Bonjour ou bonsoir, je présente là ma première fan-fiction, basée donc sur l'univers d'Aion. Ce prologue est un peu court et ne montre pour l'instant pas grand chose (pour ne pas dire rien) de l'histoire à venir, mais j'espère malgré tout que cela vous plaira.

Sur ce, bonne lecture, et à bientôt pour le chapitre 1.

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Prologue


Je flotte.

Que suis-je ? Où suis-je ? Serait-ce l'heure de ma naissance ? Les premiers cris, les premières larmes, le premier souffle. Je souffre. Mon corps entier me brûle. Mon sang se glace dans mes veines. Les battements de mon cœur pulsent dans un écho malsain qui s'étale dans cet univers sans limite. Ma peau craque sous la pression. Chaque muscle. Chaque organe. Chaque articulation. Je souffre.

Je flotte.

Que suis-je ? Où suis-je ? Serait-ce l'heure de ma mort ? Les derniers cris, les dernières larmes, le dernier souffle. Quel est cet endroit ? Tout y est noir. Tout y est calme. Seul résonne à travers l'espace le hurlement déchirant d'un être qui se consume. Probablement suis-je vouée à subir ce tourment jusqu'à la fin des temps. Sûrement est-ce l'entité supérieure régissant toute vie qui me punit. Me punit ? Qu'ai-je fais ?

Je flotte.

Que suis-je ? Où suis-je ? Serait-ce l'heure de ma renaissance ? De nouveaux cris, de nouvelles larmes, un nouveau souffle. Le voile de la douleur glisse lentement. Il quitte ma peau. Mon esprit. Mon âme. Il glisse, le long de mes bras, le long de mon corps, le long de mes jambes. Il disparaît. Ai-je payé ma peine ? J'aimerais m'endormir. Et ne plus jamais me réveiller. Ne plus rien ressentir. Mais je ne peux pas, n'est-ce pas ?

Comme dans un élan de fatigue, je laisse ma tête tomber sur le côté. Je la sens. Je la vois. Cette présence. Cette silhouette. Cette clarté. Depuis combien de temps es-tu là ? Depuis combien de temps observes-tu ma souffrance ? Depuis combien de temps ai-je mal ? Elle n'a pas de visage. Elle illumine tellement que je ne peux apercevoir que la forme de son corps. Elle n'a pas d'yeux, mais elle me regarde. Elle me juge. Elle m'étudie.

Je flotte.

Qui es-tu ? Es-tu le bien ? Es-tu le mal ? Es-tu celui qui me garde prisonnière ici ? Es-tu celui qui est venu me libérer ? Serais-tu entrain de te demander si je suis digne de partir d'ici ? Est-ce que l'endroit où tu comptes m'emmener m'apportera ce repos que je désire tant ? J'ai une infinité de questions à te poser, mais aucun son ne franchit pourtant la barrière de mes lèvres. J'ai dû user ma voix à force de supplier de douleur. La lumineuse silhouette s'approche. Elle n'a pas de lippes, mais elle me sourit. Elle pose sa main sans chaleur sur mon regard et ferme mes paupières. Elle pose son doigt sur ma lèvre et sa voix douce éclate comme une détonation.

« Chut. »

Mon esprit se paralyse et s'alourdit. Je n'ai pas mal. Je ne ressens pas la douleur. Mais j'ai pourtant cet étrange besoin. Cette étrange pulsion. Il faut que je parle. Que je crie. Que je rugisse. Je voudrais me débattre, mais pas le moindre de mes membres de daigne obéir à mes ordres. Je suis là. Et je subis. Non, je ne souffre pas. C'est une sensation plus dérangeante encore. Comme si l'on séparait ma tête de mon corps. Entité, que me fais-tu ?

« Toi qui a connu la terre, le ciel et l'éther. Toi qui a connu la paix, le sang et la guerre. Toi qui a connu la joie, la souffrance et la misère. Jeune daeva, tu retourneras sur Atréia, pure, lavée de tout. Abandonne ici le bagage de ton passé et de ta douleur. Tu perdras tes ailes mais la force de ton âme perdurera à jamais. Un jour, suivant le flux de Seigneur du destin, tu reprendras ton envol. »

Le son de sa voix bruit doucement et, comme la fin d'un rêve, ce monde dans lequel je subsistais jusque là se brise. A chaque paroi qui se fissure, à chaque morceau qui s'écroule, c'est une partie de moi qui se déchire. La douleur est telle que je me sens partir. Serait-ce enfin ma délivrance ? Puis-je finalement accéder à la mort et à la paix ? Je jette un regard à l'entité pour chercher à obtenir un semblant de réponse à travers son visage inexistant. Son doigt quitte le contacte de ma lèvre.

Je ne flotte plus.

Et je tombe.