Yo !
Un léger Lisa, pour la Nuit du FoF sur le thème Fleur proposé par Leo Poldine. Si vous voulez des précisions, envoyez-moi un MP ou venez faire un tour sur le Forum Francophone !
Bonne lecture !
Le soleil se lèvera demain
Le soleil se lèvera demain.
Jolie phrase, non ? Après la pluie, le beau temps. Les fleurs fanées repousseront.
Je regarde cette fleur aux allures de flamme. Elle pourrait me brûler, tu sais ? Me consumer jusqu'au bout du sexe, jusqu'au fond de mon trou du cul. Comme toi.
Elle est belle, cette fleur. Il y a dans l'ondoiement de ses pétales quelque chose de tes cheveux, dans sa tige rigide et nonchalante et souple quelque chose de ta silhouette.
Elle fanera un jour, c'est inéluctable, et de sa décomposition naîtront d'autres fleurs mourir, c'est commencer à vivre. D'aucuns trouveront ça con, mais qu'ils oublient pas qu'il est indéniable que naître, c'est déjà commencer à crever. Tout ce qui est est voué au trépas. Alors autant voir le bon côté, non ?
Ça a l'air facile de se raccrocher aux proverbes pleins d'espoir. C'est pas vrai. Il fait nuit, alors je me dis « demain il fera jour ». C'est vrai. Bizarrement, ça m'aide pas plus que ça.
Les cycles prédéfinis.
Le cycle de l'eau.
Le cycle de la vie.
Cette connasse de terre qui tourne autour du soleil et sur elle-même.
Moi j'suis dans la nuit avec cette fleur qu'a déjà entamé son processus de décomposition. Comme mon monde.
Je voudrais crever. Étrangler mes poumons pour qu'ils prennent plus cet air pourri. Je me sens incroyablement mal. C'est fou. Une bombe pourrait exploser, des milliards d'homme se suicider, il pourrait y avoir de nouvelles guerres civiles, quelques crises politico-économiques que ça changerait rien. Les fleurs repoussent, après la pluie il fait beau et après la nuit le soleil se lève. Ça me fait plus chier qu'autre chose. Ça m'a refilé ton langage de dépravé – avant, j'parlais bien, tu te souviens ?
Parce que parfois il fait moche avec du soleil, parce que mon cœur se détruit, se dévorre lui-même, se brise entre mes côtes. Parce que je peux rien faire. Rien. Rien. Rien. Rien. Mille fois rien, et pus toujours rien. J'en rirais presque d'un rire de hyène blessé, de chien battu, rire à gorge déployée pour montre mes amygdales obscènes, rire à en chialer. Parce que cette fleur qu'est trop jolie, que j'aime vraiment – comme toi. Cette foutue plante, tu vois, celle de laquelle d'autres fleurs pousseront, je la pose sur ta tombe.
Et le soleil se lèvera demain.
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Voilà !
Hésitez pas à commenter ! Mata nee ^^ !
