Note d'auteur : Dans cette histoire, Tonks est morte mais Remus est vivant. Bonne lecture !

« Scoop : Rita Skeeter assassinée !

Tuée au travail

La célèbre journaliste de la Gazette du Sorcier et auteur de nombreux Best Sellers tels que "Vie et Mensonges d'Albus Dumbledore" et "Les faux Amis d'Harry" a été retrouvée morte dans son bureau hier après midi. Peu de détails ont été transmis à la presse magique quant au sujet de l'état de son corps lorsque ce dernier a été découvert.

Rita Skeeter, dont la plume assassine s'est longtemps montrée impitoyable envers les fausses réputations, s'est rendue à son travail hier matin comme à son habitude. Des témoins affirment qu'elle a été sollicitée par de nombreuses personnes célèbres ce jour là.

Une enquête est en cours pour savoir qui a bien pu tuer cette grande femme.

(Suite p. 3) »

Qui ? Tout le monde, pensa sombrement Percy Weasley, sa tête dans les mains, le journal étalé sous ses yeux, sur son bureau. La première page de la Gazette du Sorcier affichait une grande photo de Rita Skeeter au fait de sa gloire : une chevelure impeccable et en équilibre, de nombreux bijoux, un maquillage prononcé et ses célèbres lunettes incrustées de fausses pierres précieuses.

La femme la plus haïe de Grande Bretagne était morte. Et on lui avait confié la mission de trouver l'assassin.

Il semblait plus facile de monter un hippogriffe sauvage après l'avoir insulté.

Percy soupira encore une fois en retirant ses lunettes pour se frotter les yeux. Il était seul contre le reste du monde : il y avait d'un côté ceux qui se réjouissaient de sa mort et le verraient comme un chien à sa botte et de l'autre le ministère qui l'obligeait à faire son travail.

En d'autres temps, il aurait vu cela comme un honneur : d'habitude, c'étaient les Aurors qui étaient chargés des enquêtes lorsqu'il y avait un meurtre mais ayant pris conscience de l'importance de la victime, et des nombreux risques de fuites ou de manipulation vu l'animosité qu'elle inspirait, le Ministre de la Magie en personne s'était rendu dans son bureau pour avertir Percy qu'il était chargé de l'affaire. Ainsi, une fois résolue, il n'y aurait aucun délai, et donc risque de modifications des dossiers. En effet, il était procureur depuis quelques mois à peine alors le Magenmagot avait déclaré qu'il pouvait donner la sentence lui-même après en avoir expliqué les raisons au Ministre en personne.

Sa femme Audrey l'en avait même félicité et il avait été fier de ce poste qu'il avait durement acquis : ayant été autrefois au service de Fudge dont le souvenir avait été sali, sa carrière s'en était retrouvée exposée à la chute. Ce n'est qu'après de nombreux efforts autant sur le point professionnel que familial qu'il avait pu grimper les échelons. Il avait permis à ses parents et à George d'éviter les journalistes, bien qu'il ait échoué pour Ginny. Il s'était investi dans la SALE après de longs débats avec Hermione qui était plus virulente à ce sujet que pour n'importe quel autre.

C'est ainsi que, sans le savoir, il s'était rapproché de Kingsley Shacklebolt. Il n'aurait jamais imaginé sa famille ayant été compagnon de guerre du Ministre de la Magie. Ce dernier s'était rappelé de lui comme ayant participé à la bataille finale et l'objectivité du troisième Weasley semblait lui avoir plu.

Et maintenant, il lui avait confié cette enquête.

Or Percy adorait les enquêtes ! Il était fort en logique au point que même son frère Ron ait besoin de long moments de réflexions pour le vaincre aux échecs, il était passionné de romans policiers et lorsque Hermione, sa belle-sœur depuis plusieurs années, lui avait fait découvrir des ouvrages moldus à ce sujet, il avait été ravi de lire comment on pouvait se dissimuler puis découvrir le meurtrier sans magie.

Cependant… Il avait l'horrible impression de ne pas être à la hauteur pour cette investigation. Il aurait préféré être un remplaçant, sur le banc à regarder l'affaire avancer, se faire des hypothèses sans aucune responsabilité puis découvrir avec joie s'il avait raison ou non.

Ca ne le gênait pas de revoir tout le passé de Rita Skeeter, d'éplucher tous les articles qu'elle avait écrits, de fouiller sa vie jusqu'à l'indécence pour trouver des suspects.

Non, ce qui le gênait était que ces derniers avaient déjà été répertoriés.

Il y en avait cinq.

Percy rouvrit les yeux puis remit ses lunettes sur son nez. Il jeta un regard à la photo sur le journal qui lui offrait un sourire carnassier, comme si cette femme le mettait au défi d'agir à sa manière. Détruire une vie qui n'avait, au fond, rien demandé mais qu'elle avait massacrée au point que cette personne ne voit plus qu'une seule solution : le meurtre.

Le jeune procureur se leva et décida d'interroger les suspects plus tard. Il ne faisait que retarder les choses mais il continuait son enquête donc il pouvait être en paix avec sa conscience pour quelques minutes.

Il se rendit donc chez le médicomage-légiste qui était chargé d'étudier le corps de Rita Skeeter.

La salle était froide, propre et remplie d'étagères contenant ingrédients et potions. Sur une table était allongée l'ancienne journaliste, le visage dénué d'expression ce qui la rendait plus nue que jamais.

Percy observa ses bleus un moment, tentant de se forcer de considérer cette horrible femme comme une victime : il devait être objectif. Peu importe ce qu'elle avait fait subir à Harry et ses proches. C'était pour ça qu'on lui avait demandé de s'occuper de cette enquête : pour sa capacité à éviter toute prise de parti.

-Monsieur Weasley je présume, fit une voix féminine derrière lui.

Percy se retourna et fit face à face à Katie Bell qui lui souriait.

-Vous… Vous êtes devenue médicomage-légiste ? s'étonna Percy.

Il avait du mal à croire que cette jeune fille si joyeuse, si fraiche et si sportive puisse tenir un métier aussi morbide.

-En effet. Le Quidditch est une passion et je préfère éviter de les mêler à un « devoir ». Et puis, ce métier est calme, ça entretient un bon équilibre dans ma vie.

Percy préféra ne pas donner son avis à ce sujet.

-Avez-vous davantage d'informations au sujet de la mort de Mrs Skeeter ? demanda-t-il en redirigeant son attention sur le cadavre.

-Oui. Elle a été tuée d'un Impardonnable, répondit Katie avec une légère moue de dégoût.

-Pourquoi le ministère a-t-il pris la peine de vous appeler si c'était si simple ? questionna Percy, étonné et à moitié agacé.

-Elle a été sévèrement battue, il y a toute sorte de blessures sur son corps, même des traces de griffures.

-Elle aurait été battue avant d'être achevée ? A moins que ce ne soit quelqu'un d'autre qui soit passé après, fit remarquer le procureur, perdu dans ses réflexions.

-Je peux vous dire une chose : elle a été frappée avant… Et après. Je n'arrive pas à savoir comment tout ça s'est déroulé mais des coups lui ont été portés après l'Avada Kedavra, certaines blessures n'ont même pas saigné puisqu'elle était morte.

Percy fronça un peu plus les sourcils : pourquoi s'acharner autant sur un cadavre ? Le meurtrier était-il dans un état second ?

-D'autres particularités ? Des coups à la tête ? Un empoisonnement ?

-Non… Aucune trace de poisons ou de blessures mortelles. Par contre, on lui a arraché des cheveux. Et il y a un détail au sujet de ses mains…

-Vraiment ? s'intéressa Percy. Que voulez-vous dire ?

Katie Bell lui fit signe de le suivre et releva doucement le drap qui recouvrait le corps de Mrs Skeeter. Le procureur hésita un moment à regarder, autant par pudeur pour la défunte que par gêne, avant de voir la médicomage saisir un bras de la victime.

-Vous voyez ? dit-elle en indiquant du bout de sa baguette le poignet. Quelqu'un l'a attrapé avec force au point même de lui enfoncer un de ses bracelets dans la chair –on la distingue ici. Peut-être pour l'empêcher de bouger ou lors d'une dispute.

Percy ne répondit pas, fronçant les sourcils : ce serait une chance que le meurtrier ait encore la trace des bracelets de la journaliste ancré dans la paume de sa main. Rita avait probablement tenté de se défendre et l'agresseur aurait donc décidé de passer à la manière «magique » pour se débarrasser d'elle… Et ne pas risquer de scandale.

Ce manque de discernement semblait coller avec l'idée d'état second, de rage presque animale.

-Avez-vous trouvé quoique ce soit sous ses ongles ? Un morceau de peau, ou du sang ?

-Rien du tout, ils sont impeccables. Par contre ses phalanges montrent qu'elle s'est vraiment battue, ajouta Katie en lui indiquant les doigts abîmés de la journaliste défunte. Elle devait être plus coups de poing que coups de griffes. En même temps avec les ongles coupés aussi court, c'était perdu d'avance…

Percy remarqua qu'en effet, les doigts de la victime étaient dans un triste état.

-Ce genre de blessures semble plutôt causé par des coups pour se défendre ou par un assaillant cherchant à briser les doigts de son adversaire ? demanda Percy, ne voulant épargner aucune piste.

-C'est elle qui a donné des coups de poing, j'en suis certaine.

Le jeune procureur hocha la tête sans sourire : il était encore trop tôt pour savoir si cela était un indice décisif.

-Les cheveux manquants sont de quels côtés ? demanda-t-il.

-Il y en a à gauche et à droite. Il manque des touffes entières.

Percy fronça les sourcils : comment s'y est pris le meurtrier ? Pourquoi s'être donné tant de mal si c'était pour ensuite en arriver à l'Avada Kedavra ? Voulait-il faire souffrir Rita Skeeter avant sa mort ou celle-ci l'avait menacé de poursuite en justice après ses coups ? Ou était-ce pour utiliser du polynectar ? Mais alors quelle idée de laisser le corps qui allait être retrouvé en moins d'une heure !

Le jeune homme soupira avant de remercier Miss Bell et de retourner au département de la justice magique.

Il s'installa à nouveau à son bureau et se mit à inscrire ce que la médicomage-légiste lui avait appris : des hématomes aux poignets montrant une certaine force de la part de l'agresseur, une blessure due au bracelet, des coups de poing de la part de la victime qui avaient abîmé ses doigts, des cheveux arrachés, un Impardonnable et enfin, des coups après la mort du sujet.

Il observa longuement ses notes, cherchant à trouver des pistes. Tout d'abord, l'Impardonnable. Percy se doutait bien que les principaux suspects avaient fait en sorte que ça ne se voit pas mais il devait suivre la procédure et réaliser la remontée des sortilèges.

En ouvrant un tiroir de son bureau où il avait placé les baguettes confisquées, il maudit une nouvelle fois le Ministre de la magie : c'était bien beau de décider qu'il pouvait accuser quelqu'un et l'envoyer directement en prison… Mais là, il avait surtout envie de fuir.

Il savait que ce travail ne serait pas toujours gai… Cependant, il n'avait jamais cru comprendre aussi bien son ancien chef : Bartemius Croupton.

Chaque baguette avait une petite étiquette sur laquelle était écrit le nom du propriétaire.

Granger Hermione - Lupin Remus - Potter Harry - Weasley Ginnevra - Weasley Ronald