Auteur : Querty
Disclaimer : Harry Potter est la propriété de JK Rowling.
Blabla :
Je ne sais pas vraiment où je vais avec cette histoire. Je sais juste qu'elle me tourne dans la tête depuis à peu près trois ans et que je n'arriverai pas à m'en débarrasser, donc autant l'écrire ! Je pense que c'est un concept vu et revu, mais… que dire, j'aime le angst/family, alors je vais me faire plaisir… u_u
J'ai une très claire idée de ce que sera le début de cette fiction, donc c'est déjà ça, mais je vous avoue que la fin reste floue ! Je suppose qu'à force d'écrire, ça me viendra ! (mon prof de LPE en fac nous dit tout le temps de ne jamais réfléchir à une histoire mais de la laisser s'écrire… c'est que je vais m'évertuer à faire !)
J'espère sincèrement qu'elle vous plaira :)
(PS : je ne sais pas si tous les chapitres seront de la même taille, je sais juste que ce chapitre est une sorte d'amuse-gueule, de prologue… de base, quoi !)
Notes concernant l'histoire :
Ne prend pas en compte une grosse partie du tome 6 et le tome 7.
Dans cette histoire, Harry perd la guerre à grands pas et n'a pas réussi à détruire les horcruxes. Les personnages morts dans les livres sont aussi morts dans cette histoire, en plus de quelques autres. Cette fic sera essentiellement centrée sur Hermione, Harry et Tom Jedusor Jr. Il n'y aura pas de romance HPHG (ou du moins, je ne pense pas), ni de slash. Ceci est du pur family/friendship/angst. Les updates ne seront pas régulières, et viendront au fil de mon inspiration, mais les premiers chapitres risquent de sortir sans trop de délai !
Rescribo : vtr, latin: écrire de nouveau, recomposer, refaire.
Rescribo
Hermione pose des yeux inquiets sur le grimoire trônant sur la table. Une aura pesante l'entoure, et il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre qu'il s'agissait d'un livre recelant de sombres sortilèges. Quand elle s'est hasardée à demander où Harry l'avait trouvé, il s'est contenté de lui jeter un regard en biais avant de murmurer platement : « Poudlard. » Hermione se souvient très bien lui avoir crié dessus, livide de colère mais surtout de peur – peur de le perdre lui aussi. « Poudlard est sous sa coupe Harry, tu ne peux pas y retourner ! » lui répétait-elle sans cesse. Mais il n'écoutait pas.
Ça faisait longtemps qu'il avait cessé de l'écouter – d'écouter qui que ce soit, en fait. Il était une sorte d'automate, cherchant constamment un moyen de le détruire – l'homme qui avait fait de sa vie un enfer. L'homme qui lui avait tout enlevé. Famille. Amis.
Les bras croisés contre son ventre, Hermione lâche un soupir tremblant. Le 12, Square Grimmaurd est vide et silencieux. Seuls quelques grincements et craquements de planches peuvent se faire entendre à travers la sinistre maison – ça fait bien longtemps que même les portraits ont quitté les lieux. Ce n'est pas l'endroit qu'elle préfère, mais c'est le seul à l'abri de ses attaques. Mais si tout se passe comme prévu, Hermione et Harry n'y resteront plus longtemps.
Elle approche lentement la table et s'assoit en face du brun efflanqué pour qui elle s'inquiète. Elle le détaille longuement, s'attardant sur chaque creux et ride qui vieillissent tant le jeune homme. Il a les sourcils froncés constamment, lui donnant un air soucieux, et ses lèvres sont toujours tordues en un rictus de peine. Il ne sourit plus, et ses yeux verts autrefois brillants sont devenus ternes et vides. Hermione pose une main fine – trop fine – au-dessus de la sienne plus large qui s'apprête à tourner une page du grimoire.
— Harry, dit-elle doucement, d'un ton maternel.
Il ne lève pas la tête mais cesse son mouvement, lui donnant toute son attention. C'est une chose qu'il ne lui a jamais refusé depuis… depuis. Elle pince les lèvres, ses yeux perpétuellement mouillés et bordés de rouge cherchant les siens.
— Harry, répète-t-elle. Tu as assez travaillé pour aujourd'hui, il faut que tu te reposes…
Sa voix tremble légèrement, et elle n'est pas sûre qu'il suivra sa demande. Quand il soupire et enlève ses lunettes pour se frotter les yeux, elle a presque envie d'éclater en sanglots : c'est sa première vraie réaction de toute la journée.
— Je ne peux pas, Hermione, il faut que je sois sûr que le sort va marcher, qu'il n'y aura pas de complication, que-
— Harry, s'il te plaît…
Elle est exténuée, et le poids des années et de la douleur lui voûte les épaules, la faisant paraître encore plus frêle qu'elle ne l'est réellement. Harry lève les yeux sur elle pour les détourner aussitôt, et Hermione se sent pleine de rage et de tristesse, puis de résignation. Elle murmure tout de même, comme d'habitude :
— Ce n'est pas ta faute.
Et il ne répond pas, comme d'habitude.
Ils restent dans le silence encore un moment avant qu'Harry ne fasse mine de se dégager de sa main. Alors elle la serre et entrelace leurs doigts.
— Si tu ne te reposes pas, tu ne serviras à rien. Il te faut toutes tes forces pour jeter le sort, assène-t-elle sans sympathie.
Il se tend, et finit par hocher la tête une fois. Il ferme le livre de son autre main et se lève dans un craquement d'os qui fait grimacer Hermione. Elle se sent presque mal quand elle le voit rester debout, les bras ballants, ne sachant que faire de sa personne. Il la laisse le tirer vers le salon, serrant légèrement ses doigts quand elle le fait s'allonger sur le canapé défoncé. Ses yeux sont grands ouverts, fixés sur le plafond sombre. Il a toujours du mal à trouver le sommeil, trouvant dans les ombres du plafond les âmes des morts qu'il n'a pu sauver, se mouvant tels des serpents dans les recoins de la pièce.
Hermione est patiente, et garde sa main serrée dans la sienne, caressant son front de l'autre jusqu'à ce que ses paupières papillonnent puis se ferment. Elle fredonne des airs sans paroles, la tête posée contre son torse, attendant que son souffle se calme et comptant ses battements de cœur. Il est en vie, se rassure-t-elle, faible mais en vie.
— On va réussir, Harry… On va réussir, lui promet-elle.
Il s'endort, serrant un peu plus fort sa main entre ses doigts calleux.
A suivre…
