Une petite fille qui semble sans âge

Est assise là, au bout de la falaise.

De ses yeux océan, elle voyage

Sur l'horizon, à son aise.

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Elle est transportée,

Loin, dans ses rêves,

Par ces vagues mouvantes,

Par la douce berceuse

De l'eau carressante.

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Loin, ses illusions la gardent et la guident.

Elles l'embrassent,

Elle perd pied.

o

Elle se perd, elle le sait,

Se laisse transporter.

Sans rien bouger

Que ses cheveux virevoltant,

Sous les assauts violents

Du vent déchaîné.

o

Elle est toujours dans son monde.

Le sel fouette son visage,

Mais ses yeux tels une sonde

Restent fixés sur ce fol paysage.

Pétrifiée, fascinée,

Par un tel spectacle.

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o

Ses digues d'âme d'enfant,

Devant l'océan sans pitié,

Devant ce géant de beauté,

Ce géant tout puissant,

Ce tonnerre ronflant,

Ne peuvent que céder.

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Le courant noie sa raison

Et elle ne combat point. Agitée

Par une myriade de sensations ;

La frayeur, l'admiration,

Le bonheur, l'appréhension ,

Pour cet élément de liberté

Qui lui semble autant une prison.

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o

Dominique dès son plus jeune âge,

S'isolait au bout de la falaise

De la chaumière aux coquillages,

Et saisissait de l'océan les antithèses

o

De Poudlard, elle arrive aujourd'hui,

Et transplane sitôt à la gare,

Chez elle près de son ami,

Pour y plonger son âme et son regard.

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Chercher dans son emportement,

Un apaisement à ses sentiments,

Comprendre l'ouragan de son coeur,

Départager les refrains dans son chant,

Et élir un vainqueur pour taire sa frayeur

De l'engagement.

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Elle a toujours vogué

Jamais ancrée, jamais amarrée...

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Seule face au miroir

De son agitation,

L'océan lui offre la bonne solution,

Dans le murmure rassurant d'une écume blanche.

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Etrange comme l'eau

Est l'amour imagé...

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Dans sa légèreté,

Sa nécessité,

Son arme de destruction.

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Dans son innocence,

Dans son ignorance,

Dans sa mortelle pression.

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L'océan et l'amour sont

Des gouffres pour des coeurs en perdition

Ou des baumes de quiétude, de cicatrisation.

Ce sont des musiques, origines des frissons,

Des couleurs aux multiples variations.

Ce sont des parfums, acides, amer, sucrés, salés.

Et des joies éphémères qu'on ne peut enfermer.

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Et comme Dominique n'a jamais cessé d'être un enfant

Elle comprend ces nuances que lui révèle l'océan

Et apprend que tout n'est jamais ni noir, ni blanc,

Mais que les couleurs se disputent la vie.

Et qu'avec le jaune, le rose, le vert et leur féérie,

Elle devra accepter les ombres du gris et du bleu nuit.

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Son refuge quitté, elle lui annoncera,

A celui qui l'accompagne dans ses chimères,

Ce que son coeur, pourtant, savait déjà

Mais qu'elle taisait par crainte de ce mystère.

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Il sourira tendrement, de sa folie d'enfant,

De ses rêves, de sa pureté,

A ses yeux océan.

o

Il se promettra de la protéger,

De préserver sa beauté,

Sa simplicité,

Sa fausse naïveté.

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De protéger toute son essence,

De ne laisser personne la changer.

o

Il lui jurera que jamais,

Il ne volera sa liberté.

Elle n'aime pas même les prisons dorées.

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Et puis leur vie sans l'autre n'a de sens,

Tel un destin écrit dès leur naissance.

Ils ne chercheront pas à s'échapper.

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Déesse des songes et de la bonté,

Il ne vit que pour l'aimer.

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Cette étoile de la mer,

Cette étoile des cieux,

Ce cadeau trop précieux,

C'est sa lumière.

Elle est son air.


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