On aime tous les vampires, surtout les jeunes filles romantiques qui rêvent de se faire mordre. Lui n'a rien d'une jeune fille romantique. Et il le vaut bien...
Chapitre 1 : Crois-tu aux légendes ?
Il dansait, en compagnie d'une fille à grosse poitrine dont il ignorait jusqu'au nom. Il se déhanchait avec toute la grâce et la classe dont il était capable au milieu de la foule compacte qui couvrait la piste de danse de la boite où il se trouvait. Il se sentait chez lui, bien qu'un peu à l'étroit, compressé par tous ces corps puant la transpiration et remuant dans tous les sens au rythme de la musique discordante. Il tapota l'épaule de sa...cavalière ? Et lui fit signe de sortir. La fille fit la moue mais accepta tout de même de le suivre jusque dans la ruelle qui jouxtait l'immeuble désaffecté dans lequel tous les jeunes de la ville s'étaient donné rendez-vous.
-Ah ! On s'entend mieux, non ? dit-il avec un sourire à la plantureuse blonde.
-Oui. Je m'appelle Amanda, et toi ?
-Je suis...
Caché dans l'ombre d'un pilier, le rôdeur resserra son manteau autour de ses épaules et avisa le couple qui venait de déboucher dans la ruelle. Il se lécha les lèvres et sourit.
Il avait trouvé sa proie.
Amanda accrocha ses bras autour de sa nuque et approcha son visage de celui du garçon, prête à l'embrasser. L'autre esquissa un sourire et s'avança légèrement, mais la jolie blonde s'esquiva en riant et posa ses lèvres pulpeuses dans son cou.
-Tu sens bon... gronda le jeune homme en sentant son sang bouillir dans ses veines.
-Heu, merci.
Il referma ses bras autour de la jeune fille et l'attira à lui. Amanda continua à explorer son cou et se mit à le mordiller d'un air joueur.
Et elle s'effondra dans ses bras, touchée dans le dos par une flèchette en bois.
-Mais qu'est-ce que... ? Amanda ?!
Une ombre s'approcha de lui, dissimulée par un manteau noir et un masque orné d'une plume de la même couleur.
-Vous êtes qui, vous ?! N'approchez pas ! s'écria le fêtard. Pourquoi vous l'avez tuée ?
Il posa le cadavre au sol et leva les poings, prêt à se battre.
L'inconnu s'esclaffa.
-Pourquoi je l'ai tuée ?
Sa voix surprit le garçon. Elle appartenait sans conteste à un jeune homme, pourtant elle était grave et profonde, comme s'il était bien plus vieux qu'il n'en avait l'air...
-D'une chose l'une : cette fille n'est pas morte. Ah ! Et en plus, ce n'est pas une fille.
-Ah ouais ? Alors, pourquoi elle y ressemble ? À un cadavre, je veux dire.
Le nouveau venu l'écarta d'un geste, sans se soucier des coups de poing que lui envoyait le sorteur, et s'agenouilla face au corps, dont il retourna la tête. Aussitôt, Amanda revint à la vie, faisant sursauter son presque petit copain, et sauta à la gorge de son assassin, un rictus monstrueux sur le visage. Du moins, elle essaya, car ce dernier s'était déplacé à une vitesse vertigineuse pour lui planter quelque chose -ses dents ?- dans la peau du cou.
-Bordel, mais arrêtez ! Vous allez la tuer !
La fille retomba sur le sol, ses yeux vides et morbides tournés vers le ciel, et son agresseur se releva, du sang sur le menton qu'il se hâta de nettoyer.
-Elle est morte ? fit l'adolescent, le visage horrifié.
-Maintenant, oui, cracha le tueur. Tu ferais mieux d'oublier ce que tu viens de voir, pour ton propre bien.
-Mais... Vous êtes malade ou quoi ?! Vous venez de...tuer cette fille et vous voulez que j'oublie ? Je vais téléphoner à la police, ouais !
-En l'absence de cadavre, il sera difficile de leur expliquer.
-Comment ça ?
L'inconnu tira de sa poche un objet que l'autre ne put voir et le dirigea vers le corps d'Amanda. Celui-ci se mit à brûler avant de tomber en poussière et d'être emporté par le vent.
-Comment... ?!
Le type sinistre s'accroupit devant lui et le dévisagea calmement.
-Ne cherche pas à comprendre et tout se passera bien pour toi. Ne parle de ça à personne, et il ne t'arrivera rien. Si tu en parles à qui que ce soit, ils te retrouveront et te tueront sans hésiter.
-Comme vous venez de tuer cette pauvre fille ?!
-Tout à fait. Va dormir, maintenant, ça vaut mieux pour toi.
Et il partit, ou plutôt sauta avec une force titanesque sur le toit d'un batiment avant de disparaître.
Mais l'adolescent eut le temps d'apercevoir, sous la capuche, des mèches blondes onduler sous le vent nocturne.
Envy referma son casier et fit semblant de rire à la blague de son ami Russel. Ce dernier s'en aperçut.
-Qu'est-ce qui t'arrive, depuis hier soir ? On dirait que tu as vu un fantôme !
-Il y a un peu de ça... murmura Envy en rajustant son bandeau dans ses longs cheveux bruns.
-Tu me racontes ?
-Vaut mieux pas.
La cloche sonna, vrillant les tympans sensibles du jeune homme.
-Pffff...On a sport, l'informa Russel.
Ils se hâtèrent vers les vestiaires, où Envy simula une crampe soudaine pour ne pas se déshabiller tout de suite. Ses camarades allèrent dans le gymnase et il profita de leur absence pour se changer.
Il fixa l'étrange marque qui le contraignait à se cacher de ses amis. Elle s'étalait sur le haut de sa cuisse gauche sur trois centimètres environ, était circulaire, rouge sang et représentait un genre de serpent qui se mordait la queue entourant une étoile à six branches. Elle avait encore foncé, remarqua-t-il. Il l'avait depuis toujours, du plus loin que remontaient ses souvenirs. Et jamais il ne l'avait montrée à qui que ce soit, pas même à sa mère. Cette dernière, qui avait pourtant dû l'apercevoir quand il était petit, n'en avait jamais parlé, comme si elle n'existait pas. Mais Envy savait, lui, qu'elle existait véritablement. Et qu'elle n'était pas normale.
Il la dissimula sous un short noir et alla rejoindre les autres pour une partie de basket-ball.
La gym étant le dernier cours de la journée, il fila dès qu'il prit fin et sortit du lycée. Il en avait pour dix bonnes minutes de marche pour retourner chez lui et il en profita pour repenser à la soirée de l'avant-veille. On l'avait invité dans cette boite, où il avait rencontré Amanda. Ils s'étaient mis à danser sans même se connaître, et ils étaient sortis de la fête pour s'amuser en privé. Là, un type bizarre l'avait tuée. Qui était-il ? Pourquoi avait-il tué cette fille ? Pourquoi l'avait-il épargné ? Quelle était donc cette monstrueuse grimace sur le visage de sa copine ?
Autant de questions qui restaient sans réponses. Envy se demandait surtout pourquoi il n'en avait parlé à personne.
Bizarrement, il croyait à ce que l'autre avait dit. S'il le disait à quelqu'un, il allait lui arriver d'horribles choses, il en était certain.
Envy rentra chez lui sans se rendre compte qu'on l'observait.
Envy se leva et ressentit une drôle d'angoisse. Avait-il oublié une interro ? Non. Il se prépara, souhaita une bonne journée à sa mère et se rendit à l'école.
À une rue de chez lui, il avisa un groupe de voyous qui s'amusaient à racketter un petit vieux. Il fronça les sourcils, essaya de résister...et se dirigea droit vers eux.
Il avait le syndrome du héros. Depuis tout petit, il ne pouvait s'empêcher de secourir les personnes en difficultés.
-Je vous conseille de laisser cet homme en paix.
Les jeunes se tournèrent vers lui.
-Quoi ?! Tu veux prendre sa place, c'est ça ?
Ils l'encerclèrent, oubliant le vieillard qui s'enfuit sans demander son reste.
Vive la gratitude...
Envy les compta. Cinq. Il pouvait gérer. Un jour, il s'était battu contre dix et avait gagné. De justesse, mais il avait gagné. Ce n'était pas pour rien qu'il bastonnait depuis la maternelle.
Il se sentit mal quand il les vit tirer des couteaux de leurs poches.
-Et merde...
Ils l'attaquèrent tous ensemble, et il esquiva du mieux qu'il put. Malheureusement, ses adversaires étaient plus doués et rapides que les autres et parvinrent à l'entailler un peu partout, faisant couler le sang.
-C'est un chouette tatouage, que tu as là, fit le chef.
Envy sentit son sang se glacer dans ses veines et baissa les yeux vers son pantalon. Le haut de la jambe gauche était déchiré, et sa marque apparaissait au grand jour.
-C'est notre homme, choppez-le !
Le brun n'eut pas le loisir d'interpréter ses paroles, car ils attaquèrent de nouveau en évitant les points vitaux, cependant.
C'est alors qu'une tornade noire se forma au milieu du groupe.
-C'est quoi, ça ?! s'écria le chef.
Envy n'en crut pas ses yeux. Il s'agissait de l'homme de la ruelle, qui exécutait une danse mortelle avec un couteau dans chaque main et ouvrit une faille dans la belle organisation du gang.
-C'est le moment de fuir ! dit-il à l'adresse d'Envy, qui ne put bouger tant il était tétanisé de peur.
Le groupe se referma sur eux.
-Et merde. Tu ne savais pas te barrer, non ?! lui lança le garçon en noir.
-Heu, désolé...
-Maintenant, c'est trop tard...
Envy se mit dos à dos avec son sauveur et se mit en garde.
Le chef ricana.
-Attrapez le brun, vous pouvez tuer l'autre.
Le jeune homme eut peine à croire ses oreilles. Ce type voulait tuer en pleine rue, en plein jour ?!
-Reste derrière moi, fit l'inquiétante voix du blond.
-D'a...D'accord.
Trois des hommes bondirent sur eux, mais le type en noir s'interposa et ouvrit la gorge d'un d'entre eux à l'aide de son poignard avant d'en éventrer un deuxième. Il découvrit alors ses dents et feula comme un chat, bientôt imité par les survivants.
-Il est pas humain ! s'exclama un des types.
-Je le vois bien, merci !rouspéta le chef. Qui es-tu, étranger ?
L'intéressé tourna la tête vers lui-et aussi vers Envy. Celui-ci remarqua alors des détails qui lui avaient échappés la nuit fatidique où il l'avait rencontré la première fois.
Un félin doré avait été peint sur son masque, ou plutôt son loup, car il ne recouvrait que la partie supérieure de sa figure. Ensuite, ses yeux étaient d'une couleur inhabituelle. Une couleur d'or liquide, la même que celle des cheveux qui dépassaient de son capuchon qu'il ôta pour révéler de longues mèches coiffées en une tresse qui lui arrivait dans le haut du dos.
-Le Fauve...souffla le chef, estomaqué.
-C'est le Tigre, abruti, dit le blond, sarcastique, avant de lui planter sa lame dans le cœur.
Les autres assaillants poussèrent des cris d'orfraies et essayèrent de prendre la fuite. Essayèrent, car le tueur masqué se fit un devoir de tous les massacrer avant de faire disparaître leur corps, comme il l'avait fait pour Amanda.
Puis il se dirigea vers Envy.
-Tu vas bien ? Tu saignes...
-Heu, ça va, j'ai déjà connu pire.
-Attends, je vais te soigner...
Sourd aux protestations du brun, il l'assit de force sur le trottoir et sortit une trousse de sa poche. Il couvrit toutes ses plaies de pansements et enleva son masque.
Il était petit, plus qu'Envy. Il devait avoir dans les dix-sept ans et il maniait des couteaux comme s'il avait fait ça toute sa vie.
-Le Tigre, c'est ça ?
-Oui, c'est le nom qu'on me donne.
-Qui ça, on ?
-Les gens qui me craignent. Les autres m'appellent Edward Elric. Et toi ? C'est quoi, ton petit nom ?
-Envy Aglieri (j'aime bien ce nom). Tu es qui, exactement ?
-Tu tiens vraiment à le savoir ? Même si ça te fait fuir ?
-Oui. Je ne sais pas trop qui tu es. Un jour tu tues ma copine, deux jours après tu me sauves la vie... qui es-tu ?
Edward prit une grande inspiration.
-Est-ce que tu crois aux légendes ? Celles des vampires ?
-Non.
-C'est un tort, car elles sont vraies. En tout cas, la partie « les vampires existent » est vraie.
-Tu te fous de moi ?
-Non. Qu'y gagnerais-je ?
-...Continue.
-Je chasse les vampires.
-D'accord...
-Ta copine était un vampire et ces gars aussi. Mon boulot est de les tuer.
-Pourtant, l'autre nuit, je t'ai vu boire le sang d'Amanda.
-Oui, c'est une façon de les tuer. Et puis, moi aussi j'en suis un.
Envy eut un minuscule mouvement de recul. Bon, d'accord, il recula d'un bon mètre.
-Ne t'inquiète pas, d'habitude, je ne m'en prends pas aux humains. Enfin, j'évite.
-...Mouais. Donc, tu chasses tes semblables. Pourquoi ?
-Ca, ça ne te regarde pas.
-Ca a le mérite d'être clair. Pourquoi ils m'en voulaient, tous ces ...vampires ?
-En général, ils s'attaquent aux humains pour leur sucer le sang. Mais quand ça devient une habitude, d'attaquer le même gars, il y a quelque chose de pas normal. Que s'est-il passé, exactement ?
-Ben, je les ai vus racketter un vieux, alors j'ai été l'aider et ils m'ont sauté dessus pour me découper en rondelles. Puis tu es arrivé, et voilà... Le chef leur a dit de me laisser en vie, que je suis « leur homme ».
-Il n'a rien dit d'autre, tu es sûr ?
-Non...Ah ! Si ! Il a parlé de ma marque.
-Quelle marque ?
-Celle que j'ai sur la cuisse.
Il écarta les bords de la déchirure et montra le tatouage.
Les sourcils d'Edward se rejoignirent en haut de son front.
-Où as-tu eu ça ?
-Je ne sais pas, je ne me souviens de rien. J'ai toujours eu ce truc.
-Et tes parents, ils savent quelque chose ?
-Ben, ma mère n'en a jamais parlé... et je ne lui ai jamais montré. Mais elle aurait dû le voir depuis longtemps, non ?
-En effet. J'ai déjà vu ce genre de dessin, mais...
Edward semblait plongé dans ses pensées.
-C'est pas bon, lâcha-t-il au bout d'un instant.
-Tu sais quelque chose là-dessus ? demanda Envy.
-Non.
Il mentait, le jeune homme le voyait.
-Dis-moi ce que tu sais !
-Ecoute, je ne sais rien là-dessus, d'accord ?! Tu ferais mieux de rentrer te changer et d'aller en cours !
-Mais !
-Fais ce que je te dis, et ne te fais pas remarquer. Ne montre ça à personne, compris ?
-Et je fais quoi, si on m'attaque encore ?
Edward le considéra un instant, puis sortit une dague argentée et de petite taille de sa poche.
-Tu vois cette arme ?
-Tu me prends pour un aveugle, maintenant ? s'énerva Envy.
-Normalement, les humains ne voient pas. Prends-la. Si un vampire t'attaque, tranche-lui la gorge ou transperce son cœur. Assure-toi qu'il soit bien mort avant de le laisser derrière toi.
-Et je fais quoi du cadavre ?
-Ne t'en fais pas pour ça. Appelle-moi et je viendrai nettoyer. Tiens, voilà mon numéro.
-Génial, j'ai le numéro d'un vampire, maintenant, ironisa Envy en levant les yeux au ciel. Si tu découvres quelque chose sur mon tatouage, tu me le diras ?
-...Si je trouve.
Edward disparut, laissant Envy avec un couteau, un morceau de papier à la main et toutes les peines du monde à accepter ce qu'il venait de découvrir. Mais une chose était sûre.
Il arracherait à Edward ce qu'il savait sur sa marque, vampire chasseur de vampires ou pas.
Pas de panique, les chapitres suivants seront plus longs, je m'y engage !
(au moins huit pages en format Word)
Ça vous a plu, comme début ?
Et oui, je sais, mes histoires vont un peu vite, mais c'est parce qu'il y a encore des tas de choses à découvrir, sur Envy par exemple !
Et non, cette fois encore, il ne sera pas un gentil humain normal !
Ce serait insultant pour notre Homonculus national, vous ne trouvez pas ?!
Je vais essayer de conserver les caractères de chaque perso, mais je ne vous promets rien parce que ça risque d'être dur...
Reviews ?
