Certaines choses peuvent être choquantes. Âmes sensibles ou trop jeunes, abstenez vous.
Projection.
Toi, Draco, tu seras là, assis sur ce banc.
Moi, je serai assis à tes côtés.
Non, pas à tes côtés. C'est un face-à-face que je veux.
Je serai plutôt debout, devant toi.
Cela me donnerait une impression de supériorité, dont je ne veux pas.
Soit. Soyons debout, tous les deux.
Je ne sais pas ce que tu diras. Parleras-tu ? C'est si dur de se projeter.
Moi, je sais que je ne dirai rien. Du moins, j'espère avoir le courage de me taire.
Cela se déroulera, disons, en pleine nature.
Non, j'ai mieux.
Dans une pièce toute blanche, immaculée. Une pièce carrée, totalement vide. Pas de fenêtres, ni même de porte. Aucune issue. Seulement quatre murs, le plancher et le plafond. Une boîte de lumière divine.
Nus. Oui, ça c'est une bonne idée. Cela renforcera le côté vierge de la pièce.
Et puis, tu es tellement beau quand tu es nu.
Nous serons donc dans cette pièce toute blanche, l'un en face de l'autre, totalement nus, et silencieux. Quelques mètres nous sépareront.
Oui, le décor est planté. Je l'aime déjà.
Je serai au milieu de la pièce, tandis que tu seras collé contre le mur. Peu importe lequel, ils sont tous identiques.
Nous nous regarderons droit dans les yeux. Sans ciller, sans fléchir.
Je ne sais pas si mon regard sera dur, ou plutôt doux. Je verrai cela en temps voulu. J'aurai le bras tendu vers toi, te montrant la paume de ma main.
Peut-être souriras-tu. J'aime ton sourire.
Lorsque je déciderai que nous en aurons marre de nous regarder en chiens de faïence, je te dirai : adieu.
Peut-être que je te dirai : je t'aime. Tout n'est pas encore clair dans mon esprit.
Et là, des dizaines de petites lames sortiront de ma paume, pour aller se loger dans ton cœur.
Et je te tuerais.
Ton visage se figera.
Et tu tomberas. Dans mes pensées, tu tombe vers l'avant, désarticulé comme un pantin.
Je ne sais pas si cela se passera comme ça, dans la réalité. Je l'espère. C'est très théâtral, comme scène.
Ton sang encore chaud fera comme des arabesques sur le mur.
Vois la puissance de ma haine pour toi, Draco. Je dégusterai ce moment. Je n'en perdrai pas une miette.
Je me masturberai même sûrement devant ce chef d'œuvre, issu de ton corps.
Dernier vestige de ta beauté.
Et mon sperme complètera le tableau.
Je retournerai ton cadavre, et laisserai sur tes lèvres un ultime baiser.
De mon côté, je rentrerai chez moi. Comme n'importe quel jour, j'irai me coucher.
Pour ne jamais me réveiller.
Et les gens diront :
Ils se sont aimés, et ils en sont morts.
FIN
Je crois qu'il vaut mieux que je me passe de commentaires… Juste : ne cherchez aucun sens caché ou autre, il n'y en a pas.
Shika.
