Titre : Dépossession [depɔsesjɔ̃] n. f. :

Genre : Drama/Mystery/ Humour/Romance/Slash

Rating : M (comme Mou-ha-ha, vous ne vous en tirerez pas comme ça !))

Pairing : Harry/Voldemort

Disclaimer : J. K. Rowling

Spoiler : L'intégral des sept tomes, même si l'histoire se déroule durant la sixième année de Harry.

Bêta : Chaussette HDSS

Note de l'auteur : Voici donc la suite de Possession. Enfin, la séquelle et le préquel de l'épilogue (si si).

Cette « suite » n'a pas pour vocation d'être sérieuse, ce sera juste un enchaînement de situations rocambolesques et risibles se passant avant ou après l'enterrement de Dumbledore. Parce que oui, Harry en a sacrément bavé à être deux dans sa tête...

Résumé des épisodes précédents : Le 7 avril 1997 fut inscrit dans les livres d'histoire comme la fin de la Deuxième Guerre Sombre. Ce jour-là, Lord Voldemort périt durant l'assaut du château de Poudlard de la main d'un de ses plus fidèles Mangemorts qui se révéla être un espion de longue date pour l'Ordre du Phénix.

Ce jour-là, les Aurors prirent possession du quartier général des Ténèbres sans la moindre opposition. Ils y firent des prisonniers, en délivrèrent d'autres.

Harry Potter fut rapatrié à Sainte Mangouste où l'on soigna ses blessures physiques. Il fut ensuite transporté dans le service des maladies psychiques en vue de soigner son traumatisme de guerre.

Un an après, semblant parfaitement remis, il quitta l'hôpital sorcier. Six ans après cela, il assista à l'enterrement de son mentor, Albus Dumbledore.

Et on n'entendit plus jamais parler de lui.

Enfin, ça, c'est bien beau sur le papier, mais cela ne s'est pas tout à fait passé comme ça...

•• × ••

Scène 1 :

Comment l'on fait connaissance avec les trois principaux vices : l'alcool, l'argent et les femmes.

•• × ••

Le verre buta contre des lèvres hermétiquement fermées.

Casse-toi.

Allez gamin, ouvre grand la bouche.

Je te jure que si j'avale encore une goutte de ce truc immonde je vais vomir sur le bar.

Le verre prit son élan et revint s'écraser contre la bouche du jeune homme, frappant son nez au passage.

Putain, sale con !

Bois !

J'y crois pas ! En fait t'es complètement ivre !

...

Merlin, le grand Lord Voldemort ne tient pas l'alcool...

Sale insolent !

Et le verre lui explosa le nez.

Harry poussa un cri de douleur et porta la main à son nez d'où s'écoulait un filet de sang. Derrière le comptoir, le barman lui adressa un regard inquiet mais la main gauche qui s'agitait dans tous les sens en tenant un verre de Whisky Pur-Feu le convainquit de ne pas s'approcher.

Arrête-ça, tu vas nous faire repérer !

Bois !

Profitant du fait que le barman avait tourné la tête, Harry porta un coup sec à son poignet gauche et le verre se fracassa par terre. Un soupir de désespoir retentit dans sa tête.

À sa gauche, accoudé au bar, un homme lui lança un regard assassin et resserra son propre verre en s'arrangeant pour le cacher à la vue de Harry.

La Tête du Sanglier était un bar de Pré-au-Lard où l'on croisait toutes sortes de personnes plus louches les uns que les autres. Tenu par Abelforth Dumbledore, frère honteux du directeur de Poudlard, il ressemblait plus à un dépotoir croisé d'un bordel qu'à un vrai bar. Le jour, la poussière et la saleté était les seuls clients mis à part quelques misanthropes, et le soir, les prostituées envahissaient l'endroit et attiraient avec elles un essaim d'hommes lubriques.

Depuis plusieurs jours, Harry passait ses soirées au bar, observant minutieusement les clients, les habitués et les lieux, cherchant un moyen de tuer le propriétaire en toute impunité. Mais, pour l'instant, tout ce qu'il avait récolté c'était quelques propositions graveleuses et découvert que le mage noir qui partageait sa tête avait un faible pour le whisky. Une lourde cape à capuche cachait partiellement les traits de son visage et il s'était jeté plusieurs glamours pour modifier la couleur de ses yeux, de ses cheveux et le contour de sa mâchoire.

Abelforth rejeta son torchon sur son épaule, posa le verre sale qu'il était en train d'essuyer et se traîna vers un groupe d'homme qui réclamait des boissons à grands cris.

Harry ferma les yeux et reposa ses coudes sur le bar. L'ambiance lui donnait la migraine et Tom commençait à sérieusement l'agacer.

Pour ajouter encore à sa mauvaise humeur, une jeune femme blonde à l'air avenant vint s'asseoir sur ses genoux pour lui coller son décolleté sous le nez.

- Et bien, mon joli, on ne boit pas ? Gloussa-t-elle en agitant ses cheveux d'une main.

S'il y avait bien une chose qui mettait Harry mal à l'aise c'était bien les femmes lui faisant des avances. Il avait l'impression de se retrouver en face de Ginny qui lui demandait, avec une déception évidente dans le regard, pourquoi il faisait un blocage dès qu'il s'agissait de passer au côté charnel de la chose.

- Pas intéressé, grogna-t-il en évitant son regard.

Les doigts fins remontèrent jusqu'à lisière de la capuche et tentèrent de dévoiler son visage.

- Voyons, quel genre d'homme dirait non à une proposition pareille...? Continua la prostitué d'un ton aguicheur.

- Le genre gay, répondit Harry en attrapant le poignet de la jeune femme et en le serrant assez fort pour la faire gémir de douleur.

Quelle délicatesse et quelle galanterie.

Je t'emmerde le soûlard !

L'homme à sa gauche se leva précipitamment et s'enfuit vers un coin sombre sans se préoccuper du tabouret qu'il venait de renverser.

Reviens ici ! Reviens connard !

Mais qu'est-ce tu...

Sur le comptoir, sa propre main gauche était en train de ramper vers le verre vide de son voisin.

Mais t'est vraiment ingérable comme mec !

Va te faire voir chez les gobelins !

Pendant une demi-seconde, Harry sembla sur le point d'exploser. Mais il se reprit aussi vite, balança quelques pièces sur le comptoir, envoya la prostituée dans les bras de l'ivrogne le plus proche et sortit au pas de course.

Tout aurait pu bien se terminer. Il serait sorti en claquant la porte, aurait un peu hurlé dans une ruelle sombre pour laisser sortir sa colère et serait revenu un autre jour pour continuer de chercher une faille dans la défense d'Abelforth Dumbledore.

Mais c'était sans compter l'esprit particulièrement rancunier du plus grand Mage Noir de son époque.

Il avait presque atteint la porte du bar lorsque sa main gauche fusa et agrippa une bourse qui pendait au cou d'un homme taillé comme un mammouth. Ce qui suivit fut assez confus. L'homme hurla comme un goret, se leva et lui balança un pain dans la figure qui l'envoya heurter une autre table. Ces clients-là, se sentant (à juste raison) agressés, ripostèrent en envoyant des sortilèges dans tous les sens.

Une minute après, Harry Potter, assis en tailleur sous une table, observait avec intérêt une bonne dizaine de mâles poilus et au ventre tendu par la Bieraubeurre se taper sur la gueule dans le chaos le plus total. Et Tom s'amusait beaucoup.

J'ai mal à la joue.

Chochotte.

C'était un coup bas, quand même. Comment tu comptes nous sortir de là ?

On va tranquillement attendre que ça se calme puis on sortira par la porte, comme tout le monde. D'ici une heure ou deux.

Je te hais.

Oh, regarde, une bouteille encore pleine !

Range ce bras si tu ne veux pas que je te le coupe. Tu en as assez fait pour aujourd'hui.

Un grondement semblable au tonnerre retentit et la pièce trembla sur ses fondations. Une des vitres explosa, projetant des éclats de verre sur un groupe de jeunes gens qui tentaient tant bien que mal de se tenir à l'écart du conflit. Et avec la première goutte de sang tombée, l'hystérie collective ne fut qu'accentuée.

La voix du propriétaire se fit entendre par dessus le vacarme, hurlant des menaces. Il fonça dans le tas et commença à jeter les bagarreurs dehors à grands coups de pied au cul.

Ces derniers répondirent avec hargne, baguettes oubliés, et tombèrent sur Abelforth à bras raccourcis.

Je commence à me demander si former mes adeptes aux techniques de combat moldues ne serait pas une bonne idée...

Ok, c'est pire que ce que je pensais. L'alcool t'a bousillé les neurones.

Non, réfléchis-y un peu. Comme ça, même s'ils perdent leur baguette dans la bataille, ils ne ne seront pas sans défense. Et puis ça fait faire du sport.

Et comment tu aurais pu expliquer ça à tes fidèles ? « On va exterminer les moldus parce que ce sont des sous-hommes mais on va quand même se battre comme eux ! » ?

Je trouverais bien quelque chose.

Tu- Mais- 'Fin... Non, laisse-tomber, tu me donnes mal à la tête.

Leur conversation fut brutalement interrompue par un corps tombant lourdement sur le plancher.

Les yeux révulsés tournés vers le plafond et la nuque tordue selon un angle improbable par un pied de tabouret renversé, Abelforth Dumbledore ne bougeait plus.

Il est mort ?

J'en sais rien, mais il n'a pas l'air au mieux de sa forme...

Hé, touche pas c'est sale !

Comment tu veux qu'on sache s'il est mort sinon ?

J'en sais rien, moi. Y a pas un sort pour ça ?

Dois-je te rappeler qui tient la baguette ici ?

C'est une suggestion?

...

Rooh, ça va. De toute façon il ne respire plus alors je pense qu'il n'y a pas photo.

De quoi ?

Tsss, toute une éducation à faire...

Harry sortit discrètement la tête de sous sa table, évaluant la situation d'un coup d'œil efficace. Les soûlards étaient toujours en train de se battre, personne ne semblait s'être rendu compte qu'un cadavre refroidissait à leurs pieds.

Ok, on se casse !

C'est toi les jambes...

D'un bond, il se redressa et sauta par la fenêtre brisée. Son rire résonna longtemps dans la ruelle crasseuse.

•• × ••

Scène 2 :

Où l'on se demande si le Choixpeau n'a pas hésité à placer Tom Jedusor à Gryffondor

•• × ••

Sur le Chemin de Traverse, les sorciers et sorcières se pressaient de faire leurs courses. Un vent glacial soufflait sur Londres et les lourds nuages noirs annonçaient de la neige sous peu. Harry réprima un frisson et resserra les pans de sa cape autour de lui.

Le sort de chaleur, tu connais pas?

Ah, tiens, décidé à faire ton chieur ? Tu n'as plus envie que je t'achète une baguette ?

Tu es relativement contrariant lorsque tu es de mauvaise humeur...

En même temps, tu passes ton temps à critiquer tous mes faits et gestes, c'est soûlant à la fin !

Très bien, je me tais...

Ouais, bonne idée, fais ça.

Sans jeter un seul regard à la devanture poussiéreuse, Harry poussa la porte du magasin d'Ollivander. Le vieil homme avait mis plusieurs mois à se remettre de son emprisonnement au manoir Malefoy, jurant qu'il ne pourrait plus jamais créer de baguettes avec les horreurs qu'il avait vécues. Il avait fallu qu'un étudiant de Poudlard se présente à sa porte, des rêves plein la tête et une furieuse envie de devenir fabricant de baguettes. Son enthousiasme et sa jeunesse eurent raison du vieil aigri et il accepta de rouvrir sa boutique pour perpétuer son art.

L'intérieur n'avait pas du tout changé, excepté pour un bouquet de fleurs rouges sur le comptoir. Juste à côté, un énorme livre rempli d'une écriture alambiquée était ouvert et un jeune homme blond était penché dessus, les yeux fermés, les lèvres bougeant à toute allure. Son visage se tordit brièvement et il jeta un coup d'œil furtif au livre avant de marmonner un « bois de rose, j'l'savais ! ».

Harry s'avança et une latte du plancher craqua, faisant sursauter le garçon. En le regardant bien, il ne devait pas être beaucoup plus jeune que lui, un ou deux ans à tout casser.

- Excusez-moi, je n'avais pas entendu la sonnette, monsieur.. ? S'écria le jeune homme en se redressant brutalement.

- Potter.

- Harry Potter ? Bois de houx, plume de phénix et... ah, zut, vingt-sept centimètres ?

- Vingt-sept centimètres cinq, répondit le Survivant avec un petit sourire.

- Zut, j'y étais presque !

A ce moment-là, la porte de la réserve grinça sur ses gonds et des pas se rapprochèrent.

- S'il vous plaît, ne lui dites pas que je me suis trompé, implora le blond avec la larme à l'œil.

Harry s'apprêtait à lui demander pourquoi lorsque monsieur Ollivander apparut dans la boutique.

- Monsieur Potter, c'est un plaisir de vous voir, dit-il chaleureusement en lui serrant la main.

Puis il se tourna vers son apprenti et celui-ci, le dos raide comme la justice récita à toute allure :

- Vingt-sept centimètres cinq, plume de phénix et bois de houx !

- Il s'est trompé lorsque vous êtes arrivé, n'est-ce pas, monsieur Potter ? Demanda vicieusement le fabricant de baguettes.

Harry ne put empêcher ses coins de lèvres de se relever. Ollivander dévoila ses canines.

- Ce sera donc une page de plus pour aujourd'hui, monsieur O'Neil.

Les oreilles basses, le blond retourna derrière le comptoir et se replongea dans les registres des baguettes.

- Vous lui faites vraiment apprendre la composition des baguettes de tous vos clients ? demanda Harry, mi-incrédule, mi-amusé.

- Bien sûr que non, répliqua Ollivanders d'un air offensé. Juste les vivants, ajouta-t-il avec un sourire sadique.

Sourire que Harry lui rendit.

- Qu'est-ce qui vous amène dans mon humble boutique, alors, monsieur Potter ?

- Je voudrais une autre baguette.

Le marchant fronça les sourcils mais s'abstint de tout commentaire. À la place, il somma son matériel et demanda à Harry de lui tendre son bras de baguette.

- Le droit, monsieur Potter, demanda-t-il lorsque le Gryffondor lui tendit le gauche.

- Pourquoi ?

- Parce que l'énergie magique ne se focalise que dans le bras de baguette. Et vous êtes droitier.

- Je veux une baguette pour le bras gauche, maintint Harry d'une voix ferme.

- C'est ridicule, vous...

Le fabricant s'interrompit et fixa le bras tendu devant lui avec incrédulité.

- Merlin tout puissant, qu'est-ce que c'est que ça ? Murmura-t-il. La chair vous appartient mais pas l'énergie qui y circule...

Tom...

Il tendit un bras tremblant et effleura la peau du poignet avant de la retirer comme s'il s'était brûlé.

Tom, je fais quoi ?

- If, trente-trois centimètre soixante-quinze, plume du même phénix, détruite à la chute du Lord Noir, lâcha-t-il dans un souffle.

Tom !

Finalement tu as besoin de moi, non ?

Merde, arrête tes conneries, on a un problème là !

Qu'est-ce que tu me donnes pour que je le résolve ?

Ollivander recula de quelques pas, une lueur d'effroi dans le regard.

Tout ce que tu veux, mais qu'est-ce que je dois faire ?

Ouvre la bouche.

Harry sentit la chair de poule se répandre sur son épiderme tandis que la magie de Tom l'enveloppait d'un nuage protecteur.

- Vous ne direz rien à personne, scanda Harry d'une voix dure et les mots sonnèrent comme veinés d'imperium.

•• × ••

Vingt-sept centimètres et demi, bois d'acacia et crin de sombral. Malgré l'âge, les baguettes faites par Ollivander étaient toujours les meilleures. Voldemort ricana.

Savais-tu que l'acacia était considéré comme l'arbre de la renaissance et de l'immortalité ?

Et alors ?

Je trouve ça particulièrement plaisant.

Elle a pas l'air franchement pratique à manier. Au moins le houx c'est souple...

Parce qu'avec une baguette en houx tu peux faire ça ?

La baguette fit trois tours dans les airs avant de retomber parfaitement dans la main tendue.

Humff, amateur...

Je pourrais en faire dix si le plafond était plus haut.

Si tu veux, mais, en attendant, est-ce que tu sais faire ça ?

Il fit tourner la baguette autour de son pouce dans une parfaite ellipse.

Ça a pas l'air dur... Regarde plutôt ça!

Il fit valser sa baguette autour de ses doigts dans une figure complexe.

Tu gagnes cette manche. Mais moi je peux la faire tenir en équilibre sur mon pouce !

En sortant de chez Ollivander, Harry avait senti un frisson lui parcourir l'échine en songeant qu'il venait de doter un puissant mage noir d'une nouvelle arme. Mais le plaisir qui se dégageait de l'esprit de Tom à chaque fois qu'il posait le regard sur sa nouvelle baguette valait bien ce sacrifice.

Son bras gauche se tendit, la baguette en acacia en équilibre instable tandis que la baguette de houx trônait tranquillement sur le pouce de sa main droite.

Tom grogna mentalement alors que sa baguette penchait dangereusement vers l'avant. Son bras fit un brusque écart pour la rattraper et la baguette de Harry ne bougea pas d'un pouce.

Attends deux secondes, il y a strangulot sous roche!

Pas du tout, je suis simplement plus fort que toi. Admet-le...

Dans tes rêves!

Et le bras gauche fusa, frappant brutalement le poignet droit. La baguette de houx resta collée.

Je le savais! Tu vas payer pour ça, sale morveux! Stupéfix!

Harry tomba en avant, le nez dans le tapis du salon de Square Grimmaurt.

Bien! Et maintenant, tu comptes faire quoi ?

...

Et on dit que ce sont les Gryffondors qui agissent avant de réfléchir...

Tais-toi.

Harry laissa échapper un ricanement mental auquel Tom répondit par un grognement.

Heureusement que Rémus doit passer ce soir.

Le loup-garou ne peut pas rentrer si tu ne lui ouvres pas.

Merde, c'est vrai, le fidélitas.

...

...

Au pire, le sortilège aura faibli dans deux jours...

Je te hais.

Je sais, je sais.

•• × ••

Note de l'auteur : Voilà voilà ^^

Est-ce que ça vous plait comme développement ? Si c'est le cas j'ai encore deux autres scènes d'écrites et des idées pour quatre ou cinq autres.

Bisous les filles o/