Ca me trainait dans la tête depuis un moment. Ca ne vaut pas grand chose mais quand même, j'ai aimé l'écrire.


Ceux qui Vivent

- Je ne te détestais pas.

Dans un sombre couloir du quatrième étage alors que le couvre feu approche. « Je ne te détestais pas » rebondit contre les murs, dans la voix de Severus. Il a l'air minuscule, alors que l'ombre passe un bras sur ses épaules et qu'il se voute sous le regard de Sirius.

- Qu'est ce que tu racontes, gargouille celui ci.

- Je ne te détestais pas. Je ne t'appréciais pas c'est certains. Je te trouvais stupide et arrogant, mais je ne te détestais pas.

- Mais maintenant oui.

- Oh oui je te déteste. Je te hais.

- Parce que j'ai faillis te tuer.

- Non.

Sa voix est hachée, sa respiration inégale. Ses poings serrés tremblent le long de son corps et son regard est lourd comme traqué. Dans le couloir vide, résonne brusquement une porte qui claque au loin et il sursaute, blême, crispe une main sur sa poitrine.

- Je te déteste pour ce que tu as fais de moi, gronde t il.

Les mots se battent en lui et sa voix se brise, il tremble plus encore, comme épuisé par son combat intérieur. Ses yeux se mouillent la rage déforme ses traits.

- JE TE DETESTE ! Mais regarde moi, regarde ce que tu m'as fais ! Je ne peux plus marcher dans le moindre couloir sans revoir ce foutu tunnel ! Les ombres mouvantes me terrifient, les sons trop forts, trop brusques, les bruits de pas, les respirations, je ne peux même pas descendre dans ma salle commune sans frôler l'attaque de panique ! Regarde, Black, regarde ce que tu as fais de moi pour ta putain de vengeance ! Tu ne pouvais pas me tuer proprement ? Me balancer d'un escalier, me jeter par une fenêtre, NON ! il fallait que tu m'envoies dans ce tunnel et que je puisse y regarder ce monstre dans les yeux !

- Je ne t'ai pas forcé-

- Tu m'as mentis. Tu m'as dis que je ne risquais rien si je ne passais pas la porte tu m'as dis d'écouter et- de faire les liens. Mais je suis descendu sous le saule cogneur, j'ai entendu et quand j'ai compris- Merlin quand j'ai compris j'ai essayé de faire demi-tour. J'ai vraiment- je voulais- putain j'étais prêt à emporter le secret dans ma tombe et je- je me disais- putain je croyais…

Les larmes qui refusent de couler rougissent ses paupières et agrandissent son regard désespéré, la fêlure en lui. Sa confiance meurtrie.

- A quel point… faut il que tu m'as haïs… pour vouloir me tuer ?

Et elle était logée là toute sa haine. Fichée dans l'étourdissement qu'on éprouve lorsqu'on s'aperçoit qu'une dispute d'enfant allait vous tuer.

- Tu as dis que je ne risquais rien si je n'ouvrais pas la porte. Je l'ai pas ouverte. Merlin, je l'ai même pas touchée. Dès que j'ai compris, j'ai fais demi tour. Et puis- et puis… ma chaussure… j'ai fais… j'ai buté dans un caillou. C'est tellement stupide… Le… Le bruit à résonné, et il… s'est jeté contre la porte… Elle a commencé à sortir de ses gonds. Je ne voyais plus que ça. Les gonds qui s'arrachent des murs et le bois qui cède autour de la serrure. J'ai couru. La porte s'est brisée. Je l'ai vu.

Et son corps se calme, ne reste que les lambeaux dans ses yeux et sa bouche sèche.

- Je l'ai vu, dit il en fermant les yeux. Il allait me tuer. Il me le promettait. Ce n'était même pas par jeu, ni par faim… C'était ce qui devait être. Les humains qui croisent un lycan ne survivent pas. C'est comme ça. Et moi j'ai croisé le lycan. Et j'aurais du mourir. Je devais mourir.

« Tu m'as tué » murmure t il en ouvrant les yeux.


Un suite viendra, normalement.