Jour I


Dieu envoit la viande et le diable, les cuisiniers.

Thomas DELONEY, Œuvres (1600)


Dans une des rues de Londre, Arthur marchait rapidement vers sa maison. Qu'est-ce qu'il faisait froid! Maintenant qu'il avait fini de faire ses courses, il allait enfin pouvoir rejoindre son fauteuil à côté de la cheminé, boire un bon thé fumant en regardant ses séries télévisées adorées, tout en restant bien au chaud sous une couverture en laine.

Ah, que du bonheur!

Une fois devant la porte de son manoir, il l'ouvrit hâtivement en faisant attention à ne pas renverser sas sacs pleins de courses et rentra dedans. Il ferma rapidement le battant derrière lui et commença à se déshabiller de ses habits himalayesques qui le protégeaient du froid glacial de l'extérieur.

Une fois tous vêtements inutiles enlevés, il reprit en mains ses sacs et se dirigea vers sa cuisine pour y ranger les aliments.

Soudain, il entendit une voix venir de la pièce culinaire. Une belle voix féminine qu'il aurait pu reconnaître partout. France, où plus connue sous le non de Françoise. Elle chantait une chanson de Noël française très joyeusement.

Arthur s'approcha silencieusement de l'entrée de la pièce et y jeta un coup d'œil. Elle était bien là, cuisinant quelque chose, qui d'ailleurs sentait très bon. Il reposa ses sacs parterre et entra dans la pièce. Elle ne remarqua sa présence. Il l'enlaça par derrière et posa son menton sur son épaule. Elle sursauta, mais ne se retourna, sachant qu'il s'agissait d'Arthur.

Arthur aurait dû s'énerver contre elle. C'était la combientième fois qu'elle venait chez lui sans le prévenir? Ce qui déplaisait à Arthur n'était pas le fait que Françoise vienne et qu'elle rentre chez lui sans permission. C'était plutôt le fait qu'elle choisissait toujours le moment où il n'était pas à la maison pour venir. Lui voulait l'accueillir chaleureusement, être un bon hôte, mais elle ne lui laissait jamais cette chance, arrivant toujours alors qu'il n'était pas présent chez lui.

Mais cette fois, il n'avait pas envie de se mettre en colère. Non, il ne voulait pas briser la magie qui s'était formée autour d'eux. Il ferma les yeux et sourit.