La plupart du temps, on ne se souvient pas de ce dont on rêve. Il se limite souvent à des images flash, des impressions floues, ou des sons lointains. En général, tout le scénario que l'on se crée n'a pas vraiment de sens. Le cerveau prend des informations et les associe sans se demander si elles vont bien ensemble. C'est pour ça que lorsque l'on rêve qu'on est en train de faire une partie de ping-pong avec Mario, on se dit sur l'instant "Salaud! Laisse moi placer un smash et manger ma glace!". Mais quand on se réveille, on se dit alors "Mais j'ai fumé quoi là!?". Puis plus tard, on se rappelle qu'on a fait une partie de ping-pong à l'école et qu'en rentrant, on a vu la pub du nouveau jeu Mario à la télé.

On peu flipper pour un rien quand on rêve. Mais le principe même du rêve, c'est de le vivre. Donc même si on rêve qu'on est à côté d'un petit serpent, on ressent sa dangerosité, donc on panique. Là, on entre dans la catégorie du cauchemar.

Ici, le sens se limite à se que j'ai ressenti, et sur les origines de ce cauchemar. C'est du vécu, donc c'est difficile à comprendre (allez comprendre les rêves ou les cauchemars des autres de toute façon), mais j'imagine que tout le monde à une certaine expérience des rêves, plus ou moins loufoques, ou plus ou moins glauques.


Le four:

Au début de mon année de terminale, je suis allée avec ma sœur et deux classe (dont la mienne) dans le nord-est de la France pour un voyage scolaire. Le thème était "les mémoires des guerres mondiales". Les professeurs avaient apprécié notre voyage à Berlin l'année précédente et avaient donc décidé de renouveler l'expérience avec les mêmes élèves. C'est vrais que, non seulement, je n'avais encore jamais participé à deux voyages scolaires de suite (si un séjour au ski peut s'appeler "voyage scolaire"), mais en plus, l'atmosphère était vraiment très agréable. Moi qui m'attendais à un chaos sans nom, à cause de la difficulté à gérer une quarantaine d'élèves français (il faut bien préciser ce détail), j'ai été surprise de voir qu'aucun élève n'a fait l'idiot sur la route ou n'a lancé de bataille de nourriture pendant les repas. Bref, ce séjour restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Peut-être même un peu trop si on prend en compte une visite au camp de concentration du Struthof. Le paysage ne semblait pas avoir été le théâtre d'une extermination, car il était entouré d'une très belle forêt, et les cabanes ne semblaient pas aussi effrayantes que prévue. Seuls les fils barbelés, la grande porte d'entrée, la potence, la chambre à gaz ou les chambres de torture située à coté d'un four crématoire nous rappelaient que nous étions entrés en Enfer. Tous semblait propre. Il n'y avait pas de sang sur les mûrs ou de cadavre laissé en exposition. Mais la simple vue de ces pièces aux carrelage bien lavé ne pouvait que nous dégoûter. Sans le vouloir, notre imagination travaillait pour nous montrer les horreurs qui s'étaient déroulées en ces lieux. Et encore, je ne pense pas que nous puissions réellement nous en faire une idée précise.

Il est impressionnant de pouvoir constater que les directeurs de camps comme Joseph Kramer ou Rudolph Höss pouvaient se montrer très inventifs pour faire souffrir d'autre êtres humains. Certain prétendaient d'ailleurs faire des recherches au nom de la science. Ils appliquaient à des hommes, des femmes ou des enfants des traitement que l'on réservait à des animaux de laboratoire, car les essayer sur des gens était immorale.

Dans mon rêve, je me revoit marcher entre de grosses barres de métal, comme des tuyaux. Il y avait un enfant avec moi. J'ai vu une personne mettre un autre enfant sur un brancard et l'enfermer dans un four crématoire. J'ai serré l'autre dans mes bras, j'ai caché ses yeux et bouché ses oreilles du mieux que je pouvais. Mais je pouvait entendre les cris de la victime. L'adulte avait disparut, je voyais des flammes s'échapper de la grosse bonbonne noircie. L'atmosphère était sombre. En quelques secondes, je me retrouve à sa place, entre 4 mûrs. Je brûle, je crie et j'ai terriblement mal. Je ne voit rien, j'ai l'impression d'être collée à un four allumé et que ma peau est en train de fondre.

Quand je me suis réveillée, j'avais encore l'impression de chaleur intense et que tous les liquides de mon corps s'étaient évaporés.