Quand la magie détruit tout.
[Contes des Royaumes] : UA. La Bête gagne et plus rien ne se dresse en travers de son chemin. Ce n'est une bonne chose pour personne. Sang, gore, mort de personnages, lime, meurtre, torture, violence. Belle | La Bête/Raiponce.
Cette fic est écrite dans le cadre de la 102ème nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Idole". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous.
Warnings : Sang, gore, mort de personnages, lime, meurtre, torture, violence. Vulgarité, prostitution (en quelque sorte), magie noire, mind control, suicide. Y aura plus ou moins une fin heureuse, normalement.
Celle que tout le monde aime.
Belle ne savait pas comment tout ça avait commencé, elle ne s'en souvenait pas.
Tout ce qu'elle savait, c'était que la Bête, le monstre, la chose, l'autre, s'était un jour éveillée en elle, et qu'elle ne l'avait plus jamais laissée partir.
Qu'elle l'avait acceptée comme une partie d'elle-même.
Qu'elle était finalement devenue elle.
Et que ça ne s'était pas achevé de la meilleure des manières.
Loin de là…
§§§§
Changer les choses dans le royaume se révéla être bien plus simple qu'elle ne l'aurait pensé de prime abord.
Une fois son père mis hors d'état de nuire (traduction : après sa chute cheval grâce à ce qu'elle avait fait faire à sa selle et donc après sa mort), il lui fut également très facile pour elle de se débarrasser de Rumplestiltskin, le plus proche conseiller de son père.
Elle le fit accuser de trahison contre le royaume, faisant courir le bruit que c'était lui quiavait décidé d'assassiner le roi, que c'était lui le monstre de l'histoire.
Les bruits qui couraient sur elle et sa monstruosité auraient pu faire pencher la balance en faveur de l'honnête conseiller, mais les autres, prétendant que ce n'était pas elle la Bête ou la responsable des jours sombres, mais sa sœur jumelle, étaient tellement répandus dans le royaume, que personne n'y cru réellement.
Personne ne pouvait accepter de penser ou de croire que, peut-être, leur reine, si douce, si bonne, si forte, si généreuse, aurait pu commettre un acte aussi affreux.
Alors que Rumplestiltskin, lui, était moins aimé qu'elle, il n'avait pas ce magnétisme ensorcelant qui avait été conféré à Belle par la magie de sa mère, l'ondine, dont elle avait héritée.
De plus, le conseiller avait disparu ces dernières semaines, pour une raison inconnu.
(Belle, elle, le savait, et, malgré sa monstruosité, elle frissonna en voyant la quenouille enchantée qui avait été ramenée par le conseiller, et qui était censée causer sa perte.
Elle tenta de la faire brûler, mais rien, ni le feu, ni sa magie, ne parvint à la détruire.
Elle prit la décision de la faire enfermer dans une pièce sans fenêtre ou autre ouverture que la porte, et dont elle garderait la clef autour du cou en permanence.)
On disait que lui et sa fille, Raiponce, s'étaient rendus à la demeure de la sorcière de la tour.
Mais pour quelle raison, si ce n'est pour demander à cette horrible femme de lancer un sortilège maléfique à leur cher roi et ainsi le tuer ?
Si cette théorie avait été mieux réfléchie, on aurait pu objecter que le conseiller n'avait jamais eu comme ambition de prendre le pouvoir d'une quelconque manière, et que, de plus, ces derniers temps, il déléguait de plus en plus, et il se murmurait même qu'il comptait bientôt prendre sa retraite.
Mais qu'importe ! Rétorquèrent d'autres personnes. Cela n'était qu'une ruse, un leurre, pour donner le change !
Tout fut réglé lorsque la reine Belle, en deuil, le cœur brisé, mais grave, majestueuse et superbe, fit jeter en prison le traître Rumplestiltskin.
Oh, bien sûr, cela ne régla rien à l'affaire, l'homme n'ayant toujours pas avoué son terrible forfait.
La reine devait faire un exemple, le faire révéler à tous ce qu'il avait osé commettre.
À savoir un des plus horribles crimes que l'on pouvait commettre en ce royaume.
Un régicide.
La vérité, c'est que la reine adorait le sang.
Ce fut elle qui ordonna qu'on maltraite, qu'on torture, qu'on détruise définitivement le pauvre vieil homme qui avait déjà tant perdu.
Elle descendit dans les cachots pour voir son corps être brisé en mille morceaux, pour entendre ses hurlements de douleur et d'horreur, pour voir le sang.
Pour le boire.
Ce fut elle qui murmura des paroles caressantes et pleines de tendresse fielleuse aux oreilles de celui qu'elle appelait autrefois mon oncle, elle qui tenta de le persuader d'avouer un mensonge, alors qu'elle restait sourde à ses cris.
Ce fut elle qui le soigna, avec sa magie, pour que puisse être encore une fois recommencé le cercle infernal.
Elle y participa même.
Ce qui fit céder son prisonnier fut le fait de savoir ce qu'elle risquait de faire à sa petite fille.
Sa Raiponce, cette gamine de seize ans, qu'il aimait plus que sa propre vie.
« Elle est là, tu sais, Rumple… Elle est ma prisonnière à moi aussi, elle t'entend quand tu hurles, quand tu m'implores de te laisser partir, de te laisser vivre.
Un affreux sourire retroussa les lèvres pulpeuses de Belle. Tant de contrastes entre sa beauté et la noirceur de son âme dégoûtait Rumplestiltskin.
- Elle doit vraiment penser que tu es un père pathétique, lâcha-t-elle avec mépris.
- Pourquoi ? Parce que je te résiste ? Lui demanda son oncle adoptif, bravache.
Elle se pencha vers lui, toujours souriante.
- Je pourrais la détruire, tu sais…Fit-elle, ne répondant pas. La ruiner, la briser, comme je le fais avec toi en ce moment…
Il pâlit brusquement.
- Tu n'oserais pas…
Son sourire monstrueux s'agrandit encore plus, dévoilant ses dents blanches, tâchées de sang.
De son sang, à lui.
Avec une délicatesse écœurante, elle passa sa main sur sa joue, le caressant avec douceur, avant de murmurer à son oreille :
- Qu'est-ce que tu crois… Souviens-toi de qui je suis. »
Il la regarda alors, regarda cette femme au regard empli de flammes et de folie, regarda ce monstre qu'ils avaient créé, regarda cette idole monstrueuse que tous aimaient, qui avait déjà montré son vrai visage à de nombreuses reprises, visage que personne n'avait accepté de reconnaître comme étant celui d'un monstre.
Et alors, il céda.
Et il avoua ce qu'il n'avait jamais commis.
Lorsqu'elle sortit pour saluer la foule et leur annoncer qu'il avait enfin avoué, elle était encore couverte de sang.
Mais qu'importe ?
Elle avait la magie, elle était leur reine, leur déesse.
Celle qu'ils aimaient tous.
Celle qui allait tout détruire…
A suivre…
