Plus jamais pareil
Auteur : Chryséis
Disclamers : rien n'est à moi, ne gagne pas de sous…
Spoiler : oui, post saison 4. Attention donc !!
Genre : drame, Huddy. Je mets la fic en NC-17.
Résumé : après la mort d'Amber, la vie de House ne sera jamais plus pareil (d'où le titre ;)). House avait pris le soin d'éviter pas mal de monde ce mois-ci, en particulier Cuddy. Elle aurait voulu jouer son médecin, elle lui aurait peut-être conseillé de voir un psy ou d'autres trucs dans le genre et House n'avait pas de temps à perdre avec toutes ces conneries.
Note : c'est ma première fic sur House M.D alors soyez indulgents. J'espère que ce n'est pas trop « hors caractère ».
House avait fini son boulot : il venait de sauver cette patiente. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, une lumière chaude et orangée traversait son bureau. Lui, il était assis, le regard dirigé vers le bureau de Wilson, le menton posé sur sa canne. Enfin ce n'était plus le bureau de Wilson et c'était là tout le problème. Il se massa la jambe et grimaça. Wilson avait remis sa lettre de démission à Cuddy trois jours après la mort d'Amber et sans que House ne réalise vraiment, le nom de Wilson sur la porte de son bureau avait été effacé. Mais le bureau restait inoccupé, sans doute par la volonté de Cuddy. Il se redressa et pencha sa tête en arrière sous l'effet de la douleur. Il sortit son flacon de sa poche, le secoua – c'était son habitude – l'ouvrit et en goba un. Il se massa à nouveau la jambe en attendant que la vicodin fasse son effet. Les douleurs s'intensifiaient depuis ce dernier mois, depuis que Wilson avait quitté Prinston. Les douleurs étaient encore pires que lorsqu'il avait laissé partir Stacy. Il n'avait jamais pris autant de vicondin et il en était arrivé à piquer des seringues de morphines aux urgences quand ils étaient débordés, c'est-à-dire la plupart du temps. Désormais c'était Cuddy qui lui faisait les prescriptions. Etrangement elle n'avait fait aucune remarque sur l'augmentation des doses, mais ça n'allait pas tarder. La vicodin faisait effet et il était temps pour lui de rentrer chez lui.
Lisa était en train de régler un problème d'organisation avec l'infirmière en chef quand elle aperçu House qui se dirigeait vers la sortie. De là où elle était, elle pouvait remarquer ses traits tirés plus qu'à l'accoutumée. Quand il eut disparu de son champ de vision, elle repris la conversation avec l'infirmière.
- Allez, bon sang, démarre !
Il était en train de s'énerver au volant de sa voiture. Elle faisait un bruit épouvantable. Il s'acharna encore trente secondes avant de se résigner.
- Saloperie, grogna-t-il en posant sa tête sur le volant.
Quand il se redressa, il se rendit compte qu'il avait son portable à la main, dans le menu répertoire de son téléphone, sur le nom de Wilson. Sans s'en rendre compte ses doigts avaient fait défiler la liste des noms. Il ferma son téléphone d'un geste sec. Il regarda sa montre : vingt heures. Son garagiste est déjà fermé depuis plus d'une heure.
- Et merde, dit-il en attrapant son sac et sa canne. J'ai plus qu'à pieuter dans mon bureau.
Lisa se dirigeait vers la sortie quand elle vit House rentrer. Elle fronça les sourcils et s'avança vers lui.
- Vous ne venez pas tout juste de partir ? demanda-t-elle à House.
- Je vais dormir ici, vous savez dès que je m'éloigne de ma moquette chérie… répondit-il le plus sérieusement du monde en continuant son chemin. J'ai juste oublié de faire un truc.
- Vous mentez, affirma-t-elle.
- Moi ? mais non.
- Je vous ai vu tout à l'heure sortir. Vous êtes probablement allez jusqu'à votre voiture et si vous avez oublié de faire un truc vous auriez laissé votre sac dans votre voiture le temps de faire le dit truc. Mais vous l'avez sur vous et je sais à quel point vous détestez faire des heures sup'.
House leva les yeux au ciel tout en soupirant conscient qu'il allait devoir dire la vérité.
- Mon tas de ferraille qui me sert de voiture a décider de faire un caprice ce soir : elle refuse de démarrer. Je vais dormir ici.
- Je peux vous ramener.
- Non c'est bon, j'appellerai mon garagiste demain matin…
House avait pris le soin d'éviter pas mal de monde ce mois-ci, en particulier Cuddy. Elle aurait voulu jouer son médecin, elle lui aurait peut-être conseillé de voir un psy ou d'autres trucs dans le genre et House n'avait pas de temps à perdre avec toutes ces conneries. D'accord, l'amour de son meilleur était morte et House avait une grande part de responsabilité dans sa mort. Le psy aurait probablement dit que ce n'était pas sa faute et que son problème dans son rapport aux autres était dans son enfance. Mais c'était sa faute, enfin il le pensait.
- Bon…c'est comme vous voulez, soupira-t-elle en tournant les talons.
House la regarda s'en allez et se dirigea vers l'ascenseur.
- Vous avez oublié quelque chose ? demanda l'infirmière en voyant Cuddy marcher rapidement vers l'ascenseur.
- Non… Si ! Enfin…
L'infirmière la regarda bizarrement.
- Bonne soirée, ajouta la directrice pour mettre fin à ce début de conversation.
- Merci, de même, répondit-elle quelque peu perturbée.
House était allongé sur le fauteuil à l'entrée de son bureau. La pièce avait une atmosphère étrange : la nuit était tombée et la lune apparaissait et disparaissait à son gré derrière les nuages. Il remonta sur lui la couverture qu'il avait réussi à dégoter. Il fixa quelques instants le plafond et ferma les yeux. Mais il les rouvrit presque aussitôt : quelqu'un était entré violemment dans son bureau, c'était Cuddy. Elle s'était plantée devant lui et il sentait qu'il aurait du mal à la bouger. Lisa posa ses mains sur ses hanches et attendit. La scène paraissait plutôt étrange.
- Quoi ? soupira House après cet étrange silence.
Lisa ne dit rien, elle attendait.
- D'habitude vous me criez dessus, allez-y vous avez mon feu vert, continua-t-il en l'incitant à le faire d'un geste de la main. Je suis prêt.
Cuddy croisa les bras. House commença à s'agacer.
- Vous savez ça ne me dérange pas que quelqu'un me mate pendant que je dorme… Ca risque d'être juste ennuyant pour vous, repris-t-il en se retournant et en remontant sa couverture.
- Vous rejetez tout le monde et vous vous renfermer chaque jour un peu plus sur vous-même, dit Lisa rapidement.
- Pour quelqu'un qui n'était pas très bavard il y a peu…
Lisa se rapprocha de son fauteuil, lentement. La pièce était baignée dans une lumière bleutée. Une raie de lumière parcourait Cuddy de tout son long. Elle sentit le regard de House sur elle. Ses yeux se posèrent sur ses chevilles, remontèrent le long de ses jambes, lentement, continuèrent sur son ventre et sur sa poitrine pour fixer sur ses yeux bleus qui étaient mis en valeur par cette raie de lumière. Elle s'avança un peu plus, faisant disparaître cette raie sur elle. House se concentra du mieux qu'il pouvait et dit :
- Je suis fatigué, laissez moi j'ai besoin de dormir.
Lisa ne bougea pas.
- Quoi ?! Vous allez rester là jusqu'à demain matin ?! S'énerva-t-il. Ou à moins que vous partez si je vous dis que oui je préfère qu'on me foute la paix en ce moment, j'ai pas besoin de gens qui me regardent avec des yeux remplis de pitié !!
- Vous avez besoin d'aide…
- Non ! J'ai juste besoin de DORMIR ! hurla-t-il.
Il se tourna violement dans son fauteuil. Cuddy sentait que quoiqu'elle allait dire, il allait s'énerver plus, mais il le fallait, il fallait que quelqu'un…l'aide. Il fallait qu'elle soit plus directe. Elle s'approcha et se baissa sur lui. House ne se tourna pas tout de suite. Elle sentait qu'il bouillonnait à l'intérieur de lui. Il ne détourna que ses yeux vers elle. Elle continuait de s'avancer vers lui, tout doucement. Une nouvelle raie de lumière apparue sur son visage. Avec son avancée vers lui, le pendentif qu'elle portait s'écarta de sa peau. House pouvait en saisir tous les détails, la moindre pierre qui brillait sous cette lumière bleutée. Ses yeux suivirent à nouveau la lumière. Son cou, les grains de beauté sur sa peau, son menton, ses lèvres, son nez, ses yeux. House tourna son visage vers elle. Ils étaient tellement proches qu'ils sentaient la respiration de chacun. Lisa était en train de capter son attention, enfin pas de la meilleure façon, elle en était consciente.
- Je ne vous laisserai pas aller plus mal, dit-elle.
- Et pourquoi ça, répondit House avec une voix rocailleuse.
Cuddy s'était avancée au maximum, elle attendait que House poursuive :
- Le mal est déjà fait, continua House, et rien de ce que vous pouvez faire n'y changera rien…
Il ferma les yeux, il sentait l'odeur de Cuddy. Il pouvait même appréhender à quel moment elle allait parler, rien qu'en observant les muscles de son visage bouger.
- Il n'y a pas de point de non retour…
- Oh, si, en physique, dans le film Armageddon, pour les serial killer, et pour les types qui ne sont pas capables de prendre un bus sans tuer la copine de leur meilleur ami…
Cuddy se redressa pour s'éloigner de lui. Elle allait parler lorsque House prit les devants :
- Et ne dites pas que ce n'est pas de ma faute, mieux ! Dites à Wilson que ce n'est pas de ma faute !
Lisa ne dit rien.
- Pourquoi vous avez tout gâché… On était à deux doigts de s'embrasser et de s'envoyer de l'air par le même occasion, dit-il en baissant le niveau sonore de sa voix.
- Je ne m'arrêterai pas là, répondit-elle.
- J'y compte bien, la dernière fois, c'était il y a vingt ans, ça commence à faire long.
- Je vous emmerderai jusqu'à ce que j'entende ce que je veux de vous, déclara-t-elle en sortant de la pièce.
- J'espère que par « jusqu'à ce que j'entende ce que je veux de vous » vous voulez dire des gémissements essoufflés ! cria-t-il à son adresse.
Et merde, se dit-il, il savait bien que Cuddy, un jour ou l'autre, rejouerai au médecin, pire au psychiatre.
TBC...
