Titre : Hunting High and Low

Auteur : Rieval

Résumé : version SGAisée du film LadyHawke (ouais je sais, je suis complètement malaaaaaaaaaaaaadeuh !). Titre tiré d'une chanson du groupe A-AH.

Disclaimer : pas à moi, pas d'argent échangé, juste pour le fun tout ça !

Genre et « warnings » : slash, McShep (Ô surprise !) mais rien de graphique (je suis plutôt le genre fleur bleue). Petite précision : bien que cela ne soit pas des plus évidents au premier abord, ceci n'est pas un Univers Alternatif.

Remerciements : A mon ange à moi ! Ma fée SGA ! Mon Tizozio des Iles ! Un petit cadeau pour celle qui nous offre (enfin !) la suite de « Juste pour vos yeux ».

Prologue

- RONON ! Derrière vous !

Malheureusement, l'avertissement de Sheppard arriva trop tard. L'explosion le fit littéralement voler à travers la pièce. Sa rencontre avec le mur fut à l'image de l'explosion, violente. Pendant un moment il lui sembla que le temps avait suspendu son cours et il resta là, plaqué contre le mur comme un insecte sur la toile d'un collectionneur. Seulement aucune épingle ne le retenait là et il finit enfin par glisser vers le sol, lentement, lentement …

… et puis tout devint noir.

Chapitre 1 – Le Moustique

- Hey, moustique, debout ! DEBOUT j'ai dit !

Une série de coups dans ses côtes déjà douloureuses accompagnèrent l'injonction. Ronon grogna, feignant l'engourdissement du à la douleur et alors que l'homme levait le pied pour délivrer une autre série de coups, il empoigna sa cheville et le fit basculer. Son tourmenteur tomba avec un « oumpf » de surprise qui s'étrangla dans sa gorge lorsqu'il sentit quelque chose de pointu lui piquer la peau.

- Ne m'appelle jamais plus « Moustique » compris ? Grogna Ronon d'une voix rauque.

La voix ne plaisantait pas et l'homme déglutit avec peine. Ronon l'envoya balader par terre avec dégoût. Il essuya soigneusement son couteau sur son pantalon (un os, un tibia, ou quelque chose dans le genre qu'il avait mis des jours à aiguiser contre la pierre froide de la cellule) et le remis à sa place bien au chaud : dans ses cheveux.

Steve se caressait la gorge et essuyait quant à lui la petite perle de sang qui se trouvait là. Ronon lui adressa un sourire carnassier. Steve se contenta d'une grimace, entre peur et geste de bravade, puis il retourna au fond de la cellule dans son coin.

Ronon détestait ses semblables. Hommes ou femmes, ils étaient des centaines à se grimer comme Steve, blanchissant leur peau à l'aide de produits chimiques, jusqu'à ce que celle-ci prennent un ton verdâtre, décolorant leurs cheveux et les laissant pousser jusqu'à ce qu'ils tombent en masse fileuse dans leur dos. Les plus riches (ou les plus désespérés, pensait Ronon) se procuraient même du Naquadah : un minéral qui, réduit en poudre et utilisé comme un khôl, conduisait progressivement à un éclaircissement de l'iris. Le résultat était plutôt désastreux, Ronon trouvait que tous ces yeux ambre donnaient à ces idiots un regard d'animal plus que de grands seigneurs.

Tout ça pour leur ressembler. Ronon ne savait pas ce qui le dégoûtait le plus, que la couleur de la peau détermine qui étaient les maîtres et qui étaient les esclaves ou bien que certains tentent de cacher ce qu'ils étaient vraiment ?

Ronon savait qui il était. Il était Ronon Dex, un enfant de Sateda. Les sétidiens étaient un peuple fier, un peuple de guerriers. Un peuple noir et un peuple blanc. Un peuple uni.

Et un peuple mort, pensa t-il tristement.

Sateda, comme les autres grandes cités étaient tombées sous le joug des envahisseurs. Ils étaient venus dans d'immenses vaisseaux-cités et ils ne leur avaient pas fallu longtemps avant de réduire à l'esclavage toute la population. La ségrégation s'était rapidement mise en place et ceux qui autrefois avaient été des voisins et des amis, étaient devenus des étrangers. Pire, la soumission avait fait place à la fraternité.

Ronon s'allongea sur le sol froid de la cellule. Mains derrière la nuque, il ferma les yeux. Un visage flottait dans ses rêves. Un visage qui le hantait.

- Méléna …, murmura t-il.

Douce Méléna. Un visage d'ange, encadré de cheveux roux.

La famille de Méléna s'était opposée aux changements. Son père, un médecin éminent, avait fait partie de ces voix qui s'étaient élevées contre la nouvelle politique mise en place par leurs nouveaux « maîtres ».

Et cette voix, comme tant d'autres, s'était brutalement éteinte : un matin, Ronon avait découvert la maison des parents de Méléna vide. Toute la famille avait disparu. Juste comme ça, dans la nuit.

Ronon se releva. Il ne servait à rien de ressasser le passé. Il fallait qu'il trouve un moyen de sortir de là. Il empoigna les barreaux de la cellule et tira de toutes ses forces, testant leur solidité.

Hum, solides, vraiment très solides. Pas de chance, il lui faudrait trouver une autre solution pour sortir, peut-être que s'il - Le cours de ses pensées fut interrompu par un rire moqueur.

- Alors moustique, ricana Steve assis au fond de la cellule. Tu crois encore que tu peux t'échapper ? Et avec quoi ? Tes super muscles sans doute ? Tu ferais mieux de laisser tomber et de me donner ton couteau. Après demain matin tu n'en auras plus besoin alors que moi, oui. Yep, après demain ton corps de moustique (il lâcha le mot avec dédain), se balancera au bout d'une corde. Elle ne devrait pas peser bien lourd et -

Ronon fut sur Steve en un instant. D'un geste fluide, il fit pivoter l'homme sur lui-même et trancha … dans le vif.

Ronon revint tranquillement occuper sa place près des barreaux, son trophée dans les mains.

- Tu …. Tu …. Espèce de … de …. de sale, balbutiait Steve, entre choc et colère. MES CHEVEUX !

Ronon souriait tout en tripotant la petite queue de cheval de Steve, coupée net au niveau de son catogan.

- Je t'avais prévenu de ne plus m'appeler comme ça.

Steve était vert de rage (enfin, un peu plus verdâtre que d'habitude serait plus exact) mais il hésitait visiblement. Ronon était peut-être un moustique après tout, comme ce petit insecte, il se révélait agaçant et ses piqûres, dangereuses.

Ok, Ronon n'avait que quinze ans et il ne devait pas mesurer plus d'un petit mètre cinquante-cinq (presque soixante s'il ajoutait ses dreads !) mais ce qu'il n'avait pas en taille, il le rattrapait en vitesse. Ce n'était pas pour rien qu'il avait été surnommé le Runner. Il était de loin le voleur le plus rapide de toute la Cité d'Atlantis. Et vu le nombre de voleurs de tout bord qui grouillaient dans les bas fonds, ce n'était pas peu dire !

Un nouveau ricanement de Steve lui fit lever la tête.

- Ouais, demain, tu danseras au bout d'une corde et moi, je dis bon débarras ! Une bonne corde et … COUIC !

Ronon l'ignora. Ouais, il fallait qu'il trouve un moyen de s'échapper de là et vite.

Il n'en revenait pas de s'être fait prendre aussi bêtement. Ou bien étaient-ce que les gardes de l'archidiacre devenaient un peu moins stupides ? Ronon avait été en train de délester (pour la bonne cause bien entendu) un marchand de sa bourse et waouh ! ils lui étaient tous tombés dessus. Il faut dire que celui qu'il avait pris pour un marchand n'était autre que le Commandeur Acastus Kolya en personne. Hey, ça au moins, c'était la preuve qu'il était quelqu'un d'important, non ? S'ils envoyaient Kolya pour le coincer, c'était qu'ils avaient peur de lui. Ok, ok, peut-être pas vraiment peur de lui mais au moins ils les agaçaient suffisamment pour qu'ils aient décidé de sortir la grosse artillerie. Yep, ça c'était cool !

- Hey, petit …

Bon sang, si Steve continuait à le traiter de minus, Ronon allait lui faire regretter de se moquer de lui une fois pour toute et cette fois, ce n'est pas à sa « queue » de cheval qu'il s'en prendrait ! Il se tourna vers l'opportun … et se retrouva nez à nez avec un homme qu'il n'avait jamais vu. Instinctivement, Ronon sortit son couteau et se mit en position d'attaque. Ce qui ne produisit pas tout à fait l'effet escompté …

L'homme lui explosa de rire à la figure puis, aussi brusquement que l'explosion avait eu lieu, elle stoppa.

Fou.

Ce type devait être un fou. Un de ces pauvres hères qui devenaient maboules après être restés trop longtemps enfermés.

L'homme portait la longue chemise grise des condamnés à mort mais vu son état, il y avait fort à parier qu'on l'avait tout simplement oublié son existence. Son visage portait les stigmates du temps mais l'éclair de vie qui brillait dans ses yeux bleus démentaient l'âge qu'on aurait pu lui accorder eu égard à son état physique.

- Viens, viens, je vais te montrer quelque chose, viens.

Ronon se recomposa une posture (tout était dans les dreads. Surtout lorsqu'il en sortait un objet tranchant. Résultats garantis) et approcha l'homme. Avec prudence (et son couteau bien en vue).

Le « quelque chose » en question était une bouche d'évacuation.

- Oui, oui, par là, par là, se mit à chantonner le fou en sautillant autour de Ronon. Il se pencha vers Ronon et lui chuchota à l'oreille. Radek sait tout de la Cité, oui, il sait tout. Il va te dire comment sortir d'ici.

Ooooookay, jamais plus il ne se plaindrait de sa taille ou de son poids. Nope. Au contraire, il bénirait les Ancêtres de l'avoir fait petit et gringalet !

Ronon se contorsionna une fois encore, permettant à quelques centimètres supplémentaires de son corps de passer par l'étroit goulet que Radek lui avait indiqué.

Après s'être, sur les conseils du pauvre fou, enduit de la boue grasse qui recouvrait le sol de sa cellule Ronon avait commencé sa lente descente dans les égouts. Radek lui avait donné le plan des différents tunnels qui se trouvaient sous la Cité.

- Je n'ai jamais eu le courage de tenter l'évasion, lui avait avoué le petit homme tout en caressant le vieux plan. Je ne suis pas un héros … puis il avait tourné la tête vers Ronon, une lueur amusée (ou bien était-ce de folie ?) dans les yeux. Mais toi, oui, toi, le Moustique, oui, tu es un héros. Un grand héros. Ils vont avoir besoin de toi. Tous. Nous. La Cité. Oui, oui, c'est la seule solution. Tu dois sortir d'ici et nous sauver tous. Un Moustique contre des Géants de fer.

Et il avait à nouveau explosé de rire.

Un rire qui maintenant encore, résonnait dans la tête de Ronon.

Ouch, ouille et gah ! Il allait y arriver, il allait y arriver, il …

Plourch.

… tomba comme une masse dans une eau sombre et puante. Et glaciale. Le froid le suffoqua un moment et il se mit à paniquer. Non ! C'était trop injuste. Il n'allait quand même pas se noyer après avoir (presque) réussi à s'évader ?

Non.

Pas question.

Ronon le Moustique devait vivre pour … pour Méléna.

Ronon se mit à battre des jambes. Une poussée, deux, trois … là ! De la lumière ! Dans une explosion d'eau, il fit enfin surface. Il se mit à tousser, puis crachota avant de pouvoir enfin inhaler une merveilleuse goulée d'air.

Il avait réussi ! Il était le premier à s'être échappé des cachots de la Cité d'Atlantis.

A suivre, Chapitre 2 – Le Loup