Le serpent, le désert et le monde

Un désert.
Désert de sable et de soleil.
Ecoutez ! Ecoutez le silence, le chant de ces dunes qui jouent avec la lumière.
Qui ondulent comme un serpent qui se réchauffe, avec cette douceur, cette force en dormance et cette sensualité qu'il nous suggère.
Avez-vous jamais vu le désert ainsi ?
Serpent paresseux dont les dunes seraient les anneaux et les écailles…
Le vent chaud en est le souffle, le silence est sa demeure.
Les gens y sont libres et nomades.

Libres…

Il est logique, d'une certaine façon, de les retrouver ici. Le retrouver.
Oh m… On s'y perd non ?
Dans ces histoires d'un seul être…

Non, je ne me moque pas.
Je me sens plus comme une femme qui regarde ses enfants s'aimer avec tendresse, moi qui n'ai jamais eu l'instinct maternel…

Regardez-les !

Osez me dire qu'ils ne vous touchent pas…

Ils ont payé leur tribut à ce monde, à ceux qui leur mettaient un destin sordide et un futur de douleur sur les épaules.
Ne les traitez pas de lâches, ne me dîtes pas qu'ils ont fuit.
Ils n'ont même pas pensé qu'on verrait leur départ ainsi, vous savez.
Ils ont juste oublié comment faire autre chose que s'aimer. Je crois qu'ils en ont même oublié l'idée…

Regardez les, dans cette tente arabe, discuter simplement entre eux. Assis sur les riches tapis au sol, appréciant simplement l'instant, se disputant gentiment sur un sujet sans importance, sachant très bien comment finiront les réconciliations.
Puis savourant simplement la douce saveur du silence.

Ils ne se prennent pas au sérieux, ne se prennent pas pour des dieux ni pour ceux qui les détrôneront.
Les gens ont peur d'eux, certains les admirent, d'autres les envient. Au début ils pensaient qu'ils déclencheraient une guerre, se servant de leurs pouvoirs pour arriver au sommet.

Comme s'ils en avaient la moindre envie…

Ils ont tout à voir, tout à découvrir !

Ils n'ont même pas fini de se découvrir, de s'apprendre, et ils ont l'éternité pour cela.

« -Dit, Sey', qu'est ce qu'on fera quand on aura tout vu ?

-On recommencera, Harry. Parce que ce monde est comme le désert : il change dans notre dos et n'a jamais de fin.

-Et après ?

-Après, on s'aimera encore. »

Ithildûrn

28 et 29 avril 2008