Secret Door
- The princess, The Queen -

Résumé: "Hermione est appelée pour soigner une jeune fille au cœur d'une prison, mais certaines portes ne peuvent être refermées après avoir été ouvertes. Dans les noirceurs de l'âme humaine, flotte la présence de celui qui la hante."

NdlA: Bonjour à tous ! Nouvelle histoire et j'espère que vous l'apprécierez autant que les précédentes (je travaille en parallèle sur For the heart I once had, et pour être honnête ce chapitre est une sorte de test). J'ai soudainement eu une idée qui m'a traversée l'esprit qu'il a fallut que j'écrive, donc je la teste et vous me direz ce que vous en pensez pour voir si ça mérite que je m'y intéresse sérieusement. Mais la priorité reste à ma fic précédente qui sera terminée avant celle-ci, pas d'inquiétude. Disons que ceci est une sorte de bêta! ;)

Cette fois-ci, j'essaye de prendre à contre-pied ce que je fais d'ordinaire. Mais tout d'abord, le plus important, je tiens à vous informer que le rating n'est pas là pour faire joli ou uniquement pour signaler des scènes sexuelles entre nos deux personnages. Il y aura plusieurs situations et sujets qui pourraient choquer ou déranger, notamment viols et violences extrêmes entre les personnages, aussi je vous prierez de ne pas en lire d'avantage si vous n'êtes pas en condition pour le faire (même si, encore une fois, je ne pense pas avoir un style particulièrement trash).

Si vous continuez à lire, bienvenue ! J'espère sincèrement que mon approche sonnera juste. J'ai choisi de placer Hermione en position de psychiatre, car c'est un domaine qui m'a toujours intéressé même si je n'ai que très succinctement eu un aperçu de la discipline. Cette fois-ci le titre « secret door » fait référence à la chanson d'Evanescence, que je trouvais très appropriée à mon plot de départ. Je ne vais pas trop en révéler, je vous laisse découvrir ce que je vous ai prévu pour cette fois. Mais je peux juste vous dire, qu'une fois n'est pas coutume, il y a aura un OC particulièrement important au centre de cette fic. Je n'ai pas l'habitude de faire ça, mais ça suivra avec mon idée de départ, donc j'espère que ça ne vous dérangera pas trop que je m'éloigne de la réalité. Je fais en sorte que les choses restent plausibles dans les non-dits et les lacunes. Et bien évidement, vous retrouverez en tête de liste un SS/HG.

Très bonne lecture!


Chapitre premier

- The princess -

La jeune fille était assise sur le sol, dos contre son lit. Elle tenait entre ses mains tremblantes des photos qu'elle s'efforçait de regarder à chaque instant où sa vie menaçait de basculer. Tout comme à cet instant. Elle sentait le vide en elle, qui l'appelait désespérément. Et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était braquer son regard sur ce visage inconnu. Un jour, quelqu'un viendrait la sauver. Sa vie ne serait pas toujours ainsi. Sa vie ne serait pas toujours aussi douloureuse.

Elle sentit des larmes couler le long de ses joues. Elle froissa presque la photo entre ses mains tandis qu'elle avait tellement mal au cœur. Quelqu'un viendrait lui tendre la main. Il viendrait. C'était le seul espoir auquel elle pouvait se raccrocher. Ce visage qu'elle n'avait jamais pu voir en vrai, et pourtant qu'elle connaissait par cœur. Le seul qui habitait ses nuits, son seul point de repère dans son monde de ténèbres. Si seulement, il avait pu la trouver. Si seulement, il avait pu savoir qu'elle existait et qu'elle avait tant besoin d'aide.

Soudain, des pas précipités lui arrivèrent aux oreilles. Elle n'eut pas le temps de se redresser avant que la porte ne s'ouvre brutalement. Elle tenta tant bien que mal de cacher ce qu'elle avait entre les mains mais son père empoigna ses cheveux en la tirant vers lui.

« - Qu'est-ce que tu –. »

Il se tut et devint blême lorsqu'il aperçut les petites photos que l'adolescente serrait contre elle. Il les lui arracha des mains alors qu'elle tentait de protester, et elle sentit la peur l'envahir alors que son regard devenait aussi noir que l'enfer. Il la poussa violemment sur le sol et déchira les clichés en hurlant.

« - Non ! protesta-t-elle, remplie de désespoir.

- Sale petite garce ! Qu'est-ce que tu crois ? rugit-il. »

Il l'attrapa par le bras et la redressa à moitié. L'instant d'après, la jeune fille reçut une gifle en plein visage qui l'envoya à nouveau sur le sol. Elle cria de douleur, se réceptionnant lourdement sur ses poignets.

« - Tu n'es qu'une trainée ! Je vais t'apprendre le respect !

- Pitié ! Père ! supplia-t-elle alors que l'homme la frappait à nouveau.

- Tu voudrais le connaitre ? Tu es comme lui ! Aussi pourrie et immonde, hurla-t-il. De la même espèce, des incapables qui devraient crever ! »

Blessée autant par les mots que par les coups, la jeune fille tenta de lever un bras pour se protéger. Mais s'était peine perdue. Elle savait par cœur toute la douleur et la haine qui s'insinuait en elle. Elle voulait mourir, que cela finisse. Elle voulait être libre.

Elle entendit à peine la voix qui provenait du couloir. Son père s'arrêta un instant de la frapper et elle sentit le sol heurter sa tête. Puis elle entendit des pas qui s'éloigner, tout juste remplacer par une autre présence. La porte se ferma. Et elle sut qu'elle aurait préféré continuer à recevoir des coups. Tout valait mieux que ses mains sur elle.

- The Queen –

Hermione Granger tendit son sac à l'officier de sécurité qui se trouvait à l'entrée. Celui-ci la salua d'un signe de tête poli et déposa la sacoche noire dans un scanner. La jeune femme avança et écarta les bras pour permettre à un autre agent de la fouiller très sommairement puis récupéra son bagage et suivit un gardien le long des couloirs de l'établissement.

Ce n'était pas la première fois qu'elle venait ici. Elle était souvent appelée par le directeur de l'établissement pour venir établir des consultations sur certains patients plus difficiles, qui donnaient du fil à retordre au personnel. Hermione avait une bonne réputation et ses méthodes étaient presque toujours efficaces, aussi se permettait-on souvent d'appeler un consultant externe. En temps normal, la jeune femme travaillait en privé, bien qu'elle soit encore en formation sous la tutelle d'un professeur expérimenté. Il possédait un cabinet privé à Londres, et travaillait à la fois avec sorciers et moldus, étant lui-même issu d'une famille moldu. Hermione n'avait pas tenu à choisir une voix professionnelle exclusivement réservée à la magie, et cette situation lui convenait parfaitement, bien qu'il reste assez rare qu'elle soit autorisée à pratiquer dans ce genre de cadre.

Elle avait dû signer un accord particulier avec le Ministère pour se garantir la conformité de sa situation, et l'équivalence de ses diplômes.

Elle entendit le bruit caractéristique des serrures électroniques qui se déverrouillaient alors que le gardien qui l'accompagnait ouvrait une grille en métal et la faisait passer de l'autre côté. Il referma ensuite la porte et Hermione avança vers le bureau d'accueil du centre de détention. L'infirmière en chef – Elise Nock –, une petite blonde énergique, lui fit signe d'approcher. Elles se saluèrent rapidement et Hermione entra dans la salle de réunion du personnel.

« - Vous avez eu une urgence ? demanda-t-elle à la responsable.

- Oui, on vous a appelé pour Amanda. Elle a fait une autre tentative de suicide il y a deux heures. Les gardiens lui ont retiré de justesse une ligature. On l'a faite examiner, elle est encore à l'infirmerie. Comme vous suivez son dossier…

- Oui, je vais aller la voir, déclara Hermione.

- On a aussi une nouvelle patiente qui vient d'arriver.

- Quel âge ? demanda la sorcière.

- Seize ans. Elle a été placée par décision judiciaire, elle a essayé de tuer son frère vraisemblablement. Elle est très agitée et pose des problèmes avec les autres, je pense qu'il faut que quelqu'un la voit et fasse un diagnostic approfondie. Elle a besoin d'une thérapie, on la met sous traitement, mais ça ne résoudra pas le problème.

- Très bien, je m'en occuperais dès que j'aurais vu Amanda. Vous pouvez me préparer son dossier en attendant ? »

La femme hocha la tête et laissa Hermione sortir de la salle de réunion pour prendre le chemin de l'infirmerie. Elle traversa les longs couloirs déserts jusqu'à l'aile reculée du bâtiment. C'était le seul endroit où les patients pouvaient espérer trouver un moment de répit. Il n'était souvent pas facile de résister à l'autodestruction dans un endroit pareil. La plupart des patients auraient eu besoin de suivre un traitement et une réhabilitation personnel et un suivit accru, mais le manque de moyens ne permettait généralement pas ce genre de chose. A la place, le centre, à demi-pénitentiaire, demi-hôpital, se contentait de faire de son mieux. Hermione était une consultante régulière de l'équipe et suivait une grande partie des patients les plus compliqués qui demandaient de lourdes connaissances psychiatriques.

Exactement comme Amanda. Une jeune femme à peine sortie de l'adolescence qui souffrait de graves troubles mentaux. Sa schizophrénie était accompagnée d'hallucinations auditives qui rendaient le travail des soignants plus compliqués pour entrer en contact avec elle.

Hermione poussa la porte de l'infirmerie et fut accueillie par le personnel. Elle se dirigea vers le box du fond et tira lentement un rideau bleu qui séparait un des lits du reste de la pièce. Sa patiente était attachée par des contentions sur les montants du lit, suivant la procédure de sécurité de l'hôpital. Elle ne tourna pas la tête vers son médecin lorsque Hermione s'assit sur un tabouret à ses côtés.

« - Bonjour Amanda, commença-t-elle. Comment est-ce que ça va ? »

Aucune réponse. La jeune femme fixait le plafond avec des yeux marron écarquillés et rougis.

« - Tu as tenté de te faire du mal ? Pourquoi ça ? Tu veux me raconter ? »

Aucune réaction. Hermione se pencha vers elle et continua.

« - Est-ce que c'est parce qu'ils te l'ont demandé ? »

Cette fois la jeune femme tourna la tête vers Hermione, la fixant, désorientée.

« - Ils ont dit que je devais leur faire plaisir.

- Et qu'est-ce que tu as fait ?

- J'ai déchiré ma couverture et j'ai fait une corde.

- Pourquoi ça ?

- Ils ont dit que ça leur ferait plaisir. J'étais contente.

- Et ensuite ?

- J'ai passé la corde autours de mon cou, et j'ai tiré.

- Tu sais ce qui allait se passer, Amanda ? »

Silence.

« - Si le gardien ne t'avait pas vu, tu serais morte. On en a déjà parlé, tu te souviens ? »

La jeune femme brune hocha la tête.

« - Et tu te souviens du reste, aussi ? Maintenant, tu as pris des médicaments. Tu leur parles encore ?

- Non.

- Pourquoi ça ?

- Parce que ça n'existe pas.

- Bien. Pourquoi penses-tu que tu entendes tout ça ? Est-ce que tu veux mourir ?

- Je ne sais pas.

- Si, tu le sais. Regarde-moi. Tu connais la vérité.

- Je ne veux pas qu'ils partent.

- Ils ne sont pas là, Amanda. Il n'y a que toi. C'est toi qui décide de tout ça. »

La jeune femme s'agita et tenta de lever les bras mais les contentions à ses poignets l'empêchèrent de bouger. Elle s'énerva en pleurant et alerta les deux infirmiers qui étaient dans la salle. Hermione leur fit signe de ne pas bouger et de continuer ce qu'ils étaient en train de faire. Elle ne voulait pas que quelqu'un intervienne entre elle et sa patiente. C'était un moment critique. Après chaque tentative de suicide, sa patiente était dans un état second et elle devait recommencer presque à zéro chacun de leurs progrès.

« - Amanda, inutile de crier, annonça calmement Hermione. Il n'y a rien qui puisse te blesser ici, tu es en sécurité. Il n'y a que toi, et moi. Tu sais que je t'aide, n'est-ce pas ? »

La jeune femme cessa de bouger.

« - Dis-moi, qu'est-ce que tu veux faire maintenant ?

- Je veux rentrer chez moi.

- Et pourquoi tu ne rentres pas ?

- Parce que j'ai essayé de me pendre ?

- Oui. Et parce que tu dois suivre ton traitement, pour pouvoir rentrer.

- Je veux rentrer chez moi.

- Docteur ! »

Hermione tourna la tête et se pencha pour apercevoir un des gardiens du centre qui venait de passer une tête par l'entrebâillement de la porte. Il portait l'uniforme gris du personnel de sécurité et avait un trousseau de clef à la main.

« - Il y a un problème avec une patiente, on a besoin d'un coup de main ! »

Hermione se leva et assura à la jeune malade qu'elle allait revenir, puis elle suivit au pas de course le gardien. Un des infirmiers les accompagnait aussi et il portait avec lui une trousse de secours, tout comme la jeune femme qui avait récupéré son sac, ne sachant à quoi s'attendre. Ils traversèrent la majorité de l'établissement et se rendirent dans les quartiers en isolement du centre. Une cohue pas possible les accueillit lorsqu'ils débouchèrent dans le petit couloir des cellules capitonnées. Une des portes était ouverte et trois gardiens tentaient de maitriser une jeune femme qui hurlait à plein poumon. Hermione repéra du coin de l'œil l'infirmière en chef qui galopait vers eux, la mine très renfrognée.

Un des gardiens sortit de la cellule en se tenant la mâchoire, sa chemise était pleine de sang. Il résuma la situation pour la jeune femme.

« - La petite a commencé à se taillader les veines, puis elle a tenté de s'ouvrir le ventre lorsque un gardien a voulu l'arrêter. On essaye de la calmer depuis dix minutes. Elle est dans un sale état. On ne peut pas vous laisser entrer pour le moment.

- C'est absurde ! s'offusqua Hermione.

- Désolée, vous n'êtes pas un personnel de l'établissement, on ne peut pas vous laisser entrer tant qu'elle n'est pas attachée. »

Pendant ce temps, l'équipe de soignants avait pris le relais.

« - Alors ? demanda Hermione depuis l'extérieur de la cellule.

- On va avoir besoin de vous, indiqua l'infirmière en chef, elle s'est plantée le ventre.

- Avec quoi, bon sang ? questionna Hermione, dubitative.

- Elle a coupé l'armature de son soutien-gorge. Que quelqu'un contacte le directeur, il va peut-être nous falloir un transfert à l'hôpital.

- Bon, vous me laissez entrer maintenant ? s'impatienta la jeune femme.

- Oui, c'est bon, elle est attachée. Donnez-moi une seringue d'haldol, on va la sédater, demanda-t-elle à l'infirmier qui était arrivé avec Hermione. »

Pendant ce temps, Hermione avait rejoint l'équipe dans le minuscule espace de la cellule d'isolement. La jeune fille était sanglée sur un lit, contre le mur gauche. Elle avait une peau extrêmement pâle et des cheveux noirs. Et était recouverte de sang. Hermione souleva rapidement le haut de son ensemble de pensionnaire. Elle avait un morceau de métal planté dans le flanc gauche. Elle n'y était pas allée de main morte pour faire ça. Ça semblait plutôt superficielle, mais il lui faudrait un cliché avant de toucher à quoi que ce soit. Elle jeta un œil à ses bras et indiqua qu'il faudra quelques points de sutures sur les plaies les plus profondes.

Elle n'avait jamais vu cette patiente avant aujourd'hui et en conclue qu'il devait s'agir de la jeune fille dont lui avait parlé Elise Nock. Elle demanda rapidement confirmation.

« - Oui, c'est elle, expliqua la petite blonde. Elle a été transférée ce matin en isolement après avoir attaqué sa compagne de cellule.

- Vous avez son nom ? s'enquit la jeune médecin en vérifiant l'état de réactivité de ses pupilles.

- Morgana. Morgana Snape. »

Hermione se figea sur place, le cœur battant dangereusement vite tandis qu'elle fixait les traits délicats et maladifs de la jeune fille qui avait désespérément besoin d'aide.


Ndla : Alors, alors ? *inquiétude* Vous aurez surement déjà une idée du fil conducteur de cette fic, et quelques indications sur l'identité de Morgana mais je vous laisse un peu cogiter tout de même :). J'espère que cela vous donne envie de connaitre la suite! Ce chapitre est en version bêta et sera peut-être modifié avant que je me mette sérieusement à écrire la suite. Donc, j'ai grandement besoin de vos avis sur la question! J'ai une tonne de départ de fic en réserve, mais je pense que je m'attaquerais à celui-ci en priorité après avoir fini ma fic précédente si ça vous intéresse! A bientôt ~~

ps: merci pour les rewiever qui me filent des conseils médicaux ;)