejoindre plus tôt. Lorsque j'ai vu ce baron courir à ta suite, j'ai fait aussi vite que possible. Est-ce que tu vas bien? Ce rustre ne t'a pas molesté au moins? » Il lui prit une main et la porta à ses lèvres.
La jeune lady partit d'un grand rire avant de prendre le bras de son cavalier. « Tu sais que je sais me défendre, je pense plutôt que c'est moi qui l'aie un peu brutalisé, John. »
« Molly, nous sommes arrivés au pays que depuis 5 jours, essaie de conserver une attitude convenable. » Sherlock remarqua que le ton de l'homme essayait d'être sévère, mais il était évident qu'il était plutôt fier d'elle. Le jeune homme s'interrogea sur la relation entre l'homme et cette belle inconnue. Était-ce sa femme? Impossible, les deux ne portaient pas d'alliance. Sûrement pas son frère, il avait une affection entre eux qui n'était pas fraternelle. Son fiancé probablement. Lorsque Sherlock conclut sur la relation entre les deux personnes, il fut agacé, car il trouvait la jeune femme intéressante. Le couple passa devant eux, l'homme fit un mouvement de la tête vers lui avec un sourire contrit tandis que la femme le dévisagea avec intérêt en le saluant timidement de la tête. Le cœur de Sherlock fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il vit les yeux chocolat de la jeune femme le fixer ainsi, mais le contact ne dura qu'un instant, car elle se tourna à nouveau vers son cavalier excité, l'incident oublié, pour entamer une conversation qu'il jugea hors à propos dans un bal ou dans la bouche d'une femme noble, car elle parlait qu'elle avait trouvé sur le corps de la victime, une marque qui ressemblait à des armoiries qu'on retrouvait sur une bague, il n'attendit pas la réponse de l'homme, mais il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Il devait absolument savoir qui elle était, mais, le plus important, connaître la nature de la relation avec ce John. Finalement, Sherlock trouvait que sa mère avait bien fait d'insister pour qu'il se présente à ce bal, il avait maintenant un mystère à résoudre. Excité, il retourna dans la salle de bal rejoindre sa mère, car il voulait être présenté à cette inconnue et si possible lui voler une danse.
Essoufflé, il se présenta à sa mère qui le regarda avec sévérité. Il se frappa mentalement, il avait oublié d'aller chercher sa foutue canne. Il prit un faux air contrit que sa mère laissa passer.
« Mère, connaissez-vous la jeune dame avec la robe jaune à votre gauche? »
« Vous parlez de la dame avec la chevelure aux reflets de feu? » Sherlock s'impatienta, il savait que sa mère le faisait exprès.
« Mère! »
« Oui, je sais qui elle est. C'est la fille du vicomte d'Addington. Elle est assez particulière. On murmure dans les salons qu'elle a fait des études, inconvenantes pour une lady, en médecine à la Sorbonne. »
« Mère, son nom! »
« Dieu, mon fils. C'est la première fois que vous démontrez autant d'intérêt pour la gent féminine...oui…oui. » Voyant le regard agacé de son fils. « Elle s'appelle lady Margaret Hooper. »
« Et l'homme qui l'accompagne est? »
Bien que la comtesse sache parfaitement son nom, elle préféra titiller son fils. « Je ne le connais pas, probablement son fiancé? Je vais demander à nos hôtes de nous présenter à eux. »
Cinq minutes plus tard, Sherlock se présenta devant la jeune femme qui rougit en faisant une maladroite révérence et lorsqu'elle se releva, il lui tendit la main pour l'inviter à danser. Surprise, elle regarda son cavalier qui hocha la tête même s'il était visible qu'il était mécontent. Lorsque la main de la jeune femme exempte de gant toucha la sienne, un frisson de plaisir lui parcourut le corps. Sherlock ne savait pas encore la nature de la relation entre l'homme qui l'accompagnait et elle, mais il n'était pas question qu'il lui laisse la jeune femme. Son destin était scellé à la minute qu'elle avait mis sa main sur la sienne; elle était à lui, désormais.
Alors qu'en pensez-vous? Dois-je continuer cette histoire ou pas? Je pourrais la terminer ainsi ou…
Je prévoyais faire entre 8 et 10 chapitres. Vos commentaires seront déterminants pour la suite de cette histoire. Merci à l'avance.
