Disclaimer : Tout appartient au domaine public et à Perrault.
Personnages : Barbe-Bleue/son épouse
Rating : PG-13 (ambiguïté, folie, manipulation)
— Vous avez ouvert la porte du cabinet.
L'épouse ne pouvait qu'hocher la tête. Pourquoi mentir alors que la clé prouvait son crime ? Le sang la maculait toujours malgré les heures à passer à la frotter, encore et encore, jusqu'à en faire saigner ses mains. L'épouse avait peur, peur de ce qu'allait faire son mari, de la punition qu'elle allait subir.
— Qu'avez-vous vu dans le cabinet ?
Elle ouvrit la bouche et... ne trouva rien à dire. Effectivement qu'avait-elle vu ? Elle ne s'en souvenait plus. Il n'y avait plus que la sensation d'avoir trahie la confiance du mari, d'avoir touché à quelque chose d'intime. Un cabinet sombre empli de silence. C'est tout ce dont elle se souvenait.
— Je... Je ne sais pas. Il faisait si sombre. Il y avait simplement une... une odeur de sang.
Elle se souvint vaguement d'y avoir vu quelque chose avant de refermer la porte. Des formes à peine éclairées par la bougie qu'elle tenait à la main. Des formes suspendues aux morts ressemblant à...
— Des corps humains...
L'épouse frissonna quand la main de Barbe-Bleue prit la sienne et y déposer un baiser.
— Le noir et la sensation d'avoir fauté vous auront troublé ma chère. Je dois vous avouer une chose. Ce cabinet est mon cabinet de chasse. Pour ne point vous indisposer de l'odeur des bêtes et de leur sang, j'y entrepose mes habits de chasse et mes armes. Les formes que vous avez pris pour des corps d'hommes n'étaient autre que celles du gibier.
Était-ce donc cela ? Un simple cabinet de chasse ? Un doute étreignait l'épouse, elle tentait de se rappeler de ce qu'elle avait vu mais les images changèrent dans son esprit, adoptant celles insufflées par la voix de son époux. Oui, il avait raison. Elle s'était trompée. Les ombres et la curiosité avaient eu raison d'elle.
— Je ne vous punirais point, la frayeur que vous avez eu suffit et vous avez eu la grâce d'avouer votre faute. Mais ne vous approchez plus du cabinet. Je ne veux point que vos chastes yeux soient troublés par les corps des animaux.
L'épouse promit, soulagée, pleinement confiante en son époux. Oui elle avait simplement rêvée, trompée par elle-même et par les histoires qui couraient sur son époux. Des histoires racontant qu'il avait tué toutes ses épouses. Balivernes ! Après tout, il l'aimait, n'est-ce pas ?
