Note de l'auteure : Salut tout le monde, voici une histoire que je tenais à publier. Je tiens également à vous dire que je ne suis pas sûr du fonctionnement scolaire de nos amis les japonais, donc soyez indulgents, c'est une fiction après tout. Pardonnez les fautes d'inattention, s'il vous plaît !
Crédits : Prince Of Tennis ne m'appartient pas. Tous les personnages sont à Takeshi Konomi-sensei, tous à part les nouveaux qui apparaîtront tout au long de cette aventure.
Bon, je laisse place à l'histoire.
Des retrouvailles frappantes
L'hiver s'en était finalement allé, laissant la place aux beaux jours de printemps. Le soleil brillait, mais le froid des jours d'antan persistait encore. Toutefois, pas pour très longtemps. Les pétales des cerisiers en fleur se laissaient doucement emporter par la brise sous les yeux émerveillés des écoliers. C'était le spectacle annuel auquel tous les jeunes japonais avaient droit lors de la rentrée des classes. Certains étaient excités par cet événement, impatient de retrouver leurs amis, de découvrir à quoi ressemblerait leur classe, leurs professeurs… Quoi que pour d'autre, le chaleureux mois d'avril était arrivé beaucoup trop vite, comme pour Momoshirou Takeshi qui se serait bien passé cet événement.
Ce jeune homme d'une quinzaine d'année s'apprêtait à débuter sa seconde année au lycée Seishun. Au vu de la rentrée des classes, il avait été contraint de se lever plus tôt afin de ne pas arriver en retard le premier jour. Il jouait toujours au tennis et sans vouloir être pompeux, était devenu plus habile qu'avant : son Dunk Smash était plus puissant que jamais et son Jack Knife, sans pareil. A présent lycéen, le jeune étudiant aux cheveux noirs hérissés était également devenu très populaire et très convoité par la gente féminine. Ses coéquipiers et amis du club faisaient parti des élèves les plus admirés du lycée. Tous les anciens titulaires du collège étaient réunis, en troisième année le capitaine Tezuka Kunimitsu, le vice capitaine Oishi Shuichiro, le génie Fuji Shusuke, le fou d'acrobatie Kikumaru Eiji, le puissant Kawamura Takashi et le récolteur de donnés Inui Sadaharu, en deuxième année, seuls subsistaient les deux rivaux Momoshirou Takeshi et la « vipère » Kaidoh Kaoru. Leur équipe aurait pu être au complet, ils étaient tous présent, tous sauf le petit gars froid et arrogant, imbattable au tennis. Le prince du tennis : Echizen Ryoma. Celui-ci s'en était allé à la conquête de l'Amérique afin de détrôner tous les détenteurs du titre, au milieu de sa première année de collège, il ne s'était pas vu depuis. Ils avaient gardé contact, mais rien ne valait un ami en chair et en os, et non en fer et fils électriques : ils s'envoyaient des mails.
Momoshirou était tellement perdu dans ses pensés qu'il ne faisait même pas attention à ses jeunes admiratrices qui murmuraient son nom amoureusement. Il ne remarqua pas non plus le jeune homme qui, pour attirer son attention, lui bouscula l'épaule.
- Oï ! Toi là ! Lança-t-il
Les autres étudiants émettaient des murmures d'inquiétudes, craignant qu'une bagarre fasse éruption. Le jeune homme aux cheveux hérissés pointait furieusement son l'index en direction du jeune effronté qui l'avait volontairement bousculé. Enfin, jusqu'à ce que parmi l'accoutrement de ce dernier, il repérât un détail troublant. L'anarchiste à la silhouette élancé portait l'uniforme noir, qui le rendait légèrement svelte, comme tout le monde, mais ce qui différait fut le fait qu'il eût une casquette blanche enfoncé sur la tête d'où s'échappait une épaisse tignasse verdâtre indisciplinée. Lorsque l'interpelé se retourna vers son interlocuteur, ce dernier demeura sans voix. Il n'en croyait pas ses yeux.
Là, sous ses iris violacés se tenait le gosse prétentieux d'antan. Ce dernier eut un sourire narquois face à l'expression ahurie de son sempai. Il cacha ses yeux félins ambre en tirant la visière de sa casquette blanche surmontée de la lettre R rouge encadré en bleu.
- Mada mada dane, sempai
Le lycéen sortit de sa transe, puis afficha un grand sourire, dévoilant ses dents.
- E-Echizen ! S'écria-t-il en coinçant la tête de son kohai dans le creux de son coude avant de lui ébouriffer les cheveux (ou la casquette…)
- Momo-sempai tu m'étouffes… Se plaint-il en tentant de se dégager de l'étreinte
- Echizen ! C'est vraiment toi ! Répliqua-t-il en ignorant ses lamentations, je n'arrive pas à y croire. Ça fait quoi, deux ans qu'on ne s'est pas vu ?
Ryoma ne se serait jamais imaginé que son sempai causerait autant de grabuge. Lui qui ne voulait pas attirer l'attention. Revenu victorieux de ses multiples tournois, son manager lui avait annoncé qu'il avait à présent six mois de repos avant le prochain tournoi. Ce qui signifiait qu'il pouvait aller à l'école sans pour autant s'absenter tous les trois jours, pour finir par suivre des cours par correspondance où avec un professeur personnel. Il avait profité de l'occasion pour retourner au Japon, avec ses parents et reprendre l'école normalement. Il entrait au lycée, entre autre à Seishun Gakuen, annexé à son ancien collège. De ce fait pour parvenir à intégrer ce lycée il fallait obligatoirement passé par le collège, dans le cas contraire, il fallait avoir des relations. Ce qu'avait le père de Ryoma.
- Ochibi ? Lança une voix qu'il aurait reconnu entre mille
Les deux amis nouvellement retrouvé levèrent la tête pour croiser le regard bleu foncé d'un jeune lycéen aux cheveux roux.
- Oh Eiji-sempai, répondit Momoshirou, il est finalement revenu
Il ne se fit pas prier pour rejoindre l'étreinte de Momoshirou. Il s'en suivit ensuite de l'arrivé de Tezuka, d'Oishi, de Fuji, de Kawamura, de Kaidoh et enfin d'Inui.
- C'est étonnant comme tu n'as pas beaucoup changé, remarqua ce dernier en griffonnant sur son calepin
- Comment ça ? Répliqua le prince du tennis en se débarrassant de ses sempais collants à l'aide d'Oishi
Fuji fit entra dans la conversation avec son éternel sourire intriguant.
- Maintenant que tu le dis, Inui, ajouta-t-il soucieux, tu n'as pas beaucoup grandi depuis la dernière fois…
Ryoma se pétrifia. Qu'est-ce qu'il venait de dire ?
- Sans vouloir te vexer, Fuji-sempai a raison, renchérit Momoshirou en agitant sa main horizontalement au dessus de la tête de Ryoma, tu ne m'arrives même pas à l'épaule.
- C'est vrai, c'est vrai, poursuivit Kikumaru en entourant les épaules de son kohai de ses bras, en plus d'être petit tu n'es pas très épais, on pourrait facilement te confondre avec une fille
- Es-tu sûr d'avoir suivi le régime à base de lait que je t'avais prescrit ? Deux bouteilles de laits, c'était peut-être trop pour toi ?
- Bon, bon, intervint Oishi en agitant ses mains, Echizen est probablement en pleine croissance, donc…
- Mais c'est tout de même inquiétant, pour son âge déclara Kawamura tout aussi inquiet, à quatorze ans, nous étions bien plus grands, alors qu'en première année de collège nous faisions pratiquement la même taille que lui.
- Fsh… sans doute à cause d'un surentrainement, lâcha Kaidoh les mains dans ses poches et son fidèle bandana sur la tête, j'ai entendu dire que trop de sport ralentissait la croissance…
- Tu devrais te méfier alors, Kaidoh, railla Momoshirou faussement préoccupé
- Répète un peu, pour voir tête de porc épic !
- Tu veux te battre, Vipère ?
Ils saisirent violemment le col de l'autre, des éclairs pleins les yeux. Oishi intervint pour les séparer, avec l'aide de Kawamura.
- Mais ça ne justifie pas le fait qu'il soit aussi svelte…fit remarquer Kikumaru, Ne, Ochibi, ne me dis pas que tu es mal nourri ?
Ryoma tenta de se dégager en vain. Qu'est-ce qui leur prenait de parler de lui ainsi ? Le comparer à une fille et puis quoi encore ? Ryoma détestait que l'on se moque de lui. Ce n'était pas l'accueil qu'il espérait de ses ainés.
- Ne dis pas n'importe quoi Kikumaru-sempai, répliqua-t-il irrité
- Nous ne voulions pas te vexer, Echizen, dit Fuji en posant sa main sur l'épaule du jeune lycéen, on voulait juste te montrer à quel point on se souciait de toi, est-ce mal ?
L'intéressé abaissa sa casquette pour dissimuler son visage.
- Tche, fit-il
Ajustant ses lunettes, un autre sempai de troisième année vint se poster devant son kohai. Une brève lueur fit étinceler ses lunettes.
- Quoi qu'il en soit, dit-il de sa voix maîtrisée et autoritaire, bon retour Echizen
Tous ses sempais émirent un « hourra » d'approbation. Ryoma murmura un bref remercîment.
- Pourrons-nous compter sur toi au club ? Demanda le capitaine
- Bien sûr, Tezuka-buchou
Tout à coup, un brouhaha autour d'eux leur fit remarquer que depuis un petit moment, tous les regards étaient braqués sur eux. Tous les élèves les regardaient avec curiosité, certains avec admiration et d'autres avec des cœurs dans les yeux.
- Je crois que nous avons causé assez de grabuge comme ça, conclut Oishi, accompagnons Echizen au gymnase pour la cérémonie de bienvenue
L'intéressé soupira tandis que ses amis et lui rejoignait le gymnase. Tous les premières années devaient se rendre à la cérémonie de bienvenu afin d'assister à la présentation de l'établissement, du corps enseignant et à la répartition des classes. Ils devaient également assister au discours du principal, puis de l'élève ayant obtenu le meilleur score à l'examen d'entrée. Pour une raison connu que de lui-même, Ryoma voulait à tout prix que cette mascarade se déroule très rapidement. Momoshirou lui donna un coup de coude. Fronçant les sourcils, Ryoma leva la tête vers son sempai qui arborait la même expression que son père lorsqu'il plongeait dans la lecture de ses magazines douteux.
- On dirait que tu leur as déjà tapé dans l'œil… déclara-t-il en remuant les sourcils
Ryoma suivit son regard. Il s'agissait d'un groupe de fille qui lui jetait des regards en gloussant. Il soupira d'ennui, en remontant le col de son uniforme. Il avait déjà des filles qui lui couraient après. Le pire était que ce fut des sempais.
- Alors ? Insista son sempai
- Alors quoi ? Répondit-il en ajustant son sac de tennis en bandoulière
- Bah, laquelle est la plus alléchante ? Ajouta-t-il en insistant sur la double consonne
Ryoma le regarda en plissant les yeux.
- Arrêtes ça, dit-il, c'est dégoutant
- Ne me dis pas qu'aucune de ces filles n'a suscité ton intérêt ?
- Pas intéressé.
Une expression choquée apparu sur les traits de Momoshirou.
- Ne me dis pas que…
- Pourquoi en conclus-tu que je suis homosexuel ? Non, je ne le suis pas, c'est juste que…elles ne m'intéressent pas.
Momoshirou s'arrêta et le retint par l'épaule, de plus en plus suspicieux.
- Et ce temps de réaction que tu m'as fait ? Ça ne cache pas quelque chose ?
- Puisque je te dis que je ne suis pas gay !
- Que serais-tu d'autre alors ? Tu n'aimes pas les femmes alors que tu es un homme… enfin, peut-être que tu as l'air de l'être mais que tu ne l'es pas ! Ça expliquerait ton physique semblable à celui d'une gonzesse !
Ryoma soupira dans la frustration. Son sempai s'entêtait à ne pas comprendre, et s'en allait dans ses délires sordides, jusqu'à croire qu'il était une fille. Le jeune kohai se désigna du pouce.
- Sempai, trancha-t-il je suis un-
- Misogyne
Ils s'arrêtèrent tout à coup. Aucun des deux n'avait parlé. Ils se tournèrent celui qui venait d'intervenir. Griffonnant à toute allure sur son calepin, une lueur traversa les verres de ses lunettes.
- Qu'est-ce que tu as dit Inui-sempai ? S'écria Momoshirou
- Misogyne, répéta-t-il en ajustant ses lunettes rectangulaires
- Mi-quoi ?
Ryoma roula des yeux face à l'ignorance de son ami.
- Pourquoi dis-tu ça ? Demanda-t-il à l'attention d'Inui
- J'ai des donnés à propos de toi depuis le collège, et déjà à cette époque, tu ne t'intéressais pas au sexe opposé, de plus lors des interviews télévisés et dans les articles que j'ai pu voir de toi, tu ne faisais référence à aucune relation. Et lorsque l'on te demandait si tu envisageais d'entretenir une relation dan le futur, tu répondais que c'était une perte de temps, que c'était futile et ennuyeux. Tu trouves donc que les femmes sont problématiques.
- Pas au point de les haïr et de les mépriser, se défendit-il en roulant des yeux
- Donc, tu n'es pas misogyne.
- Non
- Hum, alors il faudrait que je modifie quelques données et que…se dit-il à lui-même en en rejoignant les autres
Il soupira en enfonçant ses mains dans ses poches.
- Ah, j'y pense, lança Momoshirou alors qu'il s'apprêtait à entrer dans le gymnase, tu savais que le principal à le même nom ne famille que toi ? Tu parles d'une coïncidence !
Ryoma ne répondit pas et se dirigea, sous les yeux bienveillants de ses sempais, vers la porte du gymnase. Il pénétra dans l'immense bâtisse remplie de sièges, de banderoles, de nouveaux élèves, de familles émues mitraillant leur rejeton de flash. Il avait tout de même un peu de chance ce jour-là, puisqu'il avait prié ses parents de ne pas s'embêter à venir. De toute façon, ils avaient d'autres chars à fouetter, depuis que Nanako était entrée à l'hôpital. Il traversa l'allée en quête d'une place confortable, en tentant d'ignorer les gloussements incessants des élèves environnant. Il s'assit sur un siège au hasard en entreprit de poursuivre sa nuit.
Sous une chaleur ardente, une jeune fille aux joues cramoisies remuait les lèvres. Elle semblait dire quelque chose, mais aucun son ne parvint à son interlocuteur. De cette fille, il ne pouvait que voir ses longs cheveux auburn coiffés en deux nattes qui retombaient dans son dos, et sa longue frange qui dissimulait tout le haut de son visage. Il ne voyait pas ses yeux, mais seulement son nez, ses joues rebondies et ses lèvres.
- Quoi ?
Même sa voix semblait lointaine, comme si, ce n'était pas la sienne. L'image de la jeune fille devint, trouble. Si flou que ses traits disparaissaient peu à peu. Il tendit la main pour l'empêcher de partir. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait qu'elle reste. Il n'avait pas dit ce qu'il avait à dire. Il devait lui faire savoir, c'était une nécessité. Car il savait que si elle s'en allait, il n'allait plus jamais la revoir.
- Attends ! Ne pars pas !
Son image commençait à se dissiper, la jeune fille s'était arrêtée de parler. Sur ses joues cramoisies, quelques larmes coulèrent, et pourtant, ses lèvres roses se courbait dans un sourire bienveillant, plus chaleureux que la température du moment, mais pourtant si doux.
- Attends ! Ne t'en vas pas !
L'image disparue.
- Sakuno !
Ryoma ouvrit brusquement les yeux. Il était tellement décontenancé il en faillit tomber de sa chaise. Néanmoins, il reprit rapidement son calme, car il se rendit compte que quelques regards soucieux lui étaient adressés.
- Ne, Sakuno ! Reprit la voix qui l'avait sortit de son sommeil
Il s'agissait d'une jeune première année aux cheveux bruns relevés en de couettes pendant de chaque côté de sa tête. Elle tirait le bras de sa copine en lui priant de se dépêcher. Cette dernière attira plus l'attention du jeune homme.
- Allez, vite ! J'ai repéré deux places devant ! Lança-t-elle, Hé toi ! N'oses même pas poser ton derrière sur cette chaise ! Elle est déjà réservée.
- Tomo-chan, murmura son amie
Il se redressa sur sa chaise, sans quitter des yeux la jeune fille. Vêtue, comme toutes les autres de l'uniforme bleu réglementaire, elle suivait non sans gêne la jeune surexcitée. Ses longs cheveux auburn étaient liés en deux nattes qui fouettaient souplement l'air derrière son dos à chaque pas incertain qu'elle effectuait, sa frange était si longue qu'elle cachait ses yeux. A vrai dire, ce n'était pas sa frange qui posait problème, mais le fait qu'elle baisse continuellement sa tête. On ne voyait pratiquement plus son visage. Mais il pouvait tout de même apercevoir le rouge qui s'échappait de ses joues. Il esquissa un sourire : elle n'avait pas changé non plus.
- E-chi-zen ! S'écria pour la énième fois son voisin attirant l'attention de plusieurs autres élèves
Des chuchotements furent émis par une grande partie de l'assemblée présente ce matin-là : « Echizen ? Echizen Ryoma ? », « Le célèbre joueur de tennis ! », « Il a remporté des centaines de tournois ! », « Est-ce qu'il a une copine ? » Ou encore « Comme il est beau ! ». L'intéressé pris soin d'ignorer ses camarades avant de se tourner vers celui qui l'avait interpelé. Ce dernier était un jeune homme de première année aux cheveux brun clair coupés court, et aux yeux clairs. Ses sourcils liés étaient froncés. Il avait l'air contrarié.
- Ah ! Enfin ! Lâcha-t-il victorieux, ça fait des heures que je t'appelle. Je me demandais quand t'allais te décidé à me remarquer !
Ryoma fronça les sourcils à son tour. Qui était ce garçon ? Et pourquoi lui parlait-il si familièrement ? Se connaissait-il ? Etrangement, ce jeune homme, quoi qu'aussi bruyant que la jeune fille à couette, avait quelque chose de familier.
- Alors comme ça tu es revenu ? Quand ça ? Je ne savais pas que tu étais de retour ! Les titulaires, sont-ils au courant ? En tout cas soit content qu'Osakada ne soit pas encore au courant, elle aurait hurlé comme une folle en te voyant ! Bref, je t'ai vu plusieurs fois sur les chaînes de sport, tu es devenu une célébrité, dis-moi. Moi de mon côté, j'ai beaucoup progressé, mais je dois ça aux cinq années de tennis que j'ai derrière moi. Cette année, la concurrence sera rude pour obtenir une place de titulaire. Je ne suis plus le jeune novice du collège, de plus je-
- …yant
- Comment ? Je ne t'entends pas avec tout ce bouquant, c'est fou ça, ils ne peuvent pas s'empêcher de parler.
- T'es bruyant
Il s'arrêta net. Une expression choquée apparu sur ses traits, avant de s'en aller, laissant place à l'exaspération. Il posa sa main sur son épaule, Ryoma se tendit.
- Au moins tu n'as pas changé, soupira-t-il, et je devine que tu ne te souviens plus de mon nom, je me trompe ?
Ryoma secoua la tête. Ce garçon était lucide au moins. Bien que bruyant.
- Horio, Horio Satoshi, se présenta-t-il, voilà comment je m'appelle et tâche de t'en souvenir, Echizen
- Hn
Horio poursuivit son monologue, Ryoma n'écouta que d'une oreille distraite. Il repensait à son rêve et à la jeune fille qui avait attiré son attention. Il la chercha des yeux et la trouva assise près de son amie au troisième rang. Sept rangés les séparaient. Il voulait qu'elle tourne la tête, qu'elle le regarde, et qu'elle sache qu'il la regardait et qu'il n'avait pas oublié. Et qu'il y pensait encore. Qu'elle y pensait aussi. Et qu'il y ait un espoir. Qu'il ne soit pas trop tard.
- Silence s'il vous plaît ! la cérémonie va débuter !
La salle s'exécuta et le silence domina peu à peu. Des bruits de talons résonnèrent sur la scène. Un quadragénaire vint se placer devant un pupitre de conférence surmonté de deux microphones pliés dans sa direction. Habillé d'un costume marron, il s'avança d'un pas confiant, sourire aux lèvres, lunettes sur le nez, en passant sa main dans ses cheveux verdâtres qui laissait voir quelques mèches blanches. Il tapota chacun des microphones avec son l'index avant d'effectuer le test classique « un deux, un deux ».
- Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien.
Sa voix grave et railleuse résonna à travers le gymnase. Elle parvenait sans aucunes difficultés au fond de la salle où se trouvaient Horio et Ryoma. Celui-ci redoutait le pire.
- Je suis Echizen Natsuki, votre principal et celui qui vous suivra durant toutes vos années dans cet établissement. Je suis très heureux de voir à quel point vous êtes nombreux à avoir demandé ce lycée et aussi nombreux à avoir réussi les examens d'entrée, c'est vrai, il n'y a quasiment pas eu de recalé ! Cela prouve au moins que votre génération n'est pas totalement désespérée !
Quelques rires, puis de nouveau le silence. Le principal poursuivit son discours, en ajoutant parfois quelques plaisanteries, sans pour autant perdre son sérieux. Ryoma crut que ça allait durer une éternité.
- Je suis heureux de vous accueillir tous autant que vous êtes et j'espère de tout cœur que vous vous habituerez vite à votre vie de lycéen afin de devenir d'excellents étudiants. Bienvenus au lycée Seishun Gakuen !
Un torrent d'applaudissement jailli. Ryoma, qui avait presque retenu sa respiration en craignant le pire, se détendit.
- Ah ! J'oubliais presque !
Ryoma se crispa sur sa chaise.
- Cette année est une année spéciale, pas seulement à cause du fait que nous n'avons accueillis que des bûcheurs, mais parce que nous accueillons également une personne très spéciale.
Ryoma ferma les yeux pour se trouver n'importe où excepté à l'endroit où il se tenait actuellement.
- Il s'agit du plus jeune joueur de tennis ayant remporté plusieurs tournois en Amérique ! Sans plus attendre, je laisse la place au seul et à l'unique Echizen Ryoma ! Qui en plus d'être le plus adorable des neveux, est celui qui a obtenu un score parfait à l'examen d'entrée !
Tous les regards se braquèrent sur lui. Il n'avait jamais été aussi embarrassé de sa vie. Si il aurait su qu'un jour son stupide oncle le mettrait autant mal à l'aise en vantant ses mérites, il ne serait jamais sorti du ventre de sa mère. Il se pinça l'arrête du nez, en priant pour que tout ça ne soit qu'un horrible cauchemar.
- Allez ne soit pas timide ! Rejoins-moi sur la scène !
Dans un long et pénible soupir, il se leva de sa chaise à contre cœur et traversa l'allée en essayant de garder le reste de dignité qui lui restait. Son égo en avait pris un sacré coup. Il rejoint son oncle sur la scène en tentant d'ignorer les remarques de ses camarades. Il s'approcha du publique et murmura un « merci » pleins de reproche à ce qui lui servait d'oncle, afin de rester poli. Le principal, heureux de son coup, lui fit une révérence avant de retourner s'asseoir près du corps enseignant au fond de la scène. Le jeune lycéen aux cheveux verdâtres indisciplinés se tenait à présent devant le pupitre. Il releva la tête et regarda l'immense assemblée devant lui.
- Echizen Ryoma, dit-il, enchanté
Il prit une grande inspiration et débuta son discours.
- En ce beau jour de printemps, alors que les pétales de cerisiers en fleurs virevoltent au dessus de nos têtes, nous débutons nos années lycées. Aujourd'hui est un jour spécial pour nous tous, car il marque la fin du temps où nous faisions des actes sans conséquence, de l'époque où l'on agissait sans réfléchir, car à présent, chaque décision jouera un grand rôle dans notre futur.
Il ressortit tout le discours qu'il avait rédigé et appris par cœur la veille. Il ne s'était jamais autant démené pour quelque chose à part le tennis. Alors sa réussite était évidente. Tout en récitant son texte en ajoutant quelques gestes par-ci par-là, il lorgna les individus qui feraient prochainement parti de sa classe. Il remarqua Horio qui lui faisait des gestes stupides en remuant les lèvres. Puis il la vit, assise sur sa chaise entre sa copine et une autre jeune fille, la tête baissée et les mains crispés sur ses genoux. Ne l'avait-elle pas vu ? Pourquoi ne levait-elle pas la tête ? Pourquoi ne le regardait-elle pas ? Pourquoi ne souriait-elle pas ? L'avait-elle oublié ? Ou bien le détestait-elle ? Elle n'avait pas su attendre. Elle était comme les autres filles, elle ne pouvait finalement pas le comprendre. Il aurait du s'en douter.
- Soyons donc unis et coopératifs afin de pouvoir surmonter les difficultés ensemble, termina-t-il
Un torrent d'applaudissement retentit. Toute l'assemblée était impressionnée et en admiration devant le jeune homme et son discours fantastique. Lorsqu'il redescendit de la scène, des compliments et des congratulations lui furent adressés. Mais il ne s'en soucia pas. Il traversa l'allée en quête de sa place, les cheveux dissimulant ses traits qui arboraient une expression de désarroi.
- Tu as été super Echizen ! Comment on s'y attendait de toi, congratula Horio lorsqu'il revint à sa place.
Ryoma ne répondit rien et demeura silencieux. Horio devint anxieux pour son ami.
- Hé, fit-il, qu'est-ce qui t'arrives ?
Le jeune détenteur du titre s'enferma dans son mutisme. Après la présentation du corps enseignant ainsi que des membres de l'administration, le principal répartit les élèves dans des classes différentes. Il était si bouleversé qu'il ne se rendit même pas compte qu'il se trouvait dans le rang de sa classe, en chemin pour la salle de cours. Ce qu'il remarqua en revanche, fut qu'une jeune fille à couettes se dirigeait vers lui avec assurance. Elle lui prit les mains, emplie de bonheur.
- Ryoma-sama ! Comme je suis heureuse de te revoir ! Ça fait si longtemps que nous ne nous étions pas vu ! Tu m'as tellement manquée. Malgré le fait que tu sois parti, nous n'avons pas raté un seul de tes matchs, à chacun de tes tournois nous nous installions devant la télévision à t'encourager. Nous ne nous imaginions pas que tu reviendrais ! Quoi qu'il en soit, nous serons toujours tes fanes numéro un !
Ryoma ne savait pas du tout de qui il s'agissait. Mais elle semblait être la copie de Horio. Il se contenta de la regarder, désemparé, jusqu'à ce qu'un mot attire son attention.
- « Nous » ? répéta-t-il en se dégageant
- Bah, tu sais, Sakuno et moi !
Horio fut tout à coup perplexe, mais Ryoma n'y accorda pas d'importance. Face à cette nouvelle, il se sentit vivifier. Son blues s'en alla aussi vite qu'il était venu. Il la chercha immédiatement des yeux. Il fut tellement grisé par ce qu'on lui annonçait, que lorsqu'il la repéra, il alla immédiatement à sa rencontre. Pour une raison qu'il ignorait, elle se tenait éloignée d'eux. Elle semblait incertaine et craintive. Si bien que lorsqu'elle le vit venir dans sa direction, elle tressaillit presque violemment. Ryoma eut un temps d'arrêt troublée par son comportement, mais ne s'arrêta pas pour autant.
- Non ! Echizen ! Lança Horio affolé, Ryuzaki est… !
Trop tard. Alors que Ryoma faisait maladroitement face à la jeune fille aux nattes, tout se passa rapidement : Ryoma remarqua que la jeune ne se sentait pas bien, elle respirait bruyamment et difficilement et reculaient peu à peu. Ryoma la retins par le bras. Grosse Erreur.
- Ryuzaki, qu'est-ce-
Il ne put terminer sa phrase, car une fraction de seconde plus tard, il aperçut son poing se diriger vers son visage.
Bam !
- Androphobe, termina Horio
Misogyne, hein ? Ryoma songeait à y réfléchir sérieusement, comme le poing de la jeune fille frêle, menue, timide et réservée d'antan s'abattait sur son nez.
A suivre…
Donc voilà à quoi ressemble le premier chapitre. J'essayerai de mettre la suite le plus souvent possible, hebdomadairement du moins. Merci d'avoir lu. N'hésitez pas au niveau des critiques, je souhaite m'améliorer avant tout. J'espère que vous avez eu autant de plaisir à le lire que moi en l'écrivant.
Fujioka69.
