Pour commencer merci d'avoir prit la peine de venir jeter un petit coup d'œil à cette fic. Celle-ci est ma première fiction sur l'univers de Ouat et plus particulièrement sur Regina, un personnage que j'aime beaucoup. Sachez que je vais tenter de coller au maximum à l'histoire originale, mais pour des questions pratiques je vais prendre quelques libertés (non pas en ce qui concerne les perso, eux je vais faire de mon mieux pour les garder crédibles), mais surtout au niveau de la malédiction et ce qui en découle.

Bonne lecture :D

Un deux trois, nous irons aux bois...

Le jour était à peine levé sur Storybrooke que déjà retentissait une sonnerie stridente qui se répercutait sur tous les murs de la plus grande maison de la ville. Le cœur menaçant à tout moment de sortir de sa poitrine, des gouttes de sueur froide perlant sur son front, Regina Mills se réveilla en sursaut la peur au ventre. La jeune femme se redressa vivement dans son lit et agrippa de ses mains tremblantes la couverture de soie. La pièce était encore plongée dans le noir malgré les quelques rayons de soleil qui tentaient vainement de traverser la persienne. Dévorée par un sentiment d'angoisse inexpliqué, Regina alluma la lampe de chevet et aperçut son reflet dans le miroir qui ornait le mur en face d'elle. Ses traits étaient tirés, son teint était d'une pâleur aveuglante et des cernes soulignaient son regard vide.

Depuis presque deux mois maintenant tout semblait s'être arrangé. La malédiction avait été totalement levée, Henry avait été extirpé des griffes de Peter Pan et tout le monde était rentré à bon port après l'excursion au pays imaginaire. Pourtant la jeune femme semblait dépérir. Elle n'avait plus goût à rien, même la vengeance qui avait été son moteur durant toutes ces années ne trouvait plus grâce à ses yeux. Les ténèbres semblaient l'ensevelir peu à peu.

Son fils se détachait d'elle au fil des jours. Emma et elle lui avait donné le choix, il pouvait dormir chez chacune d'entre elles lorsqu'il le souhaitait. Henry était venu régulièrement les premières semaines, puis ses visites s'étaient faites de plus en plus rares. Même lorsqu'il venait passer la journée ou la nuit chez elle, Regina le sentait absent, comme s'il n'était là que pour lui faire plaisir alors qu'il n'aspirait qu'à retourner auprès de sa « vraie » famille.

La jeune femme détourna la tête ne supportant plus de se voir dans un tel état. Son regard se porta sur la dernière photo d'elle et de son fils avant qu'Emma ne vienne tout gâcher. Un sourire triste étira ses lèvres et une larme glissa le long de sa joue.

Il était à peine six heures du matin. Son premier rendez-vous à la mairie n'était qu'à neuf heures et pourtant Regina avait programmé son réveil intentionnellement. En effet la jeune femme ne supportait plus de dormir, chaque nuit était un véritable calvaire, comme si tous ses vieux démons s'étaient donné rendez-vous dans ses rêves. Eteindre la lumière le soir était devenu un enfer, un comble pour celle qui s'était toujours vanté de n'avoir peur de rien ni de personne.

Une fois un semblant de calme retrouvé, Régine fila immédiatement sous la douche. L'eau était glacée mais elle avait l'impression de ne rien sentir. Son enveloppe charnelle n'était plus la sienne et chaque goutte d'eau qui heurtait sa peau brûlante ne lui provoquait aucun frisson. Elle n'éprouvait plus aucune sensation hormis le désespoir qui grandissait au creux de son estomac.

Tel un zombie, Regina se prépara pour rejoindre la mairie. Lorsqu'elle sortit de son immense maison vide, la jeune femme affichait un brushing impeccable, un maquillage tellement parfait qu'il camouflait aisément les marques de son désespoir et une robe admirablement bien taillée. En somme l'illusion était parfaite.

Assise dans son fauteuil derrière son bureau, Regina observait la rue s'agiter. Depuis que la malédiction avait été entièrement brisée la ville n'était plus incartable et malgré l'inquiétude des habitants quant à la présence de magie, personne n'était capable d'empêcher l'arrivée massive d'étranger à la recherche d'un endroit paisible où s'établir. Chaque jour la jeune femme découvrait de nouveau visage, des retraités, des familles entières, des jeunes fuyant la ville, chacun cherchant à construire un nouveau foyer. Outre ces arrivées, les personnages de contes étaient maintenant libres de partir, cependant ceux qui s'y étaient risqué avaient finis par revenir déçu par ce qu'ils y avaient trouvé : l'égoïsme, l'indifférence, la délinquance. Tous n'aspiraient désormais qu'à une chose : retourner dans leur monde d'origine. Malheureusement aucune solution n'avait pour le moment été trouvée.

Les yeux rivés sur les passants, Regina sentit son cœur se serrer lorsqu'elle aperçut un garçon un peu plus jeune qu'Henry se jeter dans les bras de sa mère, la couvrant de baiser. A la fois attendrie et meurtrie par la scène, la reine sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux. Cependant elle n'eut pas le temps de s'apitoyer sur son sort qu'un raclement de gorge la fit sursauter.

Rapidement elle fit pivoter son fauteuil en direction du bruit et fût surprise de découvrir un parfait inconnu, habillé d'un costume noir sur lequel était épinglé un insigne du F.B.I.

« Agent Thomas Lewis, la porte était ouverte, j'ai frappé mais vous n'aviez pas l'air d'avoir entendu. », se présenta l'homme en tendant sa main vers la jeune femme.

Regina le dévisagea un instant et au lieu de lui serrer la main, elle se contenta de croiser ses bras sur sa poitrine.

« J'attendais un entrepreneur, j'ignorais qu'au F.B.I on pouvait cumuler les métier… », lâcha telle le visage impassible.

L'homme abaissa sa main et un sourire amusé se dessina sur son visage.

« Je comprends mieux pourquoi l'homme qui m'a indiqué la mairie m'a souhaité bonne chance… », déclara t'il sans perdre son sourire.

La remarque ne sembla pas amuser le maire qui garda un air flegmatique.

« Qu'est-ce que me veut le F.B.I ? », demanda t'elle sèchement.

Méfiante Regina ne cessait de fixer son interlocuteur. Elle n'avait aucune idée de la raison expliquant la présence du F.B.I à Storybrooke et des tas d'hypothèses plus inquiétantes les unes que les autres se bousculaient dans sa tête. La ville étant désormais ouverte à tous, se pouvait-il qu'une enquête sur la disparition de Greg Mendell, du père de ce dernier ou encore de Tamara les ait menés jusqu'ici ? L'apparition soudaine d'une ville entière avait-elle été remarquée par les pouvoirs publics ?

« Tout d'abord je tiens à m'excuser pour avoir mentit sur mon identité mais je ne pouvais pas prendre le risque que ma présence en ville ne s'ébruite avant même mon arrivée. Je fais partie du département des sciences du comportement, mon équipe a été chargée d'enquêter sur le meurtre de trois étudiantes, leur cadavre ont été retrouvé dans la forêt qui borde votre ville. », expliqua t'il après s'être assis sur le fauteuil faisant face au maire.

Son inquiétude s'évanouit en une fraction de seconde. Il n'était là que pour une simple histoire de meurtre entre mortel, rien à voir avec la malédiction. Cependant la découverte de corps sans vie dans la forêt n'expliquait pas la présence de l'officier dans son bureau.

« Bien, mais en quoi cela concerne t'il Storybrooke ? », s'enquit elle de la manière la plus détachée dont elle était capable.

L'agent Lewis se grata le menton et une légère grimace traversa son visage, comme si le plus délicat restait à annoncer.

« Nous avons toutes les raisons de penser que le tueur réside à Storybrooke ou du moins dans ses alentours. Il est plus que probable qu'il va faire d'autres victimes. C'est pourquoi nous allons nous installer ici le temps d'établir un profil et dans le meilleur des cas l'arrêter. Le bureau du shérif pourra nous servir de quartier général mais il faudra loger mon équipe. De plus je compte sur vous pour organiser une réunion avec les habitants qui nous permettra dans un premier temps de nous faire une idée sur le fonctionnement de cette ville. », annonça-t-il son visage étant plus sérieux que jamais.

Regina resta un instant sans voix. Le F.B.I dans la ville, dans sa ville.

« Si je peux me permettre agent Lewis je connais mes habitants. Aucuns d'eux ne peut être responsable de ces meurtres. Vous êtes sur une fausse piste. », déclara t'elle en se levant, ses deux mains fermement appuyées sur son bureau.

Le visage de l'agent retrouva son sourire espiègle, ce qui énerva un peu plus la jeune femme.

« C'est souvent ce que les gens pensent avant de découvrir que leur voisin collectionne des têtes de femmes dans son sous-sol. De toute façon, si je peux également me permettre, vous n'avez pas le choix, ce n'était pas une demande, c'était une information. », dit-il en se levant à son tour afin de montrer à son interlocutrice qu'il n'était guère impressionné par elle.

La jeune femme sentait la colère se diffuser dans tous son corps, elle défia son interlocuteur quelques secondes du regard puis décrocha son téléphone.

« Granny ? Regina Mills, veuillez réserver… » commença-t-elle avant de lever les yeux vers l'officier.

Ce dernier leva les mains et lui indiqua le nombre de six.

« Six chambres. C'est pour le F.B.I. Merci. », termina-t-elle avant de raccrocher.

« Maintenant nous pourrions peut être aller rencontrer le shérif ? », demanda t'il sans que le ton employé soit interrogatif.

« Nous ? », s'exclama Regina qui aurait préféré qu'il la laisse tranquille.

L'agent fit quelques pas en direction de la porte et attrapa le seul manteau qui était accroché à la patère. Il le leva devant lui invitant ainsi le maire à se presser.

« Vous êtes la seule véritable autorité dans cette ville et comme vous l'avez dit vous-même vous connaissez très bien vos habitants, nous allons avoir besoin de vous. »rallia-t-il avec le sourire.

Regina le fixa un instant, une colère noire brillant dans ses yeux. Sans un mot elle contourna le bureau, s'approcha de son interlocuteur et lui arracha violemment le vêtement des mains.

« Je peux m'habiller toute seule ! », cracha t'elle avant de sortir de son bureau.

Le trajet fût plutôt rapide. Bien que l'agent Lewis ait gentiment proposé de la conduire, Regina avait décliné et prit sa propre voiture, n'hésitant pas à pousser le moteur, extériorisation de son agacement. Une fois arrivée au bureau du shérif, le maire ne fût pas surprise de découvrir Emma Swan confortablement installée dans son fauteuil, les pieds sur le bureau, un livre à la main.

« Je commence vraiment à songer à ne plus vous payer shérif. », se gaussa t'elle en ayant à peine franchit la porte.

« Regina. Que me vaut cet honneur ? », rallia le shérif qui n'avait pas encore vu l'agent du F.B.I.

Quand elle se rendit compte que le maire n'était pas seule, Emma se redressa et reprit une position un peu plus professionnelle.

« Agent Lewis, F.B.I », se présenta l'homme en tendant la main en direction du shérif Swan.

Visiblement surprise, Emma jeta un rapide coup d'œil inquiet vers Regina avant de serrer la main de l'homme.

« Enchantée, Emma Swan, je suis le shérif de cette ville. », répondit-elle aimablement.

« L'agent Lewis et son équipe vont s'installer à Storybrooke quelques temps, ils sont persuadé qu'un tueur vit ici. », expliqua Regina non sans cacher son exaspération.

« Un tueur ? », s'exclama Emma en bondissant de son fauteuil.

L'agent du F.B.I expliqua rapidement la situation avant de prendre congé en précisant que lui et son équipe viendrait dans l'après-midi faire un briefing plus détaillé.

Regina et Emma se retrouvèrent seules dans le bureau.

« Qu'est-ce que vous en pensez ? », demanda Emma plus nerveuse que d'ordinaire.

« Qu'ils se trompent ! Le tueur ne peut pas être un habitant de Storybrooke. », déclara t'elle en haussant les épaules.

« Comment vous pouvez le savoir ? La malédiction a été levée, n'importe quel habitant peut désormais circuler librement et puis… »commença-t-elle avant de jeter un rapide coup d'œil par la fenêtre.

Regina arqua un sourcil.

« Et puis quoi ? », questionna t'elle agacée.

« Et puis nous savons toutes les deux que les personnages de contes ne sont pas tous inoffensifs… », termina t'elle d'un air entendu.

TBC