Histoire: Le Crépuscule des Dieux
Auteur: Yukihanna
Disclaimer: Les personnages et l'univers de FF XIII sont la propriété de Square Enix.
Couple: Rygdea X Cid Raines (homophobes s'abstenir)
Note de l'auteur : Cette fiction commence avant le début du jeu de FF XIII et tourne autour de personnages secondaires: Rygdea et Raines.
Chapitre 1 - Un nouveau jour se lève
Le soleil venait de se lever sur la douce contrée de Nibelheim. Ce petit village de la côte, juste en dessous de Palumpolum, était assez isolé du reste de Cocoon et assez dangereux également puisque la terrible forêt de Gapra se trouvait à proximité. Cette forêt était réputée pour abriter en son sein une cohorte de scientifiques et leurs expériences vivantes toutes plus instables les unes que les autres. Il n'était d'ailleurs pas rare que des accidents se produisent lorsque par malheur certaines créatures de la forêt s'échappaient de la zone de surveillance. Malgré tout, le village gardait sa population, ils aimaient trop leur terre pour partir s'installer ailleurs. De plus, les potentielles attaques de monstres avaient permis au village de se spécialiser dans la fabrication d'armes et de systèmes de défenses à bas prix et avec peu de moyen à disposition.
Les gens qui vivaient dans cette région, étaient des gens robustes et simples, le travail ne les avaient jamais fait reculer, habitués aux conditions de vie difficiles, l'entraide faisait d'ailleurs partie intégrante de la vie à Nibelheim. Peu de gens connaissaient Nibelheim, il y avait donc peu de passage voir pas du tout. La plupart des habitants avaient d'ailleurs le sentiment d'être des laisser pour compte du pouvoir des Fal'cies. Cependant pour bon nombre d'entre eux cela valait toujours mieux que d'être expédié sur Grand Pulse d'où le manque d'entrain des villageois à se plaindre des injustices qu'ils subissaient.
Les maisons étaient simples mais bien entretenues, les dangers extérieurs mis à part il y faisait bon vivre. C'est d'ailleurs dans une de ces maisons que nous commençons notre histoire et plus particulièrement dans une chambre. Les rayons du matin perçaient les persiennes encore baissées et venaient réchauffer la peau du jeune homme endormi. Allongé sur le ventre, la tête enfouie dans son oreiller, il dormait encore à poings fermés. Les draps blancs ne recouvraient que le strict minimum laissant le reste de son anatomie à la douce chaleur du soleil. Tout à coup, un bruit strident vint percer le silence presque religieux de la chambre. L'homme bondit de son lit sans préambule et se dirigea tout droit vers la pièce d'eau qui était accessible directement de sa chambre. Il se glissa sous l'eau chaude de la douche et patienta quelques minutes le temps de se délasser et sortir une bonne fois pour toute des brumes du sommeil. Enfin, il se décida à sortir et étudia son reflet dans la glace. Ses longs cheveux châtains encore mouillés lui collaient à la peau, ses longues mèches serpentants entre ses muscles jusqu'au creux de ses reins. Son visage était carré, mais ses mèches folles qui l'encadraient et ses lèvres pleines légèrement rosées adoucissaient l'ensemble. Ses yeux bleus pétillants d'intelligence se détachaient de façon surprenante sur sa peau basanée.
Rygdea repensa à tout ce qu'il avait vécu jusqu'ici. Sa vie avait été loin d'être un long fleuve tranquille.
Lorsqu'il était jeune, il vivait avec son père, sa mère et son jeune frère à la périphérie du village. Mais un beau jour, ils avaient été attaqués par un des cobayes de la forêt de Gapra. La créature qui tenait plus de la machine que de l'animal, avait balayé son père d'un cou de pattes alors que celui-ci tentait de la retenir afin de laisser suffisamment de temps à sa femme et ses fils de se barricader dans la maison. Malheureusement, ses efforts ne suffirent pas. La mère de Rygdea voyant son mari à terre, s'était tournée vers son fils aîné, la voix tremblante, elle lui avait fait promettre de prendre bien soin de son frère et d'aller se cacher le plus vite qu'ils pouvaient dans l'abri au sous-sol. La dernière image qu'avait Rygdea de sa mère, était celle d'une femme courant au secours de l'homme qu'elle aimait. Cette vision s'était gravée avec force dans sa mémoire d'enfant. Cependant, la main moite de peur de son petit frère dans la sienne l'avait bien vite fait revenir à la réalité. Ni une ni deux, il avait foncé à toutes jambes entraînant son cadet à sa suite vers la cave de la maison. Une fois descendus, ils s'étaient tous les deux enfermés dans l'abri que chaque habitant de Nibelheim construisait pour faire face à ce genre d'attaque. Plusieurs heures s'étaient écoulées sans qu'aucun son ne vienne de la surface. Malgré tout, Rygdea était resté calme. Au fond de lui, bien qu'il ne soit encore qu'un enfant, il savait que son frère n'avait plus que lui. Il ne pouvait pas encore admettre que ses parents soient morts, c'était trop dur, mais il avait la certitude qu'à partir de maintenant il devait être fort. Il s'était tourné vers la forme recroquevillée près de lui et cette certitude s'était renforcée. Après ce drame, les enfants avaient été recueillis par une autre famille. Néanmoins, ils restèrent très soudés. Il était pratiquement impossible d'en voir un seul sans que l'autre ne soit dans les parage.
Dès qu'il avait atteint l'âge requis, Rygdea était parti à Palumpolum afin d'y suivre un entraînement militaire de base. Une fois son diplôme en poche, il s'était engagé dans la garde civile et avait pris son poste à Nibelheim. Depuis la tragédie qui l'avait frappé, lui et son frère, il avait nourri le rêve d'entrée dans ce corps militaire de Cocoon. La garde civile était certes nettement moins prestigieuse que la PSICOM ou que la Garde Métropolitaine qui assurait un statut reconnu par l'ensemble de la société, mais Rygdea n'avait que faire des honneurs et de la reconnaissance social, la garde civile correspondait parfaitement à son idéal de protéger l'ensemble de la population de Cocoon. Il avait d'ailleurs pendant un certain temps été très satisfait de sa vie telle qu'elle était.
Néanmoins, depuis quelque temps, elle ne lui convenait plus. Au fur et à mesure que les journées s'étaient enchaînées, il avait vite déchanté. La garde civile disposait de très peu de moyen afin d'assurer la sécurité des citoyens et encore moins lorsque la garnison se trouvait dans les endroits reculés comme Nibelheim. Economie oblige. Pourtant, le village du fait des dangers qui l'entouraient en aurait eu bien besoin. L'injustice et l'incompréhension avaient très vite gagné le cœur de Rygdea et s'étaient transformées en une rage sourde qui l'avait rongé à petit feu.
Alors qu'il ne s'y attendait pas, une chance de changer les choses s'était présentée à lui. Rygdea s'informait sur les nouvelles directives du Sanctum en matière d'intervention avec des civiles, lorsqu'il était tombé sur une circulaire interne annonçant un examen de recrutement pour intégrer la « Cavalerie ».
La Cavalerie était en fait une branche de la garde civile qui bénéficiait de plus de fond que les autres. Elle était spécialisée dans les interventions rapides sur l'ensemble du territoire de Cocoon et était pourvue d'une flotte de croiseurs et d'un vaisseau mère qui paraît-il pouvait rivaliser avec ceux de la PSICOM.
Rygdea avait tout de suite vu en cette examen de recrutement une façon de monter dans les sphères du pouvoir même s'il ne se faisait pas trop d'illusion sur le poids de la Cavalerie face à la PSICOM. Ainsi, c'était-il dit alors, il pourrait peut-être rencontrer des personnes qui partageraient ses opinions et faire avancer les choses pour que la voix du peuple soit enfin entendue et prise en compte par le Sanctum. Il s'était donc inscrit et avait reçu depuis peu une convocation pour la présentation de l'examen d'entrée qui se tenait à Eden. Rygdea avait cherché à se renseigner sur les épreuves qu'il aurait à affronter mais il avait fait choux blanc. Personne ne semblait savoir quoi que ce soit. Elles étaient juste réputées très périlleuses et il avait ouï dire qu'elles changeaient tous les ans. A partir de là, il avait arrêté de s'entêter à rechercher des informations, et s'était recentré sur son entraînement.
Maintenant, il était prêt et aujourd'hui était le jour du départ. Une fois habillé, Rygdea sortit de la salle de bain et attrapa son sac au pied de son lit. Il n'emportait que le strict minimum. En passant la porte de sa chambre, il se retourna quelques instants et posa un dernier regard nostalgique sur cette pièce qui avait été son sanctuaire pendant toutes ces années. Il n'avait pas l'intention de revenir quelque soit l'issue de l'examen de sélection. Quelque soit les choses qu'il lui faudrait faire, il était décidé à agir, il en avait plus qu'assez d'être fataliste. Les choses allaient changer, c'était pour lui une certitude. Un éclair de détermination s'imprima au fond de ses yeux alors qu'il passait la porte de façon définitive cette fois.
Sur le perron, le vent du matin vint caresser ses cheveux encore un peu humide de la douche. L'euphorie gagna notre nouvel aventurier, cette multitude d'opportunités qui s'offrait à lui, lui donnait une impression d'intense liberté qui était particulièrement grisante. Sans plus attendre, il se mit en route. Son train pour la capitale n'arrivait que dans trois heures mais il avait l'intention de passer voir son jeune frère, Vashyron, avant de partir.
Son cadet était d'une nature plus calme que lui. Il avait suivit l'exemple de son aîné et était entré dans la garde civile. Contrairement à Rygdea, il n'aspirait pas au changement et n'avait pas l'âme d'un révolutionnaire. La vie à Nibelheim lui convenait parfaitement. Il y a trois ans, il s'était marié avec une jeune fille du coin du nom de Mira. Elle était d'une grande douceur et avait conquis le cœur de son frère depuis ses dix ans. Il y a deux ans, Mira avait mis au monde un petit garçon du nom de Zéphyr. Depuis qu'il était né, Rygdea passait à chaque fois qu'il avait un peu de temps pour jouer avec son petit neveu. Ils étaient tout les deux devenus très complice. Lorsqu'il était chez son frère, il était pratiquement impossible de décoller le petit Zéphyr de son oncle chéri.
Rygdea aperçu son frère qui l'attendait dans la rue en face de chez lui. C'était un homme bien bâti, même s'il était plus petit que lui. Ses cheveux étaient plus foncés que ceux de son aîné ainsi que sa peau. Ils avaient tout deux hérité des beaux yeux bleu océan de leur défunte mère. Le regard de Vashyron était franc et il était bonne pâte. Malgré tout, il ne se laissait jamais marcher sur les pieds et n'hésitait pas à se battre lorsque cela était nécessaire. Il était apprécié et respecté par l'ensemble des villageois. Malgré le fait qu'ils soient très proches, il n'était pas rare que les deux frères se battent en raison de leurs divergences d'opinions. Le choix de son frère d'intégrer la Cavalerie avait d'ailleurs fait l'objet d'une dispute explosive.
Rygdea s'approcha de son frère avec une petite appréhension: il n'était jamais vraiment tombé d'accord à ce sujet. Le silence s'installa pendant quelques minutes. Puis son frère finit par parler:
« C'est le grand jour hein? », les yeux de Vashyron vibraient de tristesse.
C'était la première fois qu'ils allaient être séparés depuis la mort de leurs parents. Au fond de lui, il savait que son grand frère ne reviendrait pas de si tôt. Rygdea fut touché par la détresse de son cadet et le serra dans ses bras en une accolade fraternelle vibrante d'une émotion contenue avec peine.
Ils se séparèrent et son frère, un sourire timide aux lèvres, lui demanda:
« Tu vas bien rentrer un instant? Il te reste combien de temps avant le départ de ton train?
- Suffisamment pour que ta femme ait le temps de me préparer un petit déjeuné. Déclara Rygdea en souriant franchement.
- Pfff, aller viens par là. »
Vashyron passa son bras autour de ses épaules et l'entraîna à l'intérieur de chez lui. Ils débouchèrent ensemble bras dessus, bras dessous dans le salon. L'atmosphère qui régnait à l'intérieur de ces lieux était douce et chaleureuse, à l'image de ses occupants. La voix de Mira retentit de la cuisine:
« - Mon chéri, c'est toi? On va bientôt passer à table, va te laver les mains et réveille Zéphyr!
Mira passa la tête par l'embrasure de la cuisine et remarqua Rygdea:
- Oh bonjour Rygdea, tu es prêt pour le départ? Si tu veux tu peux aller t'occuper de Zéphyr, je suis certaine qu'il serra ravi! » dit-elle enjouée.
Mira était une très belle femme, ses cheveux dorés rayonnaient autour de son fin visage blanc et faisaient ressortir la profondeur sombre de ses yeux marrons. Elle était petite et gracile mais avait un caractère bien trempé. Parfois même Rygdea s'aplatissait devant elle.
Rygdea déposa son sac dans un coin du salon et abandonna son frère au bon soin de sa femme qui commençait déjà à l'asticoter. Il se dirigea ensuite vers l'escalier qui montait à l'étage. Une fois arrivé devant la porte de la chambre de son neveu, il entra sur la pointe des pieds et s'avança vers le petit lit au fond de la pièce. Il s'arrêta et contempla quelque instant l'enfant qui dormait paisiblement. Zéphyr avait hérité des cheveux de sa mère et de la peau basané du côté de sa famille. A sa plus grande joie, il avait également les yeux de son père et donc les mêmes que les siens.
Rygdea tendit sa main et caressa tendrement les cheveux en bataille de Zéphyr afin de le réveiller en douceur. Les yeux bleu océan s'entrouvrirent paresseusement avant de finalement s'ouvrir complètement de joie. Le petit garçon se redressa vivement et bondit dans les bras de son oncle.
« - Bonjour petit diable, on a bien dormi ?
- Oui ! » rigola Zéphyr en s'agitant joyeusement.
Rygdea posa son neveu sur ses épaules et ils descendirent tous les deux rejoindre Mira et Vashyron dans la cuisine en rigolant comme des fous. Une fois arrivé, il déposa Zéphyr sur sa chaise et s'installa à table avec tout le monde. Mira avait préparé le petit déjeuné préféré de Rygdea. Toute la petite famille mangea dans la bonne humeur oubliant le temps du repas le départ imminent de l'un de ses membres.
Une fois que son neveu eut fini de manger, Rygdea, qui avait déjà englouti tout ce qu'il pouvait, en profita pour jouer avec lui jusqu'à ce que l'heure du départ approche. Il s'approcha de Zéphyr et le prit calmement sur ses genoux. Le jeune garçon sentant le changement d'atmosphère se calma presque aussitôt et regarda son oncle avec incompréhension.
« - Tu sais Zéphyr, aujourd'hui est un jour très important pour moi, je dois aller à Eden dans la capitale de Cocoon. , commença Rygdea.
- Pourquoi? , demanda le petit innocemment.
- Pour protéger plus de personnes que maintenant. , lui répondit-il.
- Tu reviendras souvent? , l'inquiétude se lisait sur le visage de son neveu et cela lui serra le cœur.
- Ne t'inquiète pas même si tu ne me vois pas pendant un moment ça ne voudra pas dire que je ne pense pas à toi. ,Il serra Zéphyr contre lui, Je reviendrais te voir à chaque fois que je le pourrais. »
Rygdea donna Zéphyr à sa mère après l'avoir rapidement embrassé sur le front, et Mira lui sourit:
«- Fais bien attention à toi.
- Toi aussi et prend bien soin de mon neveu préféré! » la taquina-t-il.
Il se retrouva ensuite devant son frère qui portait déjà son sac sur son épaule. Ce dernier lui ouvrit la porte et l'invita à le suivre: « Viens, je t'accompagne à la gare. »
Sans un mot de plus, les deux frères partirent de la maison.
La gare de Nibelheim n'était pas très grande et jusqu'à aujourd'hui il n'y avait pas plus de deux trains qui y passaient par jour.
Rygdea et son frère étaient en train de patienter sur le quai, lorsque Vashyron se tourna vers lui:
« - Tu es sûr que ça ira?
- Mais oui, arrête de te faire autant de mouron, t'as déjà vu quelqu'un me battre de toute façon? , le nargua Rygdea.
Franchement, il en avait marre qu'on s'inquiète autant pour lui. Il était de toute façon hors de question qu'il fasse marche arrière. C'était sa décision, et il allait s'y tenir. Pour lui, un homme se devait de tenir les promesses qu'il faisait, que ce soit celles faites aux autres ou à lui-même.
« Imbécile! » , lui répliqua son frère, « Allez, monte dans ce foutu train! »
Quand Vashyron prenait ce petit air bougon, Rygdea avait du mal à garder son calme. C'est donc inévitablement qu'il partit dans un fou rire nerveux. Son frère, vexé, amorça son départ, mais Rygdea qui s'était forcer à se calmer, l'attrapa par le bras:
« Ne sois pas si susceptible! Imagine ce que dirait Mira si elle te voyait prendre la mouche comme une fille!
- Tu te fiches vraiment de moi hein?
- C'est mon devoir de grand frère, tu ne peux pas m'en vouloir pour ça! ,affirma Rygdea ignorant ouvertement les prémices de colère de son cadet, mais celle-ci retomba instantanément.
- Tu vas me manquer tu sais? »
La voix de Vashyron semblait lointaine. Rygdea le regarda pensivement. Bien sûr qu'il le savait, tout comme il savait qu'il en serait de même pour lui. Le départ du train fut annoncé et les derniers passagers furent prier d'y prendre place. Son frère reprit: «C'est le moment. ». Les deux frère se serrèrent la main, Rygdea récupéra son sac et monta dans le train sans se retourner.
Le soleil avait fini de se lever et la journée pouvait commencer.
« La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter. »
Mère Teresa
Nous espérons que ce premier chapitre vous a plu et nous ferons tout notre possible pour poster la suite bientôt.
