Abigaëlle Fondall

Prologue

La lune éclairait la pénombre de cette froide nuit de décembre, la neige sintillait de mille feux sous sa pale lueure. Dans ce tapis blanc et pure, on pouvait apprecevoir des traces de pas de loups creusés ici et là, le vent se leva et souffla terriblement fort ce soir là et un blizzard ce forma dissimulant peu à peu les traces qui si trouvaient un peu plus tôt. Un loup brava la tempête pour aller s'aventurer sur une colline et hurla sa peine à la lune, la plainte se transforma rapidement en lamentation poussé par un homme. Celui-ci pleura le visage tendu à la lune, les larmes brillantes glissant lentement sur ses joues rugueuses avant de se figé en petite gouttelettes sur sa barbe naissante. Ses pieds étaient congelés, ses main griffèrent la neige de colère jusqu'à ce qu'il n'en sente plus ses doigts qui devinrent eux aussi frigorifiés.

Le vent porta sa tristesse au loin vers une petite demeure qui jusque là était resté silencieuse, dans l'embrasure de sa vielle porte en bois se trouvait un autre homme qui compatissait avec la peine de l'homme-loup. Il s'essuya les main dans un linge qui était d'ores et déjà maculé de sang écarlate. Il entendit alors quel que chose bouger tout près de lui dans la pénombre de la pièce et se retourna pour noter que la jeune enfant qui dormait dans un berceau venait de se réveiller. Le regard du vieil homme dériva vers le grand lit qui se trouvait au centre un drap recouvrait le visage de la personne qui y était étendue. Il relâcha un immense soupir de tristesse, si jeune et déjà elle rejoignait ses ancêtres dans le monde des morts. La vie est cruelle et cela ne faisait que le prouver. une fois de plus.

La petite dans berceau serra son petit poing autour du hochet en bois qui se trouvait près d'elle en bâillant doucement. Elle regarda autour d'elle avec ses yeux verts pailletés d'or, avant de les refermer doucement sur un autre bâillement et de sombrer de nouveau dans le sommeil. La pauvre petite devrait grandir sans mère et son père hurlait sa peine sur la colline qui surplombait leur campement. Le vieux médecin rangea son matériel dans sa valise et soupira de nouveau il prit son vieux manteau de cuir tout rapiécé, mit ses bottes et sortit en posant son chapeau sur son crâne dégarni.

L'homme-bête hurla sa peine toute la nuit durant, malgré la morsure du froid qui le faisait souffrir terriblement, rein ne lui semblait pire que la douleur de cette perte qui l'accablait au plus au point. Il revient à l'aurore pour contempler cette petite créature qui sommeillait encore dans le berceau de bois fait à la main. Il regarda les petits yeux brillant de cette enfant en se disant qu'il ne pourrait jamais soutenir ce regard d'un vert si pure, car tout dans ses yeux ne lui rappelait que le regard de celle qu'il venait de perdre. Et il ne doutait point quand grandissant cette petite fille ne tarderait point à ressembler à sa mère, mais c'était encore trop tôt pour le savoir.