À l'école des sorciers


Avertissement

Un immense merci à pour nous faire rêver avec Shaman King et à J. pour nous faire rêver avec Harry Potter. Je n'ai aucune prétention sur leurs personnages et leurs univers à part l'envie de faire mumuse avec pour continuer de rêver.

Note

Coucou à tous !

Alors avant toute chose, je dois vous avouer que poster cette fiction, c'est un grand pas à franchir pour moi car j'ai commencé à imaginer et écrire cette histoire en octobre 2016, il y a donc deux ans maintenant. J'aime soigner les détails, savoir un peu où je vais, construire quelque chose du mieux que je sais faire, donc c'est difficile d'accepter de dire "ok là je retouche plus c'est bon".

Il s'agit de ce que j'ai envie d'appeler un "UA Potterverse" (je ne sais pas si l'expression existe), c'est-à-dire que vous pouvez dire adieu aux pouvoirs shamaniques et bonjour à la magie Potterienne. En espérant que ça vous plaira ^^

Je sais que j'ai déjà plein d'autres fictions encore en cours mais j'avais dit que je commencerai à publier cette histoire en octobre et je m'y tiens donc =)

La première partie devrait contenir 9 chapitres et j'ai prévu un rythme de publication de 1 chapitre/semaine.

Le casting pour les premiers rôles est composé de (sans trop de surprises pour ceux qui me connaissent ^^) : Jeanne, Tamao, Hao. Je ne sais pas si vous connaissez le jeu "Où est Charlie ?" mais pour toute cette première partie centrée sur Jeanne ça va être du "Où est Hao ?". Celles et ceux qui le trouvent marquent des bons points ^^

Sur ce, je vous laisse en vous souhaitant une agréable lecture ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ;)


...


PARTIE I : Le soleil de fin d'été


Chapitre 1 : Tchou-Tchou le petit train

L'excitation et l'angoisse. Deux sentiments très forts qui tiraillaient Jeanne en deux alors qu'elle se dressait sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur la joue de Marco.

La veille, il l'avait prise dans ses bras. Quelque chose de rare. Il ne le referait pas aujourd'hui, pas au milieu de tous ces gens qui se pressaient le long du quai.

— Le train part dans une dizaine de minutes, tu devrais rejoindre ton compartiment, lui dit-il en rajustant ses lunettes.

Jeanne acquiesça, se força à lui sourire, puis monta dans un wagon à la suite d'un jeune homme aux cheveux verts avec une cape en tweed portant une lourde valise. La sienne était déjà rangée sous le siège d'un compartiment, c'était Marco qui l'y avait mise.

Il lui fallut quelques minutes pour retrouver le fameux compartiment où ses affaires étaient installées. Shamash hulula doucement.

Elle s'approcha de la vitre et ouvrit la fenêtre. Marco était juste derrière. Jeanne devina qu'il était aussi tendu qu'elle. Il pinça les lèvres pour se retenir de lui demander une énième fois de lui envoyer Shamash dès qu'elle aurait été répartie dans sa maison.

— Je saluerai Rakist de ta part, dit-elle.

La phrase à ne pas dire, mais ça lui avait échappé. La mine de Marco se fit encore plus austère qu'avant. Cependant, il hocha lentement la tête pour acquiescer.

« Tu peux encore changer d'avis », lui disaient ses yeux, derrière ses lunettes carrées.

Mais Jeanne savait qu'elle ne changerait pas d'avis. Elle avait fait son choix.

— Je rentrerai pour les fêtes de Noël, lui sourit-elle pour le rassurer.

— Noël ne peut avoir lieu qu'en famille, lui répondit son tuteur.

Jeanne sourit.

Le sifflet de la locomotive retentit bruyamment. Les gens sur le quai s'écartèrent du train, mais pas Marco. Au contraire il s'avança et tendit la main vers elle.

Jeanne glissa la sienne par la fenêtre pour serrer les doigts de son père dans les siens.

— A bientôt, murmura-t-elle.

— A bientôt, répéta Marco comme un somnambule.

Un deuxième coup de sifflet.

Leurs doigts se lâchèrent et le train se mit en branle.

Jeanne agita la main par la fenêtre.

— Au revoir, lança-t-elle, mais elle n'était pas sûre d'avoir parlé suffisamment fort pour que Marco l'ait entendue.

Le train prit de la vitesse et bientôt Marco ne fut plus qu'un tout petit homme blanc à l'horizon avant de disparaître brusquement dans un virage.

Jeanne referma la fenêtre et se laissa tomber sur un des sièges. Ce ne fut qu'alors qu'elle remarqua qu'elle n'était pas seule dans son compartiment.

— B-bonjour, bégaya la jeune fille en face d'elle. Excuse-moi d'avoir… de m'être… installée. Il y avait de la place et…

Le reste de sa phrase mourut sur ses lèvres.

— Tu as bien fait, lui sourit Jeanne. Moi c'est Jeanne et toi, comment t'appelles-tu ?

— Tamao, souffla son interlocutrice.

— Ravie de te connaître, Tamao.

— M-moi aussi, répondit ladite Tamao en rosissant avant de détourner la tête, mal à l'aise.

Jeanne la jaugea rapidement du regard. Elle avait les mains serrées sur ses genoux, les épaules contractées, le visage caché derrière des mèches d'un rose que Jeanne trouva merveilleux. Comment pouvait-on avoir des cheveux aussi colorés ? C'était injuste. Mais ce n'était peut-être qu'une teinture.

— Moi aussi je suis un peu nerveuse, lui avoua Jeanne. Mais je suis certaine que je vais me régaler à Poudlard.

Tamao releva le visage vers elle et hocha doucement de la tête, ne sachant visiblement pas quoi répondre.

L'attention de Jeanne fut alors attirée par la cage posée sur la banquette à côté de Tamao.

— Ils sont tous les deux à toi ? demanda-t-elle, curieuse, en désignant les deux minuscules hiboux dans la cage.

— O-oui.

— Ils sont adorables, s'extasia Jeanne en s'approchant.

— Il n-ne faut pas les réveiller, chuchota précipitamment Tamao. Sinon ils seront intenables.

— Ce sont des amoureux ?

— Non, ce sont deux mâles.

— Comment s'appellent-ils ? demanda Jeanne en se rasseyant sur sa banquette et en lissant les plis de sa robe blanche.

— Ponchi et Conchi.

— Lequel est Ponchi, lequel est Conchi ? voulut savoir Jeanne.

— Conchi a des tâches noires autour des yeux.

Jeanne se pencha un peu en avant pour examiner les deux hiboux.

— Ça ne se remarque pas beaucoup, fit-elle, désappointée. Il n'y a pas une autre façon de les distinguer ?

Tamao rougit violemment.

— Conchi est plus clair non ? Et Ponchi plus roux, enchaîna Jeanne.

— Ça dépend beaucoup de l'éclairage, murmura Tamao.

— Tu te fies vraiment aux tâches autour des yeux ? Tu n'as pas un autre moyen ?

Tamao rougit derechef sans que Jeanne ne comprenne pourquoi.

— Ponchi a… de plus… plus gros…

Tamao piqua un fard et se cacha le visage derrière ses mains.

— Ponchi est plus gros ? comprit Jeanne. Ça ne se voit pas beaucoup non plus. Mais j'imagine qu'une fois que tu es habituée c'est plus évident pour toi que pour moi. Ils t'apportent ton courrier ? dériva-t-elle ensuite de sujet.

— Oui.

— Grâce à eux tu dois pouvoir entretenir deux fois plus de correspondance, se dit Jeanne à haute voix. Et même si l'un d'eux est fatigué, tu peux demander à l'autre de prendre la relève.

—P-pas vraiment. En fait, je suis obligée d'envoyer deux lettres à la fois. Sinon ils se disputent et finissent par s'arracher la lettre.

— Mais ils sont toujours dans la même cage ? s'étonna Jeanne.

— N-non, s'empressa de rectifier Tamao. C'est juste pour le voyage, c'est p-plus facile pour moi.

— Mais alors comment peuvent-ils se battre pour la lettre ?

— Je les laisse souvent en liberté. Ils sont insupportables sinon.

Jeanne avait du mal à imaginer les deux petits hiboux être insupportables. Que pouvaient-il bien faire de mal ?

Cependant, elle devait reconnaître qu'elle aussi laissait souvent Shamash en liberté. Il préférait.

Elle adressa un regard tendre à son hibou grand-duc qui surveillait les petits protégés de Tamao de derrière ses paupières à demi closes.

— Il est très beau, la complimenta Tamao du bout des lèvres en la surprenant en train de s'attendrir sur Shamash.

— C'est mon père qui me l'a offert pour la rentrée, commenta Jeanne. Pour que je puisse lui écrire. Je pense qu'il lui a plu car il est tout blanc, comme lui.

— Ton père aussi a les cheveux blancs ? demanda confirmation Tamao d'une petite voix.

— Oh non, il est blond. Mais il s'habille toujours en blanc, corrigea Jeanne en commençant à balancer doucement des jambes.

Un silence s'installa, seulement rompu par le bruit du train en marche. Jeanne aurait voulu aller faire le tour des compartiments pour discuter avec d'autres élèves plus âgés et leur poser plein de questions sur Poudlard, mais elle n'imaginait pas laisser sa nouvelle amie toute seule. Quant à lui proposer de l'accompagner, elle n'était pas sûre que, timide comme elle semblait l'être, la jeune fille serait très emballée par l'idée.

Jeanne prit le temps de la détailler plus longuement. Sa nouvelle camarade avait le teint clair, le visage en forme de cœur, les yeux joliment bridés et les lèvres rosés. Elle devait venir d'un pays d'Asie, ce qui expliquait sa voix un peu aigue et son accent charmant. Elle ne parvenait pas à prononcer les « R » correctement, les faisant couler comme des « L ».

— Dragées surprises, chocogrenouilles, patacitrouilles, leur parvint une voix éraillée depuis le couloir. Qui veut quelque chose ?

Jeanne se leva aussitôt et passa la tête dans le couloir pour apercevoir le chariot à friandises.

— Il va arriver, lui dit Tamao.

Mais la jeune fille ne tenait pas en place. Elle se rendait compte que la nervosité avait fini par la quitter et ne restait désormais que l'excitation.

C'était la première fois qu'elle prenait le train. Et la première fois qu'elle faisait le voyage pour se rendre à l'école. Elle en était tout émoustillée.

— Dans deux compartiments, dit-elle à Tamao.

Sa camarade lui sourit.

Jeanne se força à se rassoir mais laissa la porte ouverte, pour être sûre que le chariot n'oublie pas de passer les voir.

— Dans quelle maison espères-tu aller ? demanda-t-elle soudain.

La confusion se peignit sur le visage de Tamao.

— Gryffondor est la maison des braves. Poufsouffle celle des bons, Serdaigle celle des érudits et Serpentard celle des ambitieux. Moi je ne sais pas. Je crois que tout m'irait. Mais je pense que mon père espère que j'irai à Gryffondor. La bravoure, l'honneur et la justice sont des vertus très importantes pour lui.

— Oh, répondit simplement Tamao.

Après un instant, elle rouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais l'attention de Jeanne fut attirée par la vieille dame apparue devant leur compartiment.

— Vous voulez quelque chose les enfants ?

— Oui, s'exclama aussitôt Jeanne en se levant.

Puis, en enfant sage et bien élevée, elle demanda un peu, voire beaucoup, de tout ce qu'il y avait sur le chariot et se rassit sur sa banquette au milieu de ses sucreries avec des étoiles plein les yeux.

— Je crois, fit-elle en fronçant un peu les sourcils, que la gourmandise est un de mes défauts.

Elle n'en était pas totalement sûre, mais à chaque fois qu'on lui demandait de citer trois de ses défauts c'était le seul qui lui venait.

— Tu en veux ? proposa-t-elle à sa camarade.

— N-non merci, je me suis préparé un bento.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Jeanne, curieuse, en regardant Tamao sortir une drôle de boîte de sa valise.

Ce qu'il y avait à l'intérieur paraissait délicieusement bon : du poisson, du riz, des algues, des légumes, le tout présenté de manière toute jolie et toute mignonne, mais Jeanne préférait le sucré et se contenta donc de ses gourmandises. Pourtant Marco lui avait préparé un sandwich, mais il fallait qu'elle garde de la place pour le gâteau au chocolat qui l'accompagnait.

Alors qu'elle entamait son dessert, Tamao rangea sa boîte et sortit une sorte de yaourt nature.

— Goûte, lui dit-elle en lui tendant une part de son gâteau.

Elle ne pouvait pas laisser sa nouvelle amie manger du yaourt alors qu'il y avait du gâteau au chocolat spécial Marco.

— Oh non merci, déclina poliment Tamao, j'ai mon dessert et je n'aurai plus faim.

Jeanne plissa le bout du nez, ne comprenant pas comment Tamao pourrait arriver à satiété avec un simple yaourt. Nature, qui plus est, à en croire la couleur.

— Tu veux goûter ? proposa Tamao.

Goûter du yaourt nature ? L'idée lui paraissait des plus incongrues.

— C'est moi qui l'ait fait, ajouta son amie en rougissant.

Jeanne se laissa aller à prendre une cuillère.

Ses yeux s'agrandirent en avalant. Cela n'avait ni la texture ni le goût auquel elle aurait pu s'attendre.

— Qu'est-ce que c'est ? se risqua-t-elle à demander.

— Perles de tapioca au lait de coco, lui répondit Tamao. Et j'ai ajouté un peu de banane. J'aime bien, je trouve que ça donne un petit quelque chose en plus.

— C'est… bon, approuva Jeanne.

Mais ça ne valait pas le gâteau de Marco.