Auteur : Subaru-d Série : X ClampGenre : FantastiqueCouple : SubaruXSeishirô

POUR MA PEINE…

Prologue

Persos de Clamp pas à moi, empruntés, rendus après usage, pas à but lucratif, pas de sous en plus sur mon compte en banque, adresser lettres de menace à mon avocat, bla, bla…

Le personnage d'Hiroki Ayama est ma petite invention, par contre

Cette fic est écrite dans un contexte réel assez trouble : les nipponisants le savent, Shinzo Abe, nouveau premier ministre japonais, prend (ou veut prendre) actuellement des mesures plutôt radicales (de mon point de vue, bien sûr ) : réarmement du Japon, rétablissement des châtiments corporels, etc, etc…L'analyse du phénomène étant plutôt de mauvaise augure pour le Japon, j'ai décidé que cette fic utiliserait ce contexte, qui sera bien entendu détourné. Pour ceux et celle qui ne voient pas de quoi je parle, voir actualité politique japonaise (au 29/01/07 du moins).

Cette fic ne retrace PAS la réalité et ne reflète ni message politique, ni discrimination particulière. Elle prend appui sur un fait d'actualité qui me semblait propice à une de mes idées.


Il grimaça en contemplant sa manche déchirée…encore une veste qu'il allait falloir changer. Décidément, il baissait ces derniers temps : auparavant, il pouvait tuer deux ou trois personnes dans une nuit sans avoir ne fut-ce q'une tache sur sa cravate.

Ses pensées étaient quelque peu troublées…Un sourire lui vint. Oui, même pour un bon Sakurazukamori, il pouvait y avoir des choses dérangeantes.

« J'aurais peut-être mieux fait de te tuer, en fin de compte… » Souffla l'homme en noir en soulevant un cadre posé sur sa table de chevet, plongeant son regard moqueur dans de grands yeux verts et brillants.

« Sous le cerisier, tu ne m'empêcherais pas de travailler convenablement. »

Soupirant, il ôta son imperméable et jeta la veste déchirée sur le dossier d'une chaise, avant de s'octroyer une cigarette. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il n'y avait guère que Subaru qui s'imposait dans son paisible quotidien.

Oui…

Il fallait finir le travail. Un sumeragi mort pouvait être gênant pour sa tranquillité, mais vivant, Subaru était un clou dans sa chaussure. Un très beau clou, très distrayant, mais un clou, quoi qu'il puisse en penser.

La cigarette s'était consumée sans qu'il en ait tiré une bouffée. Une chose de plus gâchée.

Il se redressa et renfila sa veste déchirée et son imper. A cette heure, Subaru devait être seul dans son appartement. Même s'il se défendait, il ne pourrait pas gagner. Et ni sa grand-mère ni sa sœur n'interviendraient cette fois.

« Seishirô Sakurazuka ? »

L'assassin considéra les deux individus sur son palier avec plus d'agacement que de surprise. Pourtant, personne ne venait le voir, jamais il n'accepterait un commanditaire assez stupide pour se compromettre de cette façon.

« C'est à quel sujet, messieurs ? »

« Veuillez nous suivre. »

« C'est que je sortais…une affaire pressante… »

« Nous voyons. Mais c'est un ordre gouvernemental. »

« Un contrat ? »

L'un de ses deux visiteurs lui tendit calmement un papier proprement plié, puis sortit une arme à feu, dont il fit sauter la sécurité.

« Une arrestation. Notre voiture est là. Nous avons ordre d'ouvrir le feu si vous deveniez agressif. »

Il s'écarta légèrement pour laisser passer le Sakurazukamori et précisa :

« L'ordre. Pas l'autorisation. »


« Lorsque j'ai accepté le poste de premier ministre en Septembre dernier, j'ai exposé aux gens la vision du Japon que recherche ma politique : « un beau pays, le Japon». Un pays plein de vitalité, d'opportunités et de compassion ; un pays qui favorise les valeurs de l'autodiscipline… »

Il ignorait ce qu'il abhorrait le plus lors de ses réveils : la télévision - qu'il allumait pour ne pas se rendormir, le bourdonnement de Tokyo - qui lui parvenait de la fenêtre de sa cuisine ou simplement de se rendre compte qu'il était là, conscient et vivant.

Après avoir jeté un regard morne à Shinzo Abe sur la boîte bavarde, Subaru Sumeragi se laissa tomber sur une chaise et tâtonna pour trouver son paquet de cigarette. Machinalement, il se massa la nuque et la gorge, et put constater, au déplaisir de ce qui restait de sa fierté, que les cigarettes lui brûlaient encore la trachée comme un gosse lors de sa première bouffée.

La nature était mal foutue – Songea-t-il en tirant sur la première des neuf compagnes quotidiennes qui lui ruinaient les poumons, le teint et son semblant d'équilibre mental.

Sur l'écran, le premier ministre japonais poursuivait son discours sur la nécessité de châtiments corporels minimes à l'école. Encore un radical, avec qui il allait falloir travailler. Une raison de plus pour retourner se coucher.

« Afin d'affirmer ses convictions, Le premier ministre Shinzo Abe a rendu hier un jugement au sujet d'un tueur à gages… »

L'onmyôji se leva pour aller servir son thé, jurant mentalement en heurtant la table…Lui qui était capable d'esquiver les attaques les plus meurtrières, les balles, les lames, il était incapable de se souvenir que cette FOUTUE table était sur le chemin qui le séparait de sa théière à 8h du matin, heure locale, depuis plus de sept ans.

Si les meubles agressifs étaient mon seul problème, ce ne serait pas si grave…

« …Accusé d'avoir servi des meurtres commandités contre des membres du gouvernement. Le premier ministre a annoncé qu'il souhaitait ne conserver aucune zone d'ombre dans ses agissements et ceux de ses conseillers… »

La chaleur du thé calma un peu son humeur morose, lui permettant de retrouver ce calme propre à la famille Sumeragi, ce calme pour lequel il avait travaillé pendant des années…Ce calme qui ne lui avait pourtant pas permis de voir la réalité clairement. Il aurait voulu détester son clan pour l'avoir ainsi inhibé contre la noirceur tapie dans le monde.

Mais il ne pouvait pas. Détester était quelque chose d'au-dessus de ses forces.

« Le jugement a été rendu hier à 18h, le prévenu a été condamné à mort et n'a pas souhaité faire appel. »

Son sang-froid retrouvé, parfaitement réveillé, il se tourna pour couper l'engin babillant.

Et sa tasse se fracassa sur le lino.

«Le prévenu, connu sous le nom de Seishirô Sakurazuka, sera exécuté sous 8 jours. Son avocat a déclaré qu'il s'agissait d'un acte purement politique, commis à la hâte, et criminel. »

Sa vague nausée lui remonta dans le ventre jusqu'à étreindre sa gorge et il dut prendre appui sur le meuble derrière lui.

A SUIVRE…