AVANT PROPOS


Crédits :

L'univers appartient à Bethesda Softworks.

Tous les personnages principaux, à l'exception de Mazoga l'Orque, sont de ma création.
Les personnages secondaires importants tels que Martin Septim, Modryn Oreyn et Lucien Lachance appartiennent à Bethesda Softworks.


Je me permets dans cette fanfic d'Oblivion de prendre des libertés par rapport à l'univers du jeu, principalement parce que je considère dommage de devoir travailler avec des limites la plupart du temps instaurées pour des raisons matérielles.

Je pense notamment à la disparition de la lévitation, à l'absence du combat à cheval, à la carte & batailles trop petites d'un point de vue de réalisme etc, parce que Bethesda trouvait cela trop compliqué à programmer mais aussi pour éviter de trop demander de performances à l'ordinateur. A noter que je ne critique pas leur travail, loin de là, seulement il faut bien que je pointe ces défauts.

Deuxièmement, je trouve que trop de quêtes dans le jeu n'apportent rien à l'histoire d'un point de vue scénaristique, aussi j'ai préféré les supprimer ou me contenter d'y faire vaguement allusion. Assez souvent, afin de m'approprier le scénario et l'arranger à ma sauce, je vais modifier l'ordre de déroulement des événements ou les fusionner (comme c'est le cas dès le premier chapitre), les séparer encore plus, etc. De plus, j'intègre une dimension 'roleplay' aux sorts et aux actions, qui sont forcément restreints visuellement dans le jeu : il est impossible de programmer tout ça pour chaque situation que le joueur va rencontrer, c'est à l'imagination ensuite de palier.

Troisièmement, ce n'est pas le premier texte que je publie sur Internet, en revanche je suis nouveau sur ce site et n'aie encore jamais tenté l'exercice de la fanfiction. Je suis ouvert à toute critique et à l'écoute de vos conseils. Je travaille de façon à ne pas dénaturer l'univers d'origine et j'essaie de l'enrichir mais, si vous trouvez que j'exagère et que vous avez de bonnes raisons, n'hésitez pas à le faire savoir dans vos commentaires.

Il faut que je vous prévienne que quand j'écris un chapitre, je le relis et le corrige avant de le mettre en ligne, mais la plupart du temps je le retravaille afin de l'améliorer avant de poster le suivant. De même, il va m'arriver souvent corriger de menus détails, prévenez-moi si le site vous envoie un message d'alerte à chaque fois, que je corrige et réécrive tout avant de le mettre en ligne pour vous éviter d'être surchargés de mails inutiles...

Enfin, consultez régulièrement la section 'news' de mon profil pour les dernières infos ! (tout en bas)

Voilà, en espérant que la suite vous plaira. Merci et bonne lecture !

-Louicanthrope


Les Cendres du Crépuscule - Première partie

27 Vifazur 3€433, 1h du matin

La cellule sentait l'urine et la poussière, était humide, froide et uniquement éclairée par un rai de lumière blafarde.

La pire prison de Cyrodiil, les oubliettes impériales. Probablement le seul couloir de la mort de toutes les cités de la province. Pour parvenir à se faire jeter dans un cachot pareil, elle avait choisit d'assassiner un capitaine de la garde, qui de toute façon avait fait de la traque de la confrérie sa spécialité : Adamus Phillida.

Nakueva s'était arrangée pour que son meurtre ait l'air à la fois prémédité, bien orchestré mais accompli par une adepte trop jeune.
Elle l'avait surpris dans son sommeil, poignardé en évitant les points vitaux, de manière à ce qu'il ait le temps de crier et de se défendre un peu avant qu'elle ne l'achève en lui plantant son arme dans la gorge. La garde avait réagi plutôt vite, et elle avait juste eu le temps de sauter par la fenêtre lorsque l'on enfonça la porte. Elle courut vite et sauta de toit en toit pour avoir l'air crédible, avant de feindre s'être pris une flèche dans la jambe, qu'elle s'y planta elle-même.

Elle ânonna alors du 'Sithis vous fauchera tous !' tandis qu'ils la passaient aux fers sans ménagement. Elle s'était attendue à se faire passer à tabac, or ils préférèrent s'en abstenir afin qu'elle bénéficie, par respect pour leur défunt capitaine, d'un procès rapide en bonne et due forme avant son exécution. Et, comme prévu pour ces circonstances plutôt exceptionnelles, ils optèrent pour les cellules les plus reculées de la prison impériale afin qu'elle passe ses derniers jours loin du soleil.

Ils n'avaient même pas remarqué l'éclat anormal de ses yeux, ni sa pâleur prononcée… peut-être s'étaient-ils simplement fait la réflexion qu'elle avait peur, au fond, ou que sa blessure la faisait plus souffrir qu'elle ne voulait le montrer. Ou peut-être faisait-il simplement trop nuit, ils ne s'étaient pas attardé à l'observer plus que de coutume, après tout il était normal pour une dunmer d'avoir une peau bleue cendrée et des yeux écarlates.

Aussi son vampirisme était-il passé inaperçu aux yeux des gardes, qui s'étaient pourtant attardés sur elle lorsqu'ils lui avaient confisqué son équipement au complet pour y substituer une tenue de toile crasseuse, accoutrement universel du prisonnier cyrodilien. Même celui qui avait du extraire la flèche d'argent de sa cuisse n'avait fait aucun commentaire quant à l'étrange brûlure qui bordait la blessure.

La jeune dunmer ouvrit les yeux lorsqu'elle fut sûre que le couloir était désert à l'exception du garde bien campé sur sa chaise devant sa cellule, éclairé par une torche accroché au mur derrière lui.
Dans l'ombre, Nakueva se redressa sur la paille moisie de sa couchette et plongea un doigt au fond de sa bouche. Elle y récupéra, coincée entre sa joue et ses molaires, un minuscule sachet qui contenait des pétales d'ambroise. Elle s'assura d'abord que le garde ne pouvait pas la voir clairement, avant d'ouvrir le sachet pour mâcher les fragments de fleur. Elle appliqua ensuite son onguent rudimentaire sur la blessure à sa cuisse.
Ceci fait, elle se leva pour s'aventurer dans la lumière des barreaux couverts de rouille. Elle enroula ses doigts autour d'eux et ancra son regard dans celui du garde, qui la fixa d'un air dur. Au bout d'un moment, il finit par entrouvrir la bouche avec l'intention de dire quelque chose, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Ses sourcils se défroncèrent et s'élevèrent légèrement, puis l'éclat vert dans les yeux de la vampire eut raison de sa détermination. Ses paupières se refermèrent et il s'affaissa sur sa chaise.

Avec un sourire satisfait, la dunmer se colla à la porte de sa cellule pour passer un bras à travers les barreaux. Malheureusement, le garde était trop loin pour qu'elle puisse l'atteindre. Elle dut renoncer quand son épaule lui fit si mal qu'elle eut peur de la déboîter. C'est alors qu'une voix s'éleva de la cellule d'en face.

« Je dois être mort, et j'erre dans les couloirs d'Azura pour avoir une telle vision. Vous êtes si belle, jeune dunmer.

Une silhouette masculine émergea de l'ombre de la cellule, révélant un elfe noir d'âge moyen, doté d'un visage séduisant et d'un maintien noble, mais sale, hirsute et défroqué. Il approcha encore son visage, mains serrées sur les barreaux, et adressa à la jeune elfe noire un rictus jaunâtre.

« L'un des gardes me doit un service, vous savez. Je pourrai… lui demander de nous mettre dans la même cellule, ça vous plairait ? Il faut s'amuser avant la fin.

Valen Dreth, la cible de sa mission, un parfait inconnu. Sa future victime.

Elle n'avait aucune idée de la raison qui avait poussé quelqu'un à vouloir sa mort à un prisonnier de si longue date, sur le point d'ailleurs d'être libéré, mais elle avait appris à respecter ses engagements auprès de la mère de la nuit et de Sithis.

La confrérie noire n'était pas une guilde de mercenaires, des assassins à la solde de quelque seigneur perfide. Oui, la dunmer avait appris à reconnaître comme coupables ceux dont elle devait couper le souffle à jamais. Celui-ci ne faisait définitivement pas exception à la règle. Il ne devait pas valoir mieux que Rufio ce qu'elle percevait de ses pensées lui prêtait plutôt à penser le contraire.

Il la vit froncer des sourcils, baisser les yeux sur le verrou de sa porte qu'elle recouvrit de ses deux mains. Il émit un bref caquètement.

« Ouais, vous m'avez bien entendu. Peu importe ce que dit la loi. Peu importe ce qu'ils vous ont dit. Vous allez mourir ici. »

Il pensait qu'en parlant suffisamment fort, le garde devant elle allait se réveiller et la renvoyer au fond de sa cellule, l'humilier, peut-être la frapper, en tout cas réussir à lui faire émettre un cri de douleur, ébouriffer un peu plus ses cheveux natés, déchirer un peu plus ses vêtement en lambeaux. Il était fasciné par cette elfe stoïque, si jeune et si jolie, il était à la fois irrité qu'elle l'ignore si froidement et flatté qu'elle se donne tant de mal pour se faire.

Or, le sortilège de la vampire avait plongé le garde dans un sommeil dont seule la magie pouvait le sortir.

Pendant le temps de silence goguenard que Valen laissa après ses derniers mots, la dunmer parvint à déverrouiller la porte de sa cellule grâce à la magie d'altération. Il la fixa avec stupeur, pétrifié. Elle s'avança jusqu'à lui, lentement, et il fut incapable de détourner ses yeux des siens.

Il voulut reculer, lorsqu'elle parvint à son niveau. Elle était si proche qu'il aurait pu glisser sa main dans ses cheveux, comme il en avait si envie, mais il était paralysé. Même son esprit était vide. Il n'était plus qu'une statue de stupeur.

« Vous allez mourir ici. La mère de la nuit vous transmet ses adieux. »

Nakueva éleva sa main, son regard toujours ancré dans celui de sa victime, pour l'appliquer sous la joue gauche du dunmer. Ce dernier hoqueta et ses yeux se révulsèrent quand elle fit appel à son pouvoir astral du serpent. Elle recula, elle-même prise d'un vertige étrangement agréable. Il s'effondra en arrière, prit de convulsions violentes qui s'interrompirent au bout de quelques secondes.

Lorsqu'elle eut reprit ses esprits, la jeune elfe récupéra sur le garde endormi un trousseau de clé, et batailla pour trouver celle qui ouvrait la cellule de Valen. Elle se contenta de soulever son bras, qui retomba mollement, pour s'assurer de sa mort, avant de retourner vers l'homme envoûté.
Elle enfonça ses crocs dans sa gorge avec avidité pour se délecter de son énergie. Lorsqu'elle se fut nourrie à satiété, elle jeta un grand coup de pied dans son corps, qui fut projeté avec sa chaise jusqu'à côté de celui du dunmer, puis elle referma la porte. Mais au moment où elle voulut tourner les talons et chercher à sortir, elle entendit au loin une porte qui se fermait, des éclats de voix et des bruits de bottes de fer sur la pierre.

La vampire s'empressa de retourner dans sa cellule, la verouilla et lança le trousseau dans celle d'en face. C'est à ce moment que les gardes bifurquèrent dans sa direction, et elle put entendre ce qu'ils disaient.

« Mes fils, ils sont morts, n'est-ce pas ?

C'était une voix d'homme âgé, râpeuse mais pas chevrotante – certainement pas la voix d'un vieillard sénile. Il semblait paisible mais las, et avoir été quelqu'un de dur autrefois.

- On n'en sait rien, sire, le messager a seulement dit qu'ils avaient été attaqués.
Une voix de femme, ferme, sûrement celle d'une meneuse.

- Non, ils sont morts. Je le sais, répondit le vieil homme.

- Ma mission pour le moment est de vous mettre à l'abri.
Quatre personnes s'arrêtèrent devant la cellule enténébrée de la dunmer, qui faisait face au mur du fond, le visage levé vers le rayon lunaire qui coulait par sa lucarne.

- Que fait ce prisonnier ici ? Cette cellule est sensée être hors limite ! Tempêta leur chef féminine.

- Encore un quiproquo avec la garde, je… se défendit un des deux autres en amure.

Nakueva déduisit que le vieil homme était la personne que les trois autres escortaient.

- Oubliez ça, le coupa-t-elle sèchement. Restez en arrière, prisonnier ! Nous n'hésiterons pas à vous tuer si vous vous mettez en travers de notre chemin. Baurus, ouvrez cette porte.

La dunmer entendit le cliquetis de la clé, la porte grincer sur ses gonds, les pas quand ils pénétrèrent dans sa cellule. Le dénommé Baurus referma derrière eux. L'elfe se tourna lentement vers eux, les yeux légèrement baissés pour qu'ils ne voient pas leur couleur, les épaules rentrées pour qu'ils voient en elle une attitude craintive.

- Rien n'indique que nous ayons été suivis, dit Baurus.

- Bien. Allons-y, nous n'en sommes pas encore sortis.

La femme autoritaire – une brétonne – passa devant la dunmer sans la regarder, tandis que le dernier anonyme en armure - un impérial, comme l'homme qu'ils accompagnaient – fixait la prisonnière, main sur la garde de son épée.

Avant que l'elfe eut le temps de tous mieux les observer, le vieil homme, somptueusement vêtu de velours et portant un énorme collier à rubis, s'approcha d'elle avec hébétement.

- Vous… je vous ai vu… murmura-t-il. Laissez-moi voir votre visage…

Un frisson glacial parcourut l'échine de la vampire, qui crut pendant un instant qu'il parlait de ce qu'elle venait d'accomplir. Elle sut instantanément que c'était tout à fait impossible, mais elle avait l'impression d'être sondée de l'intérieur. Quand elle osa lever les yeux vers lui, car un silence pesant régnait et elle craignait trop attirer l'attention, elle vit son regard mais fut incapable de le sonder en retour, ce qui lui arrivait très rarement. Il vit son trouble et lui adressa un léger sourire.

- C'est vous que j'ai vu dans mes rêves… alors, les étoiles avaient raison. Le jour annoncé est bien arrivé. Dieux, donnez-moi la force…