Regards


À Laketown, le bourgmestre sourit de ses dents moisies. Il regarda la ville sur l'eau s'éteindre petit à petit en rythme avec le coucher du soleil.

Il régnait sur ce petit royaume depuis de longues années avec une main de fer. Il ne lâchait rien, accordait peu et punissait tout. Les geôles étaient remplies de tueurs, de voleurs. Chaque jour, il y avait un spectacle sur la place publique, il y avait des pendaisons en masse, si ce n'était des séances de guillotines.

Laketown avait perdu de sa grandeur. Mais il s'en fichait. Lui avait le pouvoir, l'argent, les femmes. Il pouvait tout se permettre même de décider de la vie et de la mort. Il était le maître, le roi, l'empereur, le Dieu. Oui, il se considérait comme l'égal d'Ilúvatar.

Refermant ses fenêtres, il alla se coucher. Et tel est le dicton, quand le chat n'est pas là, les souris dansent.

Cachée dans les profondeurs de sa maison, dans un sous-sol ancré sous l'eau, une odeur nauséabonde couvrit celle du poisson, et couvrit sa propre odeur humaine. Elle chantonna une douce mélodie, tandis qu'un fin rictus démesuré recouvrit son visage caché par la pénombre. Même les flammes, sous ses grosses marmites, donnaient peu de clartés à la pièce. Elle s'en fichait après tout, d'être reconnue ou non. Elle connaissait chaque recoin de sa cachette, chaque recoin de sa maison.

- Ferais-je quelque chose ce soir ? Abandonnerai-je ma partie ?

- Allons, ma sœur, laisse-moi voir qui porte un masque et qui se cache.

La plus jeune, à moins que ce ne soit la plus âgée, sourit à son tour. Alors qu'elle serrait contre son cœur l'un de ses objets fétiches, les fils cousus à ses yeux glissèrent peu à peu de ses paupières, et ses pupilles libérés aperçurent au-delà des murs, au-delà des frontières.

- Quelle ingéniosité !

- Plaît-il ?

- Un voleur se fait passait pour un lieutenant de la garde ! L'usurpé vient de se faire arrêter. Il crie son innocence, personne ne le croit. Ne me dit pas que tu ne l'entends pas ?

L'autre, tout en jetant une griffe de lion dans son breuvage, tendit son oreille indiscrète et un sourire euphorique peint son visage. Une crise de rire agita son corps.

Touillant d'une manière désintéressée le liquide bouillonnant, elle se tourna vers sa sœur.

- Et quelqu'un se doute-t-il de quelque chose ?

- Non. (silence) Si. Je le vois. Bard vient de mettre ses enfants à l'abri. Il surveille désormais. Il monte la garde.

- Alors viens. Il me faudra attendre quelques jours pour qu'elles aient un quelconque effet.

Les flammes s'éteignirent d'elles-mêmes et l'autre clôt ses paupières.

Elles ignorèrent cette meute de wargs qui s'acharnèrent délibérément sur ce pauvre villageois. Personne n'entendit ses cris, personne ne vit son agonie.

Ou peut-être que si.

Dans l'ombre, la petite fille sourit. Sans un bruit, sans un souffle, elle repartit. Elle savait tout, elle connaissait tout. Il ne restait plus qu'à prévenir les Grandes Personnes !

Oui, mais ... Qui écouteraient les dires d'une petite fille ?


- To Be Continued -


Prochain chapitre : Décadences.


Cette fanfiction sera une suite d'OneShot courts.

Je fais en sorte qu'ils ne dépasseront pas une page sur Word (Times New Roman, taille 12).

Elle ne s'inscrit pas vraiment dans la chronologie de Bilbo le Hobbit. Je ne suis pas tout à fait sûre d'intégrer la Compagnie de Thorïn.

L'inspiration est venue après une soirée d'anniversaire à jouer à un jeu de société. Je vous laisse deviner lequel !

J'ai un sérieux problème d'inspiration, j'avance donc très lentement avec mes autres fics. Le BAC approche, en plus !

Dîtes-moi ce que vous en avez pensez !


À plus !