Disclaimer : Tout appartient à Tolkien, sauf quelques personnages que vous reconnaîtrez (sinon, Google est votre ami).

Je vous entends de là : « quoi, encore une fic sur Sauron ? C'est une "dark fangirl" ou quoi ? » Alors, c'est oui à la première question, mais pas à la deuxième (j'aime beaucoup écrire sur les antagonistes, mais faut pas pousser non plus). En fait, cette histoire est la première que j'ai écrite sur le SDA –première fic tout court, en fait- vers mars 2013. J'en ai usés des copies doubles, des crayons et des gommes… Enfin bref, je l'avais commencée environ un mois ou deux après avoir découvert les fics. Elle est en quelque sorte le précurseur de Silver Dragon, Isis et Elanor. Cependant, je vous en donne une version modifiée, plus approfondie, plus sombre, et en même temps plus romantique, d'une part parce que mon style a évolué, d'autre part parce que les « textes originaux » ont disparu, et beaucoup de choses sont passées à la trappe. Sauron sera évidemment un peu OOC (vous le voyez vraiment comme un grand romantique à la Roméo Montaigu, vous ? C'est bien ce que je pensais…), tout comme Morgoth qui apparaîtra dans des flashbacks ou sera évoqué dans des discussions. Milena risque d'être une Mary-Sue, car je garde l'esprit et les capacités de ce personnage original de la première version, dont ses pouvoirs magiques (je n'avais pas d'expérience dans la fanfiction, alors je ne savais pas m'y prendre pour éviter les Mary-Sue) mais je vais faire des efforts pour qu'elle ne le soit pas.

Sachez aussi que beaucoup de scènes se passent en Russie, et même si je m'intéresse à ce pays, j'ai de nombreuses lacunes. Aussi, s'il y a des lecteurs ayant de la famille en Russie (si possible près de St Petersbourg), y ayant vécu ou passé des vacances, ou encore des spécialistes de la culture russe, merci de me signaler d'éventuelles erreurs, des détails faux etc...

Les titres seront ceux de chansons dont je préciserai les auteurs/interprètes ou les comédies musicales auxquelles elles appartiennent.

Rassurez-vous, je n'abandonne pas du tout Le Royaume des larmes, elle est juste en pause. Et pour ceux que ça intéresse, le prologue et les deux premiers chapitre d'un crossover HP/SDA est posté, il s'intitule Au-delà des mondes, au-delà de la mort. La publication sera irrégulière, ayant plein de choses à gérer en ce moment, mais je me débrouillerai pour poster dès que je pourrais.

Bonne lecture :)

Prologue

Qui suis-je ? Ici, à St Petersbourg, on me nomme Milena Markovna Voliakov, Mila pour les intimes. Ce n'est cependant pas ma véritable identité. En fait, je n'ai pas d'identité précise, mon nom change suivant les époques. Eh oui, j'ai vécu très longtemps : j'ai plus de deux mille ans. Mon immortalité, je la dois à ma nature de sorcière. Pour être plus précise, je ne vieillis physiquement d'un an qu'à chaque siècle. Ma mère m'avait dit un jour que je m'arrêterai complètement au bout de maximum vingt cinq siècles. Vivre aussi longtemps, ça peut paraître « cool », mais c'est faux. C'est très dur, et l'on est témoins de faits horribles.

Je suis née en 45 avant J-C, à Rome. À cette époque, ma mère, âgée déjà de plusieurs millénaires, se faisait appeler Valeria, mais ce nom était bien entendu un faux. Quel était le vrai, elle n'a jamais voulu me le dire. Aux yeux de tous, j'étais Lucia, fille de Caïus Lucius Pulcher. En réalité, personne, pas même moi, ne savait qui était mon père. Encore un secret jamais révélé. Ma mère et moi avons parcouru l'Empire pendant cinq cents ans, jusqu'à sa chute en 476.

Le début du Moyen-âge fut calme pour nous. Nos noms changèrent : ma mère se fit successivement appeler pendant toute cette période Anne, Marie et Marguerite, et moi c'était Jeanne, Blanche et Isabelle. Les cinq derniers siècles du Moyen-âge furent terribles. Combien de fois avons-nous dut fuir à cause de l'Inquisition ? Le quinzième siècle était le pire. Plusieurs fois j'entendais ma mère grommeler contre « ce maudit Tomás de Torquemada ». Surtout que voir une femme seule et sa fille de quinze ans errer sur les routes suscitait la méfiance. Ma mère arrivait à trouver des excuses pour justifier l'absence de son mari : « il est mort à cause des brigands », « il a eut la peste », « un accident de chasse ». Mon père était un sacré cas médical…

Lorsque vint la Renaissance, je me sentis libérée. Cette période marqua ma vie à jamais. En effet, je commençais à me détacher de ma mère et de ses opinions extrêmes. Fini l'obscurantisme médiéval inversé dans lequel elle se complaisait. Je devais surtout ma liberté à la littérature, à l'humanisme de More (et confrères) avec lequel j'avais eut la chance de discuter une fois. Evidemment, ça n'a pas plu à ma mère. Depuis, elle et moi, nous nous évitons, même s'il nous arrivait de pouvoir discuter sans que ça dégénère. Les issues pacifiques étaient rares. Dès la séparation de nos chemins, elle devint Elisabeth, courtisane française, et moi Katherine, magicienne solitaire anglaise. Le dix-huitième siècle et les idées des lumières achevèrent notre rupture. Vint le dix-neuvième, avec son lot de changements et d'espoirs déçus. C'est après avoir assisté à plusieurs révoltes que je choisis de ne plus laisser de tyrans s'installer. En y repensant, je me dis que j'étais bien naïve de croire ça. J'ai failli. Pire, je n'ai rien fait du tout. URSS, Portugal, Allemagne, Espagne, Italie, France… J'y étais, j'aurai pu agir. Comment, je n'en sais rien, mais en me creusant la cervelle, j'aurai pu trouver quelque chose. Surtout que je sentais qu'il se passait des choses horribles que les médias taisaient. J'en parlai à ma mère, dans l'un des moments où l'on se parlait.

-Pourquoi intervenir ? Laissons les humains s'entre-tuer.

Je me figeai, choquée par ses paroles. Au moins six pays d'Europe étaient plongés dans le totalitarisme et le chaos de la Seconde Guerre mondiale. À nous deux, nous étions assez puissantes pour au moins faire cesser les combats. C'est en voyant le sourire cruel de ma mère que je compris.

-Tu es de leur côté.

-Non, ils n'ont pas besoin de moi pour ça. Mais disons que tout ça est très intéressant… Les humains se détruisent eux-mêmes, laissons faire les choses. Tu devrais en faire autant, d'ailleurs.

-Non ! Pas ça !

J'ouvris la porte pour partir, mais me retournai au dernier moment.

-Ils ne gagneront pas. Car toujours quelqu'un se lèvera et les fera chuter.

Après cette discussion, on aurait pu croire que je m'engage dans la Résistance. Eh bien non. Je suis partie aux États-Unis. Si j'ai été lâche, il n'appartient à personne d'en juger. La pire erreur de ma vie ? Possible. Depuis que la guerre est finie et que la plupart des crimes commis ont été révélés, je n'ai jamais pu me débarrasser de ce sentiment de culpabilité. Je me sens en quelque sorte une part de responsabilité de ces horreurs que j'aurai pu stopper rapidement. Cette période sombre me hantera toujours. Il y aura toujours des tyrans, et des personnes assez courageuses pour les défier et les faire tomber. Le courage est d'ailleurs une qualité qui me fait défaut, tout comme l'optimisme. Je n'ai plus la force de croire en un monde meilleur, plus la volonté pour donner vie à des utopies.

J'avais revu ma mère dans les années 70'. Nos retrouvailles ont été cordiales, mais brèves. Une vingtaine d'années plus tard, je suis allée à Moscou, où j'ai pris le nom que l'on me connaît aujourd'hui. Mon arrivée eut lieu après la démission de Gorbatchev et la fin de l'URSS. Je suis restée dans cette nouvelle Russie pendant une dizaine d'années, avant de migrer en 2003 vers l'Europe occidentale. C'est à Paris que j'ai de nouveau revu ma mère. Elle se faisait appeler Ester depuis les années 80'. Nous avions décidé de prendre un nouveau départ, toutes les deux. Pour ma part, je voulais bien lui laisser une chance. Les cinq derniers siècles avaient été très durs, et notre relation a été malmenée par l'Histoire, mais aujourd'hui, nous allions repartir sur de bonnes bases, en essayant tant bien que mal de préserver un quotidien stable. Je voulais lui montrer la Russie, où j'avais eut de bons souvenirs en compagnie d'amis formidables que j'ai hélas dut laisser pour ne pas qu'ils s'interrogent sur ma si longue jeunesse physique. C'est pourquoi, depuis 2009, nous vivons à St Petersbourg.

Pourvu que les prochaines décennies se passent bien. Ce n'était pas trop demandé, quand même ?

Alors ? Votre avis compte beaucoup. Cette histoire qui ne devait à la base exister que sous forme de crayon sur papier est maintenant postée. Dites-moi vite par review ce que vous en pensez, et si j'ai au moins un avis positif, je poste la suite. Les chapitres seront courts, par contre (quatre à cinq pages Word).

Maintenant, je dois faire des précisions sur un point. Il est bien trop facile de nos jours de se dire «je me serai engagée dans la Résistance». N'ayant pas vécu à cette époque, nous ne savons pas comment nous aurions agi. Certains se seraient découverts résistants, d'autres, collabos. Pour ce qui est de Mila, elle avait le choix, et elle a pris la fuite. En tant que sorcière, il lui aurait été facile de s'en sortir, quelle que soit sa décision. Elle se sent coupable de ne pas avoir agi, et j'ai voulu développer un peu cet aspect torturé du personnage. C'est une vision du monde d'un personnage fictif que vous lisez, même si, je l'admets, il y aura des fois un peu de la mienne (je ne vous dirai pas quels passages sont concernés). Je vous prie donc de ne pas porter de jugements trop hâtifs.

Enjoy :)